Thérèse, femme de désir
Aujourd’hui, en ce premier jour du mois d’octobre, l’Église célèbre la mémoire de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Il y a un an, jour pour jour, je vous confiais sur mon blogue, que Thérèse est ma sainte préférée. Quand je pense à la vie de cette femme morte à 24 ans, je ne peux que remercier Dieu pour sa magnificence. Dieu doit être tellement puissant et tellement aimant pour mettre dans le cœur d’une jeune fille (et un peu plus tard, d’une jeune femme) des désirs aussi ardents et brûlants. La sainteté, si par impossible on pouvait la mesurer, je crois qu’on devrait la mesurer à l’aune du désir. C’est d’abord le désir, les saints désirs qui creusent en nous la sainteté, à mon humble avis. Il faut, de tout notre cœur, désirer être saint. Le Seigneur ne cesse de nous le rappeler dans toute la Bible : « Soyez saints car moi, le Seigneur, je suis saint ».
À chaque année, le 1er octobre, l’Église nous présente comme deuxième lecture de l’office des lectures du bréviaire (La Prière du Temps Présent), le texte que j’ai reproduit ci-dessous. C’est un des textes les plus connus et les plus forts qu’ait écrit Thérèse. On y voit clairement que cette sainte était une femme de désir. En son honneur, en ce jour de sa fête, écoutons-la nous parler de son être profond et demandons lui d’intercéder pour nous, afin que Dieu creuse en nous tous, le désir de la sainteté.
LETTRE DE STE THÉRÈSE À SOEUR MARIE DU SACRÉ-COEUR (8 SEPTEMBRE 1896)
À l'oraison, mes désirs me faisant souffrir un véritable martyre, j'ouvris les épîtres de S. Paul afin de chercher quelque réponse. Les chapitres XII et XIII de la première épître aux Corinthiens me tombèrent sous les yeux... J'y lus, dans le premier, que tous ne peuvent être apôtres, prophètes, docteurs… que l'Église est composée de différents membres et que l'œil ne saurait être en même temps la main... La réponse était claire mais ne comblait pas mes désirs, elle ne me donnait pas la paix …
Sans me décourager je continuai ma lecture et cette phrase me soulagea : « Recherchez avec ardeur les dons les plus parfaits, mais je vais encore vous montrer une voie plus excellente ». Et l'Apôtre explique comment tous les dons les plus parfaits ne sont rien sans l'Amour... Que la Charité est la voie excellente qui conduit sûrement à Dieu. Enfin j'avais trouvé le repos...
Considérant le corps mystique de l'Église, je ne m'étais reconnue dans aucun des membres décrits par S. Paul, ou plutôt je voulais me reconnaître en tous... La charité me donna la clé de ma vocation. Je compris que si l'Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas ; je compris que l'Église avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d'amour. Je compris que l'Amour seul faisait agir les membres de l'Église, que si l'Amour venait à s'éteindre, les Apôtres n'annonceraient plus l'Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang... Je compris que l'amour renfermait toutes les vocations, que l'amour était tout, qu'il embrassait tous les temps et tous les lieux... ; en un mot, qu'il est éternel ! …
Considérant le corps mystique de l'Église, je ne m'étais reconnue dans aucun des membres décrits par S. Paul, ou plutôt je voulais me reconnaître en tous... La charité me donna la clé de ma vocation. Je compris que si l'Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas ; je compris que l'Église avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d'amour. Je compris que l'Amour seul faisait agir les membres de l'Église, que si l'Amour venait à s'éteindre, les Apôtres n'annonceraient plus l'Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang... Je compris que l'amour renfermait toutes les vocations, que l'amour était tout, qu'il embrassait tous les temps et tous les lieux... ; en un mot, qu'il est éternel ! …
Alors, dans l'excès de ma joie délirante, je me suis écriée : O Jésus, mon Amour... ma vocation, enfin je l'ai trouvée, ma vocation, c'est l'amour !...
Oui, j'ai trouvé ma place dans l'Église et cette place, ô mon Dieu, c'est vous qui me l'avez donnée... dans le Cœur de l'Église, ma Mère, je serai l'Amour... ainsi, je serai tout... ainsi mon rêve sera réalisé !!!...
Pour lire ce que j'ai écrit sur Thérèse le premier octobre de l'an dernier et pour lire quelques réflexions de Thérèse sur la Miséricorde, veuillez cliquer sur les mots suivants: Thérèse, chère Thérèse
Comme c'est beau! On sent le coeur de Thérèse tout à fait sincère et saint. On ne peut qu'être d'accord avec elle, c'est d'ailleurs ce que je ressens profondément en mon coeur depuis mon souvenir le plus lointain: l'amour, il n'y a que ça de vrai, de pur, et c'est éternel. L'Amour, c'est Dieu. All you need is love... Tu vois, mon amour pour les Beatles a une origine divine...!
RépondreSupprimerDe plus, le passage de la lettre aux Corinthiens de St-Paul est tellement beau que nous l'avons choisi comme deuxième lecture à notre mariage. L'amour sait tout, il endure tout... Ça ressemble à la prière de St-François: que je ne cherche pas à être aimé mais à aimer, que je cherche à consoler plutôt qu'à être consolé...
Par contre, je ne peux m'empêcher de grincer des dents lorsque je lis: "la perfection des membres de l'Église". L'Église a commis tant de fautes, tant de manques de charité à travers son histoire. Elle est sainte et universelle, mais parfaite? Je souhaite à notre Église que
ses gestes, ceux que l'on perçoit en tant que laïcs, reflètent son coeur aimant et qu'elle trouve un moyen de retrouver aux yeux des hommes cette paix et cette sérénité qu'on souhaiterait qu'elle apporte en ce monde troublé.
Cher Mathieu,
SupprimerJe ne suis pas du tout surpris que tu aies aimé ce texte de Thérèse car tu es un homme de coeur.
Je me suis demandé cependant où tu avais "déniché" les mots: " la perfection des membres de l'Église ".
Guy