Dernière étape du Temps
pascal
"Vous êtes ressuscités avec le Christ " (Col 3, 1)
"Vous êtes ressuscités avec le Christ " (Col 3, 1)
Nous sommes
entrés depuis hier (lors du vendredi de la quatrième semaine de Pâques)
dans ce que j’appelle la « dernière
étape du Temps pascal ».
Cette étape sera assez longue; elle durera trois semaines. Elle se terminera
avec la Pentecôte. Si je considère
les trois dernières semaines du Temps de
Pâques comme étant une seule et même étape, c’est en raison de l’unité des
évangiles qui seront proclamés jusqu’à la clôture du Temps pascal. À partir de
maintenant, le discours après la
Cène, sera proclamé comme évangile, tant les jours de la semaine que lors
des dimanches. Le discours après la Cène,
ce sont les propos que Jésus a adressés à ses apôtres le dernier soir où Il a
été avec eux, immédiatement après avoir institué l’eucharistie. On retrouve ces
propos aux chapitres 14, 15, 16 et 17. J’ai inclus le chapitre 17, même si
Jésus s’adresse alors à son Père, mais devant ses apôtres.
Je trouve
merveilleux le fait que l’Église ait décidé de donner autant de place, dans sa
liturgie, à ce discours extraordinaire de Jésus. Et le fait de mettre ce
discours à la fin du Temps pascal,
est aussi très significatif à mes yeux. C’est comme si cela ajoutait encore au
caractère déjà très solennel de ce discours. Comme je l’ai déjà dit au début du
texte que j’ai écrit le 27 avril 2013 (1), ce qui me frappe dans ce discours après
la Cène, c’est le fait que Jésus
s’adresse à ses disciples comme une personne qui est déjà spirituellement et
psychologiquement « passée »
de l’autre côté, comme quelqu’un qui est déjà ressuscité, comme quelqu’un qui
siège déjà à côté de son Père des cieux. Évidemment, Jésus n’est pas encore
ressuscité, mais il se comporte déjà en ressuscité. Cela m’aide à comprendre un
peu ce que saint Paul veut nous dire lorsqu’il affirme : « Du moment que vous êtes ressuscités avec le
Christ; recherchez les choses d’en haut, là où se trouve le Christ, assis à la
droite de Dieu. Songez aux choses d’en haut, non à celles de la terre »
(Col 3, 1-2).
Les évangiles
qui nous seront présentés durant cette ultime étape du temps pascal,
commenceront toujours de la façon suivante : « À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses
disciples. » Nous savons que le mot Pâques signifie « passage ».
Il y eut d’abord le passage de l’ange de la mort, qui passa outre les maisons des
Hébreux, en Égypte, en la nuit où tout premier né des Égyptiens, mourut. Il y
eut ensuite le passage de la Mer Rouge,
qui conduisit le peuple Hébreu de l’esclavage à la liberté. Mais le véritable
passage, le passage le plus important qu’aura à vivre tout être humain, c’est
le passage de cette vie terrestre à la vie dans l’au-delà. C’est ce passage que
Jésus s’apprête à vivre, aux chapitres 14, 15, 16 et 17 de saint Jean. En
lisant le discours après la Cène,
nous entrons dans les sentiments qui habitaient Jésus au moment le plus
important de sa vie.
L’Église nous a
présenté les premiers mots de ce discours, dans l’évangile de jeudi dernier, et
Elle nous les présente à nouveau en ce cinquième dimanche de Pâques; les
voici : « À l’heure où Jésus
passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Ne
soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. »
(Jn 14, 1). Ces paroles sont tout simplement extraordinaires. Jésus savait très
bien que les paroles qu’il venait de prononcer, avaient bouleversé ses apôtres.
Il venait tout juste de leur apprendre que l’un d’eux allait le livrer :
« En vérité, en vérité, je vous le
dis, l’un de vous me livrera. » (Jn 13, 21). Il venait aussi à peine de
révéler à Pierre, le chef de l’Église , qu’avant que le coq ne chante, il aura
renié trois fois son Maître (Jn 13, 38). C’était certainement la tristesse et
l’inquiétude qui régnaient autour de la table, quand Jésus adressa à ses
apôtres ces paroles si fortes et si réconfortantes : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous
croyez en Dieu, croyez aussi en moi. » Jésus a bel et bien raison; si
nous avions vraiment la foi, rien ne nous bouleverserait. Nous irions sans
inquiétude au devant de la vie, avec tout ce qu’elle nous réserve.
C’est dans le
discours après la Cène, que Jésus nous laisse en héritage sa Paix, sa Joie, et
son commandement nouveau. C’est aussi lors de ce discours, qu’Il nous promet
l’Esprit Saint. Le tout se conclura par la magnifique prière sacerdotale du
chapitre 17 de saint Jean.
Lors de l’Angelus du deuxième dimanche du Carême,
le pape François a encouragé tous les fidèles présents, à se procurer les
évangiles ou un des quatre évangiles, en format de poche, qu’on peut facilement
porter sur soi (2). Et un mois plus tard environ, toujours à l’Angelus, le pape a fait distribuer des milliers de copies de
l’évangile en format de poche.
J’encourage
chacun de vous à aller dans une librairie religieuse ces jours-ci, et à acheter
un évangile en format de poche. Portez-le sur vous; et commencez par lire et
méditer les chapitres 14, 15, 16 et 17 de saint Jean. Vous verrez l’effet que
cela produira en vous.
(2) Voir: Dieu
ma joie: " Écoutez-le ! "
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