CHRISTIANISER LA SOCIÉTÉ
Je me nomme Guy Simard. Je suis un Père Oblat de la Vierge Marie, Congrégation religieuse fondée en Italie par le Père Bruno Lantéri en 1826. J'exerce mon ministère presbytéral dans le diocèse de Montréal. Si un thème vous intéresse et que vous désirez savoir si je l'ai traité, allez sur Google et écrivez Dieu ma joie et le thème désiré. Exemples : Dieu ma joie Eucharistie ;Dieu ma joie adoration eucharistique; Dieu ma joie Vierge Marie; Dieu ma joie La joie de Marie; Dieu ma joie sainteté.
lundi 31 octobre 2022
Oies des neiges du Québec
Oies des neiges du Québec
Les oies du Québec se dirigent maintenant vers le sud.
- peut entreprendre une marche de 30 km à l’âge d’une journée
- peut voler à une vitesse atteignant 95 km/h et effectuer des vols ininterrompus sur une distance allant jusqu’à 1 000 km
- s’accouple pour la vie
- se rassemble en grands nombres pendant ses migrations
Première soirée de louange (2)
Première soirée de louange (2)
Chers ami(e)s,
Vous vous attendiez sûrement à ce que je vous donne des nouvelles de notre première soirée de louange en paroisse, suite au blogue que j'ai mis sur le web le 27 octobre dernier, dans lequel je disais que je me sentais fébrile à la pensée de ce que nous allions vivre le lendemain soir :
https://dieumajoie.blogspot.com/2022/10/la-priere-de-louange-nous-vivrons-en.html
Voir aussi : https://dieumajoie.blogspot.com/2022/10/premiere-soiree-de-louange.html
Si j'ai tant attendu avant de vous donner un compte rendu de cette soirée mémorable, c'est parce que je désirais ardemment mettre des photos de cet événement sur mon blogue. Or jusqu'à ce matin, je n'avais trouvé personne qui avait pris des photos lors de cette soirée, pas même un membre de notre équipe pastorale. Incroyable, mais vrai ! Le premier responsable de cela, c'est moi. Vendredi dernier, jour de la "première", j'ai souvent pensé d'apporter mon iPad et mon téléphone intelligent, pour prendre des photos durant la soirée. Mais je ne l'ai pas fait. Parfois je me trouve vraiment stupide. Cette soirée était d'une grande importance pour moi, et j'aurais pu rester à jamais sans photo-souvenir de ce jour que j'attendais depuis un an environ.
Mais HEUREUSEMENT, j'avais invité à cette soirée, madame Angela Sunde, une ancienne paroissienne qui est responsable du site web et de la page Facebook de sa paroisse, la paroisse Saint-Enfant-Jésus, à la Pointe-aux-Trembles. Hier soir, je lui ai envoyé un courriel pour savoir si, par hasard, elle avait pris des photos durant cette soirée. Elle m'a répondu en m'envoyant la photo ci-dessus et la vidéo ci-dessous. Quel soulagement pour moi ! Je viens de lui écrire un mot pour la remercier de cet immense cadeau. Ce sont souvent les plus petits cadeaux qui sont les plus importants à nos yeux.
Voici une très courte vidéo (huit secondes seulement) filmée elle aussi par Angela, et qui est très importante à mes yeux. On y entend la dernière phrase de mon chant de louange préféré: "Je suis dans la joie ", ou simplement " Dans la joie " (1).
Carole, une des deux chanteuses de la soirée, a introduit ce chant en disant que c'était un chant que j'aime beaucoup et elle me l'a en quelque sorte dédié. Il est vrai que j'aime beaucoup ce chant, que je fredonne souvent tout haut ici, dans notre presbytère. Le refrain de ce chant dit ceci :
" Je suis dans la joie, une joie immense
je suis dans l'allégresse, car mon Dieu m'a libéré ."
Les derniers mots du chant que nous entendons sur la vidéo et qui disent ceci : " Car mon Dieu m'a libéré " sont d'une extrême importance pour moi, car si j'étais ordonné prêtre aujourd'hui, je mettrais sur mon image d'ordination presbytérale, cette phrase de Jésus : "Si le Fils (Jésus) vous libère, vous serez vraiment libres." (Évangile selon saint Jean, chapitre 8, verset 36).
