Les Recluses Missionnaires
Chers amis, comme vous le savez tous, il existe parfois
des trésors tout près de chez nous, que nous ignorons. À quinze minutes (en
automobile) de l’endroit où je vis à Montréal, il y a le monastère des Sœurs Recluses Missionnaires. Je dis
« le monastère », car
désormais, c’est le seul endroit où existe cette Congrégation religieuse, dans
le monde entier. Les Recluses
Missionnaires, ont été fondées en Alberta (province de l’Ouest canadien) en 1943, par deux Montréalaises, Rita
Renaud et Jeannette Roy, et par le Père Louis-Marie Parent, Oblat de Marie Immaculée (à distinguer de la Congrégation religieuse à
laquelle j’appartiens: les Oblats de la Vierge Marie). La
Congrégation religieuse des Recluses
Missionnaires a été inspirée de la vie de Jeanne Le Ber, recluse, qui vécut
trente-quatre ans en solitude à l’époque de la fondation de Ville-Marie (nom donné anciennement à la ville de
Montréal). De fait, le jour de son baptême, Jeanne Le Ber a eu comme parrain Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, et comme marraine Jeanne
Mance, tous deux considérés comme les fondateurs de Ville-Marie (Montréal). Jeanne Le Ber disait de l’Eucharistie,
qu’elle était sa pierre d’aimant. Il en est aussi ainsi des Sœurs Recluses
Missionnaires, qui vouent à l’Eucharistie un amour sans borne. Ces religieuses,
qui ne sont qu'un peu plus d'une vingtaine, adorent l’eucharistie jour et nuit,
malgré leur âge et leur petit nombre. Le seul moment de la journée où nous
voyons leur magnifique tabernacle fermé, est lors de la célébration de
l’Eucharistie.
J’ai eu
l’immense joie d’aller vivre ma retraite personnelle annuelle chez les
Recluses, la semaine dernière, du dimanche soir 15 juin au samedi matin 22
juin. Les dates de ma retraite étaient fixées depuis des mois. Mais je n’avais
pas réalisé, au moment où j’ai choisi ces dates, que la solennité du Corps et du Sang de Jésus était fixée au
23 juin, cette année. Quelle belle façon ce fut, de me préparer à vivre la solennité du Saint Sacrement! J'ai vécu une semaine de pur bonheur. J’habitais un petit
ermitage situé sur le terrain du couvent. D’autres retraitants étaient sur
place et avaient choisi de résider dans le couvent des Sœurs. Tout se vit en
silence chez les Recluses Missionnaires. Les repas se prennent en silence, et
sont délicieux. À deux pas du monastère, se trouve le parc nature de Rivière des Prairies, un sanctuaire d’oiseaux assez
exceptionnel. J’y ai vu et entendu des oiseaux dont j’ignorais l’existence. En
me promenant dans le boisé, en début de soirée, à la tombée du jour, j’ai croisé
et contemplé quelques cerfs de
Virginie. Quand je pense que des Montréalais se privent de vivre des
moments de solitude, parce qu’ils pensent que le monastère le plus proche de
leur demeure se trouve à plus de cent kilomètres de leur maison, cela
m’attriste beaucoup. C’est pour cette raison que j’écris ce « blogue » aujourd’hui. Voir leur site internet, sur lequel vous trouverez des photos et même des vidéos sur la communauté: pour cela, veuillez cliquer sur le lien suivant (pour voir les vidéos mises sur leur site, il faut avoir téléchargé le logiciel "Quick Time") :
Recluses missionnaires - Accueil www.reclusesmiss.org/accueil.php.
Recluses missionnaires - Accueil www.reclusesmiss.org/accueil.php.
Le dernier jour
de ma retraite, j’ai eu le privilège et l’honneur de présider l’Eucharistie
pour les Sœurs et les retraitants. Ce fut un grand moment de joie. J’ai été
tellement impressionné par le visage rayonnant des Recluses qui s’approchaient
pour recevoir le Corps et le Sang de Jésus. Tout dans leur comportement, et
surtout dans leur visage, manifestait la joie qu’elles avaient de recevoir en
communion leur doux et souverain Seigneur.
Voici le message
que j’ai envoyé hier soir, au terme de la Solennité
du Corps et du Sang de Jésus, à Sœur Louise Lemieux, la responsable de
l’accueil au monastère :
Chère Sœur Louise,
J’en ai appris une bonne ce matin, après la messe. Mme
Thérèse Champagne (Champagne est le nom
de son mari; le nom de fille de madame est difficile à retenir car il est
polonais) est une des mes paroissiennes les plus ferventes et les plus
originales. Elle va avoir 96 ans le 11 août prochain, et mesure environ 4 pieds
9 pouces. Cette femme est d’une énergie incroyable et possède une mémoire hors
du commun. Elle organise encore, à son âge, des pèlerinages dans différents
lieux de pèlerinage. Elle loue les autobus, fait la publicité à son monde, etc.
