Bienheureux André Grasset
Aujourd'hui, l'Église du Canada célèbre la mémoire d'un de ses Bienheureux : le Bienheureux André Grasset. Je ne connaissais pas ce Bienheureux avant aujourd'hui, mais je puis dire qu'il m'est devenu soudainement très cher. J'ai reçu une nouvelle nomination de notre évêque ; je suis depuis hier, premier septembre, vicaire de quatre paroisses. J'étais jusqu'à avant hier, le curé de deux de ces paroisses, et j'en suis devenu le vicaire. Je suis aussi le vicaire de deux autres paroisses qui sont nouvelles pour moi. J'ai présidé aujourd'hui l'Eucharistie pour la première fois dans une de mes nouvelles églises. J'ai célébré la messe en l'honneur d'André Grasset, martyr. Je mets mon nouveau ministère paroissial entre les mains et sous la protection d'André Grasset, d'autant plus qu'il a été béatifié le jour de mon anniversaire de naissance, un 17 octobre. C'est le pape Pie XI qui l'a béatifié, le 17 octobre 1926. André Grasset est donc le premier montréalais à avoir été béatifié par l'Église.
Voici un résumé de sa vie :
Bienheureux André Grasset
André Grasset nait à Montréal le 3 avril 1758. Son père, originaire de Montpellier (France), devenu secrétaire général des Colonies, était arrivé au Canada en 1749. Après la mort de sa première femme, il avait épousé la fille d’un riche marchand, avec qui il avait eu cinq fils dont André, le deuxième. Ils habitent tout près de la chapelle du Bon Secours.
Après la signature du traité de Paris, le 10 février 1763 (1), M. Grasset vend sa propriété et repart en France avec toute sa famille. André a six ans. Son père l’inscrit au collège Sainte-Barbe à Paris où il termine ses études classiques avant de s’orienter vers la sacerdoce. L’archevêque de Sens remarque vite ses qualités et sa grande piété et le nomme chanoine de sa cathédrale. Deux ans plus tard, en 1783, il est ordonné prêtre.
En 1789, au moment où éclate la Révolution française, André a 31 ans. En 1790, l’Assemblée nationale constituante supprime les chapitres des cathédrales et, en 1791, demande à tous les membres du clergé de souscrire à la « Constitution civile du clergé ». André se réfugie chez les Pères Eudistes de Paris, dans leur maison des Tourettes. C’est là qu’il est saisi, en août 1792, pour être conduit prisonnier au couvent des Carmes, l’actuel Institut catholique de Paris.
Le 2 septembre 1792, au cours d’un simulacre de procès, chacun des 92 prêtres et des 3 évêques prisonniers des Carmes doit répondre à la question: « Avez-vous prêté le serment à la Constitution civile du clergé? ». Suite à la réponse négative de l’inculpé qui répond: « Ma conscience me le défend », celui-ci est jeté au bas du petit perron qui donne dans le jardin où l’attendent des sbires avec baïonnettes, sabres et piques jusqu’à ce qu’il ait rendu le dernier soupir. Le pape Pie XI le béatifie avec les autres Martyrs de Septembre, le 17 octobre 1926. (2)
En répondant "Ma conscience me le défend" aux révolutionnaires qui voulaient le détourner de l'Église catholique, André Grasset est devenu à mes yeux le Thomas More des personnes nées au Québec, ou vivant au Québec. Comme on a besoin en ces jours obscurs, de gens à la conscience droite et ferme ! Tout comme Thomas More, ce cher Bienheureux de chez nous a payé de sa vie sa droiture et, à cause de cela, il figure au nombre des martyrs.
L'évangile qui a été proclamé dans l'Église universelle aujourd'hui, en ce vendredi de la vingt-deuxième semaine du temps ordinaire (années paires), est aussi très précieux pour moi, alors que je commence ma vie d'évangélisateur en deux nouvelles paroisses. L'évangile d'aujourd'hui est le suivant :
2 SEPTEMBRE 2022
vendredi, 22ème Semaine du Temps Ordinaire — Année Paire
de la férie
ÉVANGILE
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc Lc 5, 33-39)
Note : Je ne citerai ici que la deuxième partie de l'évangile du jour.
En ce temps-là, Jésus dit aux pharisiens et aux scribes, en paraboles : :
« Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf
pour le coudre sur un vieux vêtement.
Autrement, on aura déchiré le neuf,
et le morceau qui vient du neuf
ne s’accordera pas avec le vieux.
Et personne ne met du vin nouveau
dans de vieilles outres ;
autrement, le vin nouveau fera éclater les outres,
il se répandra
et les outres seront perdues.
Mais on doit mettre le vin nouveau dans des outres neuves.
Jamais celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau.
Car il dit : “C’est le vieux qui est bon.” »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Cet évangile est une invitation à la créativité, à faire du nouveau dans l'Église. À la nouveauté toujours actuelle de l'évangile, il faut des outres neuves. Il y aura toujours des gens qui vivent dans le passé et qui, ayant goûté à certaines douceurs du passé, ne voudront pas entrer dans la nouveauté. Ces personnes diront toujours que "c'est le vieux vin qui est bon". Nous ne pourrons jamais convaincre tout le monde, mais nous aussi, tout comme le Bienheureux André Grasset, nous devons suivre notre conscience.
Note : Beaucoup de laïcs et de personnes ordonnées qui habitent dans le diocèse de Montréal, ont reçu une formation pour devenir des leaders dans leurs paroisse, au Collège André Grasset, qui a été fondé un an après la béatification de notre cher Bienheureux. Cela aussi est une invitation lancée aux leaders de notre diocèse à se mettre sous la protection de ce Bienheureux.
(1) Le traité de Paris, signé le 19 février 1763, met fin à la guerre de Sept Ans entre la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne. Il marque la fin du conflit en Amérique du Nord et jette les bases du Canada actuel. C’est par ce traité que la France cède officiellement la Nouvelle-France aux Britanniques et quitte presque entièrement le continent. (Tiré de: https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/traite-de-paris-1763)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire