lundi 17 février 2014

Doute sur la bonté de Dieu

Doute sur la bonté de Dieu

Chers amis,

Je suis prêtre depuis plus de trente ans et je me surprends toujours de douter de la bonté de Dieu. Je ne suis pas fier de moi, lorsque je réalise que je doute de la bonté de Dieu, mais je dois avouer bien sincèrement que cela m’arrive parfois. Je considère comme étant une grâce les moments où je prends conscience de ce « doute fondamental ». Je l’appelle « doute fondamental », car je suis sûr qu’il est le lot de chaque personne humaine. Je suis convaincu que chaque être humain sur cette terre, a douté un  jour de la bonté de Dieu.

La dernière fois que j’ai pris conscience du fait que je doute de la bonté de Dieu, ce n’est pas plus tard que ce matin, en ce lundi 17 février 2014. Comme vous le savez peut-être, je prends mon déjeuner (le petit déjeuner européen) en lisant. Je mets une sorte de chevalet devant moi et j’y pose un livre, qui me permet de réfléchir tout en mangeant. Le livre que je lis en ce moment, s’intitule : « J’ai tant douté de toi ». Il a été écrit par un prêtre diocésain français, l’abbé Éric Venot-Eiffel. J’ai regardé une interview sur ce prêtre, sur la chaîne Ktotv, et j’ai été acheter son livre. Je reviendrai sur le témoignage de ce prêtre dans un futur assez rapproché, quand j’aurai terminé la lecture de son livre. Ce prêtre a vécu les « ténèbres de la foi » durant dix-sept ans. Grâce à lui, je réalise que cette « perte apparente de la foi », est beaucoup plus fréquente qu’on ne peut le penser. Et surtout, je réalise que cette épreuve est précisément une épreuve. Ce n’est pas un état définitif, et surtout pas un châtiment. Je reviendrai là-dessus dans un écrit futur.

Or, l’abbé Venot-Eiffel, ne parle pas seulement dans son livre, de l’épreuve qui a été « l’épreuve de sa vie ». Il aborde aussi d’autres sujets qui lui sont chers. C’est en lisant sur un de ces sujets, que je suis tombé sur les lignes qui suivent :

« Une amie, en responsabilité depuis longtemps dans les aumôneries de prison, me disait récemment combien les détenus ont une sensibilité exacerbée qui les rend, plus que d’autres, attentifs aux marques de non-authenticité chez les chrétiens qui viennent à eux. Alors, eux qui avec d’autres sont les petits du Royaume instauré par le Christ, comment les avons-nous visités?

« J’étais prisonnier, et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 36), nous dit Jésus qui s’identifie aux petits dans cet admirable passage d’Évangile. »  (Éric Venot-Eiffel, J’ai tant douté de toi, Médiaspaul, 2012, pp. 94-95)

Jésus nous dit bel et bien cela en saint Matthieu : « J’étais prisonnier, et vous êtes venus me voir ». Je me suis alors rappelé la réflexion que j’ai eu, il n’y a pas si longtemps, devant ce passage de l’Évangile. Je me suis demandé ce que Jésus voulait bien dire par là. Et j’en suis arrivé à la conclusion que Jésus parlait ici des personnes « injustement condamnées ». D’après moi, Jésus, en s’identifiant aux prisonniers, pensaient aux prisonniers qui, comme Lui, ont été accusés faussement. Autrement dit, Jésus parlait dans ce passage, des justes, des personnes innocentes. Évidemment, je me trouve ridicule, en ce moment, d’avoir pensé cela. Il est clair pour moi, aujourd’hui, en ce 17 février 2014, que Jésus, en prononçant ces paroles, s’identifiait (et s'identifie) aux pires des mécréants. Et c’est sûrement aux pires des malfaiteurs que l’abbé Venot-Eiffel pensait, lorsqu’il les appelait « les petits du Royaume ».

Comment ne pas penser ainsi, alors que Jésus s’est invité à la table d’un mécréant public, nommé Zachée, et alors que notre maître s’assoyait à chaque jour à la table des pécheurs? Nous sommes tous pécheurs; il n’y a entre nous que des différences de degrés.

À la fin de l’évangile de Matthieu, Jésus s’identifie aux prisonniers, aux malfaiteurs. Et au début de sa vie publique, en saint Luc, Jésus nous donne son programme pastoral :

« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. » (Lc 4, 18-19)




1 commentaire:

  1. « J’étais prisonnier, et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 36), nous dit Jésus qui s’identifie aux petits dans cet admirable passage d’Évangile. » (Éric Venot-Eiffel, J’ai tant douté de toi, Médiaspaul, 2012, pp. 94-95).

    Qui n'est pas un tant soit peu prisonnier de ses doutes... sans être derrière les barreaux d'une prison... surveillé par les gardiens de la prison?

    Nous le sommes tous pécheurs-pécheresses comme vous le dites, toutes-tous autant que nous sommes. Alors que Dieu, Lui, est toujours prêt à nous accepter avec nos faiblesses, manquements, nous reprendre sous son aile, et avec sa miséricorde.

    Comment pouvons-nous douter ?.. si ce n'est que de notre nature bien humaine... qui doute souvent de Lui. Je crois bien que si personne ne doutait... comment pourrait-Il nous démontrer sa grandeur divine. Voilà mon bien petit commentaire sur ce sujet.

    Merci.

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