Mon père Bruno
Vitrail dans la chapelle des Oblats de la Vierge Marie à Montréal
Le Père Lantéri peu de jours avant de mourir a dit à la personne qui prenait soin de lui:
"Je vois une belle dame qui me met son enfant sur la poitrine, et je suis incapable de respirer"
Le Père Lantéri peu de jours avant de mourir a dit à la personne qui prenait soin de lui:
"Je vois une belle dame qui me met son enfant sur la poitrine, et je suis incapable de respirer"
« Tel père, tel fils ».
Ce dicton ne
vaut pas que pour la génération naturelle ou biologique. Il est aussi vrai dans
le domaine spirituel et religieux.
Je m’étonne
d’avoir attendu deux ans et demi avant de parler sur mon blogue, de mon Père
spirituel : le Père Bruno Lantéri, fondateur des Oblats de la Vierge Marie. J’imagine que cela est dû au fait que
nous sommes tellement habitués à vivre avec nous-mêmes, que nous croyons que le
plus beau et le plus important, se passe ou se joue en dehors de nous. Quelle
erreur !!!
Plusieurs
personnes me demandent pourquoi je suis entré dans la Congrégation des Oblats de la Vierge Marie. D’autres gens me
demandent, de façon plus générale, comment une personne fait-elle pour choisir une
communauté religieuse plutôt qu’une autre? Il faut d’abord dire qu’il y a
beaucoup de mystère dans tout cela. Mais la réponse la plus exacte, selon moi,
est celle-ci : tout se joue au niveau du « charisme ». Le mot « charisme »
veut dire « don ». Il
s’agit d’un don que Dieu fait à quelqu’un, pour le bien de tous. De tout temps,
Dieu choisit un homme ou une femme et met en lui ou en elle, certains dons qui
lui sont particuliers : par exemple : une certaine façon de percevoir
Dieu, l’Église, l’apostolat, la charité, etc. Dieu construit en cette personne,
une identité spirituelle. Si cette identité spirituelle devient la source d’une
Congrégation religieuse, tous les
membres qui seront appelés à faire partie de cette famille religieuse,
hériteront de cette même « identité
spirituelle ». En d’autre mots, j’ai hérité des « gènes spirituels » de Bruno
Lantéri. Voilà pourquoi je considère Bruno Lantéri comme étant mon « père spirituel ». J’ai prêché, par
le passé, quelques retraites aux Sœurs
Missionnaires de la Charité, fondées par Mère Teresa de Calcutta. Lorsque ces sœurs me
parlaient de « Mother »
(« Mère » en français), je
sentais bien que ce mot n’avait pas la même signification pour ces religieuses et pour moi. Quand les Missionnaires de
la Charité parlent de « Mother »,
il y a quelque chose de viscéral dans leur voix, quelque chose d’inimitable.
J’ai reçu
l’appel à la vie religieuse alors que j’avais une vingtaine d’années. À cette
époque, j’étais étudiant en philosophie, à l’Université Laval, dans la ville de
Québec. Avec trois autres amis, nous avons formé une Béthanie (pour savoir en quoi
consiste une Béthanie, veuillez cliquer sur le lien suivant : Dieu
ma joie: Les Fraternités Béthanie). Ces amis m’ont mis en contact avec un Père
Jésuite, le Père Engelbert Lacasse, avec qui j’ai vécu à quelques reprises
l’expérience des Exercices spirituels de
saint Ignace de Loyola (fondateur de la Compagnie
de Jésus, mieux connue sous le nom de « Jésuites »). Notre appartenance à Béthanie, impliquait une
certaine règle de vie : la prière quotidienne du chapelet (prière mariale par excellence) (1), la réception fréquente des sacrements, en
particulier du sacrement de la réconciliation (autrefois appelé « sacrement de pénitence »), l’étude
de grands textes de la Tradition
catholique ou du Magistère de
l’Église. Nous nous engagions à faire un peu d’apostolat. Cet apostolat
consistait parfois à distribuer le plus récent message du pape aux portes des
églises paroissiales, car nous trouvions que la voix du pape n’était presque
pas entendue.
Une fois que
l’appel à la vie religieuse active, fut clair en moi, il me fallait découvrir
où le Seigneur me voulait; dans quelle Congrégation religieuse, Il me désirait.
