L'inhabitation de la Sainte Trinité
Voici un extrait de l'évangile proclamé en Église en ce sixième dimanche de Pâques :
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure. (Jn 14, 23)
Il est clair que Jésus parle dans ce passage, de ce que la théologie appelle : l' "inhabitation de la Sainte Trinité". Et d'après les paroles de Jésus, ce mode de présence de Dieu dans l'âme, n'est pas "automatique" si je peux m'exprimer ainsi. Ce n'est pas tout être humain qui jouit de ce mode de présence exceptionnelle ; car Jésus dit : "Si quelqu'un m'aime ... "
Normalement, cette inhabitation de la Sainte Trinité, se produit au baptême. (1)
Foi chrétienne B-A-BA de la foi
Qu’est-ce que « l’inhabitation » de la Sainte Trinité ?
Publié le 27/05/2015 à 16:40
B-A-BA de la foiCHRONIQUE
Il faut tout d’abord rappeler que, dans
l’ordre naturel, Dieu est présent à sa Création. Cette présence est appelée
présence d’immensité ou présence de création et de conservation, c’est-à-dire
que Dieu crée et conserve dans l’être toute créature. Les effets de cette
présence varient selon la complexité des êtres : ils seront différents
dans le minéral, le végétal,
l’animal ou l’être humain.
On peut dire en toute vérité cependant
que si Dieu cessait de penser une seconde au magazine que vous tenez en main,
celui-ci disparaîtrait immédiatement dans le néant !
Dieu est ainsi plus intime à chaque créature
qu’elle ne l’est pour elle-même,
tout en restant distinct, transcendant à toute la Création.
C’est ce que plaide saint Paul devant l’aréopage
d’Athènes : « Car c’est en Dieu que
nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Ac 17,
28).
Et puis, il y a cette folie d’amour de
Dieu : le Père, le Fils et l’Esprit
choisissent de faire leur demeure dans l’âme de leurs enfants !
Il s’agit d’une œuvre
surnaturelle. « Par la présence d’immensité, Dieu comblait l’âme,
mais résidait en elle comme un étranger. À l’âme enrichie de la grâce, Dieu se
livre Lui-même comme un Ami et un Père » (Père
Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus).
La grâce sanctifiante reçue au baptême nous rend
participant de la nature divine (2 P 1,4) ;
elle fait de nous des enfants de Dieu et ouvre nos âmes
à cette mystérieuse mais réelle
« inhabitation de la Trinité » :
« Ne le savez-vous pas ?
Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit
Saint, lui qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu »
(1 Co 6, 19).
La bienheureuse Élisabeth de la Trinité
fut saisie d’émerveillement devant cette révélation :
« Croire qu’un être qui s’appelle l’Amour habite en
nous à tout instant du jour et de la nuit et qu’Il nous demande de vivre en
intimité avec Lui… Il me semble que j’ai trouvé mon Ciel sur la Terre, puisque
le Ciel c’est Dieu, et Dieu est en mon âme. Le jour où j’ai compris cela, tout
s’est illuminé pour moi… Cette intimité de l’âme baptisée avec le Père, le Fils
et le Saint-Esprit est l’essence même de notre vie spirituelle. Il faudrait le
crier sur les toits ». Par sa présence en nous, Dieu
agit à l’intime de nos âmes
et produit en nous le vouloir et le faire (cf. Ph 2,
13).
Le Ciel, c’est Dieu, et Dieu est en mon
âme.
Le péché mortel prive l’âme de la grâce
sanctifiante et, par conséquent, évince Dieu de l’âme (CEC § 1861).
Comprenons bien : Dieu fait ses délices d’habiter
en nous, mais Il ne s’impose pas. Par un péché
grave, conscient et délibéré, c’est comme si nous disions à l’Hôte intérieur :
« Seigneur, je T’en prie, ne reste pas en moi !
Je préfère
le mensonge d’un faux bonheur au
vrai bonheur de ta présence ».
Ajoutons tout de suite qu’un acte de
contrition parfait suivi du sacrement de la réconciliation nous rétablissent
dans l’Alliance et permettent à la Trinité de venir à nouveau habiter nos âmes.
Jean-Paul II tire la conclusion suivante de cette doctrine de l’inhabitation :
« Si le baptême fait vraiment entrer dans la sainteté
de Dieu au moyen de l’insertion dans le Christ et de l’inhabitation de son
Esprit, ce serait un contresens que de se contenter d’une vie médiocre, vécue
sous le signe d’une éthique minimaliste et d’une religiosité superficielle ».
(1) https://fr.aleteia.org/2020/06/06/que-se-passe-t-il-quand-la-trinite-vient-habiter-en-nous/
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