lundi 24 novembre 2014

Un peu d'humour anglais

Un peu d’humour anglais :

Dans mon blogue précédent, j’ai cité deux des catholiques les plus fameux que l’Angleterre ait connus: Thomas More et G.K. Chesterton. Ces deux personnalités flamboyantes, avaient aussi en commun, dans leurs gènes, ce qu’il est convenu désormais d’appeler: l’humour anglais.

Citations de Thomas More :

On me reproche de mêler boutades, facéties et joyeux propos aux sujets les plus graves. Avec Horace, j’estime qu’on peut dire la vérité en riant. Sans doute aussi convient-il mieux au laïc que je suis de transmettre sa pensée sur un mode allègre et enjoué, plutôt que sur le mode sérieux et solennel, à la façon des prédicateurs. (Saint Thomas More – L’utopie)

Donnez- moi une bonne digestion, Seigneur, et aussi quelque chose à digérer.

Donnez- moi une âme qui ignore l’ennui, le gémissement et le soupir.

Ne permettez pas que je me fasse trop de souci pour cette chose encombrante que j’appelle «moi».
Seigneur, donnez- moi le sens de l’humour; donnez-moi la grâce de savoir discerner une plaisanterie pour que je tire quelque bonheur de cette vie et en fasse profiter les autres.

Alors qu’il montait à l’échafaud, il demanda de l’aide à l’officier qui le conduisait et lui dit: « Pour ce qui est de descendre, je m’en tirerai bien tout seul. » La tête sur le billot, il trouva encore le moyen de faire de l’humour en essayant de sauver la barbe qui lui avait poussé durant sa captivité. Il conseilla au bourreau de bien viser car il avait le cou un peu court, tout en ajoutant : « Celle-ci (la barbe) n’est pas à couper; elle n’a pas commis de trahison. »


Un peu d’humour à propos de Chesterton :

Chesterton était très grand (1,93 m) et de très forte corpulence (plus de 130 kg). George Bernard Shaw, contemporain et ami de Chesterton, était très maigre.

    
                    George Bernard Shaw                                            G.K. Chesterton

Un jour Chesterton fit la remarque suivante à son ami George Bernard Shaw: « À vous voir, tout le monde pourrait penser que la famine règne en Angleterre »; à quoi Shaw aurait rétorqué: « À vous voir, tout le monde pourrait penser que c'est vous qui en êtes la cause » (Cette anecdote est tirée de Wikipedia).
      




Saint Thomas More

Saint Thomas More
 
"I die the king's good servant, and God's first."--Thomas More
“ Je meurs comme un bon serviteur du Roi, et avant tout de Dieu ”

Il y a deux jours, sur mon blogue, je terminais mon texte sur Le Christ, Roi de l’univers, en citant saint Thomas More comme étant un très bel exemple de la façon dont un chrétien doit exercer la fonction royale qu’il a reçue au baptême. Quoi de mieux, pour connaître l’âme de cet homme, que de lui laisser la parole? Dans un premier temps, vous pourrez lire le texte que l’Église catholique a désiré mettre dans le bréviaire (appelé aussi : la Prière du temps présent), le jour où on célèbre la mémoire facultative de saint Thomas More, le 22 juin de chaque année. Vous pourrez ensuite lire et méditer une prière composée par ce grand saint.

