L’option préférentielle pour les pauvres
S’il existe une chose claire dans les évangiles, c’est que Jésus est venu d’abord pour les « poqués », les
« méprisés », les pauvres de toutes sortes. Jésus ne cesse de dire
qu’Il est venu porter la bonne nouvelle aux « pauvres ». Cela c’est
clair. Mais ce qui est aussi clair, c’est que la plupart des chrétiens
éprouvent le sentiment contraire. La grande majorité d’entre nous éprouvent une
certaine répulsion envers le pauvre, le sans-abri, le « différent », le « sale ». Si nous n’éprouvons pas de
répulsion pour ces gens, à tout le moins, nous éprouvons une pitié qui ne nous
porte pas instinctivement à nous faire proche d’eux et à les aider.
Saint Jacques nous dit clairement
ce que la plupart d’entre nous ont dans le cœur:
« Imaginons que, dans votre
assemblée, arrivent en même temps un homme au vêtement rutilant, portant une
bague en or, et un pauvre au vêtement sale. Vous tournez vos regards vers
celui qui porte le vêtement rutilant et vous lui dites: « Assieds-toi ici, en bonne place » ;
et vous dites au pauvre: « Toi,
reste là debout », ou bien: « Assieds-toi
au bas de mon marchepied ». Cela, n’est-ce pas faire des
différences entre vous, et juger selon de faux critères? Écoutez donc, mes frères
bien-aimés! Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du
monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis
par lui à ceux qui l’auront aimé? (Jc2,
2-5) »
Je me souviendrai toujours de ma
première expérience des Cellules
paroissiales d’évangélisation. J’ai participé avec des personnes de notre
paroisse, à la Session nationale des CPÉ à Joliette, du 24 au
27 septembre dernier. J’ai été alors frappé (littéralement frappé) par la
pauvreté apparente des participants. Cette pauvreté m’a d’abord répugné et à
la fin de la session, j’étais ébloui par cette pauvreté, par la grande richesse
de cette pauvreté.
Mais mes vieilles façons de voir sont très ancrées en moi et remontent toujours à la surface. Cela va me prendre encore beaucoup de temps à
penser et à voir comme Dieu voit et pense. Je rêve encore, au moins
inconsciemment, de recevoir au sein de nos CPÉ (Cellules Paroissiales d’Évangélisation), des personnes de
grande valeur aux yeux des hommes, des membres influents dans la société, des
professionnels, etc. Quelle erreur! Tant mieux si ces gens viennent un jour,
mais la Bonne Nouvelle
doit d’abord être annoncée aux pauvres. Et si des personnes de haut rang se
joignent un jour aux CPÉ, ce sera pour que Jésus touche dans leur cœur, leur
pauvreté, leurs misères.
J’irai dans trois semaines, faire
un pèlerinage en Italie, sur les pas du Bienheureux Pier Giorgio Frassati. Pier
Giorgio est désormais mon saint masculin préféré (il sera saint un jour, c’est
sûr). Pier Giorgio a donné toute sa vie pour les pauvres, à cause de Jésus. Sa
nièce, Wanda (la fille de Luciana, la sœur de Pier Giorgio) a dit clairement
dans une interview, que la passion de Pier Giorgio, ce n’était pas le sport, ni la
montagne, mais que sa passion était JÉSUS. Pier Giorgio, dès sa tendre
enfance, a reçu de Dieu le don de voir Jésus dans le pauvre. Quelle grâce!
C’est cette grâce que je demanderai à Dieu par l’intercession de Pier Giorgio,
lorsque je serai prochainement en Italie. Je demanderai aussi à Pier Giorgio de
prier pour moi afin que je développe un grand amour de l’eucharistie, et en
particulier de l’adoration eucharistique. Wanda a témoigné du fait que Pier
Giorgio avait une très bonne santé. Il lui arrivait de s’habiller en sport,
d’aller adorer Jésus Eucharistie toute la nuit et de sortir de l’église à 5 heures
du matin, pour aller escalader une montagne. Mère Teresa a dit un jour que si nous ne sommes pas capables de nous exercer à voir Jésus dans l'Eucharistie, nous ne serons pas capables non plus de le voir dans les pauvres. D'où la nécessité de l'adoration eucharistique. Wanda, dans une vidéo mise sur internet, témoigne du fait que Pier Giorgio voyait une lumière qui jaillissait des pauvres. Et cette chère Wanda dit qu'elle croit vraiment que Pier Giorgio voyait cette lumière autour des pauvres.
M. Richard Vidal a écrit un
merveilleux chant sur Pier Giorgio. Ce chant est intitulé « Toujours plus haut ». Dès les
premières paroles du chant, Richard Vidal nous fait entrer de plain-pied dans
la spiritualité de Pier Giorgio. Voici les tout premiers mots du chant : « AVEC LUI
LES PAUVRES, ONT TOUCHÉ LA MAIN DE
DIEU » (1).
