dimanche 10 avril 2016

" Simon, m'aimes-tu? " Jésus

« Simon, m’aimes-tu ? »  Jésus 


Nous sommes déjà parvenus au troisième dimanche de Pâques. Aujourd’hui, nous terminons, en quelque sorte, le récit des apparitions du ressuscité. En saint Mathieu, Jésus ressuscité apparaît d’abord à Marie de Magdala et à « l’autre Marie ». Il leur dit: « N’ayez pas peur. Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée: c’est là qu’ils me verront. » (Mt 28, 10).

C’est cette apparition que nous entendons aujourd’hui dans l’évangile du présent dimanche. Les Apôtres sont donc retournés chez eux, après les événements bouleversants qui se sont passés dans leur vie, à Jérusalem. Désormais, ils sont retournés à leur petite vie ordinaire. Pierre dit à ses amis qu’il s’en va pêcher et ses amis décident d’aller avec lui.

Certains commentateurs de la Bible nous disent que Jésus veut montrer par là, qu’il se manifestera désormais dans la vie ordinaire, dans la vie de tous les jours, vie qui est souvent monotone, à première vue. Il nous arrive tous, je pense, de vivre des moments forts de ressourcement spirituel en participant à un pèlerinage ou en vivant une retraite, et d’avoir un peu peur de retourner à la vie ordinaire. Or Jésus veut nous rencontrer dans notre vie ordinaire.

Je veux ce matin m’attarder à la question que Jésus pose à Simon, à la fin de l’évangile d’aujourd’hui: « Simon, m’aimes-tu?» » J’aime beaucoup voir Jésus s’adresser à Pierre en l’appelant Simon. C’est pour moi un grand signe de l’historicité de cette question. Pierre sera surtout Pierre après la Résurrection et en particulier après la Pentecôte. Le changement de nom était comme une prophétie de ce que Pierre était appelé à devenir.

Cette question posée à Pierre, est la plus importante question que Jésus pose à chacun et chacune de nous, ses disciples. « Guy m’aimes-tu? », est la question la plus touchante et la plus profonde que Jésus puisse me poser, et nous poser. Toute notre vie de chrétien repose sur cette question unique et fondamentale. La religion n’est rien si elle n’est pas une religion interpersonnelle. La religion, ce n’est pas croire en des rites ou exécuter des rites. La religion c’est croire en Quelqu’un et aimer Quelqu’un. Voilà l’essence de la religion.

Jésus nous a montré à quel point Il nous aime. On ne peut même pas imaginer à quel point Jésus nous aime. Et Jésus veut savoir si nous l’aimons. Il veut l’entendre de notre bouche. Depuis environ trois ans, lorsque je suis invité à donner le premier pardon sacramentel aux enfants, je donne ceci comme satisfaction pénitentielle: « Retourne à ta place, et dis trois fois à Jésus: « Jésus, je t’aime ». Si je te demande de le dire trois fois, ce n’est pas parce que Jésus est sourd, mais parce que Jésus est tellement heureux quand on Lui dit qu’on l’aime ». Je n’ai pas imaginé ou trouvé cette « satisfaction pénitentielle » en pensant à l’évangile d’aujourd’hui. Il me semble que c’est normal de dire plusieurs fois à Jésus qu’on l’aime. Une fois ne suffit vraiment pas.

Une relation interpersonnelle se vit de personne à personne; en chair et en os. Jésus ressuscité est en chair et en os. Jésus dans l’eucharistie, est en chair et en os; d’une façon mystérieuse, mais réelle. Un dicton dit ceci: « Loin des yeux, loin du cœur ». On sait tous que ce dicton est vrai. J’ai eu des amis, de très bons amis qui ont vécu une expérience pour devenir Oblats de la Vierge Marie et qui ont trouvé leurs voies ailleurs qu’au sein de notre Congrégation religieuse. Pendant un certain temps, j’ai correspondu avec eux. Mais avec le temps, mon amour envers eux a, en quelque sorte diminué. Pourquoi? Parce qu’il n’y avait plus le contact personnel, en chair et en os. Je ne voyais plus ces amis avec les yeux du corps; avec le temps, les yeux du cœur ont aussi fait défaut.

Jésus est dans l’eucharistie. Quand Jésus me demande aujourd’hui si je l’aime, je sais très bien ce qu’Il a en arrière de la tête. Je sais que Jésus veut que je réalise que si je lui dis que je l’aime, il aura un doute. Pourquoi? Parce que Jésus habite avec son corps et son sang dans la maison même où j’habite, et je vais rarement le rencontrer « corps à corps », pour ainsi dire. Je ne vais pratiquement jamais poser mes yeux sur Lui, en l’adorant et en l’aimant. Comment puis-je honnêtement Lui dire que je l’aime, si je ne désire pas plus souvent être en sa Présence, sa Présence eucharistique, qui est le plus grand cadeau que Jésus nous ait fait?