ENTRETIENS DE PRISON DE SAINT THOMAS MORE AVEC SA FILLE MARGARET:
Je sais, ma chère Margaret, toute l'indignité de ma vie passée: elle m'a bien mérité que Dieu me laisse trébucher. Cependant je ne puis que faire confiance à sa bonté miséricordieuse. En effet sa grâce m'a fortifié jusqu'ici; c'est elle qui m'a donné le courage d'abandonner mes biens, mes propriétés et jusqu'à ma vie, plutôt que de jurer contre ma conscience. C'est elle aussi qui a suggéré au Roi de me traiter avec clémence, puisque jusqu'à ce jour il ne m'a pris que ma liberté. Par là, grâce à Dieu, Sa Majesté m'a procuré un plus grand bien: le progrès spirituel que je suis sûr de trouver ici. Cela vaut mieux que tous les honneurs et les richesses dont il m'avait comblé auparavant. Je ne peux donc manquer de confiance en la grâce de Dieu: ou bien elle retiendra le coeur du roi pour qu'il ne me traite pas plus sévèrement ou bien elle me donnera toujours les forces nécessaires pour supporter n'importe quelles épreuves, patiemment, courageusement et même joyeusement.  
Ma patience, unie aux mérites de la cruelle passion du Christ (qui certes surpasse de mille lieues en mérites et en qualité tout ce que je puis avoir à souffrir), atténuera les châtiments qui me sont dus au purgatoire et, par la générosité de la bonté divine, elle me vaudra même un petit surplus de récompense au ciel.
Ma chère Meg. je ne veux pas manquer de confiance en Dieu pourtant je sens que la peur pourrait bien me submerger. Je me rappellerai que saint Pierre, à cause de son peu de foi, commençait à s'enfoncer sous un coup de vent, et je ferai comme lui: j'en appellerai au Christ et lui demanderai son secours. Ainsi j'espère qu'il me tendra la main, me saisira et ne me laissera pas m’enfoncer.
Et s'il permet que je joue le rôle de Pierre dans sa conduite ultérieure, que je tombe tout à fait, en jurant et en abjurant (mais que notre Seigneur, par sa miséricordieuse Passion, m'en préserve), et qu'une telle chute me nuise plutôt que de me rapporter aucun bénéfice, s'il permet que je tombe, j'espère pourtant qu'il jettera sur moi, comme sur Pierre, un regard plein de miséricorde, et qu'il me relèvera pour que je confesse de nouveau la vérité et que je libère ma conscience; j'espère aussi qu'il me fera supporter courageusement le châtiment et la honte d’un tel reniement.
Bref, ma chère Margot, je suis absolument certain que, sauf péché de ma part, Dieu ne m'abandonnera pas. En toute espérance et sécurité, je vais donc me confier totalement à lui. S'il me laisse périr à cause de mes fautes, je servirai au moins à glorifier sa justice. J'espère pourtant que sa tendre pitié gardera ma pauvre âme saine et sauve et fera que l'on verra en moi resplendir sa miséricorde plutôt que sa justice.
Donc, ma chère fille, garde un bon moral, ne te laisse troubler par rien de ce qui peut m'arriver en ce monde. Rien ne peut arriver sans que Dieu le veuille. Et tout ce qu il veut, si mauvais que cela nous paraisse, est vraiment meilleur.
(22 juin: S. Paulin de Nole, évêque, S. Jean Fisher, évêque, et S. Thomas More, martyrs 
Mémoire facultative. La liturgie des heures, 1980, Aelf, Paris, volume 3, pp. 1110-1111).


Prière que Thomas More a composée dans la prison de Londres, et que l'on a retrouvée en marge de son livre d’heures personnel : 

Donne-moi ta grâce, bon Seigneur, de tenir pour rien le monde;
De tenir mon esprit fixé en toi, et de ne pas flotter au souffle des bouches humaines;
De m’accommoder de la solitude;
De n’être pas avide de compagnie mondaine.
Peu à peu, de rejeter le monde et de libérer mon esprit de tout son affairement.
De n’être pas avide d’entendre parler de choses mondaines, mais que la rumeur des fantaisies mondaines me fasse déplaisir.
Joyeusement de penser à Dieu, d’implorer son secours et de prendre appui sur son réconfort;
De m’employer et m’affairer à l’aimer,
De connaître ma propre vilenie et misère,
De me faire humble et doux sous la puissante main de Dieu;
De pleurer mes péchés passés; pour m’en purifier, de souffrir patiemment l’adversité;
De supporter joyeusement mon purgatoire ici-bas, d’accueillir avec joie les tribulations, de marcher dans l’étroit chemin qui conduit à la vie;
De porter la croix avec le Christ;
De ne pas traiter la mort en étrangère;
D’avoir continuellement à l’esprit la Passion que le Christ souffrit pour moi;
De le remercier continuellement de ses bienfaits;
De racheter le temps que j’ai perdu, de m’abstenir de vaines parlotes et de sotte gaîté, de couper court aux récréations superflues.
De tenir pour rien la perte des biens de ce monde, des amis, de la liberté et du reste, pour gagner le Christ.
De tenir mes plus grands ennemis pour mes meilleurs amis, car les frères de Joseph n’auraient jamais pu lui faire autant de bien par amour et affection qu’ils lui en firent par leur malice et leur haine.
Ces dispositions sont plus désirables pour tout homme que tout le trésor des princes et rois, chrétiens et païens, fût-il réuni et rassemblé en un seul tas. 


Amen 

Et voici la prière originale en anglais 

(vous noterez que le texte anglais n'est pas en tout semblable au texte français reproduit ci-dessus. J'ai pris ces deux textes sur des sites différents. J'imagine que le texte en anglais est davantage fiable):


Give me the grace, Good Lord, to set the world at naught.
To set the mind firmly on You and not to hang upon the words of men's mouths. 
To be content to be solitary. 
Not to long for worldly pleasures.
Little by little utterly to cast off the world and rid my mind of all its business.
Not to long to hear of earthly things, but that the hearing of worldly fancies may be displeasing to me.
Gladly to be thinking of God, piteously to call for His help. To lean into the comfort of God. 
Busily to labor to love Him.
To know my own vileness and wretchedness. 
To humble myself under the mighty hand of God. 
To bewail my sins and, for the purging of them, patiently to suffer adversity.
Gladly to bear my purgatory here. To be joyful in tribulations. 
To walk the narrow way that leads to life.
To have the last thing in remembrance. 
To have ever before my eyes my death that is ever at hand. 
To make death no stranger to me. 
To foresee and consider the everlasting fire of Hell. 
To pray for pardon before the judge comes.
To have continually in mind the passion that Christ suffered for me. 
For His benefits unceasingly to give Him thanks.
To buy the time again that I have lost. 
To abstain from vain conversations. 
To shun foolish mirth and gladness. 
To cut off unnecessary recreations.
Of worldly substance, friends, liberty, life and all, to set the loss at naught, for the winning of Christ.
To think my worst enemies my best friends, for the brethren of Joseph could never have done him so much good with their love and favor as they did him with their malice and hatred.
These minds are more to be desired of every man than all the treasures of all the princes and kings, Christian and heathen, were it gathered and laid together all in one heap.

Amen

En terminant, voici ce qu’a écrit à propos de saint Thomas More, un des écrivains catholiques anglais les plus fameux : G.K. Chesterton (ma traduction suivra): 

« Blessed Thomas Moore is more important at this moment than at any moment since his death; but he is not quite so important as he will be in about a hundred years time. He may come to be counted the greatest Englishman, or at least the greatest historical character in English history.  For he was above all things historic; he represented at once a type, a turning point and an ultimate destiny.  If there had not happened to be that particular man at that particular moment, the whole of history would have been different. » (G.K. Chesterton, 'A Turning Point in History' in The Fame of Blessed Thomas More, London, 1929, p. 63).

Ce texte a été écrit en 1929.

Et voici ma traduction :

« Le bienheureux (à cette époque Thomas More n’avait pas encore été canonisé) Thomas More est plus important en ce moment qu’à n’importe quel moment depuis sa mort; mais il n’est pas encore aussi important qu’il le sera dans cent ans. Il se peut qu’il soit considéré comme le plus grand homme anglais, ou, tout au moins, comme le personnage historique le plus important de l’histoire de l’Angleterre. Car il était avant tout historique; il représentait à la fois un type, un point tournant et une destinée ultime. Si cet homme  n’était pas apparu à ce moment particulier de l’histoire, l’histoire entière aurait été différente. »  (G.K. Chesterton, à propos de Thomas More).  

Saint Thomas More, vous que le pape Jean-Paul II a déclaré « patron des responsables de gouvernement et des hommes et des femmes politiques », priez pour nous! Priez pour notre chère province de Québec et tous ses habitants! Priez en particulier pour nos dirigeants politiques, qui ont pour devoir et mission de conduire notre peuple sur les chemins de la justice (entendue d'abord et avant tout comme " ce qui est juste et vrai ") et de la paix !









samedi 22 novembre 2014

Le Christ, Roi de l'univers

Le Christ, Roi de l’univers

Chaque année, l’Église catholique commence la dernière semaine de son année liturgique par la Solennité du Christ Roi de l’univers. Quelle belle façon de conclure l’année! Jésus est Roi. Saint Jean est l'évangéliste qui a le mieux dépeint la royauté du Christ. Et cette royauté, saint Jean l’a mise en lumière surtout durant la Passion de Jésus. La royauté de Jésus resplendit tout au long de la passion selon saint Jean. Quand Jésus est arrêté, les gardes du Temple veulent s’emparer de lui, mais ils tombent tous à terre devant la majesté de Jésus (Jn 18, 6). Jésus leur montre clairement que c’est lui le Maître de la situation, que c’est lui qui gouverne les événements du monde. On ne l’arrête pas; Il se laisse arrêter. Jésus n’a-t-il pas dit: « Ma vie, personne ne me l’enlève, mais je la donne de moi-même » (Jn 10, 18). Devant Pilate, Jésus dit clairement qu’Il est Roi, mais que sa royauté ne vient pas de ce monde (Jn 18, 36). C’est le génie de saint Jean, d’avoir su montrer que Jésus, même dans sa situation d’extrême faiblesse, est Roi. Sur la croix, au larron qui lui demande: « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume », Jésus répond qu’aujourd’hui même il sera avec Lui, dans le paradis (Lc 23, 42-43). Voilà la raison du choix de l’image que j’ai mise en haut du présent texte. J’ai mis la peinture qu’une de mes paroissiennes, madame Anne Marie Forest a réalisée à ma demande (voir: Dieu ma joie: GRAND MERCI !!!). Jésus y est représenté au début de sa passion, alors qu’Il est arrêté et qu’Il pose son regard sur Pierre, qui vient de le renier. Je trouve qu’Anne Marie a très bien su montrer au moyen de la peinture, la royauté de Jésus dans une situation de faiblesse.  

Que fait un roi? La tâche principale d’un roi, est de gouverner. J’aime beaucoup le passage de la Bible qui nous présente le jeune Salomon, fils du roi David, qui accède au trône, à un très jeune âge. Le seul cadeau que Salomon demande à Dieu de lui accorder, c’est un cœur sage qui puisse discerner le bien et le mal, et qui lui permettra de gouverner le peuple de Dieu.