En somme, elle voit à tout. Cet hiver, elle a glissé à cause de la glace, et
s’est brisée une hanche. Je ne l’avais pas encore vue à la messe dominicale
depuis ce temps. Je ne l’ai revue que ce matin. Et je pense que la journée de son retour a à voir avec ce qu’elle avait
à me dire à propos du terrain que vous occupez.
Durant mon homélie, j’ai partagé l’expérience que j’ai
vécue chez vous : la semaine magnifique que j’ai passée en votre
monastère. J’ai parlé du miracle que sont à mes yeux les « Recluses Missionnaires » qui
habitent tout près de la paroisse. Très peu de gens connaissaient votre
communauté. Je les ai invités à aller vous visiter. Je m’excuse si dans les
semaines qui viennent, vous êtes dérangée à cause de moi et que vous devez vous
lever durant les offices pour aller répondre à la porte ou au téléphone. Je
n’ai pas donné l’horaire de la communauté à mes paroissiens; je leur ai plutôt
dit qu’ils pouvaient aller chez vous « en
tout temps ». Une des filles de Mme Champagne, qui accompagnait sa
mère ce matin, m’a dit après la messe qu’elle et une de ses amies ont souvent
désiré aller se reposer dans un monastère et ne l’ont pas fait, car l’endroit
le plus près qu’elles connaissent, est situé à Gatineau. Je ne sais pas à quel
endroit elle a fait référence. Elles iront sûrement chez vous un jour.
Mme Champagne vient me voir après la messe et me
dit : « J’ai quelque chose à
vous dire à propos du terrain qu’occupent les Recluses Missionnaires. Ce
terrain appartenait à Mme Bourbonnais. Cette dame a essayé pendant des années
de faire pousser des choses sur sa terre, mais sans succès. À chaque semence
qu’elle mettait en terre, elle disait un Je
vous salue Marie. Mais rien n’a jamais poussé. Comme vous voyez, rien n’est
jamais perdu pour Dieu. »
Il faut croire, chère amie, que Dieu réservait cette
terre pour les Recluses Missionnaires.
Qui sait? Si la terre avait été très fertile, peut-être bien qu’on n’aurait
jamais voulu la vendre.
J’ai fait une courte recherche sur internet, pour voir si
je pouvais trouver des informations sur cette dame Bourbonnais. J’ai vu que le
parc qui se trouve tout près de l’église, derrière le Collège Roussin, se nomme le
« parc Emma Bourbonnais ».
C’est un parc aménagé pour que les jeunes puissent faire du skateboard (planche à roulettes). Voir la
photo ci-dessous.
Je viens tout juste de téléphoner à Mme Champagne. Je lui
ai demandé si le prénom de Mme Bourbonnais était Emma. Elle m’a dit que oui. Et
j’ai eu droit à d’autres détails. Mme Bourbonnais tenait un restaurant. Mme
Champagne a travaillé durant quelques années au restaurant de Mme Bourbonnais.
Mme Champagne, son mari et ses deux filles ont même demeuré pendant des années
dans la même maison que Mme Bourbonnais. La famille Champagne n’a jamais rien
déboursé pour la pension et le logement. C’était la façon dont Mme Bourbonnais
avait décidé de récompenser madame Champagne pour son travail. Mme Champagne
n’était pas payé pour son travail, mais les conditions de vie chez Mme
Bourbonnais étaient tout à l’avantage de la famille Champagne, monétairement
parlant. Mme Bourbonnais était très généreuse. C’est elle qui a payé pour la
très belle statue du Jésus adolescent qui se trouve derrière le maître-autel,
dans l’église Saint-Enfant-Jésus.
Voilà, chère amie, pour la nouvelle du jour. Ayant mis
pas mal de temps à vous raconter tout ceci, je serais ravi si vous pouviez mettre
ce texte à la disposition de vos charmantes consoeurs RM. Considérez ce texte comme un petit cadeau à l’occasion de la présente
solennité du Corps et du Sang de Jésus
(solennité qui vous est si chère).
Fraternellement,
P. Guy Simard, omv
Prière d'intercession avec les Recluses Missionnaires - YouTube | |
www.youtube.com/watch?v=4qF1QFIZE6A25 juin 2013 - 2 min -
Ajouté par armand bastien Les Recluses Missionnaires, communauté contemplative canadienne, s'inspirent de la vie de ... |
Parc pour skateboard : Parc Emma Bourbonnais, tout près de l’église Saint-Enfant-Jésus, à la
Pointe-aux-Trembles. Les jeunes ados peuvent pratiquer le sport du skateboard dans ce parc aménagé à cette
fin.
Un très beau texte et un lieu de paix et de sérénité assurément.
RépondreSupprimerMerci pour ce très bel article. L'an dernier, j'ai eu le privilège de faire une retraite avec mon ami, le Père Guy, chez les Recluses. L'endroit est extraordinaire et les soeurs plus encore. Leur visage reflète la joie du Ciel. Je recommande cet endroit à tous ceux qui veulent vivre un moment de silence en compagnie de notre Jésus-Eucharistie.
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