Seul avec Jésus
Qu’est-ce qui caractérise la
religion chrétienne? À cette question, je dirais que ce qui caractérise la
religion chrétienne, c’est la rencontre avec Jésus, la rencontre avec Dieu en
Jésus Christ. Car Jésus le Christ est Dieu. Jésus est la deuxième Personne de la Sainte Trinité qui s’est faite chair, qui s’est faite homme pour nous sauver.
Aujourd’hui, 25 mars 2017, nous
fêtons précisément la
Solennité de l’Annonciation
du Seigneur, qui nous rappelle le moment où la deuxième Personne de la Trinité s’est incarnée
dans le sein de la Vierge Marie.
Cette personne portera désormais le nom de Jésus
(qui signifie « Dieu sauve »),
nom que l’ange Gabriel lui donna le jour de l’Annonciation
à Marie.
Le religion chrétienne ou la vie
chrétienne est une vie de relation amoureuse avec Dieu en Jésus Christ. Une
fois que nous connaissons qui est Jésus Christ, que nous savons ce qu’Il a fait
pour nous et que nous croyons en
Lui, nous ne pouvons selon moi que l’aimer, et l’aimer de plus en plus. Ensuite
nous voudrons le faire connaître de plus en plus aux autres. L’évangéliste
saint Marc nous dit que lorsque Jésus a choisi ses apôtres, il avait deux
motifs en vue: Il les a choisis premièrement pour qu’ils soient avec Lui et
ensuite pour les envoyer en mission, annoncer la bonne nouvelle de l’amour de
Dieu manifesté en Jésus :
« Puis,
il gravit la montagne, et il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent auprès de
lui, et il en institua douze pour qu’ils soient avec lui et pour les
envoyer proclamer la
Bonne Nouvelle avec
le pouvoir d’expulser les démons. » (Mc
3, 13-15)
Mais que veut dire saint Marc
quand il dit que Jésus a choisi ses apôtres d’abord pour qu’ils soient avec Lui? Cela ne veut pas dire être seulement avec Lui sur la route, dans ses
déplacements, etc. Cette parole de l’évangile de saint Marc, ne voulait pas
s’appliquer seulement aux douze apôtres, mais aux apôtres (le mot apôtre veut
dire « envoyé ») de tous les temps, jusqu’à la fin du monde. L’apôtre
que tout baptisé doit être par son baptême, doit « être avec Jésus ». Avant de faire des choses avec Jésus ou pour Jésus, il faut « ÊTRE AVEC JÉSUS »; passer du temps avec Lui, le
côtoyer grâce à la prière; se nourrir de sa vie grâce à l’Eucharistie. Jésus a
dit que celui qui « demeure en Lui », celui-là
porte beaucoup de fruits (Jn 15, 5).
Je serai véritablement un
chrétien ou une chrétienne, le jour où je désirerai passer du temps un à un (ou une à une) avec Jésus; le jour où je
développerai une relation intime et amoureuse avec Jésus. Car Dieu est Amour et
l’Amour est Dieu.
Qui n’a pas déjà envié la personne que
Jésus prend avec lui et amène à l’écart, seul avec Lui? Par exemple, cet homme:
« Jésus et ses disciples arrivent à Bethsaïde. Des
gens lui amènent un aveugle et le supplient de le toucher. Jésus prit l’aveugle par la main et le
conduisit hors du village. Il lui mit de la salive sur les yeux et lui imposa
les mains. Il lui demandait: « Aperçois-tu quelque
chose? » Levant les
yeux, l’homme disait: « J’aperçois les gens: ils ressemblent à
des arbres que je vois marcher. » Puis
Jésus, de nouveau, imposa les mains sur les yeux de l’homme; celui-ci se
mit à voir normalement, il se trouva guéri, et il distinguait tout avec
netteté. Jésus le renvoya dans sa
maison en disant: « Ne rentre même pas dans le village. » (Mc 8, 22-26)
Si la religion chrétienne est une religion d’Amour, et
elle l’est, c’est donc une question d’intimité. Pas de vie chrétienne sans intimité avec Jésus; pas de vie apostolique
fructueuse sans intimité avec Jésus. Une vie intime avec Jésus est la
condition « normale » du
disciple.
