jeudi 2 octobre 2014

Bienheureuse Laura Vicuna

Bienheureuse Laura Vicuna
5 avril 1891 - 22janvier 1904
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Dimanche prochain, je vais baptiser une de mes paroissiennes, âgée de trois mois. Ses parents, Charby et Francisco ont choisi de donner le nom de Laura à leur fille. Je viens tout juste de les rencontrer pour préparer le baptême. Je baptise très rarement, car j’ai un diacre qui accomplit ce ministère à merveille depuis des années dans notre paroisse. Mais puisque je connais bien Francisco et Charby, les ayant accompagnés dans leur formation chrétienne, j’ai accepté de baptiser Laura.

J’ai appris ce soir, de la bouche de la jeune maman, pourquoi elle avait choisi le nom de Laura pour sa fille. La future baptisée porte le nom de Laura en l’honneur de la Bienheureuse Laura Vicuna, morte à l’âge de douze ans et neuf mois. Je n’avais jamais entendu parler de cette bienheureuse avant aujourd’hui. Je remercie Charby, Francisco et Miyola (la future marraine de Laura) de m’avoir fait connaître une jeune bienheureuse qui constitue un réel modèle pour la jeunesse. Laura Vicuna a été béatifiée par le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale à Turin, le samedi 3 septembre 1988. Voici un extrait de l’homélie que le pape a prononcée ce jour-là :

« Le dernier jour de sa vie, quelques heures avant de mourir, Laura demanda à sa mère de s’approcher et elle lui révéla son grand secret : « Oui, maman, je suis en train de mourir …  Je l’ai moi-même demandé à Jésus et j’ai été exaucée. Cela fait presque deux ans que j’ai offert ma vie à Jésus pour ton salut, pour la grâce de ton retour. Maman, avant de mourir, je n’aurai pas la joie de te voir repentie? »

Devant cette révélation sereine et confiante, l’âme de la mère eut un sursaut : jamais elle n’aurait pu imaginer autant d’amour chez sa fille! Et troublée ("effrayée" est le mot employé par le pape: "spaventata") en prenant connaissance de la souffrance que sa fille avait acceptée pour elle, elle lui promit de se convertir et de se confesser. Ce qu’elle fit promptement et sincèrement. La mission de la jeune Laura était désormais achevée! Elle pouvait maintenant entrer dans le bonheur de son Seigneur!

Que la figure suave de la bienheureuse Laura, gloire très pure de l’Argentine et du Chili, suscite un engagement spirituel renouvelé chez ces deux nobles nations, et qu’elle enseigne à tous que, avec l’aide de la grâce, on peut triompher sur le mal; qu'elle nous enseigne aussi que l’idéal d’innocence et d’amour, même s’il est dénigré et offensé, ne pourra en dernier lieu que resplendir et illuminer les cœurs. 

Le rite de la « béatification » qu’avec tant de joie et de solennité nous sommes en train de célébrer en ce lieu où a pris naissance une histoire de sainteté, - lieu justement surnommé « la colline des béatitudes de la jeunesse » - doit aussi nous faire réfléchir sur l’importance de la famille pour l’éducation des enfants, et sur le droit que ceux-ci ont de vivre dans une famille normale, qui soit un lieu d’amour réciproque et de formation humaine et chrétienne. C’est un rappel pour la société moderne afin qu’elle soit toujours plus respectueuse de l’institution familiale et de l’éducation des jeunes. Que la bienheureuse Laura Vicuna vous illumine tous, vous les jeunes, et qu’elle vous inspire et vous soutienne toujours, vous les Filles de Marie Auxiliatrice, qui avez été ses éducatrices. 

…  Voici que « le monde passe avec sa concupiscence; mais qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours » (1 Jn 2, 17)

La nouvelle bienheureuse Laura Vicuna a appris dans la Famille Salésienne à faire la volonté de Dieu. Elle l’a appris du Christ, par l’intermédiaire de cette communauté religieuse qui lui a montré la voie de la sainteté.

