21 septembre : Fête de saint Matthieu
Au Père Antonio Spadaro, s.j., qui demandait en août
dernier au pape : « Qui est
Jorge Mario Bergoglio? », le pape François a répondu : « Je ne sais pas quelle est la
définition la plus juste … Je suis un pécheur. C’est la définition la plus
juste … Ce n’est pas une manière de parler, un genre littéraire. Je suis un
pécheur. … Je
suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard »
Maintenant que nous connaissons mieux notre cher pape
François, nous savons que le 21 septembre 1953, le jeune Jorge Mario Bergoglio
a été touché par la grâce en recevant le sacrement de la réconciliation d’un
prêtre qu’il ne connaissait pas. Ce jour-là, le jeune Jorge a fait l’expérience
de la Miséricorde infinie de Jésus envers lui et cette touche divine deviendra
la pierre angulaire de toute la vie de Jorge Mario Bergoglio. La vie du futur
pape a donc un lien étroit avec la fête de l’apôtre saint Matthieu, célébrée
en Église, le 21 septembre de chaque année. La devise épiscopale de Jorge
Bergoglio est d’ailleurs tirée du texte de saint Bède le Vénérable que nous
lisons en deuxième lecture de la fête de saint Matthieu. Saint Bède nous dit
que Jésus, lorsqu’il regarda Matthieu, le vit avec les yeux de quelqu’un qui
est plein de miséricorde et qui choisit. Dans le bréviaire, on traduit « miserando » par « avoir pitié », ce qui n’est pas
très génial.
Dans l’interview
faite par le Père Spadaro, le pape François dit ceci :
« Je suis un homme qui
est regardé par le Seigneur. Ma devise, Miserando
atque eligendo, je l’ai toujours ressentie comme profondément vraie pour
moi. Le gérondif latin miserando me
semble intraduisible tant en italien qu’en espagnol. Il me plaît de le traduire
avec un autre gérondif qui n’existe pas : misericordiando (en faisant miséricorde) »
Voici, ci-dessous, le texte que nous lisons aujourd'hui en Église, à l’office des lectures du bréviaire (appelé aussi "office du Temps présent "). C’est dans ce texte que le pape a
puisé sa devise: Miserando atque eligendo. .J’ai mis les mots en rouge, mais je préfère traduire comme le fait le pape: « Il le vit d’un
regard faisant miséricorde et choisissant », même si ce n’est pas très
« français ».
Samedi, le 21 septembre 2013
« Matthieu
se levât et suivit Jésus.
Jésus
vit un homme assis au bureau de la douane; son nom était Matthieu. « Suis-moi
», lui dit-il. Il le vit non pas tant avec les yeux du corps qu'avec le regard
intérieur de sa miséricorde. Il vit le publicain, et
parce qu'il le vit d'un regard qui prend pitié et qui choisit, il lui dit :
«Suis-moi», c’est-à-dire imite-moi. En lui demandant de le suivre, il invitait
moins à marcher derrière lui qu'à vivre comme il ; car celui qui déclare
demeurer dans le Christ doit marcher dans la voie où lui, Jésus, a marché.
Matthieu
se leva et le suivit.
Rien
d'étonnant que le publicain, au premier appel impérieux du Seigneur, ait
abandonné sa recherche de profits terrestres et que négligeant les biens
temporels, il ait adhéré à celui qu'il voyait dépourvu de toute richesse. C'est
que le Seigneur qui l'appelait de l'extérieur par sa parole le touchait au plus
intime de son âme en y répandant la lumière de la grâce spirituelle. Cette
lumière devait faire comprendre à Matthieu que celui qui l'appelait à quitter
les biens temporels sur la terre était en mesure de lui donner dans le ciel un
trésor incorruptible. Comme Jésus était à table à la maison, voilà que beaucoup
de publicains et de pécheurs vinrent s'attabler avec lui et ses disciples. La
conversion d'un seul publicain ouvrit la voie de la pénitence et du pardon à
beaucoup de publicains et de pécheurs. Beau présage en vérité : celui qui
devait être plus tard Apôtre et docteur parmi les païens entraîne à sa suite,
lors de sa conversion, tout un groupe de pécheurs sur le chemin du salut ; et
ce ministère de l'Évangile qu'il allait accomplir après avoir progressé dans la
vertu, il l'entreprend dès les premiers débuts de sa foi.
Essayons
de comprendre plus profondément l'événement relaté ici. Matthieu n'a pas
seulement offert au Seigneur un repas corporel dans sa demeure terrestre, mais
il lui a bien davantage préparé un festin dans la maison de son cœur par
sa foi et son amour; comme en témoigne celui qui a dit: Voici que je me tiens à
la porte, et je frappe : Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte,
j'entrerai chez lui et je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. Nous
ouvrons notre porte pour le recevoir à l'appel de sa voix lorsque nous donnons
notre libre assentiment à ses avertissements intérieurs ou extérieurs et quand
nous mettons à exécution ce que nous avons compris que nous devions faire. Et
il entre pour manger, lui avec nous et nous avec lui, parce qu'il habite dans
le cœur de ses élus, par la grâce de son amour; ainsi il les nourrit sans
cesse par la lumière de sa présence afin qu'ils élèvent progressivement leurs
désirs, et lui-même se nourrit de leur zèle pour le ciel comme de la plus
délicieuse nourriture. »
Voici la magnifique peinture du Caravage, accompagnée de commentaires inspirants que vous pourrez lire en cliquant sur le lien suivant :
L'appel de Matthieu, par le Caravage - Port Saint Nicolas wwportstnicolas.org/article3868
L'appel de Matthieu, par le Caravage - Port Saint Nicolas wwportstnicolas.org/article3868
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