vendredi 3 septembre 2021

Loreto : maison de la Sainte Famille (5)

  Loreto: maison de la SainteFamille (5) 

Conclusion

Vous vous êtes peut-être demandés pourquoi j'ai donné aux cinq derniers blogues, le titre suivant : "Loreto : maison de la Sainte Famille". Car jusqu'à maintenant, nous n'avons parlé que de la présence de la Vierge Marie dans cette maison. Mais nous avons toutes les raisons de croire que Marie et Joseph ont vécu dans cette maison qui appartenait, avant qu'ils ne l'habitent, à Joachin et Anne, les parents de Marie. Il est tout à fait normal que la Vierge Marie ait voulu habiter dans le lieu où elle est devenue la Mère de Dieu. Dans cette maison a grandi Jésus. qui y a vécu une vie cachée durant trente ans. On peut aussi imaginer que Saint Joseph est mort dans cette maison. 

Le pape Jean-Paul II est allé cinq fois à Lorette durant son pontificat. Sa première visite a eu lieu en 1979. Voici quelques extraits de l'homélie qu'il a prononcée le jour de la fête de la Nativité de Marie, le 8 septembre 1979 :  

VISITE AU SANCTUAIRE DE LORETTE

HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II

8 septembre 1979

"Ta naissance, ô Vierge Mère de Dieu, a annoncé la joie au monde entier !".

Voilà, c'est aujourd'hui le jour de cette joie. Le 8 septembre, neuf mois après la fête de l'Immaculée Conception de la Mère du Fils de Dieu, l'Église commémore le souvenir de sa naissance... 

Dès le début de mon pontificat j'ai éprouvé ardemment le désir de venir en ce lieu ; j'ai toutefois préféré attendre ce jour, celui de la présente fête. 

Le culte rendu en cette terre à la Mère de Dieu est. selon une antique et vivante tradition, lié à la Maison de Nazareth. La maison où, comme rappelle aujourd'hui 1'Evangile, Marie vécut après son mariage avec Joseph. La maison de la Sainte Famille... Toutefois, comme nous le savons, la maison de Nazareth ne fut pas le lieu où naquit le Fils de Marie et Fils de Dieu. Tous les prédécesseurs de Jésus qui figurent dans la généalogie présentée dans 1'Evangile selon saint Mathieu lu aujourd'hui sont vraisemblablement venus au monde sous un toit. A lui, cela n'a pas été donné. Il est né à Bethléem, comme un exilé, dans une étable. Et il lui fut impossible de venir dans la maison de Nazareth, à cause de la cruauté d'Hérode. Pour cela il dut fuir de Bethléem pour gagner l'Égypte ; ce n'est qu'après la mort du roi que Joseph osa ramener Marie et l'Enfant dans la maison de Nazareth.

Et depuis ce moment cette maison fut centre de la vie quotidienne, le lieu où se déroula la vie cachée du Messie, la maison de la Sainte Famille. Elle fut le premier temple, la première église sur laquelle, avec sa maternité, la Mère de Dieu fit rayonner sa lumière. Elle l'illumina de la lumière émanant du grand mystère de l'Incarnation ; du mystère de son Fils.

Voici aussi, ci-dessous un très beau texte du pape Benoît XVI, lors de sa venue à Lorette en 2012. Le pape parle du fait qu'à Lorette, la Sainte Maison s'est posée au beau milieu d'une rue :  

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Place Madonna di Loreto
Jeudi 4 octobre 2012

La foi nous fait habiter, demeurer, mais nous fait aussi marcher sur le chemin de la vie. À ce propos aussi, la Sainte Maison de Lorette nous donne un enseignement important. Comme nous le savons, elle était située sur une route. La chose pourrait apparaître plutôt étrange : de notre point de vue en effet, la maison et la route semblent s’exclure. En réalité, justement sur cet aspect particulier, un message singulier est gardé dans cette maison. Elle n’est pas une maison privée, elle n’appartient pas à une personne ou à une famille, mais elle est au contraire une habitation ouverte à tous, qui est, pourrait-on dire, sur notre chemin à tous. Ainsi, nous trouvons ici à Lorette, une maison qui nous fait demeurer, habiter et qui en même temps nous fait cheminer, nous rappelle que nous sommes tous pèlerins, que nous devons toujours être en chemin vers une autre maison, vers la maison définitive, celle de la Cité éternelle, la demeure de Dieu avec l’humanité rachetée. (cf. Ap 21, 3).

Je n'ai pas beaucoup parlé de la translation effectuée par des anges. Or les papes et les documents de l'Église, ont toujours cru à ce fait miraculeux. Ce n'est pas pour rien que le pape Benoît XV, en 1920, a déclaré la Vierge de Lorette "Patronne des aviateurs et de toutes les personnes qui voyagent en avion". Et le pape François, l'an dernier, en 2020, a décrété une année jubilaire pour le Sanctuaire de la Sainte Maison, en l'honneur du centenaire de la proclamation de la Vierge de Lorette comme patronne des aviateurs et des voyageurs en avion. 

J'ai commencé ces cinq blogues sur "Lorette : Maison de la Sainte Famille ", en disant que je les dédiais en particulier à mes confrères Oblats de la Vierge Marie, en prévision de notre fête patronale du 12 septembre : la fête du Saint Nom de Marie. Or le 12 septembre est une date importante pour la dévotion à la Vierge de Lorette. Plusieurs personnes savent que la prière du Rosaire a obtenu une victoire capitale contre les Turcs (Musulmans) à Lepante, en 1571. Sans cette victoire, l'Europe n'aurait plus été de confession chrétienne, mais musulmane. Mais peu nombreux sont les gens qui savent qu'une victoire semblable a été gagnée un siècle plus tard, à Vienne, le 12 septembre 1683. Une fois de plus, l'Europe fut menacée par l'invasion des Turcs et la victoire a été remportée grâce à la dévotion envers la Vierge de Lorette. 

Les deux grands responsables de la victoire contre les Turcs, sont le roi de Pologne, Jean Sobieski et le Capucin Marc d'Aviano. Une fois l'armée polonaise victorieuse, le peuple s'est rassemblé dans l'église de la Vierge de Lorette à Vienne. Une messe fut dite, durant laquelle Sobieski resta à genoux, comme absorbé. 

À la fin de la messe, les gens ne savaient pas trop par quel chant ou par quelle invocation conclure. Sobieski s'écria alors d'une voix forte : "Non nobis, Domine, non nobis " ("Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous") et les prêtres de répondre en pleurant : "Sed nomini tuo da gloriam" ("Mais à ton nom donne la gloire") (1). Ces phrases sont tirées de la Bible : 

"Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire" (Psaume 113b, verset 1). 

À l'approche de notre fête patronale du 12 septembre, fête du Saint Nom de Marie, je désire dire aussi à notre Mère du ciel :  

"Non pas à nous, Vierge Marie, non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire." 

Quand le pape Innocent XI apprit le siège de Vienne qui avait commencé en juillet 1683, sachant que si Vienne tombait aux mains des Turcs, ce serait au tour de Rome d'être assiégée, il institua un jubilé extraordinaire pour implorer de Dieu le salut. Entre le 11 et 12 septembre, l'armée européenne, en nombre très réduit comparativement à l'armée des Turcs, donna l'attaque au front ottoman. Les nombreuses prières adressées à la Vierge Marie ont fait en sorte que la Ligue Sainte a réussi à vaincre l'énorme armée ottomane. Le pape Innocent XI, pour remercier la très Sainte Vierge Marie, proclama la fête du Très Saint Nom de Marie. (2)

 

(1) Federico Catani, Il Miracolo della Santa Casa di Loreto, Éditions Luci sull'Est, p. 115.

(2)https://www.diocesidiroma.it/alla-scoperta-della-chiesa-del-santissimo-nome-di-maria-al-foro-traiano/ 


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