J’étais bien « embêté » de
répondre à cette question. J’ai alors appris qu’un ancien étudiant en
philosophie de l’Université Laval,
que j’avais connu en jouant au « basketball »
pour cette faculté, était rendu à Rome, chez les Oblats de la Vierge Marie. Cela m’a intrigué; et je lui ai demandé
de m’envoyer de la documentation sur le fondateur des Oblats de la Vierge Marie, le Père Bruno Lantéri. Dès que j’ai lu cette
documentation, je n’en suis pas revenu : tout semblait écrit
spécifiquement pour moi : ce que le fondateur des Oblats de la Vierge Marie avait vécu, était exactement ce que je
vivais. Bruno Lantéri avait été formé par un Père Jésuite, le Père Nicolas
Diessbach; il a voulu fondé une Congrégation religieuse qui ait pour but de
donner les Exercices spirituels de
Saint-Ignace. Il a désiré que la Congrégation soit offerte à Dieu par la
Vierge Marie ». Les mots « Oblats
de la Vierge Marie » veulent précisément dire cela : « offerts à Dieu par Marie ». Le Père
Lantéri a même dit qu’il n’était pas le fondateur de notre Congrégation; que la
véritable fondatrice était précisément la Vierge Marie. Affirmation très forte,
n’est-ce pas? Le Père Lantéri a été un « confesseur admirable », un grand apôtre de la Miséricorde du Seigneur, prodiguée
spécialement par l’intermédiaire du sacrement de la réconciliation. Notre
fondateur disait que l’Oblat de la Vierge
Marie devrait mourir en prêchant
ou en confessant (en donnant le sacrement
de la réconciliation). Notre fondateur avait un amour indéfectible pour le
Magistère de l’Église, et en particulier pour la personne du pape. Il a
d’ailleurs risqué sa vie pour permettre à Pie VII de se défendre contre les prétentions
de Napoléon. C’est notre fondateur qui a fait parvenir au pape, par une chaîne
humaine secrète, les documents dont il avait besoin en prison, pour se
défendre. Soupçonné de comploter contre l’État, Bruno Lantéri fut exilé et mis
au ban de la société, durant trois ans. Les premiers Oblats nous racontent que pour faire fâcher notre fondateur, ils
n’avaient qu’à faire semblant de critiquer le pape. Notre fondateur devenait
alors rouge de colère. Vous comprendrez comme moi, qu’en lisant tout cela, il me
semblait que je lisais ma propre vie. Toute ma jeune spiritualité avait été
vécue par un homme des 18ème et 19ème siècles (1759-1830), qui a fondé une Congrégation
pour perpétuer cette spiritualité. Je me suis alors expatrié pendant neuf ans.
J’ai été vivre en Italie, en espérant qu’un jour, les Oblats de la Vierge Marie, ouvrent une maison au Canada. Ce qui fut
fait en 1985. Je suis, pour ma part, revenu dans mon pays, en 1986.
Les similitudes
entre notre fondateur et moi, ne s’arrêtent pas là. Le Père Lantéri a vécu à une époque où l’imprimerie connaissait un essor considérable. Il s’est immédiatement rendu compte que
l’imprimerie influencerait grandement la vie des gens. Immédiatement, il s’est
mis à propager les « bons livres »
et à écrire lui-même des œuvres (surtout
des pamphlets) pour défendre en particulier les droits de l'Église et du pape. Notre
fondateur était attentif aux signes des temps, et adaptait son apostolat au
nouveautés du temps. Mathieu Binette, mon bon ami et paroissien, qui m’a
convaincu de partir un blogue sur internet, me disait dernièrement que je suis
un digne fils du Père Lantéri, car selon Mathieu, si le Père Lantéri vivait
aujourd’hui, il est certain qu’il utiliserait l’internet et les réseaux
sociaux, pour propager la Bonne Nouvelle.
De plus, dès que
la foi catholique était attaquée de quelque manière que ce soit, cela ne
prenait guère de temps à notre fondateur, pour réagir. Aussitôt il se mettait à
l’œuvre et écrivait un texte pour défendre notre si belle religion. Si vous
lisez régulièrement mon blogue, vous savez que je suis, moi aussi, vite sur la gâchette, quand il s’agit de
défendre les droits de Dieu et de son Église. Je viens de lire une phrase qui
m’a beaucoup plu, dans la biographie la plus récente qui ait été écrite sur
notre fondateur. Il y est dit que le Père Lantéri, a écrit ceci vers la fin de
sa vie (le 8 mai 1822): « Je ne
suis qu’un chien de garde dans le troupeau du Seigneur, qui aboie jusqu’à son
dernier souffle » (Timothy M. Gallogher, omv, Begin Again, The Life ans Spiritual Legacy of
Bruno Lanteri, The Crossroad Publishing Company, 2013, p. 65;
la traduction française de ce texte, a été faite par moi; la lettre se trouve dans le troisième
volume du Carteggio, à la page 334). Pour paraphraser cette
magnifique phrase de notre fondateur, je dirais ceci : « Guy Simard n’est qu’un chien de garde dans
le troupeau du Seigneur, qui aboie et saute quand son Maître est attaqué ».
Oui, vraiment,
« tel père, tel fils ».
(1) Les
personnes parmi vous qui lisent mon blogue de façon assidue, savent que la
prière du chapelet a changé complètement
ma vie, quand j’avais une vingtaine d'années.
Au plaisir de redécouvrir le Père Lanteri à travers vous...
RépondreSupprimerMerci
M-C
Au plaisir de redécouvrir le Père Lanteri à travers vous...
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M-C