Beaucoup de personnes, dont moi, aiment être seules avec
Jésus par exemple, durant l’adoration eucharistique. Je suis heureux pour Jésus quand d’autres personnes se joignent à
moi pour adorer Jésus dans le sacrement de son Amour. Mais je suis heureux pour moi quand j’ai la chance d’être seul avec
Jésus durant l’adoration. Ce n’est pas ici une question d’égoïsme ou
d’égocentrisme. C’est une question d’amour, de relation amoureuse. Toute
relation amoureuse digne de ce nom, exige l’intimité.
Quand je vais au cinéma, il m’arrive d’être la seule
personne dans la salle, car j’y vais souvent en après-midi sur semaine. J’aime
quand cela se produit. J’ai l’impression d’être privilégié; d’avoir un cinéma
pour moi tout seul.
Savez-vous pourquoi j’écris ce blogue en ce moment même?
Je l’écris en raison d’un petit paragraphe que j’ai lu aujourd’hui en
déjeunant. J’aime beaucoup lire en déjeunant le matin. Je me suis fabriqué un
« appui livre » que je place
devant moi et ainsi je puis lire à mon aise en mangeant à deux mains (voir la photo mise au bas du blogue).
Je lis ces jours-ci le livre du Père Raniero Cantalamessa
intitulé « Le regard de la Miséricorde ».
Je suis arrivé au chapitre 13 qui traite du sacrement de la Miséricorde : le sacrement de la réconciliation (qu’on appelait autrefois le « sacrement
de la confession »). Voici le paragraphe qui m’a touché ce matin, dans
notre cuisine, au déjeuner:
« La confession est le moment au cours duquel la
dignité du croyant est la plus clairement affirmée. Dans tous les autres
moments de la vie de l’Église, le croyant est un parmi tous les autres:
un de ceux qui écoutent la
Parole , un de ceux qui reçoivent l’Eucharistie. Il est ici
unique et seul; l’Église existe à ce moment-là pour lui ou elle seul(e). »
(1)
(1) Raniero Cantalamessa, Le regard de la Miséricorde , Éditions
des Béatudes, Paris, 2016, p. 139
Post scriptum: Une amie, après avoir lu le présent blogue, m’a
écrit un courriel qu’elle a terminé par ces mots:
Merci
pour ce blogue qui me prouve, une fois de plus, que vous êtes un homme de
prière.
Merci
de nous inviter à développer une plus grande intimité avec Jésus! Merci surtout
de nous donner l'exemple!
Bonne
nuit!
Voici ce
que je lui ai répondu:
…
Toutefois vous m'avez fait sourire en disant que je suis un
homme de prière et que je donne l'exemple sur ce point. Je suis un homme de
prière car j'aime toujours prier. Le bréviaire cinq fois pas jour n'est pas du
tout une croix pour moi, mais une joie. Mais je ne parviens pas, jusqu'à
maintenant, à donner du temps au Seigneur en Le contemplant et en L'aimant dans
la Sainte
Eucharistie. Et pourtant c'est là que tout se passe. Je le
sais; mais je ne le fais pas. Je demande à Edith Stein, devenue sainte Thérèse Bénie par la Croix , de m'attirer à
Jésus Eucharistie. Dans le livre de Joachim Bouflet, intitulé Edith Stein, philosophe crucifiée,
c'est ce qui m'a le plus frappé et impressionné concernant cette sainte. Avant
même d'entrer au Carmel, elle était attirée par Jésus Eucharistie et dès
qu'elle avait du temps libre, elle aimait aller le passer au pied du Saint
Sacrement. Une telle attitude est un très grand cadeau du ciel, un des plus
beaux cadeaux que Dieu puisse faire à une personne humaine sur cette terre. Le
feu qui habitait Edith Stein, ne peut s'expliquer, selon moi, que par sa
dévotion eucharistique. Vous avez ce livre en ce moment en votre possession.
Profitez-en pour demander à Thérèse
Bénie par la Croix de vous obtenir le don de
l'adoration eucharistique. Et profitez-en pour lui demander de m'obtenir aussi
ce don insigne et merveilleux.
Il me semble entendre la douce voix de mon Seigneur qui me répète à moi aussi ce conseil évangélique: « Va et toi aussi fais de même » (Lc 10, 37)
Il me semble entendre la douce voix de mon Seigneur qui me répète à moi aussi ce conseil évangélique: « Va et toi aussi fais de même » (Lc 10, 37)
Déjeuner en ma demeure
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