lundi 11 décembre 2023

Notre énoncé de mission

 Notre énoncé de mission 


Chers amis, 

Depuis plus d'un an les membres de l'équipe missionnaire de nos deux paroisses réfléchissent ensemble à la vision que nous voulons donner à nos communautés chrétiennes pour les prochaines années. Nous avons fait un pas important il y a un an alors que nous nous sommes rencontrés dans ce but. Au terme d'une journée de dialogue et de discernement, nous avons unanimement décidé que la phrase biblique qui nous interpellait le plus est celle que Jésus Ressuscité à adressée à l'apôtre Pierre qui se demandait ce qui allait arriver dans le futur à son ami Jean qui était apôtre comme lui. Jésus a fait comprendre à Pierre qu'il n'avait pas à se soucier de l'avenir de Jean et il lui a dit de façon très ferme et amicale : "TOI, SUIS-MOI !" (Jn 21, 22). Depuis ce temps, ces trois mots sont mis bien en évidence dans le choeur de chacune de nos deux églises. 

Cette phrase biblique est essentiellement une phrase christologique. C'est le Christ qui est au centre de cette phrase. Jésus dit à Pierre que l'unique interrogation qu'il doit se poser ou l'unique souci qu'il doit avoir est le suivant : "Que dois-je faire pour suivre au mieux mon Maître et Seigneur Jésus Christ ?" Voilà la question la plus importante que Pierre et chaque disciple de Jésus doit se poser à chaque jour. 

Mais comment suivre Jésus de tout son coeur si on n'est pas émerveillé par sa personne, par ses paroles et par son amour ? 

Depuis des décennies, ici au Québec, nous donnons des sacrements à des personnes qui n'ont pas de lien affectif avec Jésus, autrement dit des personnes qui ne l'aiment pas vraiment pour la simple et bonne raison qu'ils ne le connaissent pas du tout ou presque. Ces personnes ont probablement entendu parler de lui et connaissent peut-être une de ses paroles de vie. Mais est-ce suffisant pour être et se dire chrétien ? Est-ce suffisant pour recevoir des sacrements ? Autrement dit, nous procédons à l'envers : nous agissons comme quelqu'un qui donnerait un diplôme à des personnes qui n'ont pas fait d'études sérieuses au préalable. Les sacrements sont ce qu'il y a de plus grand dans la vie d'un chrétien. Mais pour qu'ils portent du fruit, il faut qu'il y ait une vie chrétienne qui précède le sacrement et qui supporte le sacrement. On ne pose pas un toit à une maison qui n'a pas de fondation. 

Je ne comprends pas pourquoi on persiste à faire cela alors que nous avons sous les yeux des preuves évidentes que ce n'est pas du tout la façon dont il faut procéder. On voit très bien les fruits de cette façon de faire : une fois les personnes baptisées et confirmées, on ne les revoit plus dans nos communautés chrétiennes. Je dois admettre que la situation est parfois ou souvent différente pour les gens qui viennent s'établir au Canada en provenance de pays où la religion est importante; par exemple les personnes qui viennent d'Haïti ou d'Afrique. Souvent ces gens ont la foi chrétienne et prient Dieu à la maison. Je ne parle pas ici de ces gens-là qui forment une catégorie à part. 

Et on persiste de faire la même chose depuis des décennies. Il y a une citation que l'on attribue souvent à Einstein mais qui, de toute évidence, n'est pas de lui. Voici la citation : "La folie consiste à refaire sans cesse la même chose, mais en espérant un résultat différent". Il m'est arrivé une expérience en ce sens : j'ai été opéré à quatre reprises pour une hernie inguinale. Les trois premières fois, les chirurgiens ont employé exactement la même méthode et sont arrivés, bien sûr, au même résultat : ils n'ont pas réglé le problème. Grâce à un médecin qui était diacre dans notre diocèse, j'ai connu un médecin qui a réglé mon problème pour le restant de mes jours. Ce médecin m'a dit qu'il ne comprenait pas ses confrères qui appliquent toujours la même méthode qui ne fonctionne pas. Quant à lui, il a cherché à faire les choses différemment et cela fonctionne.  

J'ai appris, "par la bande" (1) il y a de cela quelques semaines, que le poste de Répondant(e) au Service à l'Enfance (RSE) n'existait plus dans notre diocèse. Ce fut à la fois un choc pour moi et aussi une révélation. Ce poste ou plutôt ce service d'Église avait été mis en place par le précédent archevêque de Montréal, le cardinal Jean-Claude Turcotte. Le Répondant (ou la répondante) au Service à l'Enfance était chargé(e) de voir à la mise en place dans chaque paroisse de la méthode jugée la meilleure pour éduquer les enfants à la vie chrétienne. Autrement dit, le rôle d'un ou une RSE consistait à former des personnes qui prendraient en charge la formation à la vie chrétienne des enfants pour les conduire à la première communion et à la confirmation. Ce parcours durait normalement quatre ans. On ne nous a jamais dit pourquoi ce service n'existait plus au diocèse. On ne peut donc qu'émettre des hypothèses. Je pense personnellement qu'il était de plus en plus difficile de trouver des RSE étant donné l'énormité de la tâche et le manque de résultats tangibles de leur engagement.  

Si on met l'accent sur la sacramentalisation, on se dirige de plus en plus, selon moi, vers la déprime. 

Notre énoncé de mission sera donc très probablement celui-ci : 

"FAIRE CONNAÎTRE ET AIMER JÉSUS CHRIST"

Tout ce que nous faisons en ce moment dans nos deux paroisses, est orienté vers ce but : le Parcours Alpha, l'École d'Évangélisation Saint André, les Cellules Paroissiales d'Évangélisation, les partages sur la Parole de Dieu, la chapelle d'adoration eucharistique Carlo Acutis et les Soirées Cinéma où nous visionnons en communauté la magnifique série "The Chosen" qui porte sur la vie publique de Jésus. 

Nous demandons à l'Esprit Saint de continuer à nous éclairer.  


(1) Par la bande : par des moyens indirects ; de biais

2 commentaires:

  1. Très interessant comme réflexion. Merci Pere Guy. Et bonne soirée

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