La Vierge Marie selon Georges Bernanos (1)
Je remercie la revue Notre-Dame-du-Cap de ce mois-ci et le Père Georges Madore, Montfortain, de m'avoir permis de prendre connaissance des lignes merveilleuses que l'écrivain français Georges Bernanos a écrites sur la Vierge Marie, dans son roman intitulé: "Journal d'un curé de campagne." Dans l'extrait de ce roman que vous pourrez lire ci-dessous, le curé de Torcy, le personnage principal du roman, s'adresse à un jeune prêtre.
"Une petite fille, cette reine des Anges ! Et elle l’est restée, ne l’oublie pas ! Le Moyen Âge avait bien compris ça, le Moyen Âge a compris tout. […] Mais remarque bien maintenant, petit: La sainte Vierge n’a eu ni triomphe ni miracles. Son fils n’a pas permis que la gloire humaine l’effleurât, même pas du plus fin bout de sa grande aile sauvage. Personne n’a vécu, n’a souffert, n’est mort aussi simplement et dans une ignorance aussi profonde de sa propre dignité, d’une dignité qui la met pourtant au-dessus des Anges. Car enfin, elle était née sans péché, quelle solitude étonnante ! Une source si pure, si limpide, si limpide et si pure qu’elle ne pouvait même pas y voir refléter sa propre image, faite pour la seule joie du Père – ô solitude sacrée!" (Georges Bernanos, Journal d'un curé de campagne).
Georges Bernanos exprime ainsi très bien une intuition que j'ai moi aussi depuis quelques années. Je pense également que la Sainte Vierge n'était pas consciente de son extrême dignité. Je crois qu'elle n'a compris qu'au ciel le véritable sens du mot "KÉKARITOMÉNÈ" que l'ange Gabriel lui a adressé le jour de l'ANNONCIATION; mot que l'on traduit souvent par "PLEINE DE GRÂCE".
Si tel est le cas, j'admire l'extrême humilité de Dieu d'avoir caché aux hommes et aux femmes qui ont côtoyé la Sainte Famille, l'extrême dignité de Jésus et de Marie. Oui, comme le dit si bien Bernanos, il existe des joies que Dieu se réserve pour lui seul. Et cela est très compréhensible car aucune créature humaine ne peut concevoir la grandeur, la beauté et la pureté de la MÈRE DE DIEU.
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