Pourquoi j'aime Pier Giorgio Frassati
" Lorsqu’il passe du temps à la maison de campagne, à Pollone, il se rend à la messe au sanctuaire alpin Notre Dame d’Oropa. Pour ce faire, à l’insu de sa famille, tôt le matin, il se fait réveiller par le jardinier grâce un fil attaché soit à un meuble, soit à son bras. Il parcourt les 6 km de route sur 600 mètres de dénivellation et revient discrètement pour le petit déjeuner familial. " (3)
"Avant même son entrée à l’école, Pier Giorgio est seul à la maison avec les domestiques lorsqu’une mère, tenant un enfant dans ses bras, frappe à la porte pour demander l’aumône. N’ayant pas d’argent à lui donner et ému devant l’enfant qui a les pieds nus par temps frais, Pier Giorgio s’assied par terre, retire ses bas et ses souliers, puis les tend à la dame.
Ce premier geste de charité est suivi de nombreux autres et ce, jusqu’au jour de son décès où les derniers mots qu’il écrit concernent des médicaments à porter à une famille dans le besoin.
"Sensible à la misère, il multiplie les actes de générosité. Il quitte le matin en tramway et revient à pieds après avoir donné son billet de retour à un pauvre. Il rentre le soir à la maison, en chemise, après avoir donné sa veste à une personne qui avait froid.
Membre de la Société St-Vincent de Paul, il fait la cueillette de matériel pour les gens moins nantis : vêtements, nourriture, médicaments, meubles, etc. Pour certains, il collabore à trouver un appartement ou un travail. Et lorsqu’il fait un don, c’est au nom de l’Organisation, taisant son identité de fils du Sénateur Frassati.
Parcourant les quartier insalubres et visitant l’hospice du Cottolengo où il apporte non seulement des biens mais des soins et du réconfort.
« Autour des pauvres, je vois une lumière que nous n’avons pas » disait-il." (4)
6- Sa grande humilité : Pierre Giorgio était d'une famille riche. Son père était le fondateur du journal La Stampa à Milan et a été ambassadeur en Allemagne pendant quelques années. Quand Pier Giorgio visitait les pauvres, il ne disait jamais son nom car son père était très connu à Milan. Pier Giorgio ne voulait pas que les pauvres soient intimidés par sa présence. Malheureusement, ce jeune futur saint était presque méprisé par ses parents. Le mot "méprisé" peut sembler fort mais c'est vraiment ce que je ressens quand je lis des biographies à son sujet. Sa soeur Luciana, environ deux ans plus jeune que Pier Giorgio, était très brillante et avait du succès dans ses études. Elle avait l'admiration de ses parents et en particulier de son père. C'était tout le contraire pour Pier Giorgio qui avait des difficultés dans ses études, ce qui décevait beaucoup son père qui aurait voulu que son fils prenne la succession de son journal. Les parents de Pier Giorgio ne compenait pas son amour envers Dieu et envers les pauvres. Quand leur fils arrivait en retard pour le repas parce qu'il avait dû marcher ayant donné son billet de tramway, ses parents lui manifestaient leur mécontentement mais lui ne se justifiait jamais. Il acceptait volontiers qu'on se trompe sur ses agissements et sur ses pensées et ne cherchait pas à se justifier. Avec saint Paul, il se disait sûrement : "Bien que je n'aie rien à me reprocher, ce n'est pas assez pour me justifier: mon juge, c'est le Seigneur" (1 Co 4, 4). Quand son fils est décédé et que M. Frassati a vu la foule de gens, en particulier des pauvres, qui s'amassait dans la rue à la suite du cercueil de son garçon, il s'est exclamé : "J'avais un saint dans la maison et je ne le savais pas." Je pense qu'il a presque fait une dépression à cause de cela.
7- Son engagement social : Pier Giorgio était très "politisé" comme on dirait aujourd'hui. Il était très au courant des choses de son temps. Il était très déçu de l'ascension au pouvoir de Mussolini. Il a participé à des manifestations et a même été emprisonné à cause de ses convictions.
"En septembre 1921, Pier Giorgio, qui vient d'avoir 20 ans, participe au premier congrès de la Jeunesse catholique italienne, à Rome. Le congrès a l'autorisation de célébrer la messe dans le Colisée le 4 septembre, mais lors de l'arrivée des fidèles au matin, l'autorisation est reportée et les congressistes sont accueillis par la police. Alors qu'ils essaient de déposer une gerbe devant la tombe du Soldat inconnu, la manifestation est interdite par les autorités. La police exige que tous les drapeaux soient retirés, mais Pier Giorgio défend celui du Cercle Cesare Balbo. Il finit par être arrêté avec ses camarades et emprisonné. Au cours d'un interrogatoire musclé, les policiers apprennent qu'il est le fils de l'ambassadeur d'Italie à Berlin, lui présentent leurs excuses et veulent le remettre en liberté mais Pier Giorgio refuse de sortir de prison sans ses camarades, et tous les détenus sont relâchés. ...
L'arrivée du parti de Benito Mussolini au pouvoir le 28 octobre 1922 est pour Pier Giorgio source d'une grande tristesse, ... En octobre 1923, le journal auquel il participe, "Momento", soutient désormais le Duce et sort le drapeau du cercle "Momento" en son honneur lors de sa venue à Turin. Pier Giorgio écrit alors une lettre de démission du Cercle Cesare Balbo auquel appartient le journal : "Je suis vraiment révolté d'apprendre que ce drapeau, que j'ai tant de fois porté dans les cortèges religieux, tu l'aies exposé au balcon pour rendre hommage à cet homme qui détruit les œuvres pies, ne met aucun frein aux fascistes, laisse assassiner les ministres de Dieu comme Don Minzoni, permet que l'on commette d'autres vilenies et cherche à couvrir ces méfaits en rétablissant le crucifix dans les écoles […] Je prends toute la responsabilité de mon acte ; j'ai enlevé le drapeau et je t'adresse irrévocable démission […] " (5)
" Dès l’âge de 8 ans, avec sa mère, Pier Giorgio est initié aux joies de la montagne. Avec sa stature de montagnard, il se plait à faire de l’alpinisme et franchit des sommets de plus en plus haut. La montagne le passionne, elle lui permet de relever des défis, ... Plusieurs autres sports font aussi partie de son quotidien: le vélo, la randonnée, la natation, la voile, l’équitation, l’escrime, le ski, etc. Ici, il fait partie d’une compétition de ski à Sauze d’Oulx. ...
P. Guy Simard, omv, célébrant la messe à côté du lit sur lequel Pier Giorgio est mort