lundi 6 mars 2017

Le premier péché; la faute originelle (Genèse chapitre 3)

Le premier péché; la faute originelle (Genèse chapitre 3)
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La première lecture biblique proclamée lors du premier dimanche du Carême de l’année A, nous présente le récit du premier péché, tel que raconté par la Bible. Je pense pouvoir dire que ce récit est mon texte préféré de toute la Bible. Il aurait été écrit environ 1000 ans avant la venue de Jésus. Il décrit le premier péché. Et il nous dit des vérités extrêmement importantes sur la condition humaine. La personne qui a écrit ce texte, quoique ayant vécu mille ans avant notre ère, en savait plus sur la condition humaine, que pratiquement tous les romanciers de notre époque et même que la grande majorité des êtres humains qui vivent sur cette terre en 2017. Ce n’est pas rien de dire cela. On se croit bien intelligents, nous les êtres humains du XXIème siècle; et c’est vrai car nous avons des moyens extraordinaires de développer notre intelligence. Mais l’intelligence, livrée à elle-même, ne peut pas percer tous les mystères de la nature. Et elle ne peut en aucun cas percer les mystères « surnaturels ». La science a ses limites, de grandes limites.

Pour nous qui croyons en Dieu, et au Dieu que nous a révélé Jésus Christ, nous avons une vision du monde qui nous vient de notre foi. Cette foi est basée en grande partie sur l’Écriture Sainte. Voici ce que la foi nous dit, grâce au récit du premier péché tel que raconté dans la Bible.

Les deux premiers chapitres de la Genèse, affirment haut et fort que le monde que nous voyons et dans lequel nous vivons, a été créé par Dieu. Et qu’à l’origine, tout était bon. Le mal a été introduit dans le monde par le premier péché. Voici comment un homme ayant vécu 1000 ans avant Jésus, a su expliquer le mal.

À l’origine, le mal n’existait pas. Dieu et l’être humain vivaient en pleine harmonie. Qu’est-ce qui a brisé cette harmonie entre Dieu et l’être humain? Ce fut le premier péché.

Puisque l’être humain a été créé par Dieu, il devra toujours reconnaître sa condition de créature. Il devra reconnaître sa totale dépendance de Dieu pour faire quoi que ce soit. Jésus a confirmé cette vérité quand il a dit: « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5).

Pourquoi cet ordre de Dieu: « Vous pouvez manger de tous les arbres, mais non pas de l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal »? Quand nous lisons de façon un peu distraite le récit du premier péché, nous avons l’impression que Dieu défend de manger d’un seul des arbres du jardin; mais de fait, il défend de manger de deux arbres.

Cet ordre de Dieu, était, selon moi le moyen choisi par Dieu pour que l’être humain reconnaisse humblement sa condition de créature et pour qu’il puisse manifester son amour envers Dieu, en obéissant à sa Volonté. Car, nous dit Jésus, « celui qui reçoit mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jn 14, 21) et encore : « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande » (Jn 15, 14). D’ailleurs, Adam et Ève perdront l’amitié avec Dieu, précisément en désobéissant à Dieu. L’obéissance, vue si péjorativement de nos jours, est la façon voulue par Dieu pour que sa créature lui prouve son amour, et Lui rende amour pour amour. D’ailleurs, la façon la plus belle et la plus juste de décrire comment Jésus nous a sauvés, est celle-ci: Jésus nous a sauvés par son « obéissance amoureuse », l’obéissance amoureuse qu’il a toujours vouée à son Père, à son Papa, comme Il aimait l’appeler.

Le péché:

Avant le premier péché, l’être humain n’était pas sous l’emprise de la « concupiscence » (nous expliquerons ce mot dans un instant); son cœur n’était pas encore « complice du mal ». Pour pécher, il a fallu, qu’il soit tenté de l’extérieur, par quelqu’un d’extérieur à lui. Voilà qu’intervient le diable ou démon. Celui qui a écrit le récit de la « chute originelle », non seulement croyait en Dieu, mais il croyait aussi au diable. La façon dont l'auteur du texte nous présente le premier péché, est selon moi la preuve de l'existence du diable. On voit très bien qu'avant que le "serpent" apparaisse dans le décor, la tentation de pécher, ne semblait même pas être une option pour nos premiers parents. L'obéissance à Dieu était, semble-t-il, quelque chose de facile et d'évident pour Adam et Ève. Il ne leur venait même pas à l'esprit de pouvoir pécher, semble-t-il. Il en est d'ailleurs ainsi aussi de la Vierge Marie, qui n'a jamais été touchée et contaminée par le "péché originel". Notre Mère du ciel n'a jamais commis de péché de sa vie. Quoique créée libre, il semble que Marie n'éprouvait aucun désir et aucune tentation de désobéir à Dieu. Puisque Adam et Ève jouissaient d'une telle harmonie intérieure, il fallait que quelqu'un d'extérieur à eux, les tente, en leur mentant. C'est ce que le diable fit; et c'est la raison pour laquelle, selon moi, ce texte relatant de façon imagée les origines de l'humanité, nous prouve de façon évidente, l'existence du diable. Voilà l’extrême avantage qu’avait l'auteur du texte de la Genèse, sur ses contemporains et sur la grande majorité des hommes et des femmes d’aujourd’hui: il savait qui est l’ennemi numéro un de la race humaine: le diable, le démon, Satan. Quel avantage nous avons, de connaître notre ennemi numéro un. Jésus le connaissait. Et en ce premier dimanche du Carême, Jésus, à peine baptisé et envoyé pour guérir et réconforter, commence par se retirer dans le désert, « POUR ÊTRE TENTÉ PAR LE DIABLE » (évangile d’hier: Mt 4, 1 : « En ce temps-là, Jésus fut conduit au désert par l’Esprit, pour être tenté par le diable »).

C’est le diable qui a fait pécher nos premiers parents, et c’est le diable qui très souvent nous fait pécher. Le diable a commencé par semer le doute sur la sincérité et l’amour de Dieu pour nos premiers parents. Il a même laisser entendre que le commandement divin n’était pas pour les protéger eux, mais pour se protéger Lui (Dieu). Car s’ils mangeaient du fruit de l’arbre défendu, ils deviendraient comme des dieux, pouvant décider du bien et du mal. Fini alors le devoir d’obéissance. L’être humain se construirait lui-même. Voilà ce qu’a aussi désiré et prétendu être M. Jean-Paul Sartre, le père de « l’existentialisme athée »: un être qui ne dépend de personne et qui se construit selon son propre gré, selon les dicta de sa raison. L’orgueil est donc le premier péché et la racine de tous les péchés. Pour un instant, on veut se croire plus intelligent que Dieu et on agit en contradiction avec sa Volonté.

Voilà aussi la racine du désir de l’être humain de tuer Dieu, ou de nier l’existence de Dieu. L’athéisme s’explique, selon moi par le fait que l’être humain veut être son propre Dieu, et décider par lui-même de ce qui est bien et de ce qui est mal. Voilà la grande et ultime tentation qui guette l’être humain: se faire l’égal de Dieu, au lieu de reconnaître bien humblement sa condition de créature. L’athéisme n’est donc pas tellement dû à l’intelligence, mais à la volonté.

Le premier péché a entraîné la perte de l’amitié avec Dieu, la perte de l’état de grâce (« ils se rendirent compte qu’ils étaient nus »), ainsi que l’introduction dans l’être humain de la concupiscence, cet état d’extrême faiblesse de notre être face aux demandes légitimes de Dieu, et cette tendance à faire le mal plutôt que le bien. Le péché a aussi introduit dans l’homme la peur de Dieu. L’être humain s’est mis à avoir peur de Dieu: « Ils se cachèrent de Dieu en découvrant qu’ils étaient nus ». Je suis convaincu que tout être humain naît en ce monde avec la peur de Dieu inscrite en lui. Et cela vient manifestement du premier péché. Cette peur de Dieu peut être augmentée en nous par l’éducation janséniste que nous pouvons avoir reçue, ou encore par nos fausses images de Dieu, qui font que nous pouvons douter de sa bonté. Consciemment ou non, il nous arrive de considérer Dieu comme un despote, qui nous demande des choses irrationnelles et contraires à notre bien véritable. Tout cela est le fruit du premier péché. Quel péché ce fut !!!  

Voici une petite histoire qui m’a fait me rappeler de l’éducation religieuse que j’ai reçue:

DIEU ET LES BISCUITS:

Une petite histoire du Père Jésuite Anthony De Mello m’a fait beaucoup de bien en ce sens. L’histoire a pour nom : Dieu et les biscuits. Je vais la raconter en mes mots et la développer un peu car l’histoire originale est très courte.

Une femme nommée Jeanne avait un petit garçon nommé Oscar. Jeanne venait à peine de faire des biscuits. Les biscuits étaient encore tout chauds et étaient déposés sur la table de la cuisine. Pendant que Jeanne s’absente quelques instants de la cuisine, Oscar passe par la cuisine, voit les biscuits et en prend deux. La mère de retour dans la cuisine, voit que deux biscuits ont disparu et devine ce qui s’est passé. Elle fait venir Oscar devant elle et lui fait un interrogatoire en règle :

« Oscar, savais-tu que Dieu était présent dans la cuisine quand tu as volé ces biscuits? »(je sais que le verbe « voler » est pas mal fort dans le cas présent, mais madame était très fâchée). Oscar répond : « Oui ! »  La mère : « Et savais-tu que Dieu te regardait tout le temps? » Oscar répond : « Oui ! » Et la mère de demander à l’enfant : « Et qu’est-ce que tu penses que Dieu te disait? » Oscar répond :« Dieu m’a dit : « Y’a personne ici à part nous deux, prends-en deux! »

Cette petite histoire est tout simplement magnifique et très riche d’enseignement. On voit nettement que la mère et l’enfant n’ont pas du tout la même image de Dieu. La mère a de Dieu l’image d’un guetteur, d’un surveillant. C’est l’image que j’ai reçu de Dieu étant enfant : Dieu te guette. Ici à Montréal, dans une société bilingue, on dirait : Dieu te « watch ». D’ailleurs je me souviens très bien de l’œil de Dieu qui était reproduit dans notre livre d’enseignement religieux quand j’étais tout petit et je me souviens surtout de l’interprétation que je donnais à cet œil qui me regardait tout le temps. Oscar quant à lui, avait l’idée d’un Dieu qui veut notre bien, qui veut notre bonheur. Les biscuits qui sortaient du four ne pouvaient être meilleurs qu’à ce moment là. Il était donc tout à fait normal que Dieu inspire au petit Oscar d’en manger sur le champ. Voilà deux personnes guidées par leur image de Dieu.

L’abbé Jacques Leclercq a dit un jour cette phrase merveilleuse : « Dieu ne nous surveille pas; Dieu veille sur nous. » Comme cette phrase est magnifique !!!  Surveiller ou veiller sur. « Watcher » ou « prendre soin de ». 
(Tiré de: Dieu ma joie: Dieu sur le réfrigérateur dieumajoie.blogspot.com)

Pour ce qui est de l’existence du diable, voici deux liens qui nous rapportent les paroles de deux de nos plus récents papes :

ALLOCUTION DU PAPE PAUL VI… 1972 - elogofioupiou

elogofioupiou.over-blog.com/2016/01/allocution-du-pape-paul-vi-1972.html

Angélus, 17 février 2002 | Jean Paul II

https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/angelus/2002/.../hf_jp-ii_ang_20020217.ht...




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