mardi 13 mai 2025

"Toi, suis-moi !" (Jn 21, 22)

 


11 mai 2025

 4ème Dimanche de Pâques (semaine IV du Psautier) — Année C


Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 10, 27-30)

En ce temps-là,
Jésus déclara :
    « Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais,
et elles me suivent.
    Je leur donne la vie éternelle :

jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
    Mon Père, qui me les a données,
est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
    Le Père et moi,
nous sommes UN. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Comme vous le savez peut-être, la vision pastorale qui caractérise les deux paroisses que nous animons à Repentigny, est tirée de l'évangile selon saint Jean au chapitre 21. Il s'agit d'une phrase que Jésus Ressuscité a adressée à l'apôtre Pierre sur la rive du Lac de Tibériade. Jésus, lors de cette apparition, a adressé à deux reprises les mots "Suis-moi" à l'apôtre Pierre. La première fois fut immédiatement après lui avoir confié la charge pastorale de son Église et avoir fait allusion à la façon dont il allait mourir. 

Jésus ressuscité dit à Pierre : 

« Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. » (Jn 21, 17-19)


Cette invitation à le suivre, Jésus l'a répétée à son apôtre quelques secondes plus tard alors que Pierre, voyant près de lui l'apôtre Jean, demanda à Jésus : "Et lui, Seigneur, que luiarrivera-t-il ?" Jésus lui répondit : "Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi." (Jn 21, 22)

Cet évangile, nous l'avons entendu à la messe du troisième dimanche de Pâques. La "sequela Christi", le fait de se mettre à la suite du Christ, est un thème qui revient avec force durant le Temps pascal. Et cela se comprend car le Seigneur est RESSUSCITÉ. Il a vaincu la mort et le péché par le passage obligé qu'est la CROIX. Si le Christ n'était pas ressuscité, personne n'aurait voulu accepter le chemin obligé qu'est la Croix. Le CHEMIN, c'est la CROIX ; le BUT c'est la VIE ÉTERNELLE. Ce dimanche-ci, Jésus nous dit : "Mes brebis me SUIVENT et je leur donne la VIE ÉTERNELLE".

Jésus, nous voulons te suivre. Mais où nous conduis-tu ? Jésus nous répond : "Je vous conduis au ciel, à la vie éternelle, par le chemin obligatoire de la Croix". Voilà ce que beaucoup de chrétiens ne comprennnent pas encore aujourd'hui. Ils ne comprennent pas la valeur immense de la Croix, la valeur immense de la souffrance pour le salut du monde. 

L'être humain qui a le mieux mis en lumière le mystère chrétien est saint Paul. L'apôtre des nations a écrit des phrases lapidaires qui sont pleines de sens, comme celle-ci, par exemple : 

"Pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi et moi pour le monde." (Lettre aux Galates, chapitre 6, verset 14) 

Tout le mystère chrétien est là. Le chrétien doit crucifié le "monde" en lui ; il doit faire mourir tout ce qui est mauvais, nuisible et néfaste en lui. Et il doit accepté d'être crucifié pour le monde. Il doit accepter de souffrir avec Jésus pour sauver le plus de personnes possible. VOILÀ L'ESSENCE DE LA VIE CHRÉTIENNE. Merci cher saint Paul, de nous avoir communiqué cette vérité aussi clairement. 

Et Jésus nous a dit en ce dimanche pourquoi nous ne devons pas craindre la souffrance : parce que NOUS SOMMES DANS SA MAIN : " Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main." Et il en rajoute pour être sûr que nous allons le croire et que nous ne craidrons pas la souffrance : " Mon Père qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père."

La vie de tous les martyrs de l'Église nous montre cela à merveille. Ils ont tous et toutes accepté la souffrance et souvent des souffrances terribles parce qu'ils (elles) savaient qu'ils étaient dans la main de Jésus et de notre Père céleste et que, par conséquent, avec les souffrances viendraient la force, le courage, l'aide et la consolation. 

Il est très significatif à mes yeux que les mots "Suis-moi" que Jésus a adressés à Pierre sur la rive du Lac de Tibériade, sont venus immédiatement après que Jésus ait prophétisé qu'il mourrait martyre :  

" Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. » (Jn 21, 18-19)

D'ailleurs, lors de la dernière Cène, alors que Jésus disait à ses apôtres qu'il allait partir mais que là où il allait, ils ne pouvaient pas venir, Pierre, offusqué lui a dit : "Seigneur où vas-tu?" Et Jésus lui a répondu : "Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant; tu me suivras plus tard." (Jn 13, 36). Déjà là, Jésus prophétisait que Pierre le suivrait jusqu'à la croix et qu'il mourrait martyre. Or ce qui est extraordinaire, c'est que Pierre a vraiment suivi Jésus jusqu'à la Croix puisqu'il est mort crucifié dans le cirque de Néron. Et par humilité, il a demandé à être crucifié la tête en bas car il ne se jugeait pas digne de mourir comme son maître. 

Le Crucifiement de saint Pierre, par Sébastien Bourdon, Notre-Dame de Paris 

Nous devons absolument réfléchir à la parole que Jésus a adressée à Pierre alors que quelques uns de nos paroissiens les plus "pratiquants" demandent l'aide médicale à mourir. Cela non seulement m'attriste beaucoup mais cela m'interroge aussi énormément. Comment se fait-il que des personnes qui ont été chrétiennes toute leur vie, en vienne à accepter qu'un médecin les tue ? Car il ne faut pas accepter la façon dont le "monde" exprime les réalités les plus dramatiques de notre époque et les édulcore. L'aide médicale à mourir est en réalité un meurtre et l'Église donne à cette procédure le nom d'euthanasie. 

Il est clair que les personnes qui demandent cela n'ont pas du tout compris la valeur de la souffrance acceptée pour l'amour de Jésus et en union avec Jésus pour le salut du monde. Rien n'est plus puissant pour sauver le genre humain que la souffrance acceptée par amour pour Dieu. 

De plus, l'acte le plus important de la vie d'un être humain, est sa MORT. Je me demande sincèrement comment des parents chrétiens ou des grands-parents chrétiens peuvent décider de donner à leurs enfants ou petits-enfants, comme dernier enseignement ou témoignage de vie, le fait de se laisser assassiner. Vous me direz que je suis très dur envers ces personnes. Sachez que je ne juge aucunement leur conscience car cela Dieu seul peut le faire. Mais j'ai absolument le droit de dire que tout cela me surprend grandement. Il me semble que quelqu'un a déjà dit que le plus grand péché est l'IRRÉFLEXION. Je ne pense pas que ce soit le cas, mais c'est quand même intéressant comme RÉFLEXION. Certains médecins sont comme Néron, ils s'arrogent le droit de vie ou de mort sur les gens.  


Note : J'aime beaucoup le dessin que j'ai mis au haut de ce blogue. Ce dessin, je l'ai trouvé sur la toile (le web) et je l'ai arrangé un peu à ma manière. C'est moi qui ai ajouté les pas qui se dirigent vers la Croix. Je trouve que c'est une très belle façon d'exprimer visuellement les mots de Jésus adressés à Pierre : "Toi, suis-moi". C'est un appel très personnalisé que Jésus a adressé à Pierre et qu'il adresse à chacun de ses disciples. C'est d'ailleurs pour cela que je n'ai mis qu'une trace de pas sur le dessin. 

                                           Intérieur d'une de nos églises


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