27ème dimanche du temps ordinaire
PREMIÈRE LECTURE
Lecture du livre du prophète Isaïe
Je veux chanter pour mon ami
le chant du bien-aimé à sa vigne.
Mon ami avait une vigne
sur un coteau fertile.
Il en retourna la terre, en retira les pierres,
pour y mettre un plant de qualité.
Au milieu, il bâtit une tour de garde
et creusa aussi un pressoir.
Il en attendait de beaux raisins,
mais elle en donna de mauvais.
Et maintenant, habitants de Jérusalem, hommes de Juda,
soyez donc juges entre moi et ma vigne !
Pouvais-je faire pour ma vigne
plus que je n’ai fait ?
J’attendais de beaux raisins,
pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ?
Eh bien, je vais vous apprendre
ce que je ferai de ma vigne :
enlever sa clôture
pour qu’elle soit dévorée par les animaux,
ouvrir une brèche dans son mur
pour qu’elle soit piétinée.
J’en ferai une pente désolée ;
elle ne sera ni taillée ni sarclée,
il y poussera des épines et des ronces ;
j’interdirai aux nuages
d’y faire tomber la pluie.
La vigne du Seigneur de l’univers,
c’est la maison d’Israël.
Le plant qu’il chérissait,
ce sont les hommes de Juda.
Il en attendait le droit,
et voici le crime ;
il en attendait la justice,
et voici les cris.
– Parole du Seigneur.
ÉVANGILE
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple :
« Écoutez cette parabole :
Un homme était propriétaire d’un domaine ;
il planta une vigne,
l’entoura d’une clôture,
y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde.
Puis il loua cette vigne à des vignerons,
et partit en voyage.
Quand arriva le temps des fruits,
il envoya ses serviteurs auprès des vignerons
pour se faire remettre le produit de sa vigne.
Mais les vignerons se saisirent des serviteurs,
frappèrent l’un,
tuèrent l’autre,
lapidèrent le troisième.
De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs
plus nombreux que les premiers ;
mais on les traita de la même façon.
Finalement, il leur envoya son fils,
en se disant :
‘Ils respecteront mon fils.’
Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux :
‘Voici l’héritier :
venez ! tuons-le,
nous aurons son héritage !’
Ils se saisirent de lui,
le jetèrent hors de la vigne
et le tuèrent.
Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra,
que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond :
« Ces misérables, il les fera périr misérablement.
Il louera la vigne à d’autres vignerons,
qui lui en remettront le produit en temps voulu. »
Jésus leur dit :
« N’avez-vous jamais lu dans les Écritures :
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux !
Aussi, je vous le dis :
Le royaume de Dieu vous sera enlevé
pour être donné à une nation
qui lui fera produire ses fruits. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Les lectures de la Parole de Dieu de ce dimanche nous invite, selon moi, à méditer sur la gravité du péché. L'évangile est saisissant. Jésus parle aux grands prêtres et aux anciens du peuple et ils leur dit de façon imagée mais très claire, qu'ils vont le tuer. C'est la parabole qu'on surnomme la parabole des vignerons homicides. On emploie le mot "homicide" parce qu'il est question de tuer un homme, le propriétaire de la vigne. Mais de fait, Jésus veut parler de déicide : du meurtre d'une Dieu, du meurtre de Dieu. Dieu a été tué par ses créatures. C'est terrible de penser à cela. L'être humain a tué Dieu.
Il est vrai que les grands prêtres et les anciens du peuple ont joué un rôle majeur dans le meurtre de Jésus. Ils ont une grande responsabilité. Mais la Parole de Dieu s'adresse à tous; à vous et moi aussi. Et c'est pour cela que je veux surtout mettre l'accent sur la première lecture, tirée du prophète Isaïe. La parabole que Jésus emploie dans l'évangile, Isaïe l'avait développée quelques siècles plus tôt. On appelle cette parabole: le chant du bien-aimé à sa vigne.
Dans cette parabole, il y a un contraste très frappant: le contraste entre le maître de la vigne et ses sujets. Le contraste entre l'extrême bonté du Maître de la vigne et l'ingratitude profonde de ses sujets. À tel point que lorsque le maître de la vigne voit que sa vigne a produit de mauvais fruits, il s'exclame: "Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n'ai fait?"
Cette parabole me fait penser aux premières pages de la Bible. Dieu place l'homme et la femme dans un paradis terrestre. Il a tout préparé pour eux: tant de beautés et tant de soin. Il était en droit d'attendre de la part de ses créatures une obéissance amoureuse. Mais non, les premiers humains ont fait à leur tête et ont préféré désobéir.
Dans la parabole telle que la raconte Isaïe, ce n'est pas seulement les propriétaires de la vigne qui sont coupables, c'est la vigne elle-même, c'est tout le peuple, à tel point que Jésus dit: "La vigne du Seigneur de l'univers, c'est la maison d'Israël, le plant qu'il chérissait, ce sont les hommes de Juda." Les enfants de Dieu ont préféré l'adultère à la fidélité. Ils ont préféré se détourner de Dieu plutôt que de lui obéir. Tout comme dans les premières pages de la Bible. Et c'est pour cela que Dieu s'est fait homme et c'est pour cela qu'il est mort et ressuscité. Les vrais responsables de la mort de Dieu, c'est chacun de nous, c'est le péché, ce sont les péchés de chacun et chacune de nous. C'est cela la vraie et véritable cause de la mort de Dieu; et en ce sens, nous sommes TOUS DÉICIDES; TOUS NOUS AVONS TUÉ DIEU. Car la lettre aux Hébreux est très clair sur ce point. Elle nous dit que le sang des animaux qu'on immolait autrefois en expiation pour les péchés, ne pouvaient pas enlever ou effacer les péchés. Cela prenait le SANG D'UN DIEU, LE SANG DE DIEU. Seul ce sang pouvait effacer le péché parce que le péché est une offense infinie faite à l'infinie bonté de Dieu. Oui, nous sommes tous déicides.
Depuis que Jésus est mort et ressuscité pour nous, nous sommes invités à la sainteté. Et comment pouvons-nous arriver à la sainteté? On essayant de tout notre coeur à éviter tout péché, même les plus petits péchés car tout péché est une offense infinie faite à Dieu.
Ô que j'aime ces âmes qui ont résolu de ne commettre aucun péché, si petit soit-il. Il y a un mois, le 4 septembre, nous célébrions une de nos Bienheureuses québécoises: Dina Bélanger, née à Québec et béatifiée par saint Jean-Paul II en 1993. Dina, à quatorze ans, demande d'être pensionnaire au Couvent de Bellevue à Québec, qui est situé tout près de l'endroit où j'ai grandi. C'est d'ailleurs le couvent où ma soeur Marie a fait ses études. Dina fait alors cette prière: "O mon Dieu, accordez-moi, pendant mon séjour ici, de ne pas vous offenser par la plus légère faute vénielle volontaire."
La sainteté, selon moi, est à ce prix, et dépend de cette décision.
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