Voilà, pour moi, le sens premier de la question: « Guy m’aimes-tu? » Si, durant ma journée, je préfère faire mille et une choses, plutôt que d’aller passer du temps avec mon Seigneur ressuscité, il y a quelque chose qui ne va pas dans ma relation avec Lui. De cela je suis absolument certain. Je vous prie, vous qui lisez ces lignes, de m’obtenir le désir et le besoin de passer du temps avec JÉSUS EUCHARISTIE.

La semaine qui commence aujourd’hui, je la nomme la « semaine eucharistique » (voir le blogue suivant: Dieu ma joie: Troisième semaine de Pâques). À chaque jour de cette semaine, à la messe, Jésus parlera de son désir de nous laisser en héritage l’eucharistie. Quelle belle occasion de lui demander de L’aimer davantage, comme Il désire être aimé!


Deux exemples:

« Certains aiment mieux se recueillir tranquillement, sans trop chercher de paroles, en la présence et aux pieds de Jésus. C’était la méthode de ce bon paysan, dont il est question dans la vie du curé d’Ars. Celui-ci avait remarqué que presque tous les matins, ce bonhomme, laissant ses outils à la porte de l’église, y entrait avant d’aller au travail, et restait assez longtemps, soit à genoux, soit assis, sans livre, sans chapelet, les yeux braqués fixement sur le tabernacle.

Un jour, saint Jean-Marie Vianney s’approche de lui: « Mon ami, lui dit-il avec bonté, que faites-vous donc là? Comment priez-vous? Je ne vous vois jamais de livre ou de chapelet à la main. – « Je l’avise, répondit gravement le paysan, en montrant le tabernacle; je l’avise et Il m’avise! C’est-à-dire que je le regarde et Il me regarde. » (1)

Un homme de 80 ans va tous les matins depuis quatre ans, apporter le petit déjeuner à sa femme atteinte d’Alzheimer et vivant dans un CHSLD (Centre Hospitalier de soins de longue durée). Une préposée aux bénéficiaires dit un jour à cet homme: « Cher monsieur, vous pourriez espacer vos visites et votre femme ne le remarquerait  pas. Vous êtes aussi conscient que moi que votre épouse  ne sait même pas qui vous êtes ». Le vieil homme sourit, regarda dans les yeux la préposée aux bénéficiaires, et lui dit: " Elle ne sait pas qui je suis, mais moi, je sais qui elle est. "

Cette petite histoire est très intéressante car elle nous montre ce qu’est vraiment l’amour, et ce qu’est la gratuité dans l’amour. Cet homme âgé savait très bien qui il allait voir à chaque jour. Il allait voir sa bien-aimée, la femme qu’il avait épousée jadis et avec qui il avait vécu le plus grand nombre de ses jours. On ne sait pas trop ce que ces visites journalières rapportaient à cet homme, ou quel bénéfice il en tirait. Mais ces visites étaient la marque et la preuve de son amour envers son épouse.

Il en est de même pour nos visites à Jésus Eucharistie, dans le Saint-Sacrement. Ces visites sont la preuve ou le signe de notre amour envers Jésus. Le seul fait que nous entrions dans la chapelle ou dans l’église pour adorer, doit tellement réjouir le Cœur de Jésus, notre Sauveur. Et ces visites à notre cher Maître et Seigneur, même si parfois elles semblent ne rien produire en nous, nous font toujours énormément de bien. On ne peut s’approcher de Dieu en vain, si nous arrivons devant Lui avec un cœur aimant.

Voici le chant que nous utilisons en paroisse au début des moments d'adoration eucharistique. Ce chant est inspiré des paroles du saint curé d'Ars: saint Jean-Marie Vianney.

Il est là, dans le sacrement de son amour,
Il est là, celui qui nous aime tant !
Il nous attend nuit et jour.
Il est là, il est là !

Il veut que nous ayons le bonheur de le trouver
chaque fois que nous voudrons le chercher.

Notre Seigneur est là, caché, 
qui attend que nous venions le visiter.

II n'y a rien de si grand que la sainte Eucharistie.

Pour entendre ce chant, vous cliquez sur le lien ci-dessous et immédiatement le lien sera téléchargé dans votre ordinateur. Vous pourrez avoir une indication de cela en regardant à gauche au bas de votre écran. Cliquez sur les mots: chants_inspires_pa....pps et une fois sur le diaporama, cliquez avec votre souris jusqu'à ce que vous arriviez au chant IL EST LÀ, puis écoutez. Je pense que cela vaut la peine de vous rendre jusque là. 


CHANTS INSPIRES PAR. DES TEXTES DU CURE D'ARS. Diaporama de. Jacky Questel. Ces chants ont été composés à partir de poèmes écrits par Saint ...  


Guy Simard, omv, regardant Jésus sur la croix


Saint François d'Assise regardant Jésus sur la croix


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