Les psaumes dans la Bible; POURQUOI ?
Connaissez-vous les psaumes bibliques ? Le livre des psaumes est situé presque au milieu de la Bible, dans l'Ancien Testament. Si vous ouvrez une Bible complète en plein milieu, il y a des chances que vous tombiez sur le livre des psaumes. Ils sont au nombre de 150. Ces prières composées il y des milliers d'années sont priées encore de nos jours par des millions de gens. Pourquoi ? Le saint que l'Église célèbre aujourd'hui nous donne de bonnes réponses à cette question. Nous célébrons aujourd'hui saint Pie X. Ce pape qui a gouverné l'Église de 1903 à 1914, était un amant des Saintes Écritures (de la Bible). Voici le texte que le bréviaire nous invite à lire et à méditer dans l'office des lectures d'aujourd'hui :
CONSTITUTION APOSTOLIQUE « DIVINO AFFLATU » DE S. PIE X (1911) (1)
Les psaumes recueillis dans la Bible ont été composés sous l'inspiration divine. Certes, dès les débuts de l'Église, ils ont merveilleusement contribué à nourrir la piété des fidèles, qui offraient à Dieu, en toute circonstance, un sacrifice de louange, c'est-à-dire l'acte de foi qui sortait de leurs lèvres en l'honneur de son nom. Mais il est certain aussi que, selon un usage déjà reçu sous la Loi ancienne, ils ont tenu une place éminente dans la liturgie proprement dite et dans l'Office divin.
Telle est l'origine de ce que saint Basile appelle « la voix de l'Église », cette psalmodie définie par notre prédécesseur Urbain VIII comme « la fille de cette louange qui se chante sans relâche devant le trône de Dieu et de l'Agneau ». Et, selon saint Athanase, elle enseigne aux hommes, surtout lorsqu'ils sont consacrés au culte divin, « comment ils doivent louer Dieu et quelles paroles il leur faut employer pour le célébrer. » Voici, sur ce sujet une belle parole de saint Augustin : « Pour que l'homme puisse adresser à Dieu une digne louange, Dieu s'est loué lui-même ; et parce qu'il a bien voulu se louer, l'homme sait quelle louange il doit lui adresser. »
Les psaumes possèdent en outre une étonnante efficacité pour éveiller dans les cœurs le désir de toutes les vertus. « Certes, toute la sainte Écriture, de l'Ancien comme du Nouveau Testament, est inspirée par Dieu et utile pour l'enseignement, ainsi qu'il est écrit ; néanmoins le livre des Psaumes, comme un paradis contenant tous les fruits des autres livres, propose ses chants et ajoute ses propres fruits aux autres dans la psalmodie. » Ces paroles sont encore de saint Athanase, qui ajoute très justement : « Je pense que, pour celui qui chante les psaumes, ils sont comparables à un miroir où il peut se contempler lui-même ainsi que les mouvements de son âme, et psalmodier dans ces dispositions. »
C'est pourquoi saint Augustin parle ainsi dans ses Confessions : « Combien j'ai pleuré, en chantant tes hymnes et tes cantiques, tant j'étais remué par les douces mélodies que chantait ton Église ! Ces chants pénétraient dans mes oreilles, la vérité s'infiltrait dans mon cœur que la ferveur transportait, mes larmes coulaient, et cela me faisait du bien. »
En effet, peut-on être insensible à tous ces passages des psaumes où sont proclamées si hautement l'immense majesté de Dieu, sa toute-puissance, sa justice, sa bonté, sa clémence inexprimables, et ses autres grandeurs infinies ? Peut-on ne pas répondre par des sentiments semblables, à ces actions de grâce pour les bienfaits reçus de Dieu, à ces prières humbles et confiantes pour ce que l'on attend, ou à ces cris d'une âme qui se repent de ses péchés ? ~ Peut-on ne pas être embrasé d'amour par cette image du Christ rédempteur esquissée avec persévérance ? Car saint Augustin « entendait dans tous les psaumes la voix du Christ soit qu'elle chante ou qu'elle gémisse, qu'elle se réjouisse dans l'espérance ou qu'elle soupire dans la situation présente. »
Saint Pie X a raison de dire que les psaumes sont avant tout des hymnes à la louange de Dieu, le louant pour sa beauté, sa bonté, sa grandeur, sa magnificence, sa Miséricorde, etc.
Et comme le dit saint Augustin, les psaumes ont aussi le pouvoir de nous faire pleurer. Saint Augustin a pleuré ses péchés en entendant chanter les psaumes. Les psaumes sont une charte de la vie spirituelle.
Je tire deux éléments importants du texte de saint Pie X.
Premier élément: les psaumes sont composés par Dieu :
Je trouve très belle la phrase de saint Augustin citée par saint Pie X :
« Pour que l'homme puisse adresser à Dieu une digne louange, Dieu s'est loué lui-même ; et parce qu'il a bien voulu se louer, l'homme sait quelle louange il doit lui adresser. »
Saint Augustin a tout à fait raison. Les psaumes ont été composés par Dieu; ils ont Dieu pour auteur. Puisque les psaumes sont une partie intégrante de la Bible, ils sont donc PAROLES DE DIEU. C'est l'Esrprit Saint qui est l'auteur principal de la Bible. Les psaumes sont donc des "textes inspirés", inspirés par Dieu lui-même. Saint Paul nous dit que nous ne savons pas prier comme il faut mais que l'Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse et il nous aide à prier comme il se doit (lettre de saint Paul aux Romains, chapitre 8, verset 26)
Deuxième élément: les psaumes, idéalement, devraient être chantés:
Les psaumes sont des chants. Je me plais à imaginer David, le roi d'Israêl, en train de s'accompagner d'un instrument pour chanter les psaumes. Les psaumes sont faits pour être chantés. C'est pour cette raison que j'ai tenu à mettre un instriment de musique sur l'image que vous pouvez voir au haut de ce blogue. Si les psaumes ne produisent pas tout le bien voulu dans les coeurs, c'est, je pense, en raison du fait qu'une grande part du peuple de Dieu a cessé de chanter les psaumes. Heureusement que les monastères ont conservé la tradition pluriséculaire de chanter les psaumes. Voici, en reprise, ce que dit saint Augustin :
« Combien j'ai pleuré, en chantant tes hymnes et tes cantiques, tant j'étais remué par les douces mélodies que chantait ton Église ! Ces chants pénétraient dans mes oreilles, la vérité s'infiltrait dans mon cœur que la ferveur transportait, mes larmes coulaient, et cela me faisait du bien."
On voit clairement par cette citation d'un Père de l'Église, à quel point la mélodie est importante dans la prière des psaumes.
Une expérience personnelle:
Lorsque j'avais une vingtaine d'années (je crois que c'était en 1973 ou 1974), j'ai fait un voyage d'une durée de quelques semaines en France. Je voyageais "sur le pouce", c'est-à-dire en faisant de l'auto-stop". Cette façon de voyager était courante à l'époque; mais elle est déconseillée aujourd'hui. Lors de ce voyage, j'ai passé une nuit dans un monastère. Je me souviens d'avoir été très touché par le chant du psaume 4 et en particulier par le verset 3 de ce psaume:
PSAUME 4
02 Quand je crie, réponds-moi, Dieu, ma justice ! Toi qui me libères dans la détresse, pitié pour moi, écoute ma prière !
03 Fils des hommes, jusqu'où irez-vous dans l'insulte à ma gloire, l'amour du néant et la course au mensonge ?
04 Sachez que le Seigneur a mis à part son fidèle, le Seigneur entend quand je crie vers lui.
05 Mais vous, tremblez, ne péchez pas ; réfléchissez dans le secret, faites silence.
06 Offrez les offrandes justes et faites confiance au Seigneur.
07 Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? » Sur nous, Seigneur, que s'illumine ton visage !
08 Tu mets dans mon coeur plus de joie que toutes leurs vendanges et leurs moissons.
09 Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d'habiter, Seigneur, seul, dans la confiance.
Je réalisais très clairement que je m'éloignais de Dieu en me laissant entraîné par des vanités, par du néant, par des choses qui n'ont pas de consistance et qui même, déplaisent à Dieu. Ce fut un réel moment de grâce pour moi. La preuve en est que je me souviens encore aujourd'hui de ce fait.
En faisant des recherches pour écrire le présent blogue, j'ai trouvé un texte de saint Augustin qui dit avoir été touché lui aussi par le verset 3 du psaume 4 :
« Je frémissais d'épouvante, et tout
ensemble je tressaillais d'espérance et de joie en votre miséricorde, à Père !
Ces sentiments s'échappaient par mes yeux, par ma voix, quand j'entendais votre
esprit d'amour nous dire : « Fils des hommes, jusques à quand aurez-vous le
cœur appesanti? Pourquoi aimez-vous la vanité et cherchez-vous le mensonge ? » J’avais aimé la vanité, j'avais cherché le
mensonge ! Et cependant, Seigneur, déjà vous aviez exalté votre Saint, le
ressuscitant des morts en le plaçant à votre droite, pour qu'il envoyât d'en
haut le Consolateur promis, l'Esprit de vérité; déjà il l'avait envoyé, et je
ne le savais pas ! — Il l'avait envoyé, parce qu'il était déjà
glorifié, ressuscité des morts et monté au ciel. Car avant la glorification de
Jésus, le Saint-Esprit ne nous avait pas été donné. Et le prophète s'écrie : « Jusques
à quand aurez-vous le cœur appesanti ? Pourquoi aimez-vous la vanité et
cherchez-vous le mensonge ?
Apprenez donc que le Seigneur a exalté son
Saint. » Il s'écrie : « Jusques à quand? » Il s'écrie : « Apprenez. » Hélas! si
longtemps j'avais, dans mon ignorance, aimé la vanité, cherché le mensonge ! C'est
pourquoi j'écoutais tout tremblant à la pensée que j'avais été un de ceux que
ces paroles accusent. J'avais pris pour la vérité des fantômes de vanité et de
mensonge. Aussi, quels accents profonds et véhéments m'inspirait la douleur de
mes souvenirs! Oh! que n'ont-ils été entendus de ceux qui, maintenant encore,
aiment la vanité et cherchent le mensonge ! Peut-être en eussent-ils été
troublés, peut-être eussent-ils vomi le poison de leur erreur! Et vous les
eussiez exaucés, s'ils avaient crié vers vous. Car il est vraiment mort pour
nous de la mort de la chair, Celui qui intercède prés de vous en notre faveur. »
(Saint Augustin, Les Confessions, Livre IX, chapitre IV)
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