mardi 26 août 2025

"Y aura-t-il peu de sauvés ?"

 "Y aura-t-il peu de sauvés ?"

La porte étroite 

24 août 2025

 21ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C


Évangile


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc  (Lc 13, 22-30)


En ce temps-là,
    tandis qu’il faisait route vers Jérusalem,
Jésus traversait villes et villages en enseignant.
    Quelqu’un lui demanda :
« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »
Jésus leur dit :
    « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite,
car, je vous le déclare,
beaucoup chercheront à entrer
et n’y parviendront pas.
    Lorsque le maître de maison se sera levé
pour fermer la porte,
si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte,
en disant :
‘Seigneur, ouvre-nous’,
il vous répondra :
‘Je ne sais pas d’où vous êtes.’
    Alors vous vous mettrez à dire :
‘Nous avons mangé et bu en ta présence,
et tu as enseigné sur nos places.’
    Il vous répondra :
‘Je ne sais pas d’où vous êtes.
Éloignez-vous de moi,
vous tous qui commettez l’injustice.’
    Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents,
quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob,
et tous les prophètes
dans le royaume de Dieu,
et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
    Alors on viendra de l’orient et de l’occident,
du nord et du midi,
prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
    Oui, il y a des derniers qui seront premiers,
et des premiers qui seront derniers. »

    – Acclamons la Parole de Dieu. 


Je pense que tous les chrétiens se sont posés un jour la question qui se trouve au début de l'évangile de ce dimanche. Peut-être pas dans les mêmes termes, mais de façon très semblable. Qui ne sait jamais demandé s'il y aura beaucoup de monde au ciel ? Dans un premier temps, Jésus ne répond pas directement à la question de son interlocuteur. Au lieu de parler de nombre et dire s'il y aura peu ou beaucoup de gens au ciel, Jésus indique la façon certaine d'y arriver : "Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite." Si vous faites cela, vous irez au ciel. Autrement dit, il faut faire un effort pour entrer au ciel. On n'arrivera pas au ciel en se croisant les bras. La porte pour entrer au ciel est étroite. Il faut donc nous débarrasser de bien des choses et d'abord de nos péchés. La Lettre aux Hébreux nous dit qu'il faut nous "débarrasser de tout ce qui nous alourdit - en particulier du péché qui nous entrave si bien. " (He 12, 1) 

L'évangéliste Matthieu, dans un texte parallèle à celui que Luc nous donne, met ces paroles très claires dans la bouche de Jésus :  

"Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition : et ils sont nombreux ceux qui s'y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie : et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent." (Mt 7, 13-14)

Je suis en train de lire l'autobiographie du pape François, intitulée : "ESPÈRE". C'est un livre magnifique. Dans ce livre, il nous fait comprendre que pour être sauvé, il faut un jour se reconnaître pécheur. Le pécheur sait qu'il ne peut pas entrer au ciel par lui-même ; il doit non seulement reconnaître son péché, mais aussi accueillir la Miséricorde infinie de notre Père du ciel. C'est une grâce de se reconnaître pécheur. Il arrive que les plus grands pécheurs se reconnaissent pécheurs et acceptent le salut. Il suffit d'une petite ouverture du coeur pour que la Miséricorde divine y pénètre. Mais le pape François nous fait comprendre qu'il y a des personnes tellement endurcies dans le mal, qui ont tellement dit non à la voix de Dieu en elles, qu'elles ont fermé la porte de leur coeur à double tour. Pour ces pesonnes, il n'y a rien à faire ; elles se sont condamnées elles-mêmes à vivre sans Dieu. Pour elles, point de salut. 

Le pécheur et le corrompu  

"Nous sommes tous des pécheurs. Si je disais de moi que je ne le suis pas, je serais le plus corrompu de tous. Dans la prière à Marie nous disons qu'elle est notre mère à nous, les pécheurs, et c'est bien ainsi. Mais elle n'est pas la mère des corrompus. Elle ne peut pas l'être. Parce que les corrompus vendent leur mère, ils vendent l'appartenance à une famille, à un peuple. Ils font un choix égoïste, je dirais même satanique : ils ferment la porte à clé de l'intérieur. Ils s'enferment à double tour. Le corrompu ne se reconnaît pas pécheur, il n'en a pas l'humilité ; il n'a jamais péché, il ne connaît pas sa faute. L'incapacité à se sentir coupable est une maladie grave et répandue, surtout à notre époque. Une maladie qui fait peur. Matthieu, le publicain que le Christ a fait apôtre en transformant son coeur et son monde, était un traître à sa patrie et un pécheur, mais pas un corrompu. Il n'avait pas complètement fermé la porte. Un soupirail suffit à Dieu pour entrer, et c'est ce qu'a fait Sa miséricorde avec moi." (1)

Le pape François parle du publicain Matthieu qui est devenu un apôtre et un évangéliste, mais il aurait aussi pu donner l'exemple de celui que nous appelons le "bon larron". Ces deux mots contradictoires mis côte à côte, me font sourire. Un larron ne sera jamais bon en tant que voleur. Il vaudrait mieux parler du "bon converti sur la croix au côté de Jésus". J'avoue que c'est un peu long à dire mais c'est plus exact à mes yeux. Ce voleur notoire et probablement homicide puisqu'il a mérité un tel châtiment, s'est reconnu pécheur sur le croix ; il a admis avoir mérité sa condamnation. En même temps, il a reconnu que Jésus était innocent et, à sa façon, il lui a demandé pardon : "Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume" (Lc 23, 42). Ce converti a même reconnu que Jésus était Dieu. Cet homme n'était pas un corrompu, contrairement à ce qu'a semblé être l'autre mécréant crucifié au côté de Jésus.  


(1) 
 p. 155. 

 

 



(1) 
31 mars 1985 — LETTRE APOSTOLIQUE DU PAPE JEAN-PAUL II À TOUS LES JEUNES DU MONDE À L'OCCASION DE L'ANNÉE INTERNATIONALE DE LA JEUNESSE. Chers amis,.

(2) 
 

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