Vivre pour un idéal
« Vivre sans une foi, sans un patrimoine à
défendre, sans soutenir la Vérité dans une lutte continue, ce n’est pas vivre,
mais vivoter. Nous ne devons jamais vivoter, mais vivre. »
(Lettre à I. Bonini, 27 février 1925, moins de cinq
mois avant sa mort)
Il est clair dans mon esprit que Pier Giorgio parle
ici de la FOI CHRÉTIENNE, de la FOI CATHOLIQUE. C’est cette foi qui a toujours
animé Pier Giorgio. C’est au nom de sa foi chrétienne qu’il a tout fait.
Enlevez la foi chrétienne de son cœur et il ne reste plus rien de Pier Giorgio
Frassati. Et la foi pour lui, ce n’était pas d’abord des valeurs, mais des
Personnes : Jésus, en tout premier lieu, son doux Seigneur qu’il aimait
tellement recevoir dans l’Eucharistie et adorer dans le Saint-Sacrement. Mais
aussi les personnes suivantes : Dieu le Père, Dieu le Saint Esprit et la
Vierge Marie qu’il priait à chaque jour en méditant les mystères du rosaire (chapelet).
2- Vivre sans patrimoine à défendre :
Quand on connaît Pier Giorgio Frassati, il est clair
qu’il parle ici du patrimoine religieux qui comprend la Bible, l’enseignement
magistériel de l’Église (entre autres les enseignements des papes), mais
aussi toute la culture religieuse catholique qui comprend de très grands
artistes : de grands peintres, de
grands sculpteurs, de grands architectes, de grands poètes, etc. Je pense ici à
Dante Alighieri que Pier Giorgio aimait beaucoup et récitait par cœur. La
culture chrétienne est de loin la plus belle des cultures.
3- Vivre sans soutenir la vérité dans une lutte
continue :
Voilà un bout de phrase qui peut facilement choquer
l’homme moderne. La pensée moderne en est venue mystérieusement à croire qu’il
n’existe aucune vérité. S’il n’y a aucune vérité, il n’y a aucun absolu. Et il
ne peut y avoir non plus, selon moi, aucun idéal. Qui donnerait se vie et qui se
battrait à mort et jusqu’à la mort pour quelque chose dont il n’est pas certain
et convaincu ? Jésus a dit devant Pilate qu’il était venu sur cette terre pour
ceci : « RENDRE TÉMOIGNAGE À LA VÉRITÉ » (Jn 18, 37).
Jésus savait très bien qu’il se trouvait devant un sceptique et un partisan du
relativisme, mais il a quand même affirmé devant Pilate que la VÉRITÉ existe.
« Pilate lui dit : « Alors, tu es
roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je
suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre
témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »
Pilate lui
dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » Ayant dit cela, il sortit
de nouveau à la rencontre des Juifs, … » (Jn
18, 37-38)
Et pour nous chrétiens, la vérité, ce n’est pas
d’abord une idée mais une PERSONNE : JÉSUS LE CHRIST. Pier Giorgio
aurait sûrement été du genre à mourir pour la VÉRITÉ, si les circonstances de la
vie s’y étaient prêtées. Pier Giorgio a manifesté dans la rue pour défendre ses
idéaux politiques, ce qui lui a valu un court séjour en prison. Il savait
ce que la « lutte continue pour la vérité » signifiait. Il était un homme de paix. La guerre de 14-18 l'attristait énormément. À 14 ans (nous sommes en 1915), il demande à une femme de chambre: "Est-ce que vous donneriez votre vie pour que la guerre cesse?"
La jeune femme répond: "Moi? Certainement pas! Je suis jeune, et ma vie vaut bien celle des soldats." Ce à quoi a répondu le jeune Pier Giorgio: "Eh bien moi je serais prêt à donner ma vie et aujourd'hui même".
La jeune femme répond: "Moi? Certainement pas! Je suis jeune, et ma vie vaut bien celle des soldats." Ce à quoi a répondu le jeune Pier Giorgio: "Eh bien moi je serais prêt à donner ma vie et aujourd'hui même".
Film « Braveheart » (Cœur Vaillant) :
J’ai revu ces jours-ci à la télévision le merveilleux
film de Mel Gibson intitulé : « Braveheart » (« Cœur
Vaillant » en français). Ce film raconte de façon romancée la
vie de William Wallace qui a encouragé le peuple écossais à combattre les
troupes d’Edouard 1er dans un désir d’indépendance et de liberté. C’est
un film très violent car les combats corps à corps ne pouvaient être que
violents. Ce film a remporté en 1994 cinq Oscars dont l’Oscar du meilleur film et du
meilleur réalisateur. Une de mes scènes préférées du film montre Wallace sur
son cheval, en train de galvaniser l’énergie des soldats écossais qui se
trouvent devant lui et qui désirent rebrousser chemin devant des troupes
ennemies beaucoup plus nombreuses qu’eux. Wallace les encourage à livrer
bataille et de fait, même en étant minoritaires, les Écossais ont gagné cette
bataille.
Un des jeunes soldats écossais ne croit pas que c’est
Wallace qui est devant lui. Avec un humour un peu cru, Wallace affirme avec
conviction que c’est bel et bien lui William Wallace. Je laisse tomber les termes un peu crus que Wallace utilise dans le film (vous pourrez toutefois les entendre au début de la vidéo ci-dessous) et je traduis le passage suivant:
« Fils de l’Écosse, je suis William Wallace et je vois toute une
armée de mes compatriotes. ici pour défier la tyrannie. Vous venez pour
combattre comme des hommes libres. Et libres, vous l'êtes. Qu’est-ce
que vous feriez sans la liberté ? Allez-vous combattre (et il se met à galoper sur son cheval) ? »
Un des soldats crie : « Se
battre contre cela, non ! Nous allons fuir et nous resterons en vie. »
Ce à quoi Wallace répond :
« Oui ; combattez et vous mourrez peut-être. Fuyez et vous vivrez. Au
moins pour un bout de temps. Et sur votre lit de mort, dans plusieurs années,
est-ce que vous seriez prêts à échanger toutes ces années à partir de
maintenant jusqu’alors, pour une chance, une seule chance de revenir ici et
dire à nos ennemis qu’ils peuvent bien prendre nos vies, mais qu’ils ne prendront
jamais notre LIBERTÉ. Alba qu bra (« L’Écosse pour
toujours »). »
Et un peu plus loin dans le film, Wallace dira : « On ne choisit pas
comment on meurt, mais on peut choisir comment on vit. » Cette phrase devrait être vraie même si au Québec et en d'autres endroits dans le monde, elle est bafouée par l'euthanasie appelée lâchement au Québec de la façon suivante: "l'aide médicale à mourir ". Quand on bafoue Dieu et sa sagesse, on bafoue souvent aussi la vie et la mort.
William Wallace, voilà un homme qui vit selon son idéal. Voilà un
véritable leader convaincu et convainquant. Convainquant parce que convaincu.
Voilà le genre de leader dont l’Église a besoin en ce
moment.
16 févr. 2015 -
Mel Gibson's inspiring freedom speech in Braveheart is widely considered one of the best movie scenes ...
(1) Pier Giorgio Frassati est un jeune italien mort à 24
ans. Il a été béatifié par le saint pape Jean-Paul II le 20 mai 1990 à Rome. Je
crois sincèrement qu’il sera canonisé un jour et peut-être plus tôt qu’on ne le croit.
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