samedi 25 février 2017

Contempler notre doux Seigneur

Contempler notre doux Seigneur

Si vous lisez assidûment mes blogues, vous savez à quel point je suis touché par le regard amoureux que Jésus pose continuellement sur nous. D’autre part, je crois fermement que la joie la plus grande sur cette terre est de vivre sous ce regard. C’est l’invitation que nous lance l’auteur de la Lettre aux Hébreux:

« Ainsi donc, nous aussi, entourés de cette immense nuée de témoins, et débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien –, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. » (Hébreux 12, 1-2)
La liturgie du bréviaire nous présente aujourd'hui même un très beau texte en ce sens, écrit par saint Grégoire d’Agrigente. Cette semaine, nous avons lu à « l’office des lectures », des extraits du livre biblique appelé « Qohéleth » ou « l’Ecclésiaste ». Le passage de l’Ecclésiaste que nous lisions aujourd’hui, commençait ainsi: « Oui, douce est la lumière! Quel bonheur pour les yeux de voir le soleil! » (Qo 11, 7)
Voici le commentaire de saint Grégoire d’Agrigente: 

COMMENTAIRE DE SAINT GRÉGOIRE D'AGRIGENTE
SUR L'ECCLÉSIASTE


Joie et lumière

La lumière est douce, dit l'Ecclésiaste, ~ et c'est bien bon de contempler le soleil visible avec les yeux de notre corps. ~ Car si la lumière disparaissait, le monde n'aurait plus d'aspect, et la vie serait sans vie. Et c'est pourquoi Moïse, le contemplateur de Dieu, a dit jadis : Dieu vit que la lumière était bonne. ~ Mais nous devons penser ~ à la grande, véritable et éternelle lumière qui éclaire tout homme venant dans ce monde, c'est-à-dire le Christ, le Sauveur du monde et son Rédempteur. Après s'être fait voir aux prophètes, il s'est fait homme et il est allé jusqu'aux extrémités de la condition humaine, ce qui fait dire au prophète David: Chantez à Dieu un psaume pour son nom, frayez la route à celui qui monte au couchant: son nom est « le Seigneur », bondissez de joie devant sa face. ~

L'Ecclésiaste a donc dit que la lumière était douce; il a prédit qu'il serait bon pour nous de voir de nos yeux le soleil de gloire, c'est-à-dire celui qui a dit, au temps de sa divine incarnation: Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. Et encore : Voici le jugement: la lumière est venue dans le monde.

Ainsi donc, cette lumière du soleil, vue par les yeux de notre corps, annonçait le soleil spirituel, le Soleil de justice. C'est vraiment le soleil le plus doux qui se soit levé pour ceux qui, en ce temps-là, ont eu le bonheur d'être ses disciples, et de le regarder de leurs yeux pendant qu'il partageait la vie des hommes, comme s'il était un homme ordinaire. Et pourtant, il était aussi par nature Dieu véritable; c'est pourquoi il était en mesure de rendre la vue aux aveugles, de faire marcher les boiteux et entendre les sourds; il a purifié les lépreux et, d’un seul mot, rappelé les morts à la vie.

Et maintenant encore, il n'y a vraiment rien de plus doux que de fixer sur lui les yeux de notre esprit pour contempler et se représenter son inexprimable et divine beauté; il n'y a rien de plus doux que d'être illuminés et embellis par cette participation et cette communion à la lumière, d'avoir le cœur adouci, l'âme sanctifiée, et d'être remplis d'une allégresse divine tous les jours de la vie présente.

C'est ce que le Sage Ecclésiaste nous laisse entendre, lorsqu'il dit: Si l'homme vit de nombreuses années, qu'il se réjouisse en elles toutes. En vérité, ce soleil de justice est, pour ceux qui le regardent, le pourvoyeur de la joie selon cette prophétie de David: Les justes sont en fête devant la face de Dieu, ils débordent d'allégresse ! Et encore : Criez au Seigneur votre joie, hommes justes : hommes droits, à vous la louange ! 




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