« Simon, m’aimes-tu ? » Jésus
Nous sommes déjà parvenus au
troisième dimanche de Pâques. Aujourd’hui, nous terminons, en quelque sorte, le
récit des apparitions du ressuscité. En saint Mathieu, Jésus ressuscité
apparaît d’abord à Marie de Magdala
et à « l’autre Marie ». Il
leur dit: « N’ayez pas peur. Allez
dire à mes frères de se rendre en Galilée: c’est là qu’ils me verront. »
(Mt 28, 10).
C’est cette apparition que nous
entendons aujourd’hui dans l’évangile du présent dimanche. Les Apôtres sont
donc retournés chez eux, après les événements bouleversants qui se sont passés
dans leur vie, à Jérusalem. Désormais, ils sont retournés à leur petite vie
ordinaire. Pierre dit à ses amis qu’il s’en va pêcher et ses amis décident
d’aller avec lui.
Certains commentateurs de la Bible nous disent que Jésus
veut montrer par là, qu’il se manifestera désormais dans la vie ordinaire, dans
la vie de tous les jours, vie qui est souvent monotone, à première vue. Il nous
arrive tous, je pense, de vivre des moments forts de ressourcement spirituel en
participant à un pèlerinage ou en vivant une retraite, et d’avoir un peu peur
de retourner à la vie ordinaire. Or Jésus veut nous rencontrer dans notre vie
ordinaire.
Je veux ce matin m’attarder à la
question que Jésus pose à Simon, à la fin de l’évangile d’aujourd’hui: « Simon, m’aimes-tu?» » J’aime
beaucoup voir Jésus s’adresser à Pierre en l’appelant Simon. C’est pour moi un
grand signe de l’historicité de cette question. Pierre sera surtout Pierre
après la Résurrection
et en particulier après la Pentecôte. Le
changement de nom était comme une prophétie de ce que Pierre était appelé à
devenir.
Cette question posée à Pierre,
est la plus importante question que Jésus pose à chacun et chacune de nous, ses
disciples. « Guy m’aimes-tu? », est la question la plus touchante et
la plus profonde que Jésus puisse me poser, et nous poser. Toute notre vie de
chrétien repose sur cette question unique et fondamentale. La religion n’est
rien si elle n’est pas une religion interpersonnelle. La religion, ce n’est pas
croire en des rites ou exécuter des rites. La religion c’est croire en
Quelqu’un et aimer Quelqu’un. Voilà l’essence de la religion.
Jésus nous a montré à quel point
Il nous aime. On ne peut même pas imaginer à quel point Jésus nous aime. Et
Jésus veut savoir si nous l’aimons. Il veut l’entendre de notre bouche. Depuis
environ trois ans, lorsque je suis invité à donner le premier pardon
sacramentel aux enfants, je donne ceci comme satisfaction pénitentielle:
« Retourne à ta place, et dis trois fois à Jésus: « Jésus, je
t’aime ». Si je te demande de le dire trois fois, ce n’est pas parce que
Jésus est sourd, mais parce que Jésus est tellement heureux quand on Lui dit
qu’on l’aime ». Je n’ai pas imaginé ou trouvé cette « satisfaction
pénitentielle » en pensant à l’évangile d’aujourd’hui. Il me semble que
c’est normal de dire plusieurs fois à Jésus qu’on l’aime. Une fois ne suffit
vraiment pas.
Une relation interpersonnelle se
vit de personne à personne; en chair et en os. Jésus ressuscité est en chair et
en os. Jésus dans l’eucharistie, est en chair et en os; d’une façon
mystérieuse, mais réelle. Un dicton dit ceci: « Loin des yeux, loin du cœur ». On sait tous que ce dicton est
vrai. J’ai eu des amis, de très bons amis qui ont vécu une expérience pour
devenir Oblats de la Vierge Marie
et qui ont trouvé leurs voies ailleurs qu’au sein de notre Congrégation
religieuse. Pendant un certain temps, j’ai correspondu avec eux. Mais avec le
temps, mon amour envers eux a, en quelque sorte diminué. Pourquoi? Parce qu’il
n’y avait plus le contact personnel, en chair et en os. Je ne voyais plus ces
amis avec les yeux du corps; avec le temps, les yeux du cœur ont aussi fait
défaut.
Jésus est dans l’eucharistie.
Quand Jésus me demande aujourd’hui si je l’aime, je sais très bien ce qu’Il a
en arrière de la tête. Je sais que Jésus veut que je réalise que si je lui dis
que je l’aime, il aura un doute. Pourquoi? Parce que Jésus habite avec son
corps et son sang dans la maison même où j’habite, et je vais rarement le
rencontrer « corps à corps », pour ainsi dire. Je ne vais
pratiquement jamais poser mes yeux sur Lui, en l’adorant et en l’aimant. Comment
puis-je honnêtement Lui dire que je l’aime, si je ne désire pas plus souvent
être en sa Présence, sa Présence eucharistique, qui est le plus grand cadeau
que Jésus nous ait fait?
