samedi 9 mars 2019

"Je crois en la communion des saints"

« Je crois en la communion des saints »
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          Mariette Normandin Messier                                      Louis Normandin, omv

La « communion des saints » est un dogme de l’Église catholique. C’est un des derniers items mentionnés dans le Credo ou le Symbole des Apôtres:  

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ;
qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié,
est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ;
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l'Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints

à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. 
Amen. 

Les dogmes sont trop souvent perçus comme des idées abstraites, des concepts abstraits. Or les dogmes sont plutôt des réalités vivantes qui nous aident à mieux vivre. Heureuses les personnes qui nous aident à comprendre cela, à nous rendre compte de cela. Je remercie mon confrère Louis Normandin, Oblat de la Vierge Marie tout comme moi, pour nous avoir aidé aujourd’hui à comprendre cela. Nous avons célébré aujourd’hui en notre paroisse, les funérailles de madame Mariette Normandin Messier, la mère de Louis et de Sylvain, tous deux prêtres dans notre Congrégation religieuse. À l’heure des funérailles, ce matin, Louis était en Europe en train de voyager de Rome à Lisbonne au Portugal, dans un périple qui devait le conduire au Brésil où il exerce son ministère sacerdotal. L’évangile proclamé lors des funérailles était tiré de l’évangile selon saint Jean, au chapitre 11. Voici un extrait de cet évangile :

« Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » (Jn 11, 20-27).
En place et lieu de l’homélie, mon confrère, le Père Gérald Lajeunesse, omv, a lu un commentaire écrit par Louis pour la circonstance. Voici quelques extraits de ce commentaire:

Réflexions suite au décès de notre maman.

« Je suis la Résurrection et la Vie: Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11, 25)

C'est ainsi que Jésus interroge Marthe suite aux paroles de cette dernière qui, quelque part, reproche à Jésus de ne pas avoir été là lorsque son frère est décédé. Aujourd'hui, le « Crois-tu cela ? » m'interpelle et secoue ma foi. Je célèbre des funérailles pratiquement toutes les semaines et je sais, avec la grâce de Dieu, trouver les mots de réconfort pour les fidèles que j'accompagne. Aujourd'hui, c'est moi qui dois répondre à Jésus et ce n'est pas si simple que cela lorsqu'il s'agit de sa propre mère. J'ai vraiment l'impression de perdre une partie de moi, de mon histoire, de ma raison de vivre. Et pourtant, au milieu des larmes versées, il y a en moi une espérance et une Joie, et je réponds à Jésus : « Oui, je crois que tu es la Résurrection et la Vie ! »

Certains se demanderont pourquoi je ne suis pas venu au Québec en ces jours si particuliers. Je pourrais répondre que j'ai quitté le Brésil le 26 février pour participer, à Rome, à des réunions importantes de ma famille religieuse et que ma présence, sans être absolument nécessaire, fait partie de mon devoir d'état. Mais ce n'est pas pour cela que je ne suis pas physiquement auprès de vous. Ce n'est pas non plus parce qu'il aurait fallu annuler mon billet d'avion de retour et en acheter de nouveaux et que tout cela coûte cher.  Ce n'est pas non plus parce qu'il fait froid dans mon pays et que je n'ai pas de bottes d'hiver ! À vrai dire, si je n'ai pas voyagé, c'est la faute à mon père. Je ne l'accuse pas pour l'accabler, bien au contraire, mais pour le remercier de m'avoir ouvert les yeux.