Jésus, nous l’avons vu, a gouverné sa vie. Même si les événements de la vie de Notre Seigneur font en sorte que parfois nous avons l’impression que Jésus est victime du destin ou de la malice des hommes, il n'en n'est pas ainsi. La vérité est que Jésus est toujours le maître de la situation. Jésus va droit son chemin; personne ne le fait dévier de sa route, de la voie tracée par son Père.

Le baptême a fait de nous aussi des rois. Je me suis longtemps posé la question suivante: en quoi sommes-nous rois; ou encore, comment sommes-nous rois? Je pense qu’une des meilleures façons de montrer comment nous sommes rois, est précisément celle-ci: tout comme Jésus, nous sommes rois car nous sommes appelés à gouverner notre vie selon la volonté de notre Père des cieux, et non pas selon l’air du temps, l’opinion de la majorité ou les pressions que des personnes peuvent exercer sur nous.

Deux personnalités nous ont fourni, par leur vie, un bel exemple de royauté et de loyauté : Nelson Mandela et saint Thomas More. J’ai déjà donné l’exemple de Nelson Mandela sur mon blogue intitulé « Nous sommes prêtres, prophètes et rois ». Voici comment j’expliquais dans ce texte, le fait que nous soyons rois:

« Par le baptême, nous sommes rois. Il n’est pas facile, à première vue, de comprendre en quoi consiste cette royauté. Un passage de l’évangile qui a été proclamé en Église dimanche dernier peut nous conduire à une réponse:

« Et si ta main est pour toi une occasion de péché, coupe-la : mieux vaut pour toi entrer manchot dans la Vie que de t'en aller avec tes deux mains dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint pas. Et si ton pied est pour toi une occasion de péché, coupe-le : mieux vaut pour toi entrer estropié dans la Vie que d'être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne. Et si ton œil est pour toi une occasion de péché, arrache-le : mieux vaut pour toi entrer borgne dans le Royaume de Dieu que d'être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne où leur ver ne meurt point et où le feu ne s'éteint point. » (Mc 9, 43-48)  

En quoi ce passage où Jésus n’y va pas de main morte, peut-il nous faire comprendre en quel sens nous sommes rois? Un roi est quelqu’un qui gouverne. Un chrétien doit être capable de gouverner sa vie et non pas se laisser gouverner par ses passions, par son égoïsme et ses conditionnements de toute sorte. C’est cela, à mes yeux, être roi par le baptême. Si quelqu’un me tend une « enveloppe brune », un pot-de-vin, pour m’acheter ou m’influencer et que je suis tenté de tendre la main pour accepter le cadeau empoisonné, que Jésus me redise: « Coupe ta main; il vaut mieux pour toi entrer manchot dans le royaume de Dieu, que d’aller avec tes deux mains dans la géhenne ». Si j’ai les yeux sur l’épouse d’un de mes confrères de travail ou si je suis tenté de regarder de la pornographie, que Jésus me dise: « Arrache ton œil; il vaut mieux pour toi entrer borgne dans le royaume des cieux, que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne ». C’est cela pour moi être roi, c’est cela régner sur ma vie. Et cette façon de régner sur sa vie est le seul moyen d’être libre, est la seule façon de conquérir la liberté que Jésus est venu nous apporter et qu’Il nous a méritée par sa mort et sa résurrection: « Si le Fils vous libère, vous serez réellement libres »(Jn 8, 36).

Nelson Mandela a dit que ce qui lui a permis de garder courage et de rester libre intérieurement alors qu’il a été incarcéré pendant  vingt-sept ans, dont dix-huit ans dans une minuscule cellule, c’est le poème de William Ernest Henley intitulé: Invictus (Invaincu). La dernière strophe de ce poème dit ceci:

It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.

Qu’on peut traduire ainsi:

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

Voilà, à mes yeux, exprimé de façon poétique, ce que signifie être roi  pour un chrétien et une chrétienne. » (Dieu ma joie: Nous sommes prêtres, prophètes et rois).

Saint Thomas More est aussi un excellent modèle de royauté et de loyauté. Au seizième siècle, Thomas More refusa d’admettre que le roi Henri VIII avait le droit de quitter son épouse légitime pour épouser Anne Boleyn. Cette prétention du roi avait pour but de soustraire l’Angleterre à l’autorité de Dieu et du pape. Le refus d’acquiescer à une telle prétention, conduisit Thomas More à perdre son poste de chancelier d’Angleterre. Il vécut alors avec sa famille, dans une grande pauvreté. Persistant dans son refus, alors que la grande majorité des conseillers du roi approuvèrent son mariage avec Anne Boleyn, Thomas More fut emprisonné et décapité le 6 juillet 1535. Le pape Jean-Paul II a canonisé Thomas More le 31 octobre 2000 et il l’a proclamé patron des responsables de gouvernement. Cette reconnaissance des vertus héroïques de Thomas More, tombe à point. Dans nos sociétés occidentales, une erreur est souvent commise: plusieurs politiciens disent représenter les électeurs de leur circonscription et en raison de ce fait, se croient légitimer de voter selon le désir de  la majorité des habitants de leur circonscription. Ils font alors fi du devoir fondamental de suivre leur conscience. Un être humain ne peut en aucun cas se soustraire au devoir que lui dicte sa conscience. Si un représentant de l’État a à voter sur un projet de loi qu’il juge immoral, il doit voter non pas selon ce que pense la majorité, sous prétexte qu’il a été élu pour représenter ses électeurs, mais selon ce que lui dicte sa conscience. Le pape Jean-Paul II a insisté sur ce point, lors de l’homélie de la canonisation de Thomas More : 