Voici le mot que j'ai envoyé il y a deux jours, aux personnes qui ont animé cette soirée (chanteuses, joueuse au piano électronique, aide au soutien technique) :
De : Guy Simard
Envoyé le :29 octobre 2022 10:10
À :
Objet :BRAVO et MERCI !
Chères apôtres,
cher apôtre !
Bon matin ! Bon lendemain de la fête ! J’ai employé le mot « apôtre » dans son sens originel, mot qui signifie « envoyé ».avez vraiment été ENVOYÉS par l’Esprit Saint sur la terre sainte qu’est Repentigny. La façon dont les choses se sont passées pour que vous arriviez ici et la rapidité avec laquelle a été mise sur pieds notre première soirée de louange, relèvent d’un prodige et même d’un miracle à mes yeux. Un miracle digne de la libération de Paul et Silas.
Notre première soirée de louange a été un FRANC SUCCÈS, malgré les imperfections que nous connaissons tous. Comme a dit ce matin au déjeuner mon confrère Georges Pelletier, omv : "Dieu a vu ces imperfections avant nous et s’est arrangé pour qu’elles ne soient pas corrigées avant la soirée d’hier, car il sait Lui ce qu’il lui faut pour toucher le cœur des gens." Et ce qu’il faut pour toucher le cœur des gens était là, présent de toute évidence hier soir : JOIE, TALENT, DÉVOUEMENT, DÉSINTÉRESSEMENT, GRATUITÉ, AMOUR ENVERS DIEU, AMOUR FRATERNEL.
Par conséquent, Dieu a sûrement agi dans les cœurs de ses enfants. Et pour cela, SOYEZ LOUÉS, CHERS APÔTRES.
Quant à moi, JE SUIS DANS LA JOIE, UNE JOIE IMMENSE, JE SUIS DANS L’ALLÉGRESSE, CAR MON DIEU M'A LIBÉRÉ !
Bonne journée et merci encore !
Votre ami,
Guy, omv
À retenir : prochaine soirée de louange : vendredi le 25 novembre à 19h30. Les soirées de louange auront lieu normalement à chaque dernier vendredi du mois, sauf en décembre.
dimanche 30 octobre 2022
Zachée: descendre et non monter
Zachée: descendre et non monter
30 OCTOBRE 2022
31ème dimanche du Temps Ordinaire — Année C
ÉVANGILE
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 19, 1-10)
En ce temps-là,
entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.
Or, il y avait un homme du nom de Zachée ;
il était le chef des collecteurs d’impôts,
et c’était quelqu’un de riche.
Il cherchait à voir qui était Jésus,
mais il ne le pouvait pas à cause de la foule,
car il était de petite taille.
Il courut donc en avant
et grimpa sur un sycomore
pour voir Jésus qui allait passer par là.
Arrivé à cet endroit,
Jésus leva les yeux et lui dit :
« Zachée, descends vite :
aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
Vite, il descendit
et reçut Jésus avec joie.
Voyant cela, tous récriminaient :
« Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »
Zachée, debout, s’adressa au Seigneur :
« Voici, Seigneur :
je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,
et si j’ai fait du tort à quelqu’un,
je vais lui rendre quatre fois plus. »
Alors Jésus dit à son sujet :
« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison,
car lui aussi est un fils d’Abraham.
En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Qui parmi vous, ne connaît pas l'épisode de Zachée dans les évangiles. Il y a des passages des évangiles que nous connaissons très bien et que nous avons médités maintes et maintes fois. Pourtant, chaque page des évangiles contient de nombreux secrets.
