samedi 15 avril 2017

Le Samedi Saint

 Le Samedi Saint

Fra Angelico, La descente aux enfers


Commentaire: j'aime cette oeuvre de Fra Angelico car on voit que Jésus en quelque sorte défonce et piétine la porte du Shéol ou de l'Hadès, écrasant du même geste le démon impuissant devant le Vainqueur de la mort. 

Nous sommes parvenus au Samedi Saint 2017. C’est le JOUR DU GRAND SILENCE, le JOUR DU GRAND REPOS. Jésus repose au tombeau. La Passion est terminée. Jésus repose, oui et non; Il va en ce jour mettre l’espérance dans le cœur de tous les justes qui ont vécu sur cette terre avant sa venue; l’ESPÉRANCE qu’ils seront désormais avec Lui dans le Paradis. La descente aux enfers (l’ancien Shéol en hébreu, Hadès en grec, inferna en latin, mot pluriel, différent de infernum, mot singulier désignant l’enfer) fait partie du Credo que nous appelons le « Symbole des Apôtres » :

« Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ; qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers; le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. » (Le Credo, appelé aussi le « Symbole des Apôtres », date du sixième siècle et a été composé pour être une alternative au Credo de Nicée-Constantinople, qui est plus long)  

J’ai une bonne amie religieuse contemplative, Sœur Marie-Thérèse-des-Anges, sjm, qui aime particulièrement la troisième strophe de l’hymne que nous prions à l’office des lectures du Vendredi Saint:

HYMNE: LA PAROLE EN SILENCE

Maintenant tout repose
dans l'unique oblation.
Les mains du Père
ont recueilli le souffle.
Le visage incliné
s'apaise aux ténèbres,
le coup de lance a scellé
la passion.

Il nous fait bon d’entrer dans le Grand Silence du Samedi Saint. Silence dû au fait que l’homme a tué Dieu, que la méchanceté de l’homme semble avoir eu le dessus sur la Bonté e l’Amour de Dieu. Il nous faut goûter ce silence de Dieu. La Parole de Vie s’est tue. J’aime le titre de l’hymne mise ci-dessus: La Parole en silence.

Deux façons de vivre le Samedi Saint

Dans la désespérance, à la manière des apôtres:

Essayons un instant d’imaginer que ce silence, au lieu de durer une journée, aurait duré une éternité. Que la grande désespérance vécue dans le cœur des Apôtres, au lieu de durer deux jours, aurait duré durant toute leur vie terrestre et même au-delà. Quelle tristesse, quel désarroi, quelle perte de sens. Sœur Marie-Thérèse-des-anges est une Sœur Servante de Jésus-Marie. Elle est contemplative et vit dans un couvent où les Sœurs vivent l’adoration perpétuelle. Elles sont continuellement en présence « physique » pour ainsi dire de Jésus Ressuscité. Cette chère amie m’a partagé un jour que les journées du Vendredi Saint et du Samedi Saint sont extrêmement pénibles pour elle et ses consoeurs. Elles vivent vraiment l’absence du Seigneur. Le Seigneur n’étant plus avec elles, ces femmes sont complètement désorientées et se promènent dans le couvent un peu comme des zombies. Mais quelle joie quand la Veillée Pascale arrive et que leur cher Seigneur est de nouveau avec elles, au milieu d’elles.

Dans l’espérance, à la manière de la Vierge Marie:

Les évangiles ne nous disent pas explicitement que Marie a cru que son Fils ressusciterait. La Bible ne le dit pas, mais le cœur des catholiques l’a toujours cru. Marie, la femme sans péché, avait cette capacité de comprendre les Paroles de son Fils. Pas toujours du premier coup, comme ce fut le cas au Temple, quand Jésus eut douze ans, mais sûrement après réflexion Elle qui méditait dans son cœur toutes les paroles et tous les gestes de son Fils. C’est d’ailleurs parce que l’Église a toujours cru à la foi de Marie en la résurrection, qu’elle a consacré le samedi à la mémoire de la Vierge Marie. Marie, la Mère du Seigneur, n’est pas seulement la grande figure du Samedi Saint, elle est aussi la grande figure (j’allais écrire la « grande vedette ») de tous les samedis, jusqu’à la fin du monde. Car Jésus a promis que l’Église, son Église, durerait jusqu’à la fin des temps.

En général, les catholiques croient aussi que Jésus Ressuscité est apparu à sa Mère. Ce ne sont pas tous les catholiques qui croient cela. Certains disent que Jésus n’avait pas besoin d’apparaître à sa Mère, puisqu’Elle savait que son Fils ressusciterait. Cela est vrai, mais penser ainsi, c’est un peu selon moi méconnaître la relation d’amour qui existe entre une mère et son fils.

La Très Sainte Vierge Marie a cru sans défaut à toutes les promesses du Seigneur, et donc, qu’il serait ressuscité « le troisième jour » ‘(cf. Luc 9, 22), parce qu’elle était la créature pleinement libre d’elle-même. Elle ne se rendit pas au tombeau avec les saintes femmes, autrement les Évangiles nous l’auraient dit. Les saintes femmes étaient au pied de la Croix avec Elle, mais Elle n’était pas avec elles devant le tombeau. Pourquoi? La réponse, un enfant pourrait la trouver : pourquoi devait-elle aller au tombeau de son Fils si Elle savait bien qu’il était vide ! La Sainte Vierge a rencontré son Fils Ressuscité, elle n’a pas besoin de l’annonce de l’Ange ou de la parole des disciples pour croire en Lui. Sa foi était solide comme la roche, et, dans la foi, elle a attendu Jésus Ressuscité. Elle n’est pas allée chercher un corps mort, mais elle a été visitée par son Fils avec son Corps Ressuscité. Qu’il est beau d’imaginer cette rencontre. On ne peut que penser que ce moment fut tellement beau, que l’on ne peut le décrire avec des mots. Jean, à la fin de son Évangile écrit: « Jésus a accompli encore bien d’autres actions. Si on les relatait en détail, le monde même ne suffirait pas, je pense, à contenir les livres qu’on en écrirait » (Jean 21, 25). Si l’on devait décrire la rencontre du Ressuscité avec sa Mère, un Évangile entier ne suffirait certainement pas! (1)


(1) La Foi de la Vierge Marie au Christ-Ressuscité, par Mgr Luciano ...
notredamedesneiges.over-blog.com/article-30312663.html






1 commentaire:

  1. J'ai pensé aussi à ce lien ==> « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre.
    Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ; qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers; le troisième jour est ressuscité des morts...

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