« De la vie et du martyre de saint Thomas More se dégage un message qui traverse les siècles et qui parle aux hommes de tous temps de la dignité inaliénable de la conscience, dans laquelle, comme le rappelle le Concile Vatican II, réside « le centre le plus secret de l’homme et le sanctuaire où il est seul avec Dieu dont la voix se fait entendre dans ce lieu le plus intime » (Gaudium et spes, n. 16). Quand l’homme et la femme écoutent le rappel de la vérité, la conscience oriente avec sûreté leurs actes vers le bien. C’est précisément pour son témoignage de la primauté de la vérité sur le pouvoir, rendu jusqu’à l’effusion du sang, que saint Thomas More est vénéré comme exemple permanent de cohérence morale. Même en dehors de l’Église, particulièrement parmi ceux qui sont appelés à guider les destinées des peuples, sa figure est reconnue comme source d’inspiration pour une politique qui se donne comme fin suprême le service de la personne humaine.   …

Cette harmonie entre le naturel et le surnaturel est l’élément qui décrit peut-être plus que tout autre la personnalité du grand homme d’État anglais : il vécut son intense vie publique avec une humilité toute simple, marquée par son humour bien connu, même aux portes de la mort. Tel est le but où le conduisit sa passion pour la vérité. On ne peut séparer l’homme de Dieu, ni la politique de la morale; telle est la lumière qui éclaira sa conscience. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, «l’homme est une créature de Dieu, et c’est pourquoi les droits de l’homme ont en Dieu leur origine, ils reposent dans le dessein de la création et ils entrent dans le plan de la rédemption. On pourrait presque dire, d’une façon audacieuse, que les droits de l’homme sont aussi les droits de Dieu» (Discours du 7 avril 1998 aux participants à la Rencontre universitaire internationale UNIV’98).


Le Concile œcuménique Vatican II, dans la constitution Gaudium et spes, remarque que, dans le monde contemporain, grandit «la conscience de l’éminente dignité qui revient à la personne humaine, du fait qu’elle l’emporte sur toute chose et que ses droits et devoirs sont universels et inviolables» (n. 26). L’histoire de saint Thomas More illustre clairement une vérité fondamentale de l’éthique politique. En effet, la défense de la liberté de l’Église contre des ingérences indues de l’État est en même temps défense, au nom de la primauté de la conscience, de la liberté de la personne par rapport au pouvoir politique. C’est là le principe fondamental de tout ordre civil, conforme à la nature de l’homme.

5 Je suis donc certain que l’élévation de l’éminente figure de saint Thomas More au rang de Patron des Responsables de gouvernement et des hommes politiques pourvoira au bien de la société. C’est là d’ailleurs une initiative qui est en pleine syntonie avec l’esprit du grand Jubilé, qui conduit au troisième millénaire chrétien.

En conséquence, après mûre considération, accueillant volontiers les demandes qui m’ont été adressées, j’établis et je déclare Patron céleste des Responsables de gouvernement et des hommes politiques saint Thomas More, et je décide que doivent lui être attribués tous les honneurs et les privilèges liturgiques qui reviennent, selon le droit, aux Patrons de catégories de personnes.

Béni et glorifié soit Jésus Christ, Rédempteur de l’homme, hier, aujourd’hui, à jamais. »

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 31 octobre 2000, en la vingt-troisième année de mon Pontificat.
IOANNES PAULUS PP. II

La vie de saint Thomas More et de Nelson Mandela, nous apprennent cette vérité essentielle, qui est une bonne nouvelle: l’être humain incorporé au Christ par le baptême, peut, lui aussi, dans une situation d’extrême faiblesse (les deux ont été incarcérés dans des conditions pénibles), être en quelque sorte « roi de l’univers ».

Post scriptum: À chaque année, en ce jour, je médite sur le magnifique poème de Rabindranath Tagore, intitulé: Le mendiant et le roi. Si vous n’avez jamais lu ce poème, je vous encourage fortement à le lire. Je l’ai mis sur le blogue suivant (vous n’avez qu’à cliquer sur le lien qui suit pour accéder directement au texte)
  

vendredi 21 novembre 2014

21 novembre 1964, date mémorable

21 novembre 1964, date mémorable
Marie, Mère de l'Église

Chers amis,

En ce 21 novembre 2014, je désire souligner que nous vivons le cinquantième anniversaire de la proclamation solennelle faite par le pape Paul VI en l’honneur de la très Sainte Vierge Marie. Il y a cinquante ans, le 21 novembre 1964, en un geste prophétique et usant de son autorité comme successeur de Pierre, le pape a déclaré solennellement que Marie est « la Mère de l’Église ». Je suis peiné de voir que les médias catholiques ne soulignent pas ce grandiose anniversaire.

En 1964, l’Église était en plein Concile oecuménique, appelé Concile Vatican II. Ce concile a débuté le 11 octobre 1962, sous le pontificat de Jean XXIII, et s’est terminé le 8 décembre 1965. Il s’agit là, selon moi, de l’événement majeur de l’Église des temps modernes. Nous vivons toujours sous l’élan donné par ce concile. Plusieurs documents conciliaires ont été promulgués. Le plus important d’entre eux est le document sur l’Église, intitulé : Lumen Gentium, que l’on pourrait traduire par Lumière des nations. Lors de la préparation de ce document, les Pères conciliaires ont discuté sur la place de la Vierge Marie dans le plan du salut. Certains Pères conciliaires ont voulu qu’un document du Concile soit dédié exclusivement à la Mère de Dieu. Mais la proposition qui fut retenue fut celle-ci : Marie fait partie du peuple de Dieu; Elle est le membre le plus noble et le plus saint du peuple de Dieu qu’est l’Église, mais elle en fait partie. On traitera donc de la Vierge Marie au terme du document sur l’Église. Et c’est ce qui fut fait. Le chapitre VIII de la Constitution apostolique Lumen Gentium, est intitulé : « La Bienheureuse Vierge Marie Mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l'Eglise ». Plusieurs experts considèrent que ce chapitre VIII de la Constitution Lumen Gentium, est le texte marial le plus profond, le plus équilibré et le plus complet qui ait jamais été écrit sur la Vierge Marie (1).

Les documents conciliaires étaient définitivement approuvés, une fois promulgués. C’est le pape qui faisait la promulgation. Le 21 novembre 1964, a eu lieu la promulgation du document conciliaire sur l’Église, intitulé : Lumen Gentium. Ce jour-là, d’après ce que j’ai déjà lu, le pape a pris tous les Pères conciliaires par surprise, en profitant de ce moment pour déclarer solennellement que la Vierge Marie est la  Mère de l’Église (voir, ci-dessous, certains extraits de cette déclaration). Dans un article qui a paru il y a de cela plusieurs années dans le journal L’Homme Nouveau, je me souviens d’avoir lu qu’à peine le pape Paul VI eut prononcé les mots suivants: « C'est donc à la gloire de la bienheureuse Vierge et à notre réconfort que Nous proclamons Marie très sainte, Mère de l'Eglise », les 2400 Pères conciliaires se sont levés d’un bond et se sont mis à applaudir avec enthousiasme durant de nombreuses minutes. Les personnes qui ont eu la grâce de participer à ce moment de la vie de l’Église, ne l’oublieront jamais. Heureuses sont-elles!    

Voici quelques extraits des paroles prononcées par le pape Paul VI, le 21 novembre 1964 :

24. Avec la promulgation - aujourd'hui - de la Constitution qui a, comme sommet et couronnement, tout un chapitre dédié à la Vierge, nous pouvons à juste titre affirmer que la présente session se conclut par un hymne incomparable de louange en l'honneur de Marie.

25. C'est en effet, la première fois, et le dire Nous remplit d'une profonde émotion, qu'un Concile oecuménique présente une synthèse si vaste de la doctrine catholique sur la place que Marie très sainte occupe dans le mystère du Christ et de l'Eglise.

29. [...] De très nombreux Pères ont fait leur (notre propre voeu) en demandant instamment que soit explicitement déclarée, pendant ce Concile, la fonction maternelle que la bienheureuse Vierge Marie exerce envers le peuple chrétien. Dans ce but, Nous avons cru opportun de consacrer, dans cette séance publique, un titre en l'honneur de la Vierge, suggéré de divers côtés dans le monde catholique et qui Nous est particulièrement cher, parce qu'il synthétise admirablement la place privilégiée reconnue par ce Concile à la Vierge dans la sainte Eglise.

30. C'est donc à la gloire de la bienheureuse Vierge et à notre réconfort que Nous proclamons Marie très sainte, Mère de l'Eglise, c'est-à-dire de tout le peuple de Dieu, aussi bien des fidèles que des pasteurs, qui l'appellent Mère très aimante, et Nous voulons que, dorénavant, avec un tel titre très doux la Vierge soit encore plus honorée et invoquée par tout le peuple chrétien.

31. [...] Ce titre en vérité appartient à l'authentique substance de la dévotion à Marie, trouvant sa justification dans la dignité elle-même de la Mère du Verbe Incarné. 

