Institution de la papauté

 Institution de la papauté

 

4 mai 2025

 3ème Dimanche de Pâques (semaine III du Psautier) — Année

Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 21, 1-19)

En ce temps-là,
    Jésus se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.

...

    Quand ils eurent mangé,
Jésus dit à Simon-Pierre :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment,
plus que ceux-ci ? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes agneaux. »
    Il lui dit une deuxième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le pasteur de mes brebis. »
    Il lui dit, pour la troisième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? »
Pierre fut peiné
parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait :
« M’aimes-tu ? »
Il lui répond :
« Seigneur, toi, tu sais tout :
tu sais bien que je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes brebis.

Voici comment je vois les choses.

Je suis prêtre depuis 42 ans et c'est seulement maintenant que je fais la distinction que j'établirai dans les lignes qui suivent. 

J'ai toujours cru jusqu'à maintenant que Jésus avait institué la papauté à l'occasion du dialogue ci-dessous entre Jésus et Simon, fils de Yonas : 

Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. » (Mt 16, 13-19)

J'ai maitenant changé d'idée. Ces paroles de Jésus ne sont pas à mes yeux l'intitution de la papauté mais la promesse faite à Simon qu'il sera ce qu'on appelle le premier pape. D'ailleurs tous les verbes sont au futur : "Tu est Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; ... je te donnerai les clés du royaume des Cieux ... " Ce texte est à mes yeux la promesse de la papauté.  

Avant de devenir pape, Pierre devait faire l'expérieuce de la fragilité humaine. Il a dû expérimenté dans sa chair qu'il n'aimait pas Jésus autant qu'il le disait. C'est pour cela que Jésus a dit à Pierre le soir de la dernière Cène : "J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. " On comprend que Jésus voulait dire à Simon-Pierre : quand tu seras revenu de ta chute, de ton triple reniement, tu affermiras tes frères ; tu seras apte à affermir et encourager tes frères. 

Voilà pourquoi je crois désormais que l'intitution de la papauté a eu lieu après la résurrection de Jésus, sur la rive du Lac de Tibériade. C'est le récit que j'ai mis au tout début du présent blogue. C'est en disant à Pierre "sois le berger de mes agneaux, sois le pasteur de mes brebis" que Jésus instituait la papauté et faisait de Pierre le premier pape. 

J'ai tenu à montrer que cet évangile de l'institution de la papauté a été proclamé en Église il y a trois jours, au début de la semaine où a lieu à Rome un conclave qui élira le prochain pape, le prochain successeur de Pierre. N'est-ce pas que le Seigneur fait bien les choses ?