« Ils
mettaient tout en commun » (Actes 4, 32)
La première lecture de la messe d’aujourd’hui disait
ceci :
« La multitude de ceux qui étaient
devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme; et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais
ils avaient tout en commun. Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence, car tous ceux
qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons les vendaient, et ils apportaient le montant de la vente pour le déposer
aux pieds des Apôtres ; puis on le distribuait en fonction des besoins de
chacun. Il y avait un lévite originaire de Chypre, Joseph, surnommé
Barnabé par les Apôtres, ce qui se traduit : « homme du
réconfort ». Il vendit un champ qu’il possédait et en apporta l’argent
qu’il déposa aux pieds des Apôtres. » (Actes 4, 32, 34 -37)
Voici deux textes qui me font
comprendre et aimer ces lignes de saint Luc, dans les Actes des Apôtres :
Un texte de Jean Vanier:
Jean Vanier raconte dans son
livre intitulé La communauté lieu du
pardon et de la fête, qu’un jour une institutrice enseignait à de jeunes
indiens du Canada. Elle leur pose une question et elle promet un prix a celui
qui lui donnerait la bonne réponse. À peine avait-elle posé la question,
qu’elle voit les enfants se rassembler et chercher ensemble la réponse. Une
fois que les enfants ont trouvé la réponse, ils la crient d’une seule voix à
l’institutrice.
Je ne sais pas si le prix pouvait
être divisé. Mais cela nous montre que certaines nations ont un grand sens
communautaire. C’est le cas, semble-t-il aussi en Afrique. Pour les jeunes
indiens du Canada, si un enfant trouvait seul la réponse et gagnait seul le
prix, ce ne serait pas pour lui une récompense, mais plutôt un châtiment. Car
il se mettrait alors hors du groupe. Et c’est désastreux pour eux, de se couper
du groupe, d’être exclu du groupe. Jean Vanier dit que la mentalité du monde
moderne est plutôt très individualiste. Nous possédons des biens et nous
écrivons en grosses lettres sur notre porte « CHIEN MÉCHANT », pour être sûr que personne ne viendra nous
importuner ou prendre notre bien.
Un texte de Jean-Robert Ouimet:
Jean-Robert Ouimet a été un homme
d’affaires québécois très prospère. Il semble qu’il se sentait un peu coupable
d’être riche alors que tant d’autres personnes n’avaient pratiquement rien. Il
décide alors d’aller rencontrer Mère Teresa, en Inde, à Calcutta. Mère Teresa, un peu comme Jésus
savait si bien le faire, a réussi en quelques phrases, à changer complètement
la façon de voir et d’agir de M. Ouimet. Lorsque celui-ci avouait bien
candidement à Mère Teresa, qu’il possédait de grands biens, la future sainte
(elle sera canonisée le 4 septembre prochain) lui a répondu qu’il ne possédait
rien du tout; que tout ce qu’il avait, lui était prêté par Dieu. On croirait
entendre à nouveau saint Luc qui dit que « personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre »
(Actes 4, 32). Voici une partie du témoignage de M. Jean-Robert Ouimet:
« J’ai rencontré Mère Teresa, il y a 26 ans, en
1983. Et, je lui posé ma question : Est-ce que je dois donner tout ce que j’ai?
On a tous de l’argent, une certaine richesse, une sécurité alors qu’au Canada,
des millions d’humains n’ont pas de travail. Elle me répond : Tu n’as rien à
donner, tu n’as rien à toi. Ce n’est pas à toi, tout t’a été prêté. Si tu veux,
dit-elle, tu peux gérer pour Dieu, mais c’est mieux avec Dieu. La différence
entre les deux, j’ai découvert cela il y a à peine 10 ans. La différence est
énorme. Si tu veux faire cela, ajoute-t-elle, il faut que tu suives la
hiérarchie de l’Amour du Christ. Ta femme d’abord (alors qu’en 1983, ma
femme ne passait pas au premier rang). Après ta femme, ce sont tes 4
enfants, pas avant. Tes enfants ne t’appartiennent pas; ils te sont prêtés.
Dieu va te demander ce que tu as fait de ta femme, tes 4 enfants et après les
humains avec lesquels tu travailles. Un par un, il va te demander ce que tu as
fait avec ces gens-là. Je trouve Dieu, bien
correct, là dedans, dit-il. Juste avant que je quitte, Mère Teresa m’a dit ceci:
« Mr. Ouimet, even if you want
to manage what God has loaned to you, even if you want to that, don’t try. Without
praying a lot, you will not be able. » (« M.
Ouimet, même si vous désirez administrer ce que Dieu vous a prêté, même si vous
voulez faire cela, n’essayez pas. Sans beaucoup prier, vous ne serez pas
capable. ») Je savais qu’elle avait raison, il fallait que je prenne
une décision. Je suis dans l’avion et je me dis : « Seigneur, je décide de gérer avec
Toi. » Je venais de
comprendre que je devais gérer avec Dieu; néanmoins Mère Teresa venait de
mettre tout mon programme de vie par terre. Elle venait de me dire que sans la
prière, je ne réussirais pas. J’ai dit : «Jésus, je sais qu’elle avait
raison, et permets-moi de t’informer que j’ai pris ma décision: tous les jours
de ma vie, à compter du dimanche 7 février 1983, je vais aller te recevoir à
l’Eucharistie. » Je témoigne
que 26 ans plus tard, je n’ai jamais manqué une journée sauf par exception. Je
n’ai pas de mérites, j’en ai besoin même encore plus aujourd’hui. Si je suis
ici ce soir, c’est à cause de cela. C’est cela qui m’a tenu dans la vie. Si ma
femme et mes enfants étaient ici, ils vous diraient que je parle moins et que
j’écoute plus, et surtout que je les aime plus. Je trouve que pour moi (ce
soir, je ne fais aucun enseignement; je vous raconte et vous en faites ce que
vous voulez), la fréquentation à l’Eucharistie m’a sauvé. Tous les jours
depuis 26 ans, c’est ce qui m’a aidé à aimer plus. » (Tiré de: Dieu ma joie: M. Jean-Robert Ouimet: le bon vigneron
dieumajoie.blogspot.com/.../m-jean-robert ouimet-le-bon-vigneron.html)
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