dimanche 24 mai 2015

J'aime l'Église

 J'aime l’Église
Résultats de recherche d'images pour « L'Église peuple de Dieu » 

En ce jour de la Pentecôte 2015, je suis heureux et joyeux de proclamer à voix forte que « j’aime l’Église ».

Je pense qu’il y a différentes façons de répondre à la question suivante: « Quand l’Église fut-elle fondée? ». Une des réponses possibles et plausibles à cette question, est sûrement celle-ci: « le jour de la Pentecôte ».

Ce matin, aux Laudes (office du matin de la Prière du temps présent), l’introduction à la section intitulée « louange et intercession », disait ceci:

« Dans la confiance, prions le Seigneur qui a créé son Église par le don de l’Esprit:
Ref: Renouvelle, Seigneur, la face de la terre ! »

Comment ne pas aimer l’Église quand nous entendons saint Paul nous dire:

« Le Christ a aimé l’Église et s’est livré pour elle » (Ep 5, 25).

J’aime l’Église; j’aime ceux et celles qui aiment l’Église; et j’aime ceux et celles qui me font aimer l’Église. Parmi ces derniers, compte désormais monsieur Jacques Gauthier, homme marié québécois très apostolique, très dynamique et très prolifique (il a écrit de nombreux livres de spiritualité). Je viens de lire ces jours-ci son « témoignage ecclésial », qui a paru dans la revue diocésaine du diocèse de Québec, intitulée Pastorale-Québec. Voici quelques lignes tirées de ce témoignage:

J'aime l'Église

Autant le dire tout de suite, j’aime l’Église, corps du Christ et peuple de Dieu, parce que j’aime le Christ. Je la considère comme le Christ continué et répandu dans les communautés de croyants. Elle n’est pas une entreprise ou une organisation, mais une réalité vitale qui vit de la foi de ses membres de tous les temps et de tous les lieux. L’Église, c’est donc moi, toi, nous.  …

Si on n’entre pas par la porte de la foi, on reste à l’extérieur du mystère de l’Église, corps du Christ et peuple de Dieu en marche. Du dehors, on la voit comme une entreprise, une institution, une organisation, non comme une Ekklesia, qui signifie « assemblée convoquée ». De l’intérieur, elle apparaît comme une réalité spirituelle dynamique, une communauté de baptisés en croissance, un organisme vivant qui vit de la foi de ses membres au Christ. Ce sont les baptisés qui font l’Église, mais rien ne dure s’il n’y pas des structures, d’où les tensions entre mystère et institution, charismes et ministères. Dans sa cathéchèse du 29 octobre 2014, le pape François se demande comment la réalité visible de l’Église peut-elle se mettre au service de sa réalité spirituelle? « En regardant le Christ, dont l’Église est le corps et qui est donc son modèle. Il est un modèle pour tous les chrétiens, notre modèle à tous ».

L’Église ne participe pas à un concours de popularité; sa préoccupation n’est pas le « vivre ensemble » dans la cité, mais le salut des âmes. Si elle change, ce n’est pas pour faire plaisir au monde, selon un plan de marketing établi, mais pour mieux remplir sa mission de faire connaître le Christ, célébrer l’Eucharistie et s’engager auprès des plus pauvres. Elle est appelée à tout donner, même imparfaitement, à la suite du Christ. Comment ne pas l’aimer, ne pas vouloir l’aimer, tant elle est humaine et divine en même temps, un peu comme nous ? L’Église n’est pas parfaite, elle est vivante, écrit Bernanos dans Les Grands Cimetières sous la lune: « Je ne la souhaite pas parfaite, elle est vivante. Pareille au plus humble, au plus dénué de ses fils, elle va clopin-clopant de ce monde à l’autre monde ; elle commet des fautes, elle les expie, et qui veut bien détourner un moment les yeux de ses pompes, l’entend prier et sangloter avec nous dans les ténèbres. » (Essais et écrits de combat, La Pléiade)

L’Église est pour moi une sagesse divine, une mentalité où l’Esprit fait le bien, malgré le mal qui s’infiltre dans ses membres. Sacrement de Dieu signifiant le Christ, elle établit un rapport d’alliance avec les hommes et les femmes, revêtant une forme d’existence communautaire. L’Église est originale parce que Dieu y prend forme. Dans les rencontres humaines, ce sont les cœurs qui se communiquent; dans l’Église, c’est Dieu qui se communique. Elle n’existe pas pour elle-même ni pour plaire au monde ou pour remplir les églises, mais pour que Dieu soit connu et aimé, célébré et adoré.

