dimanche 3 juillet 2016

Liturgie du 3 juillet appliquée à Pier Giorgio

Liturgie du 3 juillet appliquée à Pier Giorgio
 
Pier Giorgio Frassati

Si vous fréquentez régulièrement mon blogue, vous avez sûrement constaté que depuis quelque temps, je multiplie les blogues sur mon saint préféré: Pier Giorgio Frassati. Aujourd'hui, dimanche le 3 juillet, se termine la neuvaine de préparation à la journée où à travers le monde, nous fêterons particulièrement la mémoire du jeune Bienheureux, mort le 4 juillet 1925. J’ai l’impression que j’ai été guidé un peu malgré moi, si je puis m’exprimer ainsi, à honorer d’une façon spéciale Pier Giorgio durant cette neuvaine, d’autant plus que nous sommes sur le point de conclure une année spéciale dédiée à lui: l’année Pier Giorgio Frassati, en l’honneur du 25ème anniversaire de sa béatification et du 90ème anniversaire de sa naissance. Cette année, débutée le 4 juillet dernier, se terminera le 31 juillet 2016, date de clôture des Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie.  (1)

Aujourd’hui, après les messes en paroisse, j’irai célébrer ce grand jour avec des jeunes qui aiment particulièrement Pier Giorgio et qui seront réunis au Couvent des Dominicains à Montréal. Une messe en l’honneur du jeune Bienheureux, est prévue pour 16h. J’invite tous les jeunes qui aiment Pier Giorgio, à se retrouver au 2715 rue de la Côte Sainte-Catherine à Montréal, cet après-midi à 16h.

En ce dernier jour de la neuvaine préparatoire au 4 juillet, date de l’entrée au ciel de Pier Giorgio, je veux en quelques mots appliquer chacune des Paroles de Dieu proclamées aujourd’hui en Église à la messe, au jeune Bienheureux.
 
PREMIERE LECTURE – Livre du prophète Isaïe 66, 10-14
« Réjouissez-vous avec Jérusalem! Exultez en elle, vous tous qui l’aimez! Avec elle, soyez pleins d’allégresse. »

Cette invitation à la joie, dès les premiers mots de la Liturgie de la Parole à la messe de ce quatorzième dimanche du temps ordinaire, ne saurait mieux convenir à Pier Giorgio Frassati. Ce jeune Bienheureux rayonnait la joie partout où il était et prodiguait la joie partout où il allait. C’était vraiment une de ses marques de commerce, une de ses qualités principales. Il y a une phrase de Pier Giorgio qui m’impressionne énormément: « La tristesse doit être bannie des cœurs animés par la foi. La douleur n’est pas la tristesse, qui est la pire des afflictions. » Cette phrase est très forte et très vraie. La douleur, ce n’est pas la tristesse. La tristesse est la pire des afflictions. Comment interpréter ces propos? Je pense qu’on peut en dire ceci: la tristesse est normalement due au fait de se sentir seul. Or le chrétien n’est jamais seul. Si nous parvenons à être convaincus que nous ne sommes jamais seuls, que Dieu est toujours avec nous, je pense que nous ne serons jamais tristes. Nous pourrons souffrir, mais en notre âme et en notre cœur, nous ne serons pas tristes.

Pier Giorgio conservera le sourire jusqu’à sa mort, même au milieu d’horribles souffrances physiques.

« Comme un enfant que sa mère console, ainsi je vous consolerai. Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés. »

Pier Giorgio a été un grand consolateur des affligés. Très tôt il a été ému par la souffrance des pauvres et toute sa vie, il a essayé de l’alléger. Ce grand attrait d’un fils de famille riche pour les plus pauvres dans la société, est pour moi une source d’émerveillement. C’est clairement un don de l’Esprit Saint. Pier Giorgio avait dans ses poches une multitude de petits papiers portant les noms des personnes qu’il devait secourir. Je me demande comment il a fait pour secourir tant de gens, en une vie aussi courte. Jésus, la veille de sa mort, a dit: « Je prierai le Père et Il vous vous enverra un autre Défenseur (ou Consolateur) qui sera pour toujours avec vous » (Jn 14, 16)  Pier Giorgio a été ce défenseur des pauvres qui était toujours « avec eux ». Pier Giorgio ne faisait pas que porter des médicaments aux pauvres, ou de la nourriture, il aimait surtout « être avec eux », leur parler, s’informer de leur situation, les inviter à la prière et à la confiance. Essayons nous aussi d’être ces « autres consolateurs » des pauvres que Jésus envoie dans notre monde. Et de même que sans Jérusalem, les malheureux furent consolés, de même qu’à Turin les pauvres furent consolés, qu’il en soit ainsi aussi à Montréal, grâce à l’œuvre de Dieu en nous.


 DEUXIEME LECTURE – Lettre de Saint Paul apôtre aux Galates 6, 14-18
« Frères, pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. »

Toute la vie de Pier Giorgio s’est déroulée sous le signe de la croix. C’est certainement la preuve qu’on peut vivre joyeux sous le doux joug de la Croix. Pier Giorgio ne l’a pas eu facile, comme on dit. Il était l’unique fils (non pas « fils unique » car il avait une sœur nommée Luciana) de parents pour qui la religion ne comptait pas pour grand-chose, qui étaient autoritaires et très exigeants envers leurs enfants, surtout envers leur fils qui devait normalement hériter du journal La Stampa, fondé par son père. Ce couple exigeant ne s’entendait pas du tout entre eux; ils continuaient de vivre ensemble, mais se chamaillaient régulièrement, surtout vers la fin de la vie de Pier Giorgio. Comme Pier Giorgio n’était pas du tout porté à l’étude et avait des difficultés dans ses études, il était la proie des sarcasmes et des désappointements de ses parents.

« Dès lors, que personne ne vienne me tourmenter, car je porte dans mon corps les marques des souffrances de Jésus. »

Pier Giorgio était d’une santé de fer. Très robuste de constitution, il mourra foudroyé en six jours par une poliomyélite fulgurante. Lors des derniers jours de sa vie, il verra tout son corps le lâcher. Il ne pourra même plus se tenir debout sur ses pieds. Il mourra en quelque sorte paralysé, immobile et cloué sur son lit, comme Jésus le fut sur la croix. « Le disciple n’est pas plus grand que son Maître » (Mt 10, 24)


EVANGILE – selon Saint Luc 10, 1… 20
« En ce temps-là, parmi les disciples,le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. »

Cet envoi en mission de soixante-douze disciples, tombe pile pour quiconque désire parler de Pier Giorgio Frassati. Ces envoyés ne faisaient pas partie des apôtres, mais ils étaient des disciples et, comme le dit si bien le pape François, des disciples-missionnaires. Le pape François a même inventé un mot pour nous montrer qu’on ne peut pas se dire disciple, si on n’est pas en même temps « missionnaire ». Pier Giorgio est l’exemple parfait du « disciple-missionnaire », qui se sait envoyé par Dieu auprès de ses frères et sœurs dans le besoin. Mais Pier Giorgio n’est pas du tout un « loner » (un « solitaire »), quelqu’un qui travaille seul et de façon isolé. Pier Giorgio a un très grand sens de l’amitié nécessaire à tout apostolat. « Il les envoya deux par deux » dit l’évangile. Pier Giorgio avait un très bon cercle d’amis. Quand ces joyeux lurons allaient servir les pauvres, ils commençaient par se donner rendez-vous devant le « baptistère » de l’église de la Consolata à Turin, et là, tous ensemble, ils invoquaient la Vierge pour qu’Elle les accompagne auprès des malheureux.

« Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux, en disant:« Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. » Jésus leur dit: « Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi: absolument rien ne pourra vous nuire.Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

Jésus ici, nous invite à la « pureté d’intention », à faire le bien pour la bonne raison; pas pour se faire voir, pas pour avoir du succès, et même du succès missionnaire, pas pour notre gloire personnelle. Pier Giorgio est pour moi un très grand modèle d’être humain qui a toujours travaillé dans la vigne du Seigneur avec une grande pureté d’intention. Je suis en train de lire le livre de sa sœur Luciana sur les derniers jours de la vie de Pier Giorgio. Lors de la dernière semaine de sa vie, alors qu’il est à table à la maison avec sa famille, un invité dit à la famille qu’on a parlé de Pier Giogio dans une église à Turin, en le présentant comme un modèle. En entendant cela Pier Giorgio s’est exclamé à deux reprises: « Ce sont des niaiseries » (« sono sciocchezze »). Durant cette même semaine, Pier Giorgio marche sur la rue en compagnie d’un ami et dit à cet ami: « J’ai placé tout mon avoir dans une banque qui donne du mille pour un ». Son ami a sûrement compris ce que voulait dire Pier Giorgio. Ce dernier n’avait pas un sou non seulement en banque, mais aussi en poche. Mais ce qu’il faisait, il le faisait pour le Royaume des cieux:

 « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. (Mt 6, 19-20).

(1) Une Année bienheureux Pier Giorgio Frassati – ZENIT – Francais

https://fr.zenit.org/articles/une-annee-bienheureux-pier-giorgio-frassati/



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