Édith Stein : Le salut par la croix
Le salut par la croix
Le 31 décembre 1938 Édith fuit l’Allemagne nazie et trouve refuge en Hollande. Le 14 octobre 1939, en la fête de l’exaltation de la Croix, elle écrit une méditation pour le renouvellement des vœux des carmélites. Elle dépeint en termes vigoureux le combat spirituel dans lequel les carmélites doivent s’engager, et par extension tout baptisé.
"Aujourd’hui
le Seigneur nous regarde, grave, mettant à l’épreuve, et il demande à chacune
de nous : Veux-tu garder la fidélité au Crucifié ? Réfléchis bien ! Le monde est
en feu, le combat entre le Christ et l’Antéchrist bat son plein ouvertement. Si
tu te décides pour le Christ, il peut t’en coûter la vie. Réfléchis bien aussi
à ce que tu promets. […]
Le monde
est en feu. Le brasier peut aussi atteindre notre maison. Mais élevée au-dessus
de toutes les flammes, la Croix s’élance. Elles ne peuvent pas l’embraser. Elle
est le chemin de la terre vers le ciel. Celui qui l’embrasse en croyant,
aimant, espérant, elle le porte jusque dans le sein de la Trinité.
Le monde est en feu. Est-ce qu’il ne te presse pas de l’éteindre ? Regarde en haut vers la Croix. Du cœur ouvert coule le sang du Rédempteur. Il éteint les flammes de l’enfer. Rends ton cœur libre par l’accomplissement fidèle de tes vœux, ensuite se déversera dans ton cœur le flot de l’amour divin, jusqu’à ce qu’il déborde et devienne fécond jusqu’aux limites de la terre." (1)
C’est dans le sacrifice de la Croix qu’Édith puise la vie et l’amour du Christ pour ce monde devenu fou.Le 9 août 1942, Édith et sa sœur Rosa sont plongées par la barbarie nazie dans l’enfer d’Auschwitz et de ses chambres à gaz, victimes parmi des millions d’autres de l’extermination des juifs.(2)
C'est la dernière phrase du texte ci-dessus qui me touche le plus :
"Rends ton coeur libre par l'accomplissement fidèle de tes voeux, ensuite se déversera dans ton coeur le flot de l'amour divin, jusqu'à ce qu'il déborde et devienne fécond jusqu'aux limites de la terre."
C'est un peu la même idée qu'exprime cette sainte lorsqu'elle écrit :
« Le don total de notre coeur à Dieu et le don qu'Il nous fait en retour, la pleine et éternelle union, tel est l'état le plus haut qui nous soit accessible, degré suprême de la prière. Les âmes qui l'ont atteint sont véritablement le coeur de l'Église: en elles vit l'amour sacerdotal de Jésus. Avec le Christ, cachées en Dieu, elles ne peuvent que rayonner dans d'autres coeurs l'amour divin qui les possède et contribuer ainsi à la perfection de tous dans l'union à Dieu, ce qui, dans le passé comme dans le présent, est l'unique désir de Jésus. »
(3)
(1) E. Stein, Source cachée, Paris, Ad Solem-Cerf, 1990, p.238.
(2)https://www.la-croix.com/Definitions/Lexique/croix-monde-feu-2019-10-29-1701057317
(3)https://lecarmel.org/_therese-benedicte-de-la-croix_pensees
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire