Fête de la SAINTE FAMILLE
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Aujourd'hui, l'Église célèbre la fête de la SAINTE FAMILLE: Jésus, Marie et Joseph.
Plusieurs personnes semblent étonnées que l'on puisse donner la Sainte Famille comme exemple et modèle à toutes les familles de la terre. Ce n'est pas mon cas; je trouve personnellement que cette Sainte Famille est très imitable.
Premièrement, les parents de Jésus ont toujours vécu dans la foi, sans comprendre très souvent ce qui se passait. La Parole de Dieu de la messe d'aujourd'hui nous dit que de tout temps, les êtres humains ont plu à Dieu à cause de leur FOI. Ce fut le cas d'Abraham, notre père dans la foi, et de Sara, son épouse, dont parle la première lecture. Dans l'évangile selon saint Luc, la première béatitude qui est mentionnée, regarde Marie, la mère de Jésus. Quand Marie, au lendemain de l'Incarnation, va rendre visite à sa cousine Élisabeth et celle-ci lui dit: "Heureuse celle qui as cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur" (Luc 1, 45). De même en est-il pour Joseph: dès que l'ange lui eut fait part du mystère qui entourait la conception de Jésus, il fit ce que lui avait dit l'ange: "il prit chez lui son épouse" (Matthieu 1, 24). Donc, Marie et Joseph, tout comme nous, ont vécu dans la foi sans toujours comprendre ce qui leur arrivait.
Joseph et Marie ne l'ont pas eu facile, comme on dit par chez nous. La joie était présente dans leur vie, mais les croix aussi. Il existe cinq mystères joyeux dans le rosaire: l'Annonciation, la Visitation, la naissance de Jésus, la présentation de Jésus au Temple et le recouvrement de Jésus au Temple. Les deux premiers mystères joyeux sont remplis de joie, d'une joie sans ombre. Mais dès le troisième mystère joyeux, la croix est plantée dans la crèche: il n'y a pas de place dans l'auberge pour Marie et Joseph. L'Enfant-Dieu est né au froid dans une étable, couché dans une mangeoire d'animaux.
Le quatrième mystère joyeux est vécu dans la joie et aussi dans l'angoisse. C'est l'évangile qui est proclamé à la messe aujourd'hui. Quarante jours après la naissance de Jésus, Marie et Joseph vont présenter leur enfant au Temple pour le présenter au Seigneur. À leur grande surprise un vieillard nommé Syméon se trouve à l'entrée du Temple et dit des paroles très mystérieuses à Joseph et Marie; surtout à Marie. Il demande à Marie de pouvoir prendre Jésus dans ses bras et il fait une merveilleuse prière, au grand étonnement de Joseph et de Marie. Mais tout de suite après, il fait une douloureuse prophétie à Marie, prophétie que Marie a dû garder dans son coeur toute sa vie car elle ne pouvait pas douter que les paroles qu'elle venait d'entendre, venaient de la bouche d'un homme de Dieu, d'un prophète:
"Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » (Luc 1, 25 à 35)
Un modèle de communication
Nous devrions aussi imiter la façon dont les personnes de la Sainte Famille communiquaient. Les problèmes familiaux naissent presque tous soit d'un manque de communication (on ne partage pas ce qu'on pense ou ce qu'on ressent) soit d'une communication mal exprimée (on n'emploie pas les mots qu'il faut). Le cinquième mystère joyeux est très intéressant en ce sens: Jésus à l'âge de douze ans, reste à Jérusalem à l'insu de ses parents. Quand après un jour de marche, Marie et Joseph se rendent compte que leur enfant n'est pas dans la caravane, ils se mettent à le chercher partout. Ils retournent à Jérusalem et, après trois jours de marche, ils trouvent Jésus dans le Temple en train d'écouter et d'interroger les docteurs de la loi, Marie l'interpelle et lui demande des explications:
"En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait." (Luc 2, 48-50)
On comprend facilement que l'évangéliste Luc nous dise que Marie et Joseph n'ont rien compris à la réponse de Jésus. Mais Marie ne s'est pas fâchée et n'a pas dit: "Jésus, ce n'est pas une façon de répondre à tes parents." Non, elle s'est tue, Quel merveilleux silence, quelle merveilleuse retenue! Le retour à Nazareth a dû être ponctué de nombreux silences. Mais l'évangéliste ajoute: "Sa mère gardait dans son coeur tous ces événements" (Luc 2, 51). Souvent Marie ne comprenait pas du premier coup ce que son divin enfant lui disait, mais en méditant ses paroles dans son coeur, je suis certain que l'Esprit Saint levait quelque peu le voile sur les mystérieuses paroles prononcées par son fils. Ah comme les familles d'aujourd'hui et de toujours seraient récompensées et beaucoup plus unies si les différents membres savaient retenir leur langue dans des moments d'incompréhension mutuelle.
La même leçon de vie nous est présentée alors que Jésus, rendu à l'âge adulte, a accompli à la demande de sa mère, son premier miracle. Cela s'est passé à Cana, en Galilée. Marie, Jésus et ses disciples avaient été invités à un mariage. En plein milieu de la fête, la Vierge Marie se rend compte qu'on est sur le point de manquer de vin. Elle intervient délicatement auprès de Jésus mais se fait répondre un peu durement de la part de son fils qui à ce moment-là ne l'appelle pas "mère" mais "femme":
"Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue." (Jean 2, 3-4)
Marie ne s'est pas offusquée de cela. Elle n'était pas du genre susceptible. Elle a fait semblant de ne pas avoir entendu et elle a continué sa démarche en allant voir les serviteurs et en leur disant: « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » (Jean 2, 5) Et elle obtint de Jésus son premier miracle:
"Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui." (Jean 2, 6-11).
Oh Marie, apprends-nous à ne pas être susceptibles, et à faire confiance.
BONNE FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE À TOUS !