« Qui aime  …  demeure dans la lumière » (1 Jn 2, 10)  (Homélie de Jean-Paul II, à la béatification de Laura Vicuna; traduit de l’italien par Guy Simard, omv)


Et voici un résumé de la vie de Laura Vicuna, que je viens de trouver sur internet : 

Laura del Carmen Vicuna naît à Santiago du Chili en 1891. Son père est un militaire, plein de bonté et d’une grande valeur. Sa mère, d’une famille pauvre, s’appelle Mercedes Pino ; elle est une jeune femme éveillée, capable de se débrouiller dans la vie. Peu après la naissance de Laura, le père, avec sa famille, doit se déplacer de Santiago à Temuco sur les hauteurs des Andes, alors minuscule village, aujourd’hui grande ville chilienne. Le papa meurt peu après d’une pneumonie foudroyante, alors qu’une seconde fille, Amanda, vient de naître ; Laura n’a que deux ans. Pour vivre, la mère, couturière, ouvre, en plus, un petit magasin de mercerie. Mais, après avoir été dévalisée, elle passe la frontière de l’autre côté des Andes avec ses deux filles, espérant y faire des affaires et elle arrive sur le territoire argentin de Neuquen, dans la localité de Chapelco, à une quinzaine de kilomètres du village de Junin des Andes. À l’époque, la région, peuplée d’Indiens, vient d’être ‘pacifiée’ et beaucoup d’immigrés arrivent ; mais ce milieu d’aventuriers est bien peu moral. Mercedes échoue finalement dans l’estancia de Quilquihué, vaste domaine concédé par l’État à Manuel Mora, lui aussi d’origine chilienne. C’est un gaucho brutal (N’a-t-il pas marqué au fer rouge comme pour les bêtes son ex-compagne avant de la chasser ?) Mercedes s’engage chez lui comme domestique, mais en fait, elle devient sa ‘chose’. Mora la brutalise. Elle s’en plaint mais elle n’a pas la possibilité d’aller ailleurs.

À la même époque, les Salésiens, audacieux missionnaires, viennent de parvenir en Argentine. Et peu après suivent des Salésiennes (ou Filles de Marie-Auxiliatrice fondées, avec don Bosco, par sainte Marie-DominiqueMazarello 2 (+1881). Elles viennent d’arriver à Junin des Andes, en janvier 1899, et là, près de l’école des Salésiens, elles fondent une école de filles qui commence dès le mois de mars avec dix-neuf élèves. Leur nombre croîtra rapidement. L’année suivante, en janvier 1900, Mercedes y envoie ses deux filles, Laura et Amanda. C’est Manuel Mora qui paye la pension, mais son but n’est pas altruiste ; il veut donner cette éducation à Laura pour en faire sa femme, car il la préfère à sa mère.(À cette époque, beaucoup de filles se marient très jeunes.) Dans cette école, avec de jeunes institutrices animées de la ferveur des débuts, Laura est d’emblée très heureuse, malgré la souffrance d’être séparée de sa mère. La supérieure, Mère Piai, seule religieuse professe, témoigne dans son testament en 1922 : «Dès les premiers jours au collège, on remarquait chez Laura un jugement supérieur à son âge, et une véritable inclination à la piété. Son cœur innocent ne trouvait la paix et la quiétude qu’en Dieu, et sa dévotion, bien qu’il s’agisse d’une petite fille, était sérieuse, sans affectation ni aucune exagération. Réalisant d'emblée que j’avais en face de moi une créature aussi exceptionnelle, j’eus comme un sentiment de peur, et je me demandai si je ne risquais pas de ruiner l’œuvre du Seigneur en elleC’est pourquoi je la confiai particulièrement à donCrestanello, (l’aumônier salésien) qui plus que moi dut avoir l’intuition immédiate du trésor de cette âme angélique, puisqu’il ne se limita pas à en admirer la beauté, mais qu’il l’instruisit pendant 4 ans avec une sagesse spirituelle et une paternité salésienne.» Un évènement marquera la vie de Laura. Il est ainsi relaté par Sœur Azocar: «Je me souviens que la première fois que j’ai expliqué le sacrement du mariage, Laura s’est évanouie, sans doute parce qu’elle comprit à mes paroles que sa maman était en état de péché mortel aussi longtemps qu’elle resterait chez ce monsieur. En ce temps-là à Junin, une seule famille vivait conformément à la volonté de Dieu.» Dès lors, Laura multiplie prières et pénitences pour sa maman. Elle fait sa première communion le 2 juin 1901 avec une grande ferveur ; elle écrit les résolutions suivantes : 1. Je veux, mon Jésus, t’aimer et te servir durant toute ma vie ; pour cela je t’offre toute mon âme, tout mon cœur et tout mon être. - 2. Je préfère mourir plutôt que de t’offenser par le péché ; je veux donc m‘éloigner de tout ce qui pourrait me séparer de toi. - 3. Je promets de faire tout mon possible, même de grands sacrifices, afin que tu sois toujours plus connu et aimé, et afin de réparer les offenses que, tous les jours, t’infligent les hommes qui ne t’aiment pas, spécialement celles que tu reçois de ceux qui me sont proches. - Oh, mon Dieu, accorde-moi une vie d’amour, de mortification et de sacrifice ! » Mais sa grande joie est assombrie en voyant que sa mère, présente à la cérémonie, ne communie pas. Elle a dix ans et désormais, sa piété et sa perfection s’affirment encore davantage. Le 12 décembre de la même année, en la fête de l’Immaculée Conception, elle a la joie d’être admise comme ‘Fille de Marie’. Elle porte ce ruban bleu qui figure sur son portrait.

