4 mai : Marie-Léonie Paradis
Le Temps pascal, pour nous les Québécois, est un temps de grande joie non seulement parce que nous célébrons la Résurrection de Jésus et que nous sommes dans l'attente de l'Esprit Saint, mais aussi parce que c'est durant ce temps liturgique que nous célébrons plusieurs de nos saints et saintes et Bienheureux et Bienheureuses.
Aujourd'hui, en ce 4 mai, nous célébrons la mémoire de la Bienheureuse Marie-Léonie Paradis.
Pour les personnes qui désireraient la connaître, je vous encourage à visionner la vidéo ci-dessous :
Je veux pour ma part vous présenter un cadeau que Mère Marie-Léonie nous a fait du haut du ciel. Cette Bienheureuse de chez nous, a été béatifiée à Montréal, au Parc Jarry, le 11 septembre 1984, par le pape Jean-Paul II.
Ce pape bien-aimé, lorqu'il va en voyage apostolique, laisse toujours des traces durables de son passage. Souvent, on peut repérer dans ses discours une phrase choc, une phrase phare qui nous interpelle profondément et qui reste dans notre mémoire durant des années. Je me souviens de la phrase choc qu'a prononcée ce cher pape en 1980, lors de son premier pèlerinage en France, à l'aéroport le Bourget en banlieu de Paris. Il a dit : "France, fille aînée de l'Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? "
Ici, lors de son voyage au Canada, c'est lors de la béatification de Mère Marie-Léonie Paradis qu'il a selon moi lancé sa phrase la plus touchante et la plus bouleversante de son voyage au Canada. C'est un peu facile pour moi de dire cela et c'est peut-être même erroné car je n'ai pas lu tous les discours que ce saint pape a prononcés en terre canadienne.
Il nous a posé cette question : "Chers Frères et Soeurs du Québec, du Canada, qu'en est-il de votre rencontre avec le Dieu vivant ?"
Quelle belle question, n'est-ce pas, qui va au coeur de la vie chrétienne : la rencontre personnelle et transformante avec le Dieu vivant. Dans cette homélie de béatification, dont le lien est mis au bas du présent blogue, le pape commence par parler d'une des rencontres les plus fameuses dans la Bible : la rencontre de Moîse avec le Dieu vivant sur le mont Horeb (Sinaï), en présence du "buisson ardent". Je ne reproduis ici que les numéros 2 et 3 de l'homélie, que je trouve particulièrement intéressants. Au numéro 3, j'ai changé la disposition du texte pour mieux mettre en évidence les 9 occasions que mentionne le pape où il arrive que des gens fassent l'expérience de la rencontre avec Dieu.
2. Chers Frères et Sœurs du Québec, du Canada, qu’en est-il de votre rencontre avec le Dieu vivant? Parfois le monde d’aujourd’hui semble le voiler, vous le faire oublier. Cet apparent désert spirituel contraste avec le temps encore proche où la présence de Dieu était manifeste dans la vie sociale et en de multiples institutions religieuses. Et vous entendez dire: “Où est-il ton Dieu?” (Ps. 42, 4).
Le cœur humain ne s’habitue pourtant pas à l’absence de Dieu. Il souffre de vivre éloigné de Dieu, comme les compatriotes de Moise. Mais Dieu n’est jamais loin de chacun d’entre nous (Act. 17, 27). Il est mystérieusement présent, comme le feu qu’on ne peut saisir, comme la brise légère qui passe, invisible (1 Reg. 19, 12-13). Il nous fait signe. Il nous appelle par notre nom pour nous confier une mission.
Et c’est en vain qu’on cherche à remplacer Dieu. Rien ne saurait combler le vide de son absence. Ni l’abondance matérielle, qui ne rassasie pas le cœur; ni la vie facile et permissive, qui ne satisfait pas notre soif de bonheur; ni la seule recherche de la réussite ou du pouvoir pour eux-mêmes; ni même la puissance technique qui permet de changer le monde mais n’apporte pas de véritable réponse au mystère même de notre destinée. Tout cela peut séduire un temps, mais laisse un goût d’illusion et le cœur vide, si l’on s’est éloigné du Buisson ardent.
3. Oui, Dieu continue à nous faire signe à travers notre histoire personnelle et l’histoire de notre monde, comme pour Moïse à travers les souffrances de son peuple. Qui n’a pas connu, un jour ou l’autre, ces expériences de lumière et de paix: Dieu est entré dans ma vie! Expérience soudaine ou fruit de lentes maturations.
Les occasions où cette présence mystérieuse nous interroge sont multiples:
1- la naissance si merveilleuse d’un enfant,
2- le début d’un amour authentique,
3- la confrontation à la mort d’un proche, à l’échec ou au mystère du mal,
4- la compassion pour la misère d’autrui,
5- la grâce d’avoir échappé à un accident ou d’être guéri d’une maladie,
6- la création d’une œuvre d’art,
7- la contemplation silencieuse de la nature,
8- la rencontre d’une personne habitée par Dieu,
9- la participation à une communauté priante:
autant d’étincelles qui éclairent la route vers Dieu, autant d’événements qui ouvrent la porte sur Dieu. Mais la révélation elle-même vient de Dieu, du cœur du Buisson ardent. C’est sa Parole, lue et méditée dans la prière, c’est l’histoire sainte du peuple de Dieu, qui permettent de déchiffrer le sens de ces signes, de reconnaître le Nom et le Visage du Dieu vivant, de découvrir qu’il transcende toute expérience, toute créature. Comme le disait l’une de vos poétesses: Notre Dieu est “comme la plus profonde source des plus profondes eaux” (Anne Hébert, Présence, 1944).
Merci Seigneur pour Mère Marie-Léonie !
MÈRE MARIE-LÉONIE, PRIEZ POUR NOUS !
Amen!
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