Voilà, pour moi, le sens premier
de la question: « Guy
m’aimes-tu? » Si, durant ma journée, je préfère faire mille et une
choses, plutôt que d’aller passer du temps avec mon Seigneur ressuscité, il y a
quelque chose qui ne va pas dans ma relation avec Lui. De cela je suis
absolument certain. Je vous prie, vous qui lisez ces lignes, de m’obtenir le
désir et le besoin de passer du temps avec JÉSUS EUCHARISTIE.
La semaine qui commence
aujourd’hui, je la nomme la « semaine
eucharistique » (voir le blogue
suivant: Dieu ma joie: Troisième semaine de Pâques). À chaque jour de
cette semaine, à la messe, Jésus parlera de son désir de nous laisser en
héritage l’eucharistie. Quelle belle occasion de lui demander de L’aimer davantage, comme Il désire être aimé!
Voici le chant que nous utilisons en paroisse au début des moments d'adoration eucharistique. Ce chant est inspiré des paroles du saint curé d'Ars: saint Jean-Marie Vianney.
Deux exemples:
« Certains aiment mieux se
recueillir tranquillement, sans trop chercher de paroles, en la présence et aux
pieds de Jésus. C’était la méthode de ce bon paysan, dont il est question dans
la vie du curé d’Ars. Celui-ci avait remarqué que presque tous les matins, ce
bonhomme, laissant ses outils à la porte de l’église, y entrait avant d’aller
au travail, et restait assez longtemps, soit à genoux, soit assis, sans livre,
sans chapelet, les yeux braqués fixement sur le tabernacle.
Un jour, saint Jean-Marie Vianney
s’approche de lui: « Mon ami, lui dit-il avec bonté, que faites-vous donc là?
Comment priez-vous? Je ne vous vois jamais de livre ou de chapelet à la main. –
« Je l’avise, répondit gravement le paysan, en montrant le tabernacle; je
l’avise et Il m’avise! C’est-à-dire que je le regarde et Il me regarde. » (1)
Un homme de 80 ans va tous les matins depuis quatre ans,
apporter le petit déjeuner à sa femme atteinte d’Alzheimer et vivant dans un
CHSLD (Centre Hospitalier de soins de longue durée). Une préposée aux
bénéficiaires dit un jour à cet homme: « Cher monsieur, vous pourriez espacer vos visites et votre femme ne le
remarquerait pas. Vous êtes aussi
conscient que moi que votre épouse ne
sait même pas qui vous êtes ». Le vieil homme sourit, regarda dans les
yeux la préposée aux bénéficiaires, et lui dit: " Elle ne sait pas qui je
suis, mais moi, je sais qui elle est. "
Cette petite histoire est très intéressante car elle nous
montre ce qu’est vraiment l’amour, et ce qu’est la gratuité dans l’amour. Cet
homme âgé savait très bien qui il allait voir à chaque jour. Il allait voir sa
bien-aimée, la femme qu’il avait épousée jadis et avec qui il avait vécu le
plus grand nombre de ses jours. On ne sait pas trop ce que ces visites journalières
rapportaient à cet homme, ou quel bénéfice il en tirait. Mais ces visites
étaient la marque et la preuve de son amour envers son épouse.
Il en est de même pour nos visites à Jésus Eucharistie, dans
le Saint-Sacrement. Ces visites sont la preuve ou le signe de notre amour
envers Jésus. Le seul fait que nous entrions dans la chapelle ou dans l’église
pour adorer, doit tellement réjouir le Cœur de Jésus, notre Sauveur. Et ces
visites à notre cher Maître et Seigneur, même si parfois elles semblent ne rien produire en nous, nous font toujours énormément de bien. On ne peut s’approcher
de Dieu en vain, si nous arrivons devant Lui avec un cœur aimant.
Voici le chant que nous utilisons en paroisse au début des moments d'adoration eucharistique. Ce chant est inspiré des paroles du saint curé d'Ars: saint Jean-Marie Vianney.
Il est là, dans le sacrement de son amour,
Il est là, celui qui nous aime tant !
Il nous attend nuit et jour.
Il est là, il est là !
Il veut que nous ayons le bonheur de le trouver
chaque fois que nous voudrons le chercher.
Notre Seigneur est là, caché,
qui attend que nous venions le visiter.
II n'y a rien de si grand que la sainte Eucharistie.
Pour entendre ce chant, vous cliquez sur le lien ci-dessous et immédiatement le lien sera téléchargé dans votre ordinateur. Vous pourrez avoir une indication de cela en regardant à gauche au bas de votre écran. Cliquez sur les mots: chants_inspires_pa....pps et une fois sur le diaporama, cliquez avec votre souris jusqu'à ce que vous arriviez au chant IL EST LÀ, puis écoutez. Je pense que cela vaut la peine de vous rendre jusque là.
CHANTS INSPIRES PAR. DES TEXTES DU CURE D'ARS. Diaporama de. Jacky Questel. Ces chants ont été composés à partir de poèmes écrits par Saint ...
CHANTS INSPIRES PAR. DES TEXTES DU CURE D'ARS. Diaporama de. Jacky Questel. Ces chants ont été composés à partir de poèmes écrits par Saint ...
Guy Simard, omv, regardant Jésus sur la croix
Saint François d'Assise regardant Jésus sur la croix
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire