Un cadeau de sainte Thérèse
En
ce dimanche de la JOIE, j'ai reçu un beau cadeau ce matin; un cadeau inattendu.
À 7h10, la sonnette de notre demeure a retenti. Je me suis demandé qui cela
pouvait bien être. J'ai été répondre. À ma grande surprise, c'était une
ancienne paroissienne de Ville-Émard nommée Quyen (une Vietnamienne qui a
survécu au « boatpeople »). Quyen est une personne
schizophrène. Depuis plusieurs mois elle m'a acheté un cadeau: les oeuvres
complètes de ma sainte préférée: sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. Cela
faisait longtemps qu'elle désirait venir me porter ce cadeau; de fait cela date
de ma fête, en octobre dernier. Elle a choisi aujourd'hui pour venir me faire
ce très beau cadeau. J'y vois un signe de plus de la bienveillance de Thérèse
à mon endroit.
Quyen
n’était pas au courant des dernières consignes concernant les visites à
domicile en ces jours pénibles de cloisonnement à cause du COVID-19. Elle a dit que depuis des jours elle reste enfermée dans son appartement, mais que ce matin « ses voix lui disaient de
venir me porter mon cadeau ». Vous savez probablement que les
personnes schizophrènes entendent souvent des voix. Cela fait partie de leur
maladie. Je pense que dans la grande majorité des cas, ces voix ne viennent pas
de Dieu. Mais je me plais à penser qu’aujourd’hui Dieu s’est servi de ces voix
pour me faire un cadeau très apprécié. Vous jugerez probablement que je suis
très naïf, mais peu importe. Une chose est certaine : Dieu se sert de tout pour
nous donner des messages et nous prouver son amour de Père.
Une
exhortation apostolique du pape Paul VI, intitulée « La joie chrétienne »
et écrite en 1975, a marqué ma vie d'homme et de prêtre. Le chapitre IV de
cette exhortation a pour titre : La
joie au coeur des saints. Voici quelques extraits de ce chapitre :
IV — LA
JOIE AU CŒUR DES SAINTS
Nous
voulons évoquer plus spécialement trois figures, très attachantes aujourd'hui
encore pour l'ensemble du peuple chrétien.
Et
d'abord le petit pauvre d'Assise, dont nombre de pèlerins de l'Année Sainte
s'efforcent de suivre la trace. Ayant tout quitté pour le Seigneur, il retrouve
grâce à la sainte pauvreté quelque chose pour ainsi dire de la béatitude
originelle, lorsque le monde sortit intact des mains du Créateur. Dans le
dénuement le plus extrême, à demi aveugle, il put chanter l'inoubliable
Cantique des créatures, la louange de notre frère le Soleil, de la nature
entière, devenue pour lui comme transparente et pur miroir de la gloire divine,
et même la joie devant la venue de « notre sœur la mort corporelle »: « Heureux
ceux qui se seront conformés à vos très saintes volontés... ».
En des
temps plus proches de nous, sainte Thérèse de Lisieux nous indique la voie
courageuse de l'abandon entre les mains de Dieu à qui elle confie sa petitesse.
Ce n'est pourtant pas qu'elle ignore le sentiment de l'absence de Dieu, dont
notre siècle fait à sa manière la dure expérience: « Parfois il semble au petit
oiseau (auquel elle se compare) ne pas croire qu'il existe autre chose que les
nuages qui l'enveloppent... C'est le moment de la joie parfaite pour le
pauvre petit être faible... Quel bonheur pour lui de rester là quand même, de
fixer l'invisible lumière qui se dérobe à sa foi ».
Comment
enfin ne pas rappeler, image lumineuse pour notre génération, l'exemple du
bienheureux Maximilien Kolbe, pur disciple de saint François? Dans les épreuves
les plus tragiques qui ensanglantèrent notre époque, il s'offrit volontairement
à la mort pour sauver un frère inconnu, et les témoins nous rapportent que, du
lieu de souffrances qui était habituellement comme une image de l'enfer, sa
paix intérieure, sa sérénité et sa joie firent en quelque sorte, pour ses
malheureux compagnons comme pour lui-même, l'antichambre de la vie éternelle.
Comme
c'est beau, n'est-ce pas, qu'une sainte reconnue comme une sainte
particulièrement joyeuse, envoie une messagère me porter à domicile tous ses
écrits en ce dimanche de l’année appelé : « dimanche LAETARE »,
ou « dimanche de la JOIE »
?
Note: Au début de ce blogue, vous avez la photo du livre que m'a donné Quyen en cadeau. C'est un livre de 1599 pages. Je n'ose pas vous dire le prix de ce livre. Quyen tout en étant très pauvre, est d'une générosité extraordinaire. Oui, " HEUREUX, VOUS LES PAUVRES " (Évangile selon saint Luc, chapitre 6, verset 20)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire