Homélie nuit de Noël 2020
MESSE DE LA NUIT
PREMIÈRE LECTURE
« Un enfant nous est né » (Is 9, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre,
une lumière a resplendi.
Tu as prodigué la joie,
tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson,
comme on exulte au partage du butin.
Car le joug qui pesait sur lui,
la barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran,
tu les as brisés comme au jour de Madiane.
Et les bottes qui frappaient le sol,
et les manteaux couverts de sang,
les voilà tous brûlés :
le feu les a dévorés.
Oui, un enfant nous est né,
un fils nous a été donné !
Sur son épaule est le signe du pouvoir ;
son nom est proclamé :
« Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort,
Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. »
Et le pouvoir s’étendra,
et la paix sera sans fin
pour le trône de David et pour son règne
qu’il établira, qu’il affermira
sur le droit et la justice
dès maintenant et pour toujours.
Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers !
– Parole du Seigneur.
Homélie du Père Guy Simard, omv, le 24 décembre, à l’église Saint-Enfant-Jésus (PAT) www.facebook.com |
Chers Frères et Sœurs de la paroisse Saint-Enfant-Jésus,
je vous souhaite le plus merveilleux des Noëls, le plus JOYEUX des Noëls. Ce
souhait peut sembler étrange n’est-ce pas, en ce temps de pandémie. Pourtant,
il est très biblique. La première phrase de la première lecture de la messe de
cette nuit dit ceci : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres,
a vu se lever une grande lumière » (Isaïe 9, 1). Pour apprécier la
lumière, il faut connaître la noirceur. Une hymne du bréviaire pour le temps de
l’Avent, s’intitulait : « Lumière pour l’homme aujourd’hui ».
Un verset de cette hymne disait ceci : « Comment savoir d’où vient
le jour, si je ne reconnais ma nuit. »
Chers amis, tout le monde admet que la pandémie est une très
grande épreuve. Tout le monde admet cela. Mais peu nombreux sont les gens qui
réussissent à percevoir que la pandémie puisse être une grâce. Dans le désert,
Dieu parle. La pandémie ressemble un peu à un désert. On est confiné, on a moins
la chance de faire des activités, de sortir, de nous divertir. C’est un temps
propice pour que Dieu nous parle. Mais pour que nous puissions vivre un
véritable désert, semblable au désert biblique, cela prendrait, je pense, un
autre virus. Pas un virus qui affecterait l’être humain cette fois-ci, mais un
virus qui affecterait les ordinateurs, les tablettes et les téléphones
intelligents. Car trop de gens réussissent à se divertir grâce aux moyens
technologiques; ils sont confinés mais continuellement hors de leur moi profond
parce qu’ils sont branchés sur le monde grâce à la technologie. Je n’ai rien
contre cela en soi, mais c’est souvent une terrible distraction. Mais s’il y
avait en plus du virus de la Covid 19, un virus informatique, l’être humain
réussirait peut-être mieux à s’asseoir, à se recueillir et à entrer en lui-même,
pour voir que la vie sans Dieu de fait ne mène nulle part, sinon dans un trou
noir après la mort. Et peut-être que l’homme et la femme modernes réaliseraient
que les ténèbres qu’ils voient assez facilement dans les journaux et aux
nouvelles, existent aussi en eux. Un peu comme le fils cadet de la parabole de
Jésus en Luc 15, 11-32, qui, après s’être diverti et avoir mené une vie sans
Dieu, est entré en lui-même et a réalisé qu’il n’était pas vraiment heureux. Il
s’est alors dit : « Je vais retourner chez mon père » (Luc
15, 18).
Alors seulement, l’être humain pourrait recevoir la lumière,
la vraie lumière, la lumière qui naît aujourd’hui pour nous, comme elle est née
il y a deux mille ans pour Marie, Joseph, les bergers et les mages, etc. Alors
ils pourraient accueillir celui que le prophète Isaïe, dans la première
lecture, appelle le « merveilleux conseiller »; oui, Jésus est
un « merveilleux conseiller », il suffit de lire et méditer l’évangile
pour s’en rendre compte. Ils pourraient surtout accueillir celui qu’Isaïe
appelle le « Prince de la Paix ». Oh que j’aime ce
titre donné à Jésus : le Prince de la Paix! Celui qui naît cette nuit est
le seul qui puisse donner la véritable Paix à ceux et celles qui
croient en Lui. Il n’y aura jamais de paix durable tant que tous n’accueilleront
pas Jésus en eux. Si je crois que Jésus est Dieu, si je crois ce qu’il nous dit
quand il nous dit que nous avons tous le même Père, alors nous réaliserons que
nous sommes tous frères et sœurs. Alors il n’y aurait plus de guerre, plus de
racisme, plus de violence, etc. Alors la PAIX annoncée par les anges la nuit de
Noël pourrait s’instaurer et régner sur la terre.
Maintenant chers frères et sœurs, parlons de vous, de nous. J’aimerais
que chaque personne ici ce soir réalise la grâce, la chance qu’elle a d’être
ici et de pouvoir goûter la paix qui vient d’un autre monde, d’un monde
invisible mais bien réelle. Dans quelques instants, nous allons recevoir en
nous le Prince de la Paix. Quelle grâce. Très peu de gens à Montréal, ce soir
vont vivre un moment pareil. Très peu de gens et vous êtes de ceux-là; nous
sommes de ceux-là. Très peu de gens vont vivre un moment de joie comme celui
que nous sommes invités à vivre ici ce soir.
Et ce moment de joie, il n’est pas seulement pour ici et pour
ce soir. Quand vous serez de retour chez vous ce soir, si cette nuit, vous avez
de la difficulté à dormir, demandez à Jésus de venir vous visiter, de venir
vous combler de sa joie, et il le fera.
Et demain dans la journée et tous les jours par la suite,
réservez-vous des moments où dans le silence, assis confortablement dans votre
maison, vous prendrez conscience de la présence de Dieu, que Dieu est vraiment
avec vous là, en ce moment et vous goûterez la paix. Est-ce que ce n’est pas
extraordinaire ça. Peu importe ce que l’on vit, peu importe où l’on est, on
peut vivre cela. C’est ça le Dieu avec nous. C’est cela Noël.
Et quand on a goûté cela, est-ce que cela ne vaut la peine de
l’annoncer aux autres, pour que tous puissent vivre cette expérience de paix,
de joie, d’amour? Alors on devient apôtre, nous aussi, comme les bergers, comme
les mages, etc.
Donc, JOYEUX NOËL à TOUS !!!
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