La fête de la Sainte Famille que nous
vivons aujourd’hui, est une occasion de réfléchir sur la famille.
L’Église, depuis le Concile
Vatican II, nous invite à réfléchir sur les signes des temps. Quand nous
réfléchissons sur les signes des temps qui caractérisent notre époque, nous
pouvons percevoir certaines modes et certaines attitudes, qui mettent en danger
la famille.
Une de ces modes est
l’hypersexualisation de nos sociétés occidentales. L’hypersexualisation est un
phénomène de société où le sexe est omniprésent. Avec toutes ces tentations qui
nous entourent et qu’on peut regarder par un simple clic d’ordinateur, il est
certain que la vertu de chasteté est en grand danger. Sans compter le fait que
presque personne aujourd’hui sait que pour être chrétien, il faut vivre chaste.
Il y a une chasteté pour le célibataire, pour les gens mariés, pour le prêtre, le religieux et le consacré. Chasteté ne signifie pas virginité.
Une attitude qui met en danger la
famille, est l’individualisme. Tout le monde est d’accord pour dire ceci: alors
qu’on peut si facilement communiquer avec autrui, il n’y a jamais eu aussi peu
de vraie et véritable communication entre les gens. Et cela est grave car on peut facilement
avoir l’illusion de communiquer. La vraie communication se vit en
chair et en os, et en se regardant, si possible, droit dans les yeux.
Dans l'évangile proclamé à la messe aujourd'hui, nous voyons Jésus, âgé de 12 ans, faire une fugue. Personnellement, je ne vois d'autre façon de qualifier le fait que Jésus soit demeuré à Jérusalem à l'insu de ses parents, au terme de la fête de la Pâque. Après trois jours de recherche, Marie et Joseph, angoissés, retrouvent Jésus. Marie ne s'est pas rendu directement vers son fils, ne lui a pas tiré le bras et ne l'a pas ramené sans dire un mot dans les rangs de la caravane. Car on imagine que les hommes voyageaient séparément des femmes, lors des grands pèlerinages annuels. Non, Marie est entrée en relation avec Jésus et lui a posé une question: "Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Ton père et moi, angoissés, nous te cherchions" (Lc 2, 48). La réponse que le jeune Jésus donna à ses parents ce jour-là, Marie et Joseph ne la comprirent pas. Mais il y a eu échange et explications. Combien de mères de famille et de pères de famille, ont peur de nos jours, de demander des "pourquoi" à leurs enfants? Et combien d'époux et d'épouses ont peur de demander des "pourquoi" à leurs conjoints? Et pourtant l'amour ne se vit souvent qu'à ce prix-là.
Dans l'évangile proclamé à la messe aujourd'hui, nous voyons Jésus, âgé de 12 ans, faire une fugue. Personnellement, je ne vois d'autre façon de qualifier le fait que Jésus soit demeuré à Jérusalem à l'insu de ses parents, au terme de la fête de la Pâque. Après trois jours de recherche, Marie et Joseph, angoissés, retrouvent Jésus. Marie ne s'est pas rendu directement vers son fils, ne lui a pas tiré le bras et ne l'a pas ramené sans dire un mot dans les rangs de la caravane. Car on imagine que les hommes voyageaient séparément des femmes, lors des grands pèlerinages annuels. Non, Marie est entrée en relation avec Jésus et lui a posé une question: "Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Ton père et moi, angoissés, nous te cherchions" (Lc 2, 48). La réponse que le jeune Jésus donna à ses parents ce jour-là, Marie et Joseph ne la comprirent pas. Mais il y a eu échange et explications. Combien de mères de famille et de pères de famille, ont peur de nos jours, de demander des "pourquoi" à leurs enfants? Et combien d'époux et d'épouses ont peur de demander des "pourquoi" à leurs conjoints? Et pourtant l'amour ne se vit souvent qu'à ce prix-là.
Il est très intéressant de noter
qu’alors qu’on vit dans un siècle où la communication est difficile, l’Esprit
Saint nous a donné un pape qui est un spécialiste de la communication.
Il y a une information qui circule
concernant le pape. Je crois que c’est le pape lui-même qui nous a mis au
courant de cela. Quand le pape prêche à une foule, quand il fait une homélie,
par exemple, il regarde toujours une personne dans les yeux. Il ne quitte pas
cette personne de vue. Pour lui, c’est comme si « parler en général », n’existait pas.
Une des caractéristiques du pape
François, c’est de nous inciter sans cesse à vivre une spiritualité de la
rencontre. Le pape veut qu’on aille à la rencontre des gens. Êtes-vous capable
vous autres d’imaginer le pape assis dans un restaurant en face de quelqu’un et
être en train de lire son journal ou de regarder sa tablette électronique? Cela
est tout simplement impensable.
La famille est l’endroit où
l’enfant apprend à vivre avec les autres. C’est l’apprentissage à vivre avec
les autres qui est l’apprentissage fondamental de la famille. Une famille où
les parents ne se parlent pas, est un désastre. Une famille qui ne passe jamais
du temps ensemble, est condamnée à ne jamais grandir dans l'amour.
Il faut trouver du temps pour
être ensemble. Vous n’y avez peut-être pas pensé, mais en venant à la messe
aujourd’hui, vous avez voulu prier et louer Dieu non pas tout seul dans votre
coin, mais avec d’autres personnes, vous avez voulu louer Dieu ensemble.
Il faut être conscient de ceci: lorsqu’on vit dans un monde, dans une société, nous sommes tous influencés par
la façon de vivre de cette société. Tout le monde est influencé, même si on ne
le réalise pas.
Je vis en communauté. Nous sommes
trois Oblats de la Vierge Marie
à vivre ensemble dans la même maison: Sylvain, Gérald et moi. Le danger,
c’est de faire chacun notre petite affaire, chacun dans son coin. Heureusement,
nous prions ensemble deux fois par jour, et nous mangeons la plupart du temps ensemble. C’est déjà beau. Est-ce que votre famille mange ensemble et prie
ensemble?
Le Père Patrick Peyton, qui a consacré une grande partie de sa vie à implanter le chapelet en
famille, a dit une phrase désormais célèbre : « A family that prays together, stays together » (« Une famille qui prie ensemble, reste ensemble »).
Mais aujourd’hui, manger
ensemble et prier ensemble, n’est pas suffisant pour lutter contre notre monde
individualiste. Il faut faire plus. Saint Ignace de Loyola nous enseigne que pour lutter
contre une mauvaise habitude, il faut aller exagérément dans le sens contraire.
C’est le fameux « agere contra » (« agir à l'encontre ». Nous, en communauté, nous avons ce
qu’on appelle une réunion communautaire. Tous les dimanches soirs, nous nous réunissons pour une rencontre fraternelle de 90 minutes. Depuis quelque temps, nous avons opté pour la formule de partage propre aux Cellules Paroissiales d'Évangélisation. Durant ce temps, nous avons l'occasion de nous « dire en vérité et en toute sincérité ». Ces échanges sont de loin les moments les plus précieux du temps que tous les trois, nous passons ensemble. Être au courant de ce que l'autre vit en profondeur, ne peut que contribuer à construire la personnalité de chacun et à faire croître le respect mutuel. Or très souvent un de nous trois n'a pas du tout le goût de participer à la réunion. par fatigue ou, précisément, par individualisme. C'est là que la présence des autres est importante et que l'enracinement dans une saine résolution que nous avons prise ensemble, est capital.
Je deviendrai une meilleure
personne humaine, par mes contacts avec des humains. Si la grande majorité de
mes rapports ont lieu avec une machine, avec un produit de la technologie, je
deviendrai de moins en moins humain, je me déshumaniserai. Voilà un danger qui
menace nos sociétés, car ce danger menace en tout premier lieu nos familles. Voir souffrir quelqu'un à la télévision, ce n'est pas du tout la même chose que de voir souffrir quelqu'un devant mes yeux.
Il est intéressant de connaître
la raison première pour laquelle le pape François a choisi le 8 décembre pour
débuter le grand Jubilé de la Miséricorde.
Au début de la bulle d’indiction du jubilé, le pape écrit:
« J’ai choisi la date du 8 décembre pour la
signification qu’elle revêt dans l’histoire récente de l’Église. Ainsi,
j’ouvrirai la Porte
Sainte pour le cinquantième anniversaire de la conclusion du
Concile œcuménique Vatican II. L’Église ressent le besoin de garder vivant cet
événement. C’est pour elle que commençait alors une nouvelle étape de son
histoire. Les Pères du Concile avaient
perçu vivement, tel un souffle de l’Esprit, qu’il fallait parler de Dieu aux
hommes de leur temps de façon plus compréhensible. » (Le Visage de la Miséricorde , no.
4).
Ce lien
entre le jubilé et le Concile Vatican II
est très intéressant. Le concile œcuménique Vatican II, a été essentiellement
un concile « pastoral ». Sa préoccupation majeure était de parler à
tous les êtres humains de la beauté de la foi, en un langage qui soit
compréhensible pour chacun.