Voici
une histoire vraie, racontée par le Père William J. Bausch
Le Noël d'un clochard
Voici un
fait réel vécu il y a quelques années aux États-Unis.
Nous
avions passé le congé à San Francisco, et il fallait travailler le lendemain.
Nous nous sommes donc retrouvés sur la route le jour de Noël, à faire les
quatre cent milles qui nous séparaient de Los Angeles. Nous sommes arrêtés pour
le dîner. Le restaurant était presque vide. Nous étions la seule famille avec
des enfants. J'entendis Éric, mon petit garçon d'un an, crier et frapper de
joie sur la chaise haute, avec ses mains potelées. Sa figure était illuminée,
ses yeux tout grands, et son sourire montrait des gencives où il n'y avait pas
une dent. Il se tortillait, riait, et tout-à-coup j'aperçus la source de
sa joie. Je ne pouvais le croire: un
manteau magané, graisseux; des pantalons trop grands; un corps amaigri; les
orteils sortaient de chaussures usées; une chemise cernée; un visage à nul
autre pareil, et des gencives semblables à celles d'Éric. «Salut, bébé! Je t'ai
vu, mon petit!»
Mon
mari et moi avons échangé un regard qui voulait dire en même temps :
«Qu'est-ce qu'on fait?» et «Pauvre Diable!» On nous apporta le repas et Éric
continua à frapper sur la chaise haute. Maintenant le clochard parlait trop fort à
l'autre bout du restaurant, jouant coucou avec Éric qui lui répondait
avec plaisir. Plus personne ne trouvait la situation intéressante. Cet homme dérangeait. J'étais embarrassée. Mon mari se sentait humilié, et même
notre petit garçon de six ans demandait : «Pourquoi il parle si fort?»
Après avoir mangé très vite, mon
mari alla payer la facture en me suppliant de prendre Éric et de le rejoindre à la voiture. Je pensai en moi-même : « Seigneur, laisse-moi juste sortir d'ici
avant que cet homme ne reparle à Éric ou à moi», et je me précipitai vers la
porte. Mais il devint vite évident que le Seigneur et Éric avaient d'autres
intentions. Comme je m'approchais du clochard, je me tournai de manière à l'éviter.
Mais alors Éric lui tendait les deux bras pour être pris. En essayant de
balancer son poids, je me suis retrouvée les yeux dans les yeux de cet homme.
Éric se tirait vers lui, les bras grand ouverts. Les yeux du clochard me suppliaient : «Laissez-moi prendre votre bébé!» Je n'eus pas le temps de
répondre puisqu'Éric se jeta lui-même dans ses bras. Et ce fut un moment
d'amour entre un vieil homme et un très jeune enfant. Éric posa sa tête sur
l'épaule de l'homme qui ferma les yeux. Des larmes coulaient sous ses
paupières. Ses vieilles mains tenaient et caressaient mon fils avec tellement
de tendresse. Je ne pouvais plus bouger.
Il
berça Éric pendant un moment, puis il ouvrit les yeux, fixa les miens et dit
avec fermeté : «Prenez soin de cet enfant!» J'ai répondu, la gorge serrée : «Je
vais le faire.» À regret, avec grande peine, il arracha Éric de lui et je le
reçus dans mes bras. Il me dit : «Que Dieu vous bénisse, madame, vous m'avez
donné mon cadeau de Noël.» J'ai murmuré : «Merci!»
Avec
Éric dans mes bras, j'ai couru vers la voiture. Mon mari ne comprenait pas
pourquoi je pleurais et tenais Éric si serré en disant : «Pardon,
Seigneur, pardon!» (Tiré de: More Telling Stories, par William J. Bausch)
Réflexion: Le sens de
Noël c'est Éric. Éric, c'est la passion de Dieu pour nous, les clochards, avec
nos vies maganées, nos relations
brisées, nos cœurs meurtris. Éric,
c'est les bras de Dieu décidé à faire irruption dans nos vies. Si Dieu n’est
pas avec nous, alors il n’y a ni lumière ni espérance … Mais non, comme Éric,
Dieu nous tend toujours les bras et il nous embrasse avec toute la passion de
son amour! (2)
Renaître dans son coeur - Robert Lebel - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=B9KKHOgp...
16 févr. 2010 - Ajouté par bonpasteursherbrooke
Renaître dans son coeur - Album "Quelle est cette folie?" de Robert Lebel Renaître de l'Esprit... Renaître ...(1)
Chant: Toujours plus haut – Vers le haut avec Pier Giorgio!
piergiorgio.ca/chant-toujours-plus-haut-2/
(2)
La passion de Noël
cursillos.ca/formation/capsules/bdcapsules/52.htm
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