Le 11 février : vote sur
l’euthanasie
Chers ami(e)s,
l’heure est grave et il nous faut agir avant qu’il ne soit trop tard. Nos
gouvernants s’apprêtent à voter au Québec une loi en faveur de l’euthanasie. Et
sans trop le savoir, j’espère, ils ont choisi comme date pour voter sur ce projet
de loi: le 11 février (le vote aura lieu le 11 février ou dans les
jours qui suivent cette date). Or, comme vous le savez, le 11 février est la journée internationale des malades. Nous fêtons en ce jour « Notre-Dame de Lourdes », qui est
apparue pour la première fois à sainte Bernadette, le 11 février 1858. Lourdes
est devenu depuis ce temps le rendez-vous de tous les malades du monde, qui
vont prier la Vierge Marie et qui repartent tous, aux dires de très nombreux
témoins, le cœur rempli d’espérance et de force, pour vivre l’épreuve de la
maladie. Personnellement, je vois comme un très grand signe de la Providence,
qu’en notre cher Québec, nos dirigeants aient choisi cette date du 11 février
pour voter le projet de loi 52. Pour moi,
c’est un signe évident que Dieu et la Vierge Marie, qui se soucient tant des
malades, veulent que nous nous réveillions et que nous agissions.
De plus, à deux
jours de cette date fatidique, dans l’Église universelle, en ce cinquième
dimanche du temps ordinaire, nous entendons Jésus dire à ses disciples, dans
l’évangile de ce jour : « Vous
êtes la lumière du monde » (Mt 5, 14). Cela aussi est pour moi un très
grand signe que Dieu veut que tous les disciples du Christ qui habitent au Québec, se réveillent et fassent quelque chose pour que le projet de loi 52 ne
soit pas adopté. L’évangile de Jésus est la grande lumière qui éclaire tous les
projets de société. Qu’on le veuille ou non, Jésus est la Lumière du monde.
C’est Lui qui doit guider nos pas : « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 118, 105). Et si, pour une raison ou
une autre, nous ne savons pas très clairement quoi penser sur la projet de loi,
nous devrions, en tant que catholiques, faire confiance à nos évêques, qui ont
pour mission de guider le peuple de Dieu, au nom de Jésus Christ, notre
Sauveur. Or les évêques du Québec se sont tous prononcés contre le projet de
loi. Notre archevêque à Montréal, Mgr Christian Lépine, a écrit une lettre en
ce sens, qu’il veut que tous les pasteurs lisent aujourd’hui à la messe
dominicale. Pour lire cette lettre, veuillez cliquer sur les mots suivants: Fragilité
et valeur de la vie. Mgr Lépine a
aussi demandé de prier et de jeûner en vue de ce vote crucial pour notre
peuple.
La « Campagne Québec-Vie », pour sa
part, encourage tous les citoyens à téléphoner au bureau de circonscription de
leur député, pour signifier clairement qu’ils sont contre le projet de loi 52
et pour demander explicitement à leur député de voter contre le projet de loi;
de faire savoir que c’est à cela qu’ils s’attendent de la part de leur député. Je
suis personnellement tout à fait d’accord avec cette démarche. Il est très
facile de trouver via internet et Google, le numéro de téléphone du bureau de
votre député. Demain, lundi le 10 février, prenez le téléphone, et posez ce
geste. Comme j’aimerais que le téléphone ne dérougisse pas demain dans tous les
bureaux de circonscription, à cause des catholiques qui prennent au sérieux le
fait qu’ils sont, sans aucun mérite de leur part, « la lumière du monde » (URGENT
: Le vote sur le projet de loi 52 (euthanasie) aura lieu le 11
...www.cqv.qc.ca/.../urgent-le-vote-sur-le-projet-de-loi-52-euthanasie-aura...)! Si vous préférez envoyer un message électronique à votre député de circonscription, vous trouverez aisément son courriel en cliquant sur les mots suivants: http://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/
Rappelons-nous cette parole de
sagesse :
"Pour
que le mal triomphe, il suffit que les hommes de bien ne fassent
rien." (Edmund Burk)
Hans Holbein. Thomas More.
The Frick Collection, New York.
The Frick Collection, New York.
Lors du jubilé de l’an 2000, le bon pape Jean-Paul II a écrit une lettre apostolique en forme de « motu proprio », pour
proclamer saint Thomas More « patron
des responsables de gouvernement et des hommes politiques ». Voici ce
texte, pour ceux et celles qui, parmi vous, aimeraient le lire :
LETTRE
APOSTOLIQUE
EN FORME DE MOTU PROPRIO
POUR LA PROCLAMATION DE SAINT THOMAS MORE
COMME PATRON DES RESPONSABLES DE GOUVERNEMENT
ET DES HOMMES POLITIQUES
EN FORME DE MOTU PROPRIO
POUR LA PROCLAMATION DE SAINT THOMAS MORE
COMME PATRON DES RESPONSABLES DE GOUVERNEMENT
ET DES HOMMES POLITIQUES
JEAN-PAUL
II
EN PERPÉTUELLE MÉMOIRE
EN PERPÉTUELLE MÉMOIRE
1. De la vie et du martyre de saint Thomas More
se dégage un message qui traverse les siècles et qui parle aux hommes de tous
temps de la dignité inaliénable de la conscience, dans laquelle, comme le
rappelle le Concile Vatican II, réside «le centre le plus secret de l’homme et
le sanctuaire où il est seul avec Dieu dont la voix se fait entendre dans ce
lieu le plus intime» (Gaudium
et spes, n. 16). Quand l’homme et la femme écoutent le rappel de la
vérité, la conscience oriente avec sûreté leurs actes vers le bien. C’est
précisément pour son témoignage de la primauté de la vérité sur le pouvoir,
rendu jusqu’à l’effusion du sang, que saint Thomas More est vénéré comme
exemple permanent de cohérence morale. Même en dehors de l’Église, particulièrement
parmi ceux qui sont appelés à guider les destinées des peuples, sa figure est
reconnue comme source d’inspiration pour une politique qui se donne comme fin
suprême le service de la personne humaine.
Certains Chefs d’État et de gouvernement, de
nombreux responsables politiques, quelques Conférences épiscopales et des
évêques individuellement m’ont récemment adressé des pétitions en faveur de la
proclamation de saint Thomas More comme Patron des Responsables de gouvernement
et des hommes politiques. Parmi les signataires de la demande, on trouve des
personnalités de diverses provenances politiques, culturelles et religieuses,
ce qui témoigne d’un intérêt à la fois vif et très répandu pour la pensée et le
comportement de cet insigne homme de gouvernement.
2. Thomas More a connu une carrière politique
extraordinaire dans son pays. Né à Londres en 1478 dans une famille
respectable, il fut placé dès sa jeunesse au service de l’Archevêque de
Cantorbéry, John Morton, Chancelier du Royaume. Il étudia ensuite le droit à
Oxford et à Londres, élargissant ses centres d’intérêts à de vastes secteurs de
la culture, de la théologie et de la littérature classique. Il apprit à fond le
grec et il établit des rapports d’échanges et d’amitié avec d’importants protagonistes
de la culture de la Renaissance, notamment Didier Érasme de Rotterdam.
Sa sensibilité religieuse le conduisit à
rechercher la vie vertueuse à travers une pratique ascétique assidue: il
cultiva l’amitié avec les Frères mineurs de la stricte observance du couvent de
Greenwich, et pendant un certain temps il logea à la Chartreuse de Londres,
deux des principaux centres de ferveur religieuse dans le Royaume. Se sentant
appelé au mariage, à la vie familiale et à l’engagement laïc, il épousa en 1505
Jane Colt, dont il eut quatre enfants. Jane mourut en 1511 et Thomas épousa en
secondes noces Alice Middleton, qui était veuve et avait une fille. Durant
toute sa vie, il fut un mari et un père affectueux et fidèle, veillant avec
soin à l’éducation religieuse, morale et intellectuelle de ses enfants. Dans sa
maison, il accueillait ses gendres, ses belles-filles et ses petits-enfants, et
sa porte était ouverte à beaucoup de jeunes amis à la recherche de la vérité ou
de leur vocation. D’autre part, la vie familiale faisait une large place à la
prière commune et à la lectio divina, comme aussi à de saines formes de
récréation. Thomas participait chaque jour à la messe dans l’église
paroissiale, mais les pénitences austères auxquelles il se livrait n’étaient
connues que de ses proches les plus intimes.
3. En 1504, sous le roi Henri VII, il accéda pour
la première fois au parlement. Henri VIII renouvela son mandat en 1510 et il
l’établit également représentant de la Couronne dans la capitale, lui ouvrant
une carrière remarquable dans l’administration publique. Dans la décennie qui
suivit, le roi l’envoya à diverses reprises, pour des missions diplomatiques et
commerciales, dans les Flandres et dans le territoire de la France actuelle.
Nommé membre du Conseil de la Couronne, juge président d’un tribunal important,
vice-trésorier et chevalier, il devint en 1523 porte-parole, c’est-à-dire
président, de la Chambre des Communes.
Universellement estimé pour son indéfectible
intégrité morale, pour la finesse de son intelligence, pour son caractère
ouvert et enjoué, pour son érudition extraordinaire, en 1529, à une époque de
crise politique et économique dans le pays, il fut nommé par le roi Chancelier
du Royaume. Premier laïc à occuper cette charge, Thomas fit face à une période
extrêmement difficile, s’efforçant de servir le roi et le pays. Fidèle à ses
principes, il s’employa à promouvoir la justice et à endiguer l’influence
délétère de ceux qui poursuivaient leur propre intérêt au détriment des plus
faibles. En 1532, ne voulant pas donner son appui au projet d’Henri VIII qui
voulait prendre le contrôle de l’Église en Angleterre, il présenta sa
démission. Il se retira de la vie publique, acceptant de supporter avec sa
famille la pauvreté et l’abandon de beaucoup de personnes qui, dans l’épreuve,
se révélèrent de faux amis.
Constatant la fermeté inébranlable avec laquelle
il refusait tout compromis avec sa conscience, le roi le fit emprisonner en
1534 dans la Tour de Londres, où il fut soumis à diverses formes de pression psychologique.
Thomas More ne se laissa pas impressionner et refusa de prêter le serment qu’on
lui demandait parce qu’il comportait l’acceptation d’une plate-forme politique
et ecclésiastique qui préparait le terrain à un despotisme sans contrôle. Au
cours du procès intenté contre lui, il prononça une apologie passionnée de ses
convictions sur l’indissolubilité du mariage, le respect du patrimoine
juridique inspiré par les valeurs chrétiennes, la liberté de l’Église face à
l’État. Condamné par le Tribunal, il fut décapité.
Au cours des siècles qui suivirent, la
discrimination à l’égard de l’Église s’atténua. En 1850, la hiérarchie
catholique fut rétablie en Angleterre. Il fut alors possible d’engager les
causes de canonisation de nombreux martyrs. Thomas More fut béatifié par le
Pape Léon XIII en 1886, en même temps que cinquante-trois autres martyrs, dont
l’évêque John Fischer. Avec ce dernier, il fut canonisé par Pie XI en 1935, à
l’occasion du quatrième centenaire de son martyre.
4. De nombreuses raisons militent en faveur de la
proclamation de saint Thomas More comme Patron des Responsables de gouvernement
et des hommes politiques. Entre autres, le besoin ressenti par le monde
politique et administratif d’avoir des modèles crédibles qui indiquent le chemin
de la vérité en une période historique où se multiplient de lourds défis et de
graves responsabilités. Aujourd’hui, en effet, des phénomènes économiques
fortement innovateurs sont en train de modifier les structures sociales;
d’autre part, les conquêtes scientifiques dans le secteur des biotechnologies
renforcent la nécessité de défendre la vie humaine sous toutes ses formes,
tandis que les promesses d’une société nouvelle, proposées avec succès à une
opinion publique déconcertée, requièrent d’urgence des choix politiques clairs
en faveur de la famille, des jeunes, des personnes âgées et des marginaux.
Dans ce contexte, il est bon de revenir à
l’exemple de saint Thomas More, qui se distingua par sa constante fidélité à
l’autorité et aux institutions légitimes, précisément parce qu’il entendait
servir en elles non le pouvoir mais l’idéal suprême de la justice. Sa vie nous
enseigne que le gouvernement est avant tout un exercice de vertus. Fort de
cette rigoureuse assise morale, cet homme d’État anglais mit son activité
publique au service de la personne, surtout quand elle est faible ou pauvre; il
géra les controverses sociales avec un grand sens de l’équité; il protégea la
famille et la défendit avec une détermination inlassable; il promut l’éducation
intégrale de la jeunesse. Son profond détachement des honneurs et des
richesses, son humilité sereine et joviale, sa connaissance équilibrée de la
nature humaine et de la vanité du succès, sa sûreté de jugement enracinée dans
la foi, lui donnèrent la force intérieure pleine de confiance qui le soutint
dans l’adversité et face à la mort. Sa sainteté resplendit dans le martyre,
mais elle fut préparée par une vie entière de travail dans le dévouement à Dieu
et au prochain.
