Miracle en Russie
Aujourd’hui, je prends finalement
le temps d’écrire ce blogue qui, avant même d’être écrit, m’est très cher. Je
vais vous partager un article de journal qui m’avait profondément marqué quand
j’avais une vingtaine d’années. J’avais lu cet article dans le journal L’Homme nouveau auquel j’étais abonné à
l’époque. Depuis des années, je désirais entendre parler à nouveau des événements relatés dans cet
article. Mais depuis quarante ans, je n’avais plus entendu parler de ce fait
que l’on dit historique. Or voilà qu’une bonne amie à moi, a lu dernièrement un
article sur l’événement en question dans le numéro de janvier 2017 de la revue
« Le messager de Saint-Antoine ».
Ayant été touchée elle aussi par cette histoire, elle me l’a envoyée. Cette amie
ne savait pas que je connaissais déjà le fait relaté dans la revue franciscaine
et que je désirais le retrouver depuis très longtemps.
Je trouve très intéressant le
fait que cet événement refasse surface en ce début d’année 2017. La présente
année est très spéciale car nous célébrons le centième anniversaire des
apparitions de la Vierge Marie
à Fatima, du 13 mai au 13 octobre 1917. L'année 1917 est aussi célèbre pour la révolution bolchevique qui a mené les communistes (léninistes) au pouvoir en Russie. La Vierge Marie à Fatima, a clairement
annoncé que la dévotion à son Cœur Immaculé obtiendrait la conversion de la Russie. Or le fait que je vais
relater dans un instant, s’est passé à Moscou lors de la première moitié du
siècle dernier, et par conséquent quelques années seulement après que la Mère de Dieu ait fait sa
fameuse prophétie. Le présent blogue est une belle façon, selon moi, de souligner et de célébrer le centième anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Fatima. C'est aussi une invitation à prier pour nos frères et soeurs chrétiens de Russie.
La référence au bas de l’article
qui a paru dans Le messager de
Saint-Antoine, est la suivante: La
revue L’Homme nouveau, 21-10-1984. Je suis pas mal sûr d’avoir lu au début
des années 1970 le fait relaté dans L’Homme nouveau. Cela veut dire, d’après
moi, que vu le caractère extraordinaire de l’événement, les membres de la
rédaction de la revue L’Homme nouveau
a jugé bon de parler à nouveau de ce fait. Sans plus attendre, voici
l’événement qui s’est passé dans un théâtre de Moscou.
Ô, excusez-moi. Une autre petite
précision: après avoir lu l’article dans Le
messager de Saint-Antoine, ayant en ma possession suffisamment de détails
sur l’événement, j’ai fait des recherches sur l’internet pour vérifier
l’historicité du fait. Je n’ai rien pu trouver en français. Les seuls articles
sur la question sont en langue anglaise. Désolé. Je vais raconter le
miracle dont il est question dans ce blogue, en me servant de ce qu’a écrit à
ce sujet un pasteur protestant du nom de Richard Wurmbrand. Ce pasteur semble être un auteur très connu. Dans
son livre intitulé Reaching Towards
the Heights, Richard Wurmbrand écrit:
« Au
temps de Staline, le soir de la première d’une nouvelle pièce de théâtre
intitulée Le Christ en manteau, la
salle était remplie à pleine capacité. L’acteur Alexander Rostovtsev devait jouer le rôle
principal. Il appartenait aux cercles élevés de la vie soviétique et était un
marxiste convaincu.
Sur
la scène, on avait mis un autel ridicule. La croix posée dessus était faite de
bouteilles de vin et de bière. Des verres pleins étaient posés sur l’autel. Des
prêtres bedonnants et soûls officiaient une liturgie remplie de formules
blasphématoires. Dans cette fausse église, des religieuses jouaient aux cartes,
et faisaient des farces de mauvais goût pendant que le service religieux était en cours.
C’est alors que Rostovtsev apparut représentant le Christ, vêtu d’un peignoir.
Il avait en mains le Nouveau Testament. Il était censé lire deux versets du
Sermon sur la Montagne ,
et ensuite jeter le livre avec dégoût et crier: « Donnez-moi mon manteaau et mon chapeau! Je préfère une simple vie de
prolétaire ». Mais quelque chose d’imprévu se produisit. L’acteur ne
se contenta pas de lire deux versets, mais il continua en disant « Heureux
les doux, car ils auront la terre en héritage » (Mt 5, 5), et ainsi de suite
jusqu’à la fin du sermon sur la montagne (Mt 7, 27). Et c’est en vain que le
directeur de la pièce lui enjoignait d’arrêter en multipliant les gestes
d'un désespéré. Quand Rostovtsev arriva aux derniers mots de Jésus, il fit le signe
de la croix à la façon orthodoxe et dit: « Seigneur, souviens-toi de
moi quand tu viendras dans ton Royaume » (Lc 23, 42), et il quitta la
scène. On ne l’a plus jamais revu. Les communistes ont disposé de lui.
Tout
comme cet acteur, oublions les mauvais rôles que le monde nous impose et
laissons-nous envelopper par la beauté des mots de notre Sauveur. » (Richard Wurmbrand, Reaching Towards the Heights) (1)
J’ai commencé par citer le
pasteur Wurmbrand car cet auteur qui semble jouir d’une grande notoriété,
n’aurait pas selon moi relaté dans un de ses livres un fait dont il aurait
douté qu’il ait eu lieu. Cependant, je préfère le récit de l’événement tel que
décrit dans l’article de L’Homme nouveau
cité dans Le messager de Saint-Antoine.
Je crois cet article plus proche de la vérité. Je ne pense pas que Rostovtsev
ait eu le loisir ce soir-là de proclamer tout le sermon sur la montagne. Je pense plutôt que le récit suivant d’une
personne qui dit avoir été dans la salle ce soir-là, est plus convaincant:
« Dans
une salle pleine à craquer, avec une mise en scène somptueuse, dans le jeu
remarquable des meilleurs acteurs de théâtre de Moscou, on affichait ce soir-là
une pièce tout à fait délirante: « Le
Christ en redingote », parodie grossière d’un grand Christ illuminé
qui n’a plus sa place dans le monde d’aujourd’hui, tourné en dérision.
Voici que le rideau se lève dans cette salle immense.
Les spectateurs retiennent leur souffle. Alexandre
Rostovtsev, militant athée, le meilleur des acteurs, apparaît dans le rôle du
Christ. Il est revêtu d’un superbe manteau blanc (NDLR: le titre de la pièce en anglais, est: « Christ in a fur »), drapé de
dignité et de grandeur. … Il tient dans
la main le Nouveau Testament. Il doit déclamer et démolir l’Évangile, surtout
le Sermon sur la montagne ,
les Béatitudes.
Au
milieu de la scène, un comptoir de bar qui veut tenir lieu d’autel; à gauche,
des popes (prêtres chrétiens orthodoxes) ventrus à moitié ivres apparaissent
comme des idiots et à droite, des religieuses aux allures de courtisanes
redisent des poèmes avec des signes et des grimaces équivoques.
Le but
de la pièce est très clair: démontrer l’échec du christianisme. Après 2000 ans,
Jésus s’est trompé et il a trompé des millions de personnes; c’est donc au
Christ à se reconvertir, à renoncer à un royaume de rêves et d’utopie, à
démontrer que son message était faux et que des millions de gens ont été
exploités au nom du christianisme.
L’acteur
s’avance lentement, s’arrête au bord de la scène dans un faisceau éblouissant
de lumière. D’une voix coupée par l’émotion, il se met à lire les Béatitudes.
Heureux les pauvres en esprit,
le Royaume des cieux est à eux.
Heureux ceux qui sont doux,
car ils posséderont la terre.
Mais que
se passe-t-il?
Tout
d’un coup, Rostovtsev s’arrête, son visage est défiguré.
Une
boule dans la gorge, il s’arrête. Il se sent écrasé, bouleversé.
Le
souffleur essaie de lui rappeler la suite et le presse.
Un
silence de mort tombe dans la salle.
Rostovtsev
vacille, une lutte intérieure terrible s’engage. Que va-t-il se passer?
Après
quelques minutes intenses, qui paraissaient des siècles, Rostovtsev lève les
yeux, regarde sans voir les spectateurs qui se mettent debout. D’une voix
ferme, il continue.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la
justice,
car ils seront rassasiés.
Heureux ceux qui cherchent la paix,
ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui souffrent de persécution
pour la justice,
car le royaume des cieux est à eux.
Réjouisssez-vous et soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les
cieux.
Rostovtsev,
debout, est habité par une lumière intérieure. D'une manière éclatante, il fait un grand signe de croix: "Seigneur, dit-il à haute voix, souviens-toi de moi quand tu seras dans ton royaume".
Il quitte la scène, le rideau tombe, pas un mot dans l’assistance; la police au fond du théâtre est pétrifiée; pas un cri, Dieu est présent dans la salle.
Il quitte la scène, le rideau tombe, pas un mot dans l’assistance; la police au fond du théâtre est pétrifiée; pas un cri, Dieu est présent dans la salle.
Ce
soir-là je suis allé au théâtre, un peu par curiosité, un peu par désoeuvrement
et puis on avait fait beaucoup de propagande pour cette pièce. Lorsque
Rostovtsev s’est mis à lire les premières Béatitudes, je sentis comme un coup
au cœur. Pour la première fois de ma vie, j’entendais des paroles extraordinaires.
Quelque chose en moi me disait que c’était là la Vérité et que Rostovtsev
prêtait sa voix au Christ. Dans le secret de mon cœur, j’ai dit à Jésus:
« Seigneur, aie pitié de moi. »
Depuis ce jour-là, je suis croyant, je sais maintenant que le Seigneur Jésus
est la source de toutes chose et que les hommes, même les plus puissants, ne
pourront jamais briser le travail de la grâce. N’importe quelle civilisation,
même la plus antireligieuse, ne pourra effacer le visage du Christ dans
l’humanité. Les hommes ont besoin de sa parole et de son amour.