Quand vient le temps des vacances, Laura souhaiterait rester chez les Sœurs où elle reçoit l’eucharistie et tant d’autres grâces, mais les Sœurs partent à ce moment-là. Sa maison étant devenue un danger pour elle, elle obtient de son confesseur, dans le but de défendre son innocence, la permission de porter un cilice. En effet, elle doit résister avec un courage au-dessus de son âge à deux agressions de Mora, la deuxième en public. Vexé d’avoir été vaincu par une fillette devant tout le monde, celui-ci déclare qu’il ne paiera plus la pension. Laura ne se tient pas pour battue et prenant courageusement les choses en main, elle envoie une amie plaider pour elle, et les Sœurs décident de l’accepter gratuitement.

Lors de sa confirmation, le 29 mars 1902, elle a la douleur de ne pas voir sa maman assister à la cérémonie. Elle a onze ans, elle demande d’entrer comme religieuse. Mais on lui refuse l’entrée au postulat. Elle demande alors à faire des vœux privés ; son confesseur, le Père Crestanello, l’y autorise et la prépare avec soin. Entendant un jour dans l’Évangile qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis, Laura offre sa vie au Seigneur pour le salut de sa maman. Alors qu’elle était en bonne santé, elle tombe rapidement malade, frappée de diverses maladies, notamment de phtisie à une époque de grand froid. Sa mère la soigne à Junin des Andes dans une pauvre maisonnette acquise pour la circonstance, non loin du collège ; mais celui-ci est fermé pendant l’absence des Sœurs et du Père, ce qui constitue une grande souffrance pour Laura. Elle se sent seule. Furieux que Mercedes ait quitté l’hacienda, Mora vient à Junin avec l’intention d’y passer la nuit. Après avoir cruellement frappé sa mère liée à un poteau, il rejoint Laura et la malmène. Morte de frayeur mais victorieuse, Laura se recouche et désormais ne se relèvera plus. Quelques heures avant de mourir, elle appelle sa maman près d’elle. Celle-ci, comprenant que c’était le moment suprême, s’exclame : «Ma fille, ma fille ! Tu vas me laisser ?» – «Oui, maman, je vais mourir. C’est moi qui l’ai demandé à Jésus et j’ai été exaucée. Il y a presque deux ans que je lui ai offert ma vie pour ton salut, pour la grâce de ton retour. Maman, je n’aurai pas la joie de voir ton repentir avant que je ne meure?» Bouleversée, sa maman promet : «Demain matin, j’irai à l’église avec Amanda et je me confesserai». Laura cherche des yeux le prêtre présent (qui remplace le Père Crestanello) et lui dit : «Père, ma mère en cet instant promet d’abandonner cet homme ; soyez témoin de sa promesse !» Puis elle ajoute: «Merci Jésus, merci Marie ! Maintenant je meurs contente !» C’est avec ces mots qu’elle expire, le 22 janvier 1904 à 6 heures du soir. À son enterrement, beaucoup de ses amies sont là et tout le village l’accompagne. Elle est revêtue de ses habits de ‘Fille de Marie’ avec le ruban et la ceinture bleues qu’elle avait reçus vingt-six mois auparavant avec tant de joie. Elle avait douze ans et neuf mois.

(Tiré du site internet suivant:

Bienheureuse Laure VICUÑA www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0301.htm)




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