lundi 15 janvier 2018

Se laisser séduire par Dieu

Se laisser séduire par Dieu 
Peinture d'Anne-Marie Forest, 2014  (1)

« Seigneur, tu m’as séduit, et j’ai été séduit; » (Jérémie 20, 7)

La religion catholique est à mes yeux la plus belle de toutes les religions et aussi la seule vraie religion, en ce qu’elle nous apprend tout ce que Dieu a désiré nous communiquer. Il y a du vrai dans les autres religions, et même parfois beaucoup de vrai, mais seule la religion catholique peut prétendre à la vérité tout entière.

Ce que j’aime dans notre religion, c’est que c’est une religion éminemment personnelle. Nous seulement nous croyons en un Dieu personnel, un Dieu en trois Personnes, mais nous croyons que ces Personnes divines cherchent par tous les moyens à venir à notre rencontre pour y vivre une relation amoureuse. Oui, Dieu veut établir une relation amoureuse avec nous et rien de moins. Toute la Bible veut être une lettre d’amour adressée par Dieu à ses enfants.

Il y a trois ans environ, j’ai invité le Père Thierry Joseph, Carme, à venir prêcher notre retraite paroissiale annuelle. Le Père Joseph est un excellent évangélisateur. Il nous a dit, au terme de la retraite, que si nous désirions lire des pages merveilleuses sur ce qu’est l’évangélisation, nous n’avions qu’à aller lire le chapitre 5 de l’exhortation apostolique du pape François, intitulée: La joie de l’Évangile.

J’ai décidé, finalement, ces jours-ci, d’obéir à cette recommandation du Père Joseph. Il était temps, me direz-vous. Oui, certes, mais mieux vaut tard que jamais.

Le pape, au début du chapitre 5 de l’exhortation, nous dit ceci :

En ce dernier chapitre, je ne ferai pas une synthèse de la spiritualité chrétienne, ni ne développerai de grands thèmes comme l’oraison, l’adoration eucharistique ou la célébration de la foi, sur lesquels il y a déjà des textes magistériels de valeur, ainsi que des écrits connus de grands auteurs. Je ne prétends pas remplacer ni dépasser tant de richesses. Je proposerai simplement quelques réflexions sur l’esprit de la nouvelle évangélisation. (La joie de l'Évangile, no. 260)

Voici une première réflexion du pape: pour être évangélisateur et évangélisatrice, il faut devenir des hommes et des femmes de prière, qui se laissent « séduire » par Dieu. C’est moi qui ai mis certains mots en caractères gras.

262. Évangélisateurs avec esprit signifie évangélisateurs qui prient et travaillent.  …    Il faut toujours cultiver un espace intérieur qui donne un sens chrétien à l’engagement et à l’activité. Sans des moments prolongés d’adoration, de rencontre priante avec la Parole, de dialogue sincère avec le Seigneur, les tâches se vident facilement de sens, nous nous affaiblissons à cause de la fatigue et des difficultés, et la ferveur s’éteint. L’Église ne peut vivre sans le poumon de la prière, et je me réjouis beaucoup que se multiplient dans toutes les institutions ecclésiales les groupes de prière, d’intercession, de lecture priante de la Parole, les adorations perpétuelles de l’Eucharistie.


264. La première motivation pour évangéliser est l’amour de Jésus que nous avons reçu, l’expérience d’être sauvés par lui qui nous pousse à l’aimer toujours plus. Mais, quel est cet amour qui ne ressent pas la nécessité de parler de l’être aimé, de le montrer, de le faire connaître? Si nous ne ressentons pas l’intense désir de le communiquer, il est nécessaire de prendre le temps de lui demander dans la prière qu’il vienne nous séduire. Nous avons besoin d’implorer chaque jour, de demander sa grâce pour qu’il ouvre notre cœur froid et qu’il secoue notre vie tiède et superficielle. Placés devant lui, le cœur ouvert, nous laissant contempler par lui, nous reconnaissons ce regard d’amour que découvrit Nathanaël, le jour où Jésus se fit présent et lui dit : « Quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu » (Jn 1, 48). Qu’il est doux d’être devant un crucifix, ou à genoux devant le Saint-Sacrement, et être simplement sous son regard ! Quel bien cela nous fait qu’il vienne toucher notre existence et nous pousse à communiquer sa vie nouvelle ! Par conséquent, ce qui arrive, en définitive, c’est que « ce que nous avons vu et entendu, nous l’annonçons » (1 Jn 1, 3). La meilleure motivation pour se décider à communiquer l’Évangile est de le contempler avec amour, de s’attarder en ses pages et de le lire avec le cœur. Si nous l’abordons de cette manière, sa beauté nous surprend, et nous séduit chaque fois. Donc, il est urgent de retrouver un esprit contemplatif, qui nous permette de redécouvrir chaque jour que nous sommes les dépositaires d’un bien qui humanise, qui aide à mener une vie nouvelle. Il n’y a rien de mieux à transmettre aux autres.


Question pour un partage en Cellules paroissiales d’évangélisation:

Chers amis et paroissiens qui faites partie de nos deux cellules paroissiales d’évangélisation, nous reprenons cette semaine nos rencontres hebdomadaires; vous en vous réunissant au nom du Seigneur, moi en essayant de vous nourrir au nom du Seigneur. Qu’en est-il de votre union intime avec le Seigneur? Depuis que vous vous êtes quittés à la fin de l’année 2017, quel temps avez-vous accordé à la lecture priante de la Parole de Dieu et à l’adoration eucharistique?  


(1) Ce magnifique Jésus est un élément d'une peinture que j'ai demandée à madame Anne-Marie Forest de créer pour moi. J'ai demandé à madame Forest de peindre "Les Yeux de l'Amour". C'est ainsi que je nomme cette peinture. J'ai demandé à Anne-Marie de peindre Jésus enchaîné entre deux soldats, en train de regarder son bon ami saint Pierre, après que celui-ci ait renié son doux Maître pour une troisième fois. Seul l'évangéliste saint Luc nous rapporte ce fait. Qu'y avait-il dans ce regard? Évidemment, seulement de l'Amour. N'est-ce pas qu'Anne-Marie a très bien su montrer et peindre l'Amour infini de Jésus pour nous, pauvres pécheurs?





















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