32. Comme en fait la maternité divine est le fondement de la relation spéciale avec le Christ et de sa présence dans l'économie du salut opéré par le Christ Jésus, cette maternité constitue le fondement principal des rapports entre Marie et l'Eglise, car elle est Mère de Celui qui, depuis le premier instant de l'Incarnation dans son sein virginal, s'est uni comme chef son Corps mystique, qui est l'Eglise. Marie, donc, en tant que Mère du Christ, est Mère aussi de tous les pasteurs et fidèles, c'est-à-dire de l'Eglise.

36. Nous souhaitons donc que la promulgation de la Constitution sur l'Eglise, renforcée par la proclamation de Marie, Mère de l'Église, c’est à dire de tous, fidèles et pasteurs, fasse que le peuple chrétien s'adresse à la Sainte Vierge avec plus de confiance et de ferveur et lui rende le culte et l'honneur qui lui reviennent.

37. De même que Nous sommes entrés dans le Concile, après l'invitation de Jean XXIII, le 11 octobre 1962, « avec Marie, Mère de Jésus », de même, à la fin de la troisième session, nous sortons de cette même basilique au nom très saint et très doux de Marie, Mère de l'Église.

Extraits du discours du 21 Novembre 1964, Conclusion de la III° Session du Concile Vatican II
et promulgation de la Constitution Lumen Gentium, dans Enchiridion Vaticanum 1, n° 302-313.

(1)  Pour lire le chapitre 8 de Lumen Gentium, veuillez cliquer sur le lien suivant: 

      Vatican II, Chapitre VIII de Lumen Gentium | Marie de ...

       www.mariedenazareth.com/qui.../vatican-ii-chapitre-viii-de-lumen-genti...



lundi 17 novembre 2014

Fabrice Hadjadj

Fabrice Hadjadj

Dans mon avant-dernier blogue, je mentionnais que Fabrice Hadjadj est un des auteurs préférés de mon confrère Gérald Lajeunesse, omv. Gérald, natif de Québec, a vécu dix ans en France, en notre maison située à Fontenay-aux-Roses, en banlieue de Paris.

Il me fait plaisir de vous faire connaître (ou mieux connaître) Fabrice Hadjadj, grâce à la vidéo mise ci-dessous.


  1. Fabrice Hadjadj - YouTube

    www.youtube.com/watch?v=bdNdVC0__ws
    Le simple fait d'assister, d'avoir vu la beauté du monde est une première étape dans ce retournement du coeur ...23 mars 2012 - Ajouté par KTOTV

Pour ceux et celles qui seraient intéressés à écouter davantage d'enseignements de monsieur Fabrice Hadjadj, voici des liens qui pourront vous faciliter la tâche: 


1-Ceux qui ne cherchent plus parce qu’ils croient savoir
2-L’ignorance invincible et le baptême de désir
3- Le baptême et le danger de devenir pire et non meilleur
4-Une vérité qui ne peut être sans charité véritable
5-Égale dignité du droit de parole mais non égale dignité des opinions
6-« ‘Qu’ils soient un…’ : La vérité est dans la communion des personnes »






dimanche 16 novembre 2014

La parabole des talents

La parabole des talents

Aujourd’hui, en ce 33ème dimanche du temps ordinaire, Jésus nous invite à réfléchir sur sa parabole des talents (Mt 25, 14-30). Les premiers mots d’une parabole prononcée par Jésus, sont toujours très importants. Voici les premiers mots de cette parabole : « Un homme qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens ». Dans les quatre derniers mots de cette première phrase de la parabole, deux idées sont importantes. Première idée : le maître confie ses biens. Lorsqu’on confie, on fait confiance. Le maître fait confiance; il a confiance dans ses serviteurs. Et il leur fait confiance parce qu’il les aime. Dans une petite vidéo que l’on peut voir sur YouTube et que j’ai mise au bas du présent texte, cet amour du maître envers ses serviteurs, est très bien mis en évidence. On voit clairement que le maître aime beaucoup ses trois serviteurs. Ils sont comme ses enfants. Et il leur dit, au moment de partir en voyage: « Vous allez bien me manquer ». Donc, première idée : la confiance. 

Deuxième idée : le maître leur confia ses biens. Un chrétien devrait savoir que tout ce qu’il a ne lui appartient pas. Tout ce qu’il a appartient au Seigneur. Si j’ai une maison, elle ne m’appartient pas; elle appartient au Seigneur. Si j’ai des enfants, ils ne m’appartiennent pas; ils appartiennent au Seigneur. Si j’ai une épouse, elle ne m’appartient pas; elle appartient au Seigneur. Quelqu’un pourrait dire : mon épouse et moi, nous sommes un. Oui, mais il faudrait répondre à cette personne que même elle, ne s’appartient pas; elle appartient au Seigneur. Saint Paul nous dit : « Aucun d’entre nous ne vit pour soi-même et aucun d’entre nous ne meurt pour soi-même. Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur. Si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Dans notre vie, comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur » (Rom 14, 7-8). Donc même moi, même ma personne, appartient au Seigneur. Combien plus les choses que je dis m’appartenir, appartiennent au Seigneur.