Il est
bon aussi de noter qu’une grande partie de la première encyclique du pape Paul
VI, qui est l’agent principal du Concile Vatican II (c’est vraiment lui qui a mené à bien l’inspiration du pape Jean-XXIII),
porte sur le dialogue. Toute la
dernière partie de l’encyclique Ecclesiam Suam (6 août 1964), porte sur la nécessité pour
toutes les personnes de notre temps, de se parler. Et l’encyclique développe à
merveille les conditions essentielles à tout dialogue productif. Voici quelques
extraits de l’encyclique:
« Parce que missionnaire,
l'Eglise doit entrer en dialogue avec le monde
66 - Si vraiment
l'Église, comme Nous le disions, a conscience de ce que le Seigneur veut
qu'elle soit, il surgit en elle une singulière plénitude et un besoin
d'expansion, avec la claire conscience d'une mission qui la dépasse et d'une
nouvelle à répandre. C'est l'obligation d'évangéliser. C'est le mandat
missionnaire. C'est le devoir d'apostolat. Une attitude de fidèle conservation
ne suffit pas.
67 - L'Église doit
entrer en dialogue avec le monde dans lequel elle vit. L'Église se fait parole; l'Église se fait message; l'Église se fait conversation.
68 - Cet aspect capital
de la vie actuelle de l'Église fera, on le sait, l'objet d'une large étude
particulière de la part du Concile œcuménique; et Nous ne voulons pas entrer
dans l'examen concret des thèmes que cette étude se propose afin de laisser aux
Pères du Concile le soin d'en traiter librement. Nous voulons seulement vous
inviter, vénérables frères, à faire précéder cette étude de quelques
considérations afin que soient plus clairs les motifs qui poussent l'Eglise au
dialogue, plus claires les méthodes à suivre, plus clairs les buts à atteindre.
Nous voulons préparer les esprits, non pas traiter les sujets.
83 - Le dialogue est
donc un moyen d'exercer la mission apostolique ; c'est un art de communication
spirituelle. Ses caractères sont les suivants :
1. - La clarté avant
tout : le dialogue suppose et exige qu'on se comprenne; il est une
transmission de pensée et une invitation à l'exercice des facultés supérieures
de l'homme; ce titre suffirait pour le classer parmi les plus nobles
manifestations de l'activité et de la culture humaine. Cette exigence initiale
suffit aussi à éveiller notre zèle apostolique pour revoir toutes les formes de
notre langage: celui-ci est-il compréhensible, est-il populaire, est-il,
choisi?
2. - Un autre caractère
est la douceur, celle que le Christ nous propose d'apprendre de lui-même: «
Mettez. vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt., 11,
29); le dialogue n'est pas orgueilleux; il n'est pas piquant; il n'est pas
offensant. Son autorité lui vient de l'intérieur, de la vérité qu'il expose, de
la charité qu'il répand, de l'exemple qu'il propose; il n'est pas commandement
et ne procède pas de façon impérieuse. Il est pacifique; il évite les manières
violentes; il est patient, il est généreux.
3. - La confiance, tant
dans la vertu de sa propre parole que dans la capacité d'accueil de
l'interlocuteur. Cette confiance provoque les confidences et l'amitié ; elle
lie entre eux les esprits dans une mutuelle adhésion à un bien qui exclut toute
fin égoïste.
84 - 4. - La prudence
pédagogique enfin, qui tient grand compte des conditions psychologiques et
morales de l'auditeur (cf. Mt.,
7, 6): selon qu'il s'agit d'un enfant, d'un homme sans culture ou sans
préparation, ou défiant, ou hostile. Elle cherche aussi à connaître la
sensibilité de l'autre et à se modifier, raisonnablement, soi-même, et à
changer sa présentation pour ne pas lui être déplaisant et incompréhensible.
85 - Dans le dialogue
ainsi conduit se réalise l'union de la vérité et de la charité, de
l'intelligence et de l’amour.
Ceci n’est
qu’un résumé de la section de l’encyclique portant sur le dialogue. Pour lire
la section au complet, veuillez vous rendre sur le lien mis au bas ce cette
page.
Durant
le Jubilé de la Miséricorde ,
essayons d’établir un dialogue vrai et amoureux avec toutes les personnes que
nous rencontrerons. Ainsi sera construite la Famille humaine.
Ecclesiam Suam (6 août 1964) | Paul VI
w2.vatican.va/content/paul-vi/.../hf_p-vi_enc_06081964_ecclesiam.html