Mentionnant des exemples semblables de parfaite
harmonie entre la foi et les œuvres, j’ai écrit dans l’exhortation apostolique
post-synodale Christifideles
laici que «l’unité de la vie des fidèles laïcs est d’une importance
extrême : ils doivent en effet se sanctifier dans la vie ordinaire,
professionnelle et sociale. Afin qu’ils puissent répondre à leur vocation, les
fidèles laïcs doivent donc considérer les activités de la vie quotidienne comme
une occasion d’union à Dieu et d’accomplissement de sa volonté, comme aussi de
service envers les autres hommes» (n. 17).
Cette harmonie entre le naturel et le surnaturel
est l’élément qui décrit peut-être plus que tout autre la personnalité du grand
homme d’État anglais: il vécut son intense vie publique avec une humilité
toute simple, marquée par son humour bien connu, même aux portes de la mort. Tel est le but où le conduisit sa passion pour la
vérité. On ne peut séparer l’homme de Dieu, ni la politique de la morale; telle
est la lumière qui éclaira sa conscience. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le
dire, «l’homme est une créature de Dieu, et c’est pourquoi les droits de
l’homme ont en Dieu leur origine, ils reposent dans le dessein de la création
et ils entrent dans le plan de la rédemption. On pourrait presque dire, d’une
façon audacieuse, que les droits de l’homme sont aussi les droits de Dieu» (Discours
du 7 avril 1998 aux participants à la Rencontre universitaire internationale
UNIV’98).
Et c’est précisément dans la défense des droits
de la conscience que l’exemple de Thomas More brilla d’une lumière intense. On
peut dire qu’il vécut d’une manière singulière la valeur d’une conscience
morale qui est «témoignage de Dieu lui-même, dont la voix et le jugement
pénètrent l'intime de l'homme jusqu'aux racines de son âme» (Encyclique Veritatis
splendor, n. 58), même si, en ce qui concerne l’action contre les
hérétiques, il fut tributaire des limites de la culture de son temps.
Le Concile œcuménique Vatican II, dans la
constitution Gaudium
et spes, remarque que, dans le monde contemporain, grandit «la
conscience de l’éminente dignité qui revient à la personne humaine, du fait
qu’elle l’emporte sur toute chose et que ses droits et devoirs sont universels
et inviolables» (n. 26). L’histoire de saint Thomas More illustre clairement
une vérité fondamentale de l’éthique politique. En effet, la défense de la
liberté de l’Église contre des ingérences indues de l’État est en même temps
défense, au nom de la primauté de la conscience, de la liberté de la personne
par rapport au pouvoir politique. C’est là le principe fondamental de tout
ordre civil, conforme à la nature de l’homme.
5 Je suis donc certain que l’élévation de
l’éminente figure de saint Thomas More au rang de Patron des Responsables de
gouvernement et des hommes politiques pourvoira au bien de la société. C’est là
d’ailleurs une initiative qui est en pleine syntonie avec l’esprit du grand
Jubilé, qui conduit au troisième millénaire chrétien.
En conséquence, après mûre considération,
accueillant volontiers les demandes qui m’ont été adressées, j’établis et je
déclare Patron céleste des Responsables de gouvernement et des hommes
politiques saint Thomas More, et je décide que doivent lui être attribués tous
les honneurs et les privilèges liturgiques qui reviennent, selon le droit, aux
Patrons de catégories de personnes.
Béni et glorifié soit Jésus Christ, Rédempteur de
l’homme, hier, aujourd’hui, à jamais.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 31
octobre 2000, en la vingt-troisième année de mon Pontificat.
IOANNES PAULUS PP. II
Il est grandement temps et important de démontrer aux femmes et hommes politiques autant au provincial, fédéral, que municipal, que leurs électeurs se soucient, oui, du bien commun et qu'elles-ils ont été élu-e-s à juste titre, pour cela "le bien commun" ! ...
RépondreSupprimerComme le promeut et encourage à le faire la Campagne Québec-VIie et également à votre suggestion, j'écrirai ou téléphonerai au député provincial de ma circonscription.
Grand merci, père Guy, de ce texte qui devrait éclairer, c'est que l'on souhaite, quelques esprits politiques et citoyens.
Bon dimanche à toutes/tous.
Québec-Vie,non V-l-ie... (sourire)
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