Priver
un peuple de Jésus Christ et de son message est une folie: rien ne peut
empêcher la semence de Dieu de pousser en des endroits impossibles. »
Le messager de Saint-Antoine
L. Boulanger
De la revue L’Homme nouveau,
21-10-984
On se doute de l’endroit où
l’acteur Rostovtsev a dû finir ses jours. J’imagine que c’est quelque part en
Sibérie. J'ai intitulé ce blogue " Miracle à Moscou " car il est évident que l'acteur athée Rostovtsev a été "foudroyé " par la grâce, sans s'y attendre. Les plus grands miracles ne sont pas physiques, ne sont pas matériels. Les plus grands miracles sont spirituels. Convertir le coeur d'un athée convaincu, voilà, à mes yeux le plus grand des miracles. Et chaque fois que je lis le récit d'un miracle de ce genre, mon espérance renaît. Or " l'espérance ne déçoit pas "(Rm 5, 5).
Le pasteur Richard Wurmbrand, qui nous raconte ce fait, a lui-même été fait prisonnier à deux reprises par les communistes. Il a passé quatorze ans de sa vie à trente pieds sous terre, sans voir le soleil ni aucune autre couleur que le gris. Dans la première vidéo mise ci-dessous, Richard Wurmbrand donne un témoignage merveilleux sur ses années en prison. Il nous raconte deux faits extraordinaires qui se sont passés alors qu'il était en captivité. Dans le prochain blogue, intitulé La joie dans la croix, vous pourrez lire comment il décrit ces deux faits.
Le pasteur Richard Wurmbrand, qui nous raconte ce fait, a lui-même été fait prisonnier à deux reprises par les communistes. Il a passé quatorze ans de sa vie à trente pieds sous terre, sans voir le soleil ni aucune autre couleur que le gris. Dans la première vidéo mise ci-dessous, Richard Wurmbrand donne un témoignage merveilleux sur ses années en prison. Il nous raconte deux faits extraordinaires qui se sont passés alors qu'il était en captivité. Dans le prochain blogue, intitulé La joie dans la croix, vous pourrez lire comment il décrit ces deux faits.
(1) In a theater in Moscow–by Wurmbrand | St. John One: One
https://stjohnoneone.com/.../in-a-theater-in-moscow-from-february...
Richard and Sabina Wurmbrand Interview in 1989 - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=helKvd5ymeE
10 févr. 2014 - Ajouté par Promotions
Richard and Sabina Wurmbrand Interview in 1989.The Story of Richard Wurmbrand (with Sinhala Subtitles) - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=SYpIXkPr9mg
17 avr. 2016 - Ajouté par tccr16
DESTINYRESTORED.COM 2,120 views. 58:57. The Story of Eric Liddell - (withsinhala subtitles) Part #1 ...
bonsoir,
RépondreSupprimerje viens d'acquérir (hier !) le livre de Richard Wurmbrand "si j'avais trois minutes", sorte de "bréviaire protestant", un texte par jour. Au 11 janvier, je trouve l'anecdote du "Christ en fourrure" (la traduction française est parfois bien médiocre), et voulant en savoir plus, je suis arrivé sur l'article de votre blog consacré à cette "anecdote".
Poussant plus loin, j'ai déniché une relation plus étendue de cette histoire, en russe.
Peut-être me la ferai-je traduire, car elle est assez complexe : j'y soupçonne des jeux de mots / allusions aux paroles de la Liturgie en slavon, et d'autres liées à la "réalité soviétique (ainsi le "ilitch" à qui le clergé de pacotille demande la "lumière" est très probablement Lénine).
Un point qui me chagrine (pour le moment) c'est que je n'ai pas trouvé trace de l'acteur "Alexandre Rostovtsev", ni de l'auteur de la pièce "Anton Yzioumov".
Une précision concernant le texte lu par l'acteur : c'est probablement "uniquement" les béatitudes. En effet, la prière par laquelle il conclut son "exploit" - Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton règne - est précisément la phrase qui est chantée par le choeur pour introduire les béatitudes "Dans ton Royaume, souviens-toi de nous, Seigneur" dans l'Eglise orthodoxe.
Le etxte russe est à : http://www.pravmir.ru/solnce-igraet-ili-komsomolskaya-zautrenya/
Bonjour à vous !
SupprimerJe vois que cette histoire vous a beaucoup touché. Je m'en réjouis. J'ai moi aussi essayé de trouver des preuves de l'historicité de ce fait. Si un jour vous avez la traduction du texte dont vous parlez et qui est écrit en russe, je vous serais très reconnaissant de me le partager. Je suis d'accord avec vous: je pense que l'acteur n'est pas allé plus loin que les Béatitudes dans son "témoignage". Avec la force et la puissance qu'il a reçu ce jour-là de l'Esprit Saint, c'était amplement suffisant pour toucher les coeurs bien disposés. Quant aux gens mal disposés, il ne leur en fallait pas plus pour mettre cet acteur en prison et, probablement, le torturer.