samedi 15 décembre 2018

Le pape François: quel témoin

Le pape François: quel témoin !
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Je ne lis pas souvent le pape François. Malheureusement. Pourtant, jamais, à ma connaissance, un pape n’a autant nourri le peuple de Dieu au moyen de la Parole de Dieu, que ce cher pape. Tous les jours il prêche la Parole de Dieu en paroles et en actes. Tous les jours il prononce une homélie à la messe qu’il célèbre et cette homélie nous est présentée sur un plateau d’argent grâce à l’internet.

Je remercie mes confrères Oblats de la Vierge Marie qui demeurent et vivent à Nice en France. Ils sont en charge de la Revue Sainte Rita (1) que nous recevons ici au Canada à chaque mois. Le Père Alain Vaillancourt (un Québécois natif de la région du Saguenay au Québec) est en charge de la revue et met à chaque mois des enseignements du pape François au début de la revue. Je viens tout juste de lire dans la Revue Sainte Rita du présent mois de décembre, des paragraphes de l'homélie que prononça le pape en août dernier à Dublin au terme de la IXe Rencontre mondiale des Familles. Les paroles du pape m'ont touché car elles sont tellement remplies d'ESPÉRANCE CHRÉTIENNE. L'espérance chrétienne est peut-être la vertu théologale dont les chrétiens d'aujourd'hui ont le plus besoin. 

Comme l'a si bien montré Péguy dans son chef d'oeuvre intitulé "Le Porche du Mystère de la deuxième vertu" (la "deuxième vertu" étant "l'espérance"), la charité nous meut presque instinctivement quand nous voyons quelqu'un souffrir; mais l'espérance ne nous vient jamais "instinctivement", ne vient jamais "tout seule". L'espérance chrétienne, il faut la demander et la recevoir comme un grand CADEAU DE DIEU. 

Ce qui m'étonne, dit Dieu, c'est l'espérance.
Et je n'en reviens pas.
Cette petite espérance qui n'a l'air de rien du tout.
Cette petite fille espérance.
Immortelle 
Mais l'espérance ne va pas de soi."  (Péguy, Le Porche du Mystère de la deuxième vertu)

Dans l'homélie prononcée en Irlande, à Dublin, le pape commence par ces mots tirés de l'évangile de saint Jean: "Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jn 6, 68). Ces paroles, c'est l'apôtre Pierre qui les a prononcées, à un moment très critique de la vie de Jésus. Ce moment est décrit dans le chapitre 6 de saint Jean. Jésus promet aux Juifs qu'il va donner un jour sa chair à manger et son sang à boire. Ce jour-là, ce message ne passe pas car on le juge "trop dur", trop dur à croire, trop dur à comprendre, trop dur à accepter. C'est alors que saint Pierre s'exclama, en parlant à Jésus "Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jn 6, 68). Voici les paroles du pape: 

MESSE
Phoenix Park (Dublin)
Dimanche 26 août 2018


« Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 68).  
...
Dans ce précieux moment de communion les uns avec les autres et avec le Seigneur, il est bon de faire une halte et de considérer la source de toutes les bonnes choses que nous avons reçues. Jésus révèle l’origine de ces bénédictions dans l’Évangile d’aujourd’hui, quand il parle à ses disciples. Beaucoup d’entre eux étaient bouleversés, désorientés et aussi en colère, discutant pour savoir s’il fallait accepter ses "paroles dures", tellement contraires à la sagesse de ce monde. En réponse, le Seigneur leur dit directement : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie » (Jn 6,63).

Ces paroles, avec leur promesse du don de l’Esprit Saint, sont débordantes de vie pour nous qui les accueillons dans la foi. Elles montrent la source ultime de tout le bien que nous avons expérimenté et célébré ici en ces jours : l’Esprit de Dieu, qui souffle constamment une vie nouvelle sur le monde, dans les cœurs, dans les familles, dans les maisons et dans les paroisses. Chaque nouveau jour dans la vie de nos familles, et chaque nouvelle génération, porte avec soi la promesse d’une nouvelle Pentecôte, une Pentecôte domestique, une nouvelle effusion de l’Esprit, le Paraclet, que Jésus nous envoie comme notre Avocat, notre Consolateur et Celui qui vraiment nous donne du courage.

Combien le monde a besoin de cet encouragement qui est don et promesse de Dieu ! Comme un des fruits de cette célébration de la vie familiale, puissiez-vous revenir chez vous et devenir une source d’encouragement pour les autres, pour partager avec eux "les paroles de la vie éternelle" de Jésus. Vos familles en effet sont à la fois un lieu privilégié et un moyen important pour transmettre ces paroles comme de "bonnes nouvelles" pour chacun, et en particulier pour ceux qui désirent quitter le désert et la "maison d’esclavage" (Cf. Jos 24,17), pour aller vers la terre promise de l’espérance et de la liberté.

Dans la deuxième lecture de ce jour, Saint Paul nous dit que le mariage est une participation au mystère de la fidélité permanente du Christ à son épouse, l’Église (Cf. Ep 5,32). Cependant cet enseignement, quoique magnifique, peut apparaître à certains comme une "parole dure". Parce que vivre dans l’amour, comme le Christ nous a aimés (Cf. Ep 5,2), comporte l’imitation de son propre sacrifice, comporte de mourir à nous-mêmes pour renaître à un amour plus grand et plus durable. Cet amour qui seul peut sauver le monde de l’esclavage du péché, de l’égoïsme, de l’avidité et de l’indifférence envers les besoins de ceux qui ont moins de chance. C’est cet amour que nous avons connu en Jésus-Christ. Il s’est incarné dans notre monde grâce à une famille, et par le témoignage des familles chrétiennes à chaque génération, il a le pouvoir de briser toutes les barrières pour réconcilier le monde avec Dieu et pour faire de nous ce que depuis toujours nous sommes destinés à être : une unique famille humaine vivant ensemble dans la justice, dans la sainteté et la paix.

La mission de témoigner de cette Bonne Nouvelle n’est pas facile. Cependant les défis auxquels les chrétiens aujourd’hui sont confrontés, sont, à leur manière, non moins difficiles que ceux qu’ont dû affronter les premiers missionnaires irlandais. Je pense à saint Colomban, qui avec son petit groupe de compagnons a porté la lumière de l’Évangile sur les terres européennes à une époque d’obscurité et de décadence culturelle. Leur extraordinaire succès missionnaire n’était pas basé sur des méthodes tactiques ou sur des plans stratégiques, non, mais sur une docilité humble et libératrice aux suggestions de l’Esprit Saint. Ce fut leur témoignage quotidien de fidélité au Christ et entre eux qui a conquis les cœurs qui désiraient ardemment une parole de grâce et qui a contribué à faire naître la culture européenne. Ce témoignage reste une source permanente de renouvellement spirituel et missionnaire pour le peuple saint et fidèle de Dieu.

Naturellement, il y aura toujours des personnes qui s’opposeront à la Bonne Nouvelle, qui "murmureront" contre ses "paroles dures". Cependant, comme saint Colomban et ses compagnons qui affrontèrent des eaux glacées et des flots déchaînés pour suivre Jésus, ne nous laissons jamais influencer ou décourager par le regard glacial de l’indifférence ou par les vents tempétueux de l’hostilité.

Toutefois, reconnaissons humblement que, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous pouvons nous aussi trouver durs les enseignements de Jésus. Combien il est toujours difficile de pardonner à ceux qui nous blessent ! Quel défi est toujours celui d’accueillir le migrant et l’étranger ! Comme il est douloureux de supporter la déception, le refus, la trahison ! Combien il est gênant de protéger les droits des plus fragiles, de ceux qui ne sont pas encore nés ou des plus anciens, qui semblent déranger notre sens de la liberté.

Pourtant, c’est justement dans ces circonstances que le Seigneur nous demande : " Voulez-vous partir, vous aussi ?" (Jn 6, 67). Avec la force de l’Esprit qui nous encourage et avec le Seigneur toujours à nos côtés, nous pouvons répondre : « Quant à nous, nous croyons et nous savons que tu es le Saint de Dieu » ( v. 69). Avec le peuple d’Israël, nous pouvons redire : « Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu » (Jos 24,18).

Avec les sacrements du Baptême et de la Confirmation, tout chrétien est envoyé pour être missionnaire, un "disciple missionnaire" (Cf. Evangelii gaudium, n. 120). L’Église dans son ensemble est appelée à "sortir" pour porter les paroles de la vie éternelle aux périphéries du monde. Puisse notre célébration d’aujourd’hui confirmer chacun de vous, parents et grand- parents, enfants et jeunes, hommes et femmes, frères et sœurs, contemplatifs et missionnaires, diacres, prêtres et évêques, à partager la joie de l’Évangile ! Puissiez-vous partager l’Évangile de la famille comme une joie pour le monde!

En nous préparant à reprendre chacun notre propre route, renouvelons notre fidélité au Seigneur et à la vocation à laquelle il a appelé chacun de nous. En faisant nôtre la prière de Saint Patrick, redisons chacun avec joie : « Christ en moi, Christ derrière moi, Christ avec moi, Christ sous moi, Christ sur moi » (2). Avec la joie et la force données par l’Esprit Saint, disons-lui avec confiance : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jn 6,68).

Voilà ce que j'appelle un message d'espérance. 

La Revue Sainte Rita est une revue mensuelle de formation chrétienne, de spiritualité et de témoignages. Vous y trouverez des articles sur la vie et la spiritualité ...

(2) James Kilbane - Christ Be Beside Me or St. Patrick's Breastplate ...


https://www.youtube.com/watch?v=7CJv4p5CuKc


27 juin 2011 - Ajouté par James Kilbane. Music.
Christ Be Beside Me. iTunes: http://itunes.apple.com/ca/album/christ-be-beside-me/id268512673? 

Christ Be Beside Me
1.  Christ beside me, Christ before me, 
Christ behind me, King of my heart; 
Christ within me, Christ below me, 
Christ above me, never to part. 



Christ à côté de moi, Christ devant moi,
Christ derrière moi, Roi de mon cœur
Christ au-dedans de moi, Christ au-dessous de moi,
Christ au-dessus de moi, qui ne part jamais. 



2.  Christ on my right hand, Christ on my left hand, 
Christ all around me, shield in strife; 
Christ in my sleeping, Christ in my sitting, 
Christ in my rising light of my life. 



Christ à ma droite, Christ à ma gauche,
Christ tout autour de moi, bouclier dans mes luttes;
Christ dans mon sommeil, Christ quand je m’asseois.
Christ quand je me lève le matin, lumière de ma vie.



3.  Christ be in all hearts, thinking about me;
Christ be on all tongues, telling of me.
Christ be the vision in eyes that see me;
in ears that hear me, Christ ever be.



Christ sois dans tous les coeurs qui pensent à moi;
Christ sois sur toutes les langues qui parlent de moi.
Christ fais que les gens me voient comme Tu me vois;
Dans les oreilles qui m’entendent, sois toujours là.

(La traduction du chant est la mienne;
 je ne suis pas certain d'avoir bien traduit la dernière strophe)



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