J’aime l’Église en plein vent, née du Père, du cœur du Christ en croix, du souffle de l’Esprit. Belle et tragique Église: une dans sa diversité où tous sont égaux, sainte dans ses membres pécheurs, catholique dans son universalité, apostolique dans sa mission d’évangélisation. (Jacques Gauthier, Pastorale-Québec, octobre 2014) (1)

La citation de Georges Bernanos (écrivain français catholique) reproduite ci-dessus, et que monsieur Gauthier m’a fait connaître, est un des plus beaux textes que j’aie lus durant ma vie, sur le mystère de l’Église. C'est pour cette raison que je l'ai mise en caractères gras. 

Il existe un lien très fort entre l’Esprit Saint et l’Église. Ce n’est pas pour rien que dans le Credo, on met côte à côte la nécessité de croire en l’Esprit Saint et en l’Église: « Je crois en l’Esprit Saint, à la saint Église catholique ... » (le symbole des Apôtres).

Aujourd’hui, à la messe de la Pentecôte 2015, l’évangile que l'Église nous propose, nous fait entendre cette parole de Jésus : « L’Esprit de vérité, vous guidera vers la vérité tout entière » (Jn 16, 13).

Seule l’Église catholique peut nous introduire dans la vérité tout entière. Ce n’est pas se gonfler d’orgueil que d’affirmer cela; c’est la pure vérité. Et le chrétien catholique, pour être vraiment un disciple de Jésus, doit croire à la vérité tout entière. Un chrétien qui a une religion à la carte, qui croit à certains dogmes, mais pas à d’autres, n’est pas vraiment chrétien.

Voici ce qu’affirme un des auteurs anglais catholiques les plus fameux: G.K. Chesterton:

« De temps en temps, dans l’histoire humaine, mais particulièrement aux époques troublées comme la nôtre, une certaine catégorie de choses apparaît. Dans le vieux monde, elles étaient appelées « hérésies ». Dans le monde moderne, elles sont appelées « modes ». Parfois, elles sont utiles, un temps; parfois elles sont entièrement de l’ordre de la farce. Mais elles consistent toujours en une attention indûment concentrée sur une vérité ou une demi-vérité. … L’hérétique (qui est aussi le fanatique) n’est pas un homme qui aime beaucoup la vérité elle-même. L’hérétique est un homme qui préfère sa propre vérité à la vérité elle-même. Il préfère la demi-vérité qu’il a trouvée à la vérité entière que l’humanité a trouvée. » (2)


Une amie religieuse vient de m’écrire les lignes suivantes, après avoir lu le présent blogue:

« Merci pour tous vos écrits. Moi aussi j'aime l'Église et de plus en plus. On dirait que plus elle est critiquée, détestée, plus je l'aime. J'y suis bien, j'y suis chez moi et je désire y demeurer jusqu'au bout de ma vie. C'est certainement l'Esprit qui me souffle cela. »

(1) 

Un regard de foi (1): mon témoignage ecclésial - Jacques ...

www.jacquesgauthier.com/.../un-regard-de-foi-1-mon-temoignage-eccles...

Un regard de foi (3) Le mystère de l'Église | Blogues Église ...

www.diocesemontreal.org/.../un-regard-de-foi-3-le-mystere-de-leglise/

(2) 

Sur la lecture, par Gilbert Keith Chesterton | - Retour d'actu

retourdactu.fr/2014/09/23/sur-la-lecture-par-gilbert-keith-chesterton/


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire