Consécration de la cathédrale de
Montréal
Cathédrale de Montréal
Hier soir, en ce 13 mai
extraordinaire dont j’ai parlé dans mon dernier blogue, notre archevêque, Mgr
Christian Lépine, a consacré notre cathédrale ici à Montréal. Comme je le
disais à la fin de mon dernier blogue, il est étrange que ce geste n’ait pas
été posé auparavant. Une chose est certaine cependant à mes yeux: jamais, selon
moi, la consécration de notre cathédrale n’aurait pu être faite avec plus de
dignité, de décorum et de piété. On doit bien sûr tout cela à notre Archevêque
qui a préparé ce moment avec soin, d’abord par la prière, notamment grâce au
triduum liturgique prévu à cette fin; mais la beauté de la célébration d’hier
est aussi due à l’âme artistique de l’abbé Robert Gendreau et à la précision du
diacre Benoît Thibault.
Avant que la messe commence,
avant même la procession qui accompagne le chant d’entrée, notre archevêque
s’est rendu devant l’autel, les prêtres étant derrière lui en file indienne
dans l’allée centrale. Nous avons alors chanté le Veni Creator Spiritus, un des chants les plus célèbres et les plus
beaux pour invoquer l’Esprit Saint.
Ce matin, en début de journée, quelques mots du Veni Creator, me sont venus en tête et dans le cœur, quand j'ai pensé à
la célébration d’hier. Dans cette hymne, l’Esprit Saint est appelé:
FONS VIVUS, IGNIS, CARITAS et SPIRITALIS UNCTIO
SOURCE VIVE, FEU, CHARITÉ et ONCTION SPIRITUELLE
FONS
VIVUS – SOURCE VIVE:
La
liturgie d’hier à rappelé à chaque personne qui y a participé, qu’elle est un
membre du Christ depuis son baptême. Le baptême dans l’eau et l’Esprit Saint,
nous a incorporés au Christ. Notre archevêque, au moment du rite pénitentiel, a
d’abord béni l’eau et par la suite les évêques et quelques prêtres sont allés
asperger le peuple. Mais comme tout hier a été fait de façon solennelle et
grandiose, Mgr Christian Lépine ne s’est pas contenté de bénir l’eau d’un
simple geste de la main; il y a d’abord mis du sel. La prière qui a accompagné
ce geste, m’a appris une chose que j’ignorais: ce geste de mettre du sel dans
l’eau est un geste posé par le prophète Élisée afin d’assainir les eaux (2 Rois
2, 21). Puisque nous étions une foule de plus de mille personnes, je me
demandais comment une grande partie des gens pourraient recevoir quelques
gouttes d’eau. Je n’ai pas reçu d’eau sur moi, pour ma part, mais j’ai un peu
envié les gens qui ont été aspergés par le nonce apostolique du Canada, Mgr Luigi
Bonazzi. En effet, alors que tous les évêques et prêtres qui aspergeaient d’eau
l’assemblée, étaient revenus à leur place, il y eut un assez long moment de
silence où rien ne se passait, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que Mgr Lépine
attendait le retour de Mgr Bonazzi. Celui-ci se faisant un peu trop attendre,
Mgr Lépine entama la prière d’ouverture ou collecte. C’est alors que Mgr
Bonazzi fit son apparition. J’imagine que de très nombreux fidèles ont été
aspergés d’eau par Mgr Bonazzi. Ce qui montre que même dans une très grande
assemblée, on peut et on doit prendre le temps de bien faire les choses.
SPIRITALIS UNCTIO – ONCTION SPIRITUELLE
Deux
des gestes les plus impressionnants de la célébration, ont eu lieu sur l’autel
même de la cathédrale. Mgr Christian Lépine a oint d’huile l’autel. Oindre est
le mot liturgique pour désigner cette action, mais le verbe qui convient le
mieux pour décrire la façon dont l’archevêque a posé ce geste, est le verbe
« BAIGNER ». Grâce aux multiples télévisions réparties un peu partout
dans l’assemblée, tout le monde a pu voir la magnifique façon dont Mgr Lépine a
« oint » l’autel. Il a très
largement versé de l’huile sur l’autel, la répandant de sa main droite (à main nue et non pas à l'aide d'un linge) et ne
faisant qu’une petite partie de l’autel à la fois. Il a ainsi fait tout le tour
de l’autel. Ce fut très impressionnant. Moi qui n’ai pas du tout l’odorat développé,
il me semblait sentir l’odeur de l’huile de l’endroit où je me trouvais.
L'huile dans la Bible, est souvent associée à la joie (He 1, 9) et à la guérison (Jc 5, 14). Mais l'huile est aussi associée au combat. Les lutteurs s'enduisent souvent d'huile pour assouplir leurs muscles.
L'huile dans la Bible, est souvent associée à la joie (He 1, 9) et à la guérison (Jc 5, 14). Mais l'huile est aussi associée au combat. Les lutteurs s'enduisent souvent d'huile pour assouplir leurs muscles.
IGNIS – FEU:
Une fois l’autel enduit d’huile, on y a posé divers contenants contenant je ne sais trop quoi, mais pouvant créer un feu que l’on pouvait voir de loin. Il y avait cinq contenants sur l'autel desquels jaillissaient des flammes (voir la photo ci-dessous). Le feu était vraiment pris sur l’autel. Je me souviendrai toute ma vie de cette image. Comment ne pas penser à ce moment précis à ce que c’est qu’un sacrifice? Le sacrifice est une immolation. Tout doit être consumé en nous pour être offert à Dieu. Les sacrifices de l’Ancienne Alliance avaient précisément pour but de montrer cela. L’animal immolé sur l’autel était complètement détruit par le feu. De même Jésus sur la croix. Il s’est immolé en entier; le sang et l’eau qui ont coulé de son côté ouvert par la lance, en est la preuve. De même, le chrétien doit s’immoler avec son Maître, pour le salut du monde.
Cette immolation est toujours le fruit d'un combat contre le mal et le Mauvais (le diable). Ceux qui seront un jour au ciel, auront mené le bon combat, nous disent l'apôtre Paul (2 Tm 4, 7-8) et le livre de l'Apocalypse (Ap 12, 7-11). Après l'huile, le combat.
CARITAS –
CHARITÉ
Tout
hier dans la célébration, respirait la charité. La charité est d’abord et avant
tout l’AMOUR que Dieu a pour nous. Mais hier, un peu étrangement, c’était plutôt
la charité du peuple de Dieu qui était manifesté et évidente. Tous les gestes
posés montraient l’amour des participants envers Dieu, jusqu’à ces échelles ou
escabeaux sur roulettes déplacés aux quatre coins de la cathédrale pour
permettre de oindre les croix assez haut placées, signes que la cathédrale est
consacrée (voir la photo ci-dessous).
Et que dire de la patience, de la piété et de la ferveur des
milliers de personnes qui ont vécu cet événement qui a quand même duré deux
heures et quarante-cinq minutes. Le chant aussi était très beau et solennel.
Certaines pièces musicales ont même été composées pour l’occasion.
Oui,
l’Esprit Saint Source Vive, Feu, Charité et Onction spirituelle, était au rendez-vous hier en la cathédrale Marie Reine du Monde et Saint Jacques le Majeur.
Il faut
aussi souligner l’entrée triomphante au début de la messe de la statue de Notre-Dame de Fatima, mise sur une
plateforme portée par quatre personnes, de même que l’entrée tout aussi
triomphante des reliques mises sous l’autel, reliques de nos saints Québécois
ou Canadiens: Marguerite Bourgeoys, Marguerite d’Youville, Jean-de-Bréboeuf,
Gabriel Lallemant, Charles Garnier, saint Frère André, Kateri Tekakwitha, Marie de l’Incarnation
et François de Laval. Quelle belle façon de souligner le 375ème
anniversaire de la fondation de Montréal!
Pour
moi, la cathédrale, à partir de maintenant, n’est plus la même. Il y a un avant
la consécration et un après la consécration. Il m’a semblé clairement hier que
Dieu venait habiter et prendre possession de son Temple et de son peuple.
Merci à
tous ceux et celles qui ont fait de cette célébration un événement qui restera
à jamais gravé dans nos cœurs.
Consécration de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal ...
https://www.youtube.com/watch?v=umAR-_LdH3E
Il y a 1 jour - Ajouté par Église catholique à Montréal
Le vendredi 13 octobre 2017, la cathédrale de Montréal, a été consacrée à Dieu dans une fête majestueuse, au ...
Merci pour ce très beau texte qui m'a permis de saisir l'expérience que les gens présents ont dû vivre, même si je n'ai pas pu y assurer personnellement!
RépondreSupprimerMerci Mathieu. Ce fut en effet une très belle expérience.
SupprimerAmen
RépondreSupprimerCher Benoît, AMEN en effet. Merci pour l'amour que tu mets à rendre nos célébrations "fluides et signifiantes". Merci aussi de t'être inscrit comme membre de mon blogue.
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