Réfléchissons une fois de plus sur l'épisode de Zachée pour en tirer, si possible, des leçons pour notre vie. Je donnerais à cette homélie le titre suivant : "Descendre et non monter." Jésus va dire à Zachée : "Zachée, descends vite ! "
Qui était Zachée ? On nous dit qu'il était le chef des collecteurs d'impôts. Zachée était juif; c'est ce que nous dit Jésus au terme de l'évangile d'aujourd'hui : "Lui aussi est un fils d'Abraham. " C'était donc un Juif qui travaillait pour l'envahisseur, qui travaillait pour les Romains. Il était sûrement détestés de ses compatriotes. Il était riche nous dit le texte. Et on devine pourquoi : c'était un homme sans scrupule, qui ne craignait pas de déplaire et même faire du mal à son propre peuple. Et on sait que plusieurs de ces hommes étaient malhonnêtes. On suppose qu'ils exigeaient des gens plus que leur dû. En plus, il était le chef des collecteurs d'impôts. Donc il avait monté en grade, ce qui devait sûrement déplaire aux Juifs.
On nous dit qu'il voulait voir Jésus. On nous dit cela aussi de certaines personnes dans les évangiles, dont Hérode, qui lui aussi a désiré voir Jésus. Mais il est clair que Zachée et Hérode ne voulaient pas voir Jésus pour la même raison. Hérode voulait voir Jésus par curiosité. Mais Zachée voulait voir Jésus par insatisfaction personnelle, parce qu'il n'aimait plus le genre de vie qu'il menait.
Qu'est-ce qui me fait dire cela ? Le texte des évangiles nous dit qu'il était de petite taille. Et à cause de cela, il a dû monter sur un arbre, un sycomore, pour pouvoir voir Jésus. Voilà qui est très étonnant. Car les collecteur d'impôts juifs, s'il y a des endroits qu'ils ne fréquentaient pas, c'était bien les bains de foule. Ils ne voulaient surtout pas être pointés du doigt, insultés ou ridiculisés publiquement. C'est pour cela selon moi, Zachée voulait voir Jésus parce qu'il était devenu malheureux, qu'il n'était pas heureux dans la vie. Il s'est probablement dit que cet homme, Jésus, dont il avait sûrement entendu parler, pourrait peut-être faire quelque chose pour lui.
Zachée s'est mis en mouvement parce qu'il était d'abord descendu en lui-même pour faire la vérité sur sa vie et sur ses émotions. Il a osé descendre dans son coeur, pour voir ce qui n'allait pas et poser le geste de se diriger vers Jésus. Et sa démarche a été exaucée, et plus qu'exaucée. Il a vu que Dieu, en Jésus, désirait encore plus que lui le rencontrer et devenir son ami, et pas seulement son ami, mais aussi son sauveur. Jésus marche au milieu de la foule, il s'arrête précisément devant Zachée, lève les yeux pour le regarder dans les yeux, et lui dire : "Zachée, descends vite, il faut que j'aille demeurer chez toi, dans ta maison."
Zachée est descendu en lui-même tout comme le fils prodigue de la parabole du Père Miséricordieux (Lc 15, 11-32) est descendu en lui-même après avoir mené une vie de désordre qui le menait nulle part et le rendait triste et malheureux. Ce fils prodigue a alors décidé de se mettre en mouvement et retourner vers son Père. La rencontre avec son Père Miséricorieux a alors complètement changé sa vie. Il a réalisé, pour la première fois de sa vie, à quel point il était aimé.
De même pour Zachée. Sa rencontre avec Jésus a bouleversé sa vie, dans le bon sens du terme. Il a immédiatement éprouvé de la joie, qui est un des fruits de l'Esprit Saint (Galates 5, 22-23) : "Vite il descendit, et reçut Jésus avec joie" (Lc 19, 6). Et cette rencontre lui a permis de descendre encore plus profondément dans son coeur pour y cueillir des "fruits de conversion" (Lc 19, 8). Dans sa joie, il a su comment réparer les torts qu'il avait causés à autrui: "Voici, Seigneur je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus." (Lc 19, 8)
Voilà ce que produit le salut, quand il entre dans le coeur humain : "Alors Jésus dit à son sujet : "Aujourd'hui, le salut est arrivé pour cette maison " (Lc 19, 9) Zachée, en se convertissant, a changé la vie de toute sa maisonnée et même au-delà.
"Seigneur, aide-nous à descendre dans notre coeur pour y vivre une conversion véritable."
samedi 29 octobre 2022
JOYEUX 6ème ANNIVERSAIRE
JOYEUX 6ème ANNIVERSAIRE
vendredi 28 octobre 2022
28 octobre : Saints Simon et Jude
28 octobre : Saints Simon et Jude
L'Église catholique fête aujourd'hui deux Apôtres de Jésus : saint Simon et saint Jude. Je suis présentement le vicaire de la paroisse Saints-Simon-et-Jude depuis bientôt deux ans. Ce fut une joie pour moi ce matin, de célébrer l'eucharistie dans notre église paroissiale.
Pour la première fois, je me suis senti attiré par la personnalité de Simon. Pourquoi ? Parce qu'on nous dit dans les évangiles, qu'il faisait partie du groupe des Zélotes. Les Zélotes offraient une résistance armée contre l'envahisseur romain. Je suppose donc que Simon avait un caractère fort, impulsif et qu'il était un homme brave et courageux. Tout comme l'autre apôtre Simon, plus connu que lui, surnommé Pierre, il devait être fougueux. Tout le contraire de moi, quoi.
On dit souvent que les contraires s'attirent. Si telle est la personnalité de cet apôtre que l'on célèbre aujourd'hui, je lui demande de me donner sa fougue et son courage car le disciple de Jésus a grandement besoin de ces qualités pour témoigner de sa foi, dans le monde d'aujourd'hui.
Voici, ci-dessous, une photo prise ce matin en notre église :
Il est représenté avec une scie à la main, objet de son martyre et tenant l'évangile dans son autre main. En regardant ce matin le visage de cette statue, un personnage de film m'est venu immédiatement à l'esprit. Il s'agit du rôle joué par Robert de Niro dans le magnifique film intitulé "Mission", film sorti en 1986 et qui a gagné de nombreux prix. Et cette impression s'est confirmée quand j'ai vu le visage de saint Simon tel que peint par Jusepe de Ribera.
jeudi 27 octobre 2022
La prière de louange
Nous vivrons en paroisse demain soir, notre première soirée de louange à Dieu. Je suis fébrile en pensant à cela, car je sais que cette forme de prière porte de très beaux fruits dans les coeurs. Les gens de ma génération ne sont pas habitués, pour la plupart, à la prière de louange, surtout lorsqu'elle est vécue en groupe, par des chrétiens et chrétiennes. La vidéo ci-dessous vous montrera que pour des personnes d'une autre génération, la prière de louange habite leur quotidien depuis déjà un bon moment. Valérie Roberge-Dion, qui est la responsable des communications pour l'Église catholique de Québec, est un très bel exemple de personne transformée et même transfigurée par la louange. Comme elle le dit elle-même, la louange est un excellent moyen de sortir de soi et aussi de sortir de la morosité qui imprègne trop souvent nos milieux de vie. Merci Valérie, pour ton témoignage !
Pourquoi laisser entrer la louange dans son quotidien?
mardi 25 octobre 2022
"Femmes, soyez soumises à vos maris" (Ep 5, 22)
"Femmes, soyez soumises à vos maris" (Ep 5, 22)
Voilà une recommandation qui passe difficilement dans notre société dite "postmoderne". C'est pourquoi il est important d'aller voir comment l'Église de nos jours, interprète ce passage de la lettre de saint Paul aux Éphésiens. Le pape Jean-Paul II dit clairement qu'il s'agit d'une soumission réciproque de l'homme et de la femme : l'homme doit être soumis à la femme, tout autant que la femme doit être soumise à l'homme. Voici le texte de la Bible :
25 OCTOBRE 2022
mardi, 30ème Semaine du Temps Ordinaire — Année Paire
de la férie
PREMIÈRE LECTURE
(Ep 5, 21-33)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (Ep 5, 21-33)
Frères,
par respect pour le Christ,
soyez soumis les uns aux autres ;
les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ;
car, pour la femme, le mari est la tête,
tout comme, pour l’Église, le Christ est la tête,
lui qui est le Sauveur de son corps.
Eh bien ! puisque l’Église se soumet au Christ,
qu’il en soit toujours de même pour les femmes
à l’égard de leur mari.
