" Qui enverrai-je ? "
La Parole de Dieu de ce cinquième dimanche du temps ordinaire, nous parle de vocation. Le mot vocation vient de vocare, qui signifie : appeler. Dieu appelle constamment ses enfants à coopérer avec Lui à son plan de salut. Voilà qui est extraordinaire : Dieu qui a tout fait de rien, qui a créé l’univers à partir de rien et uniquement en le voulant et en disant : « qu’il soit », veut opérer le salut de l’être humain en se servant des hommes et des femmes de toutes les époques de l’histoire. Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous présente trois vocations : celle d’Isaïe le prophète, de saint Paul, l’apôtre des nations, et de saint Pierre, le premier pape.
La vocation chrétienne possède quelques caractéristiques. La première caractéristique est une sorte de frayeur devant le divin. Toute rencontre véritable avec Dieu possède cette caractéristique : une certaine frayeur et un sentiment d’indignité devant la grandeur de Dieu, devant la sainteté de Dieu. C’est ce qu’Isaïe a expérimenté le jour où Dieu, dans son immense miséricorde, l’a appelé. Isaïe a été littéralement « frappé » par la sainteté de Dieu. Les paroles du Sanctus que nous disons à chaque messe, sont le prolongement de l’expérience d’Isaïe qui, devant la majesté de la présence divine, a entendu les anges s’écrier : « Saint Saint Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers. Toute la terre est remplie de sa gloire ». Toute sa vie, Isaïe sera le chantre et l’apôtre de la sainteté de Dieu. Ce qui est merveilleux, c’est que le Dieu trois fois saint, s’approche de chaque être humain et désire le mettre dans un état de confiance et de disponibilité, pour l’inviter à coopérer avec Lui au salut du monde.
Devant la sainteté de Dieu, Isaïe s’écrie : « Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures : et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers »! Immédiatement, Dieu purifie son prophète et le rend ainsi apte à sa mission : « L’un des séraphins vola vers moi, tenant un charbon brûlant qu’il avait pris avec des pinces sur l’autel. Il l’approcha de ma bouche et dit : « Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. »
Puis Dieu dit : « Qui enverrai-je? Qui sera notre messager » ». À cela, Isaïe répond : « Moi, je serai ton messager : envoie-moi ». Je suis toujours émerveillé de cette réponse généreuse et spontanée d’Isaïe. Comme elle est belle cette généreuse coopération avec le divin! Le jeune Jérémie, le jour de son appel à devenir prophète n’a pas eu la même confiance. Il a essayé de se défiler en disant qu’il ne savait pas parler, qu’il était trop jeune, etc. Il a fini par accepter son rôle de prophète, mais il n’a pas eu la confiance d’un Isaïe. C’est là qu’on voit que chaque personne est unique. Et que Dieu accepte le tempérament de chacun de ses enfants, avec ses qualités et ses défauts; avec ses enthousiasmes et ses réticences.
Saint Pierre, dans l’évangile d’aujourd’hui, fait aussi une expérience très forte du divin. Devant la pêche miraculeuse qui vient de se produire sous ses yeux, grâce à la Parole de Jéus, il tombe à genoux devant Jésus, dans la barque, et demande au Maître de s’éloigner de Lui, car il est un homme pécheur. Devant cette humilité et cette crainte révérencieuse, Jésus relève Pierre et l’envoie en mission pour qu’il soit un « pêcheur d’homme » : « Sois-sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
Dans la deuxième lecture, nous contemplons saint Paul qui s’émerveille du choix de Dieu à son égard, lui qui a tué des chrétiens. Comment Dieu peut-il le choisir pour devenir apôtre, pour devenir celui que l’on nomme désormais l’apôtre des nations?
Aujourd’hui, en ce moment, Jésus appelle chacun de nous à devenir apôtre. Je n’invente rien en disant cela; c’est la pure vérité, la pure réalité. Quelle sera ma réponse? La Parole de Dieu d’aujourd’hui, nous présente trois modèles; trois géants de l’histoire du peuple de Dieu. Demandons à Isaïe, à saint Paul et à saint Pierre, de prier pour nous et de nous aider à faire confiance à la tendresse et à la bienveillance de Dieu qui nous demande bien humblement de coopérer avec Lui dans le but de sauver le monde dans lequel nous vivons.
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