vendredi 20 septembre 2024

Prière au tombeau du Bienheureux Carlo Acutis (1)

 Prière au tombeau du Bienheureux Carlo Acutis (1) 

J'arrive d'un pèlerinage en Italie, sur les pas du Bienheureux Carlo Acutis. Un des moments forts de ce pèlerinage fut la célébration de la messe dans l'église où repose le corps de Carlo. J'ai eu un choc en m'approchant du corps inanimé de Carlo. Je croyais voir un adolescent dans sa tombe, mais j'y ai vu plutôt le corps d'un adulte tant son corps est imposant. Il est très grand et très costaud avec de larges mains. Ce fut vraiment un choc de le voir ainsi. 

La messe quotidienne avec notre groupe était vraiment le point culminant de nos journées de pèlerins. Nous étions un assez petit groupe mais très fervent. Le chant qui montait de nos assemblées était vraiment impressionnant et presque angélique. Je suis sûr que les personnes qui nous ont entendu louer le Seigneur ont été profondément touchées. La messe à l'église Sainte-Marie-Majeure et plus précisément dans le Sanctuaire de la spoliation où se trouve le corps inanimé et incorrompu du jeune Carlo Acutis, nous a réservé une merveilleuse surprise ; une délicatesse comme seul Dieu sait en faire. Pour comprendre cette délicatesse, il faut savoir certaines choses.

Le saint préféré de Carlo était saint François d'Assise que l'on considère souvent comme étant le saint qui a le plus et le mieux imité Notre Seigneur Jésus-Christ. La famille Acutis possède une maison à Assise depuis plusieurs années et aussi une maison à Milan où Carlo a passé la majeure partie de sa courte vie. Or Carlo a toujours dit à ses parents qu'il voulait être enterré à Assise, près de son modèle de vie chrétienne, Frère François. Le corps de Carlo a d'abord été enseveli dans le cimetière de la ville d'Assise mais il a été transféré en 2019 dans l'église Sainte-Marie-Majeure à Assise. Cette église est très importante dans la vie du poverello d'Assise car c'est à cet endroit que François a rompu définitivement avec sa vie antérieure de jeune bourgeois frivole et insouciant. C'est en ce lieu qu'il s'est dépouillé de ses vêtements et qu'il les a remis à son père en lui disant que désormais il n'aurait de Père que Celui des cieux. Une fresque dans la Basilique Saint-François reproduit cet épisode marquant de la vie du "Poverello". On y voit François qui s'est dénudé et l'évêque derrière lui qui couvre sa nudité à l'aide de son manteau. Le père de François reçoit de son fils ses habits somptueux et dans sa rage semble désirer le frapper. Heureusement qu'un homme intervient et retient son bras.  

Le 6 avril 2019, quand le corps de Carlo a été transféré dans l'église Sainte-Marie-Majeure, l'archevêque d'Assise et des villes environnantes, Mgr Domenico Sorrentino a dit: "Désormais François et Carlo sont indissociablement unis." Dans l'image ci-dessous, qui se trouve sur la façade de l'église Sainte-Marie-Majeure, nous voyons effectivement Carlo et François qui sont réunis et pointent vers le Crucifié. On reconnaît le François de la fresque ci-dessus, qui s'est dépouillé de ses vêtements mais qui est désormais comme "spiritualisé", tel un ange, quasiment. 

Monseigneur Domenico Sorrentino a aussi prononcé le 6 avril 2019, ces paroles magnigiques: "Carlo laisse aux jeunes de notre temps un secret pour une nouvelle vie: le choix de Dieu qui n'admet pas de compromis. Un dépouillement complet. Fait non pas par des gestes éclatants, mais dans l'intimité du coeur. C'est le sens de son slogan lapidaire: "Non io, ma Dio" ("Pas moi, mais Dieu").

Voilà qu'est très bien résumée la spiritualité de Carlo un dépouillement total, un renoncement total à lui-même pour laisser toute la place à Dieu, pour devenir une copie vivante de Jésus selon l'expression fameuse de Maurice Zundel : "Je est un autre". Il faut qu'à force de détachement et de renoncement je devienne un autre, je devienne Jésus et qu'avec saint Paul je puisse dire : "Ce n'est plus moi qui vis, mais Christ qui vit en moi" (Ga 2, 20)   

"Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père." (Lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens, chapitre 2, versets 5 à 11)

(suite à l'autre blogue)

 

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