Je ne sais pas si vous connaissez monsieur Jean-Robert Ouimet. Monsieur Ouimet est un homme d’affaires québécois qui a fait fortune grâce aux aliments Cordon bleu. Cet homme est devenu très riche. J’ai écrit un blogue sur cet homme que je considère extraordinaire, en octobre 2011. Voici un extrait de ce blogue intitulé: M. Jean-Robert Ouimet: le bon vigneron :

« Je suis privilégié. J’ai étudié beaucoup. J’ai voyagé et j’ai rencontré des gens extraordinaires. Je suis un homme comblé. D’ailleurs, c’est pour cette raison que je suis allé rencontrer Mère Teresa; je me sentais coupable à mort. Je me disais que je ne réussirais jamais à rentrer au ciel. Jésus me comblait trop. Une femme, 4 enfants : 2 garçons, deux filles. Une flamande aux yeux bleus qui m’endure depuis 44 ans, chef d’entreprise et j’en passe. Ce sont toutes des grâces. Me sentant très coupable, j’ai réussi à rencontrer Mère Teresa et dans ma biographie TOUT VOUS A ÉTÉ CONFIÉ, vous pouvez voir l’histoire de façon détaillée. La biographie, c’est une histoire de fou, mais tout ce qui est là est pure vérité. J’ai rencontré Mère Teresa, il y a 26 ans, en 1983. Et, je lui posé ma question : Est-ce que je dois donner tout ce que j’ai? On a tous de l’argent, une certaine richesse, une sécurité alors qu’au Canada, des millions d’humains n’ont pas de travail. Elle me répond : Tu n’as rien à donner, tu n’as rien à toi. Ce n’est pas à toi, tout t’a été prêté. Si tu veux, dit-elle, tu peux gérer pour Dieu, mais c’est mieux avec Dieu. La différence entre les deux, j’ai découvert cela il y a à peine 10 ans. La différence est énorme. Si tu veux faire cela, ajoute-t-elle, il faut que tu suives la hiérarchie de l’Amour du Christ. Ta femme d’abord (alors qu’en 1983, ma femme ne passait pas au premier rang). Après ta femme, ce sont tes 4 enfants, pas avant. Tes enfants ne t’appartiennent pas; ils te sont prêtés. Dieu va te demander ce que tu as fait de ta femme, tes 4 enfants et après les humains avec lesquels tu travailles. Un par un, il va te demander ce que tu as fait avec ces gens-là. Je trouve Dieu, bien correct, là dedans, dit-il. Juste avant que je quitte, Mère Teresa m’a dit ceci : « Mr. Ouimet, even if you want to manage what God has loaned to you, even if you want to that, don’t try.Without praying a lot, you will not be able. » (« M. Ouimet, même si vous désirez administrer ce que Dieu vous a prêté, même si vous voulez faire cela, n’essayez pas. Sans beaucoup prier, vous ne serez pas capable. ») Je savais qu’elle avait raison, il fallait que je prenne une décision. Je suis dans l’avion et je me dis : « Seigneur, je décide de gérer avec Toi. » Je venais de comprendre que je devais gérer avec Dieu; néanmoins Mère Teresa venait de mettre tout mon programme de vie par terre. Elle venait de me dire que sans la prière, je ne réussirais pas. J’ai dit : « Jésus, je sais qu’elle avait raison, et permets-moi de t’informer que j’ai pris ma décision : tous les jours de ma vie, à compter du dimanche 7 février 1983, je vais aller te recevoir à l’Eucharistie. » Je témoigne que 26 ans plus tard, je n’ai jamais manqué une journée sauf par exception. Je n’ai pas de mérites, j’en ai besoin même encore plus aujourd’hui. Si je suis ici ce soir, c’est à cause de cela. C’est cela qui m’a tenu dans la vie. Si ma femme et mes enfants étaient ici, ils vous diraient que je parle moins et que j’écoute plus, et surtout que je les aime plus. Je trouve que pour moi (ce soir, je ne fais aucun enseignement; je vous raconte et vous en faites ce que vous voulez), la fréquentation de l’Eucharistie m’a sauvé. Tous les jours depuis 26 ans, c’est ce qui m’a aidé à aimer plus. »


En entendant la parabole des talents, telle que racontée par Jésus, on pourrait avoir l’impression que le maître est injuste de donner à l’un plus qu’à l’autre. Mais au contraire; il est très juste et très bon, car il donne à chacun « selon ses capacités », nous dit l’évangile. Or, nous n’avons pas tous les mêmes capacités.


  1. Parabole des talents - YouTube

    www.youtube.com/watch?v=PK4uJlsQPyE
    Parabole des talents. Pasto Vieux- ...