À vingt ans je quittais mon pays et ma famille pour l’Italie, puis la France et ensuite le Brésil, et si j'ai bien profité de mes parents durant toutes les vacances, j'ai tout de même été très absent, longtemps absent. Lorsque papa s'en est allé en septembre 2014, il est devenu très présent dans ma vie, compagnon fidèle de mes journées; mon confident qui sait tout de moi, mes joies et mes difficultés. Il est devenu une présence indispensable, mon ami tout près de Jésus, mon réconfort. Souvent, dans les moments difficiles, je lui dis: « Papa, ça c'est pour toi…, vois à cela » et il vient à mon aide. Jamais papa n'a été aussi présent dans ma vie que depuis son retour vers la source et l'origine, vers Notre Père qui est aux Cieux, et je sais qu'il en sera de même pour maman. Elle est désormais plus vivante que jamais, comme papa. C’est donc en raison du fait que maintenant je considère que papa et maman sont continuellement avec moi, que je ne sens pas la nécessité d’être présent aux funérailles de maman. C’est parce que je crois en la personne et en la parole de Jésus que je ne me déplace pas. Oui, avec Marthe, je dis haut et fort : « Jésus, oui je crois que tu es la résurrection et la vie et que quiconque croit en toi, ne mourra jamais. »

« Crois-tu cela ? »  Interroge Jésus.

J'ai entendu Denise dire combien papa avait répondu à ses prières et je sais qu'il en est de même pour Pierre, Sylvain et Jean. Grâce à papa, ma foi en la Communion des Saints que nous professons n'a fait qu'augmenter. Ceux qui cessent d'être présents à nos yeux ne nous abandonnent pas. L’amour ne passera jamais.

Si je ne suis pas là maman, c'est parce que je sais que toi tu es là, je sais que tu es toujours présente et maintenant plus que jamais, où que je sois, où que nous soyons. Je suis persuadé que tu nous prépares, comme le fait papa, des merveilles d'amour et de tendresse. Nous sommes là, avec ceux dont le visage si cher nous est désormais caché, et tout particulièrement lorsque nous rompons le pain et que nous communions au Corps du Christ qui nous réunit en son amour.

Oui Seigneur, je crois que tu es la Résurrection et la Vie, je crois en la Communion des Saints, je crois que maman qui était très diminuée depuis le décès de papa est maintenant auprès de toi Seigneur qui n'est pas venu pour juger, mais pour sauver le monde. Je crois en Dieu, Notre Père qui veut que Jésus ne perde aucun de ses petits. Je crois en l’Amour parce que Dieu est Amour et que l'amour que maman nous a toujours manifesté n'est qu'à son aurore. C'est aujourd'hui, près de papa et près de Dieu que maman saura nous dire avec encore plus de force, tout son amour.

Sylvain aime répéter, et il a bien raison, que papa disait à maman: « C'est avec mes yeux que je te dis que je t'aime ».  Ma foi en la Vie Éternelle m’autorise à Imaginer la joie que  papa a éprouvé en accueillant sa Mariette. Je contemple avec vous la rencontre de ces deux amants. Que de Joie dans le Ciel pour ces deux amoureux! Et leurs yeux pleins de lumières rencontrent en ce moment nos yeux pleins de larmes, et nos chers parents nous disent: « Nous vous aimons, nous sommes avec vous… » et ce avec une intensité inégalée.

Après le décès de papa, j'ai eu le bonheur de passer le mois de décembre 2014 avec maman. Un jour elle m'a dit qu'elle désirait mourir et je lui avais dit : « Tu veux être près du bon Dieu ? » Elle m'avait répondu: « Non, je veux revoir ton père ». Et elle avait bien raison parce que c'est justement le Bon Dieu qui leur a permis de passer soixante-et-un ans l'un auprès de l'autre et de beaucoup s'aimer. Il m'est impossible de dire ma foi en la Vie Éternelle en ce jour de gloire pour maman sans y associer papa. Les deux ne faisaient qu'un. Nous avons, Pierre, Denise, Sylvain, Jean et moi découvert le visage de la Miséricorde du Père grâce aux visages de papa et de  maman et nous avons découvert aussi le visage passionné de Jésus qui est venu nous sauver grâce aux visages de nos parents.    …

Merci Maman.

Nous t'aimerons toujours.

Et bien moi, cher Louis, je te dis MERCI d’avoir mis un visage humain sur un des dogmes de notre foi. Merci de nous avoir montré aujourd’hui comment nous pouvons vivre la « communion des saints » si nous avons la foi en Jésus ressuscité, en Jésus vainqueur de la mort.



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