Vous, les hommes,
aimez votre femme à l’exemple du Christ :
il a aimé l’Église,
il s’est livré lui-même pour elle,
afin de la rendre sainte
en la purifiant par le bain de l’eau baptismale,
accompagné d’une parole ;
il voulait se la présenter à lui-même, cette Église,
resplendissante,
sans tache, ni ride, ni rien de tel ;
il la voulait sainte et immaculée.
C’est de la même façon que les maris doivent aimer leur femme :
comme leur propre corps.
Celui qui aime sa femme s’aime soi-même.
Jamais personne n’a méprisé son propre corps :
au contraire, on le nourrit, on en prend soin.
C’est ce que fait le Christ pour l’Église,
parce que nous sommes les membres de son corps.
Comme dit l’Écriture :
À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu’un.
Ce mystère est grand :
je le dis en référence au Christ et à l’Église.
Pour en revenir à vous,
chacun doit aimer sa propre femme comme lui-même,
et la femme doit avoir du respect pour son mari.
– Parole du Seigneur.
Les mots les plus importants, selon moi, sont ceux mis au début de ce passage : "Frères, par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ;" Il faut noter ici, le point virgule, qui signifie que ces paroles forment un tout, une idée en elles-mêmes. Et cette idée est que TOUS doivent être soumis les uns aux autres ; chaque personne, peu importe son sexe, doit être soumise à l'autre, par respect pour le Christ qui s'est fait le serviteur de tous. .
Un autre extrait très important de ce passage, ce sont les mots mis en caractères gras :
À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu’un.
Si l'époux et l'épouse ne font qu'un, comment l'un des deux pourrait-il être supérieur à l'autre?
Voici ce que dit le pape Jean-Paul II, dans sa Lettre apostolique MULIERIS DIGNITATEM, sur la dignité et la vocation de la femme, à l'occasion de l'année mariale en 1987-1988 :
La «nouveauté» évangélique
24. Le texte s'adresse aux époux, à des femmes et à des hommes concrets et il leur rappelle l'«ethos» de l'amour nuptial qui remonte à l'institution divine du mariage dès le «commencement». A la véritable nature de cette institution répond l'exhortation «maris, aimez vos femmes», aimez-les en raison de ce lien spécial et unique par lequel l'homme et la femme deviennent dans le mariage «une seule chair» (Gn 2, 24; Ep 5, 31).
On trouve dans cet amour une affirmation fondamentale de la femme comme personne, affirmation grâce à laquelle la personnalité féminine peut se développer pleinement et s'enrichir. C'est précisément ainsi qu'agit le Christ comme Epoux de l'Eglise, voulant qu'elle soit «resplendissante, sans tache ni ride» (Ep 5, 27). On peut dire que s'affirme ici pleinement ce qui constitue le «style» du Christ face à la femme. Le mari devrait faire siens tous les éléments de ce style à l'égard de sa femme; et, analogiquement, c'est ce que devrait faire l'homme à l'égard de la femme dans toutes les situations. Ainsi tous deux, l'homme et la femme, vivent le «don désintéressé de soi»!
L'auteur de la Lettre aux Ephésiens ne voit aucune contradiction entre une exhortation ainsi formulée et la constatation que «les femmes doivent se soumettre à leurs maris, comme au Seigneur; en effet, pour la femme, le mari est la tête» (cf. 5, 22-23). L'auteur sait que cette attitude, si profondément enracinée dans les moeurs et la tradition religieuse du temps, doit être comprise et vécue d'une manière nouvelle, comme une «soumission mutuelle dans la crainte du Christ» (cf. Ep 5, 21); d'autant plus que le mari est dit «chef» de la femme comme le Christ est chef de l'Eglise; il l'est pour «se livrer pour elle» (Ep 5, 25), et se livrer pour elle c'est donner jusqu'à sa vie. Mais, tandis que dans la relation Christ-Eglise, la seule soumission est celle de l'Eglise, dans la relation mari-femme, la «soumission» n'est pas unilatérale, mais bien réciproque!
Par rapport à l'«ancien», c'est là évidemment une «nouveauté»; c'est la nouveauté évangélique. Nous rencontrons plusieurs textes où les écrits apostoliques expriment cette nouveauté, même si l'on y entend aussi ce qui est «ancien», ce qui s'enracine dans la tradition religieuse d'Israël, dans sa façon de comprendre et d'expliquer les textes sacrés comme, par exemple, le chapitre 2 de la Genèse[49].
