Bernanos et les pleurs
Dans le roman Journal d'un curé de campagne, Georges Bernanos dit quelque chose de très intéressant concernant les pleurs.
Voici un extrait du dialogue entre Séraphita, une jeune fille qui souffre beaucoup et qui est assez délinquante, et le jeune curé d'Ambricourt, qui est le personnage principal du roman :
La jeune fille
: Après avoir parlé à Mlle Chantal, je suis restée là-bas des heures. En
rentrant, papa m'a claquée (giflée). J'ai même pleuré, c'est plutôt
rare...
Le jeune abbé
: Tu ne pleures donc jamais ?
La jeune fille
: Non, je trouve ça dégoûtant, sale. Quand on pleure, la tristesse sort de
vous, le coeur fond comme du beurre, pouah ! Ou alors... (elle a cligné
de nouveau les paupières) il faudrait trouver une autre... une autre... une
autre façon de pleurer, quoi ! Vous trouvez ça bête?
Le jeune abbé : "Non", lui dis-je. J'hésitais à lui répondre, il me semblait que la moindre imprudence allait éloigner de moi, à jamais, cette petite bête farouche. - "Un jour, tu comprendras que la prière est justement cette manière de pleurer, les seules larmes qui ne soient pas lâches."
"À mesure que Jésus avançait, les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin. Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus, et ils disaient : « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus : « Maître, réprimande tes disciples ! » Mais il prit la parole en disant : « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. ». Lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant :« Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux. Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ; ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait." (Évangile selon saint Luc, chapitre 19, versets 36 à48)
9 JUILLET 2021
vendredi, 14ème Semaine du Temps Ordinaire — Année Impaire
OFFICE DES VÊPRES
ANTIENNE
J’éprouvais la tristesse et l’angoisse : le Seigneur m’a sauvé, alléluia !
PSAUME : 114
1 J'aime le Seigneur :
il entend le cri de ma prière ;
2 il incline vers moi son oreille :
toute ma vie, je l'invoquerai.
3 J'étais pris dans les filets de la mort,
retenu dans les liens de l'abîme, *
j'éprouvais la tristesse et l'angoisse ;
4 j'ai invoqué le nom du Seigneur :
« Seigneur, je t'en prie, délivre-moi ! »
5 Le Seigneur est justice et pitié,
notre Dieu est tendresse.
6 Le Seigneur défend les petits :
j'étais faible, il m'a sauvé.
7 Retrouve ton repos, mon âme,
car le Seigneur t'a fait du bien.
8 Il a sauvé mon âme de la mort, *
gardé mes yeux des larmes
et mes pieds du faux pas.
9 Je marcherai en présence du Seigneur
sur la terre des vivants.
(1) Georges Bernanos, Journal d'un curé de campagne, Plon, 1974, p. 273.
Un autre très beau psaume que le 114! Pleurer avec et devant le Seigneur ne peut qu'apporter une consolation qui sort de l'ordinaire...
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