Les Lettres des Apôtres sont adressées à des personnes qui vivent dans un milieu ayant les mêmes façons de penser et d'agir. La «nouveauté» du Christ est un fait: elle constitue le contenu sans équivoque du message évangélique et elle est le fruit de la Rédemption. En même temps, cependant, la conscience que dans le mariage il y a la «soumission mutuelle des conjoints dans la crainte du Christ», et pas seulement celle de la femme à son mari, doit imprégner les coeurs, les consciences, les comportements, les moeurs. C'est un appel qui depuis lors ne cesse d'être pressant pour les générations qui se succèdent, un appel que les hommes doivent sans cesse accueillir de nouveau. L'Apôtre n'écrivit pas seulement: «Dans le Christ Jésus ..., il n'y a ni homme ni femme», mais aussi «il n'y a ni esclave ni homme libre». Et pourtant combien de générations il a fallu pour que le principe se concrétise dans l'histoire de l'humanité par l'abolition de l'institution de l'esclavage! Et que dire des formes nombreuses d'esclavage auxquelles sont soumis des hommes et des peuples, et qui n'ont pas encore disparu de la scène de l'histoire?
Cependant, le défi de l'«ethos» de la Rédemption est clair et définitif. Toutes les motivations de la «soumission» de la femme à l'homme dans le mariage doivent être interprétées dans le sens d'une «soumission mutuelle» de l'un à l'autre «dans la crainte du Christ». La dimension du véritable amour nuptial trouve sa source la plus profonde dans le Christ qui est l'Epoux de l'Eglise, son Epouse. (1)
dimanche 23 octobre 2022
Le roi et les prisonniers
Le roi et les prisonniers
L'évangile d'aujourd'hui nous rapporte la magnifique parabole de Jésus communément appelée "Le pharisien et le publicain". L'évangéliste saint Luc, lorsqu'il rapporte une parabole de Jésus, nous donne souvent la raison pour laquelle Jésus a énoncé cette parabole. L'évangéliset le fait une fois de plus, dans le cas présent :
Le pharisien et le publicain
23 OCTOBRE 2022
dimanche, 30ème Semaine du Temps Ordinaire — Année C
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 18, 9-14)
En ce temps-là,
à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes
et qui méprisaient les autres,
Jésus dit la parabole que voici :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier.
L’un était pharisien,
et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).
Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même :
‘Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes
– ils sont voleurs, injustes, adultères –,
ou encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’
Le publicain, lui, se tenait à distance
et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’
Je vous le déclare :
quand ce dernier redescendit dans sa maison,
c’est lui qui était devenu un homme juste,
plutôt que l’autre.
Qui s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »
– Acclamons la Parole de Dieu
Un de mes amis m'a envoyé la petite histoire ci-dessous, qui a un rapport direct, à mes yeux, avec la parabole du pharisien et du publicain :
Le roi et les prisonniers
On raconte qu’un jour, un roi a visité une prison pour
rencontrer les prisonniers et leur parler. Pratiquement tous les prisonniers
lui ont raconté à quel point ils avaient été injustement condamnés et ont clamé
leur innocence. Cependant, un prisonnier, assis dans un coin, gardait le
silence. Étonné, le roi s’est approché de lui et lui a dit : « Je
suppose que toi aussi, tu es une victime innocente. » Or le prisonnier
lui a répondu : « Non, je suis coupable et je mérite d’être puni. »
Le roi s’est retourné vers le gardien et lui a dit : « Libérez
immédiatement ce coupable, avant qu’il ne corrompe tous les innocents qui sont
ici. »
Cette histoire est très intéressante, et on peut croire, à juste titre, que le roi a fait preuve ici d’ironie. Il a jugé que seul le prisonnier qui se considérait coupable et justement puni, méritait d’être libéré car il avait l’attitude nécessaire pour se corriger. Jésus, dans l’évangile d’aujourd’hui, a fait la même chose : il a rendu juste celui qui se considérait coupable et il a rabaissé celui qui se considérait juste.