lundi 2 juillet 2018

La télévision: un trou dans le mur

 La télévision: un trou dans le mur
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« La télévision, c’est comme faire un trou dans le mur. Toutes sortes de choses entrent chez nous, sur l’écran, que nous n’aurions jamais permis d’entrer par la porte. »   Albert Bergmann

L'étranger 

Quelques années avant ma naissance, mon père connut un étranger 
récemment arrivé dans notre village.
Depuis le début, mon père fut subjugué par ce personnage, si bien que
nous en arrivâmes à l'inviter à demeurer chez nous.

L'étranger accepta et depuis lors il fit partie de la famille.
Moi je grandissais, je n'ai jamais demandé d'où il venait, tout me
paraissait évident. Mes parents étaient enseignants : ma maman m'apprit ce qu'était le bien
et ce qu'était le mal et mon père m'apprit l'obéissance.

Mais l'étranger c'était un conteur, un enjôleur. Il nous maintenait pendant des heures,
fascinés par ses histoires mystérieuses ou rigolotes.
Il avait la réponse à tout ce qui concernait la politique, l'histoire ou les sciences. 
Il connaissait tout du passé, du présent, il aurait presque pu parler du futur !
Il fit même assister ma famille à une partie de football pour la première fois.
Il me faisait rire et il me faisait pleurer.

L'étranger n'arrêtait jamais de parler, ça ne dérangeait pas ma Maman.
Parfois elle se levait, sans prévenir, pendant que  nous continuions à boire ses paroles.
Je pense qu'en réalité, elle partait à la cuisine pour avoir un peu de tranquillité. 
(Maintenant je me demande si elle n'espérait pas avec impatience qu'il s'en aille) 
Mon père avait ses convictions morales, mais l'étranger ne semblait pas en être concerné.
Les blasphèmes, les mauvaises paroles, par exemple, personne chez nous, ni voisins, ni amis, 
s'y seraient permis. Ce n'était pas le cas de l'étranger qui se permettait tout, offusquant mon père 
et faisant rougir ma maman.

Mon père nous avait totalement interdit l'alcool.
Lui, l'étranger il nous incitait à en boire souvent.
Il nous affirmait que les cigarettes étaient fraîches et inoffensives,
et que pipes et cigares faisaient distingué. Il parlait librement (peut-être trop) du sexe.
Ses commentaires étaient évidents, suggestifs, et souvent dévergondés.

Maintenant je sais que mes relations ont été grandement influencées
par cet étranger pendant mon adolescence.
Nous le critiquions, il ne faisait aucun cas de la valeur de mes
parents, et malgré cela, il était toujours là !

Cinquante ans sont passés depuis notre départ du foyer paternel.
Et depuis lors beaucoup de choses ont changé: nous n'avons plus cette
fascination. Il n'empêche que, si vous pouviez pénétrer chez mes parents, vous le
retrouveriez quand même dans un coin, attendant que quelqu'un vienne écouter ses
parlottes ou lui consacrer son temps libre....

Voulez-vous connaître son nom?
Nous, nous l'appelons ....... Téléviseur ! 



NDLR: J'ignore qui est l'auteur de ce texte génial. 

Il ne s’agit pas ici de jeter à la poubelle notre téléviseur, mais de savoir en user. Il est évident pour moi que la chrétienté au Québec s’est effritée sous l’influence de téléromans comme ceux de madame Lise Payette et d'émissions comme celles animées par madame Jeannette Bertrand. Ces dames sont souvent adulées et considérées comme les libératrices du Québec moderne, mais elles ont plutôt créé de nouveaux esclavages, dont le pire de tous: l’esclavage du péché.

Jésus a dit: « Amen, amen, je vous le dis: qui commet le péché est esclave du péché » (Jn 8,34).

Et l'auteur de la Lettre aux Hébreux nous dit: « Ainsi donc, nous aussi, entourés de cette immense nuée de témoins, et débarrassés de tout ce qui nous alourdit – en particulier du péché qui nous entrave si bien – » (Hb 12, 1). 

Ce qui est dit ici de la télévision, vaut bien sûr encore plus pour ce qui est de l’internet. 

Postscriptum: 

Une amie paroissienne a réagi à ce blogue en exprimant son désaccord avec mon point de vue. Voici des extraits de son message: 

Bonjour Père Guy,

Au lieu de mettre mon commentaire sur votre blog je préfère vous le faire parvenir en privé en raison du fait que je suis en désaccord avec vous.

Croyez-vous vraiment qu'un romancier ou un auteur de téléroman invente une ou des histoires de toute pièce pour influencer les auditeurs ou les lecteurs. Victor Hugo aurait voulu influencer avec « Les Misérables » Flaubert avec  « Madame Bovary » et les auteurs de « Unité 9 » et de « District 31 » veulent influencer et inciter les auditeurs à agir comme les personnages de ces téléromans. 

Est-ce que cela ne serait pas plutôt que ces auteurs décrivent et créent des histoires qui relatent fort bien la réalité. …

Alors pour ce qui concerne Lise Payette et Jeannette Bertrand elles ont simplement écrit des histoires ou décrit des situations, je ne les tiens nullement responsable du comportement ni des agissements des Québécois.

J'espère ne pas vous avoir vexé en ne partageant pas votre opinion.

Voici la réponse que je lui ai envoyée :

Chère …, 

Merci pour ce commentaire. De grâce ne vous privez pas de mettre des commentaires sur mon blogue quand vous êtes en désaccord avec moi. Un blogue c'est fait pour ça, normalement: pour discuter. Or on discute peu quand on est d'accord avec une personne. 

Je suis d'accord avec vous pour dire que la grande majorité des romans et des téléromans sont de la fiction (1) et n'ont pas pour but d'influencer la société. Mais il est clair pour moi que l'émission "L'Amour avec un grand A" et les téléromans de Lise Payette avaient ce but. D'ailleurs, je me souviens vaguement que ces deux dames aient dit cela. Et je me souviens du jour où Guy A. Lepage a invité à son émission madame Jeannette Bertrand, l'a vantée publiquement pour avoir fait progresser la société québécoise et la nomma pour cela "la grande (ou une des grandes) dame du Québec". 

Votre message me fera mettre cette distinction sur mon blogue. Et j'essaierai de prouver mes dires. 

Je vous souhaite une très belle et bonne journée   ... au frais si possible !

Guy, omv

J'ai fait ce que j'ai dit à cette dame que je ferais: j'ai cherché à étayer mes dires. Voici le fruit de ma recherche et de ma réflexion: 

Je pense que quiconque connaît un tant soit peu madame Jeannette Bertrand et a visionné à quelques reprises son émission télévisée intitulée « L’Amour avec un grand A », sait que madame Bertrand a utilisé ce programme de télévision pour faire évoluer la pensée des Québécois. Faire évoluer dans quel sens? Dans le sens de la pensée de madame Bertrand elle-même, pour qui toutes les religions assujettissent la femme. Ce n’était certes pas la morale chrétienne qui était la source d’inspiration des histoires présentées à L’Amour avec un grand A.  D’ailleurs, madame Bertrand a dit assez récemment que pour elle, toutes les religions sont « humaines » et servent à rabaisser les femmes » : « Les hommes ont fondé des religions, et toutes ces religions faites par les hommes ne sont là que pour rabaisser les femmes. » (2) Il ne faudrait surtout pas croire que madame Bertrand considère la religion catholique comme étant d'inspiration divine, contrairement aux autres religions. Non, dans son esprit, "toutes les religions sont purement humaines ". 

Dire que madame Payette, en composant sa trilogie de téléromans (La bonne aventure, Les dames de cœur et Un signe de feu) avait pour but de faire évoluer la pensée des gens ainsi que la société, est peut-être, à première vue plus difficile à prouver. Mais quiconque connaît un tant soit peu madame Payette, sait que c'est le cas. Pour prouver cela, je cite trois sources: 

Premièrement, une étude de madame Véronique Nguyên-Duy, qui montre avec justesse, je crois, que les téléromans québécois, à la différence par exemple des téléromans américains, ont eu pour but d'influencer la société. Cela est surtout vrai, selon moi, des téléromans de madame Payette. Voir le lien ci-dessous, surtout la page 147. (3)

Deuxièmement: Un texte de la journaliste Emmanuelle Plante qui montre que le téléroman La bonne aventure, était très audacieux pour l'époque (1982). On retrouve dans cet article la citation suivante de madame Payette: « Ainsi, la fiction devenait tout aussi percutante, sinon plus dans certains cas, que les années en politique. » Il est très facile pour moi d'interpréter cette phrase, connaissant madame Payette: par le téléroman, on peut parvenir à faire changer une société plus efficacement que par la poliique. Et que dire de cette phrase tirée de l'article: « Des femmes me parlent encore de La Bonne Aventure, du bien que ça leur a fait, explique Christiane Pasquier. Madame Payette a fait beaucoup pour l’émancipation des femmes, Janette Bertrand aussi. Mais il y a encore des choses pas réglées. » (4)

Enfin, je termine par un article qui nous montre le peu d'estime que madame Payette a de la religion catholique. Voici des extraits de ce texte: 

« Le crucifix va quitter le mur de l’Assemblée nationale, ce qui est justice. Il ira reposer ailleurs avec les honneurs qu’on voudra bien lui rendre. Mais pensez un moment à ce qu’on va faire des Sainte-Julie, Saint-Cuthbert, Sainte-Adèle, Saint-Faustin, Saint-Jérôme, Saint-Césaire, Sainte-Agathe, Sainte-Flavie, Saint-Sauveur, Saint-Paul, Saint-Gabriel ou Saint-Prosper ?
Même chose dans nos villes : la rue Sainte-Catherine, la rue Notre-Dame, la rue Saint-Laurent et le fleuve du même nom ? Si ça ne vous frappe pas comme ostentatoire, je me demande ce que ça vous prend.
Soumis à l’Église ou soumis aux conquérants, le résultat est semblable: la rue Sherbrooke, la rue Wellington, la rue Wolfe, la rue Victoria, la rue Atwater…
Comment se surprendre que les Québécois, 400 ans plus tard, se demandent encore qui ils sont et qu’elle est leur véritable identité.
Se pourrait-il que nous soyons le seul peuple au monde à vivre au milieu des symboles du catholicisme sans pousser un peu plus loin notre désir de libération ? » (5)
Madame Payette me fait penser à un de mes oncles qui habitaient à Montréal. Un jour, me promenant avec lui dans la ville de Québec, il s'est montré très agressé par le fait que plusieurs rues étaient nommées en l'honneur des saints. 
Madame Payette dit ne pas se surprendre du fait que les Québécois se demandent quelle est leur identité. Ce que je comprends de son article, c'est que cette chère dame veut se construire une identité comme nation qui fait fi de l'histoire, qui fait table rase de l'histoire. Jamais l'identité d'une nation n'est née d'une génération spontanée. Si madame Payette veut une nation à l'image de sa pensée et de son crédo qu'il soit athée ou quoi que ce soit d'autre, il faudra qu'elle déniche un endroit vierge sur cette planète, qu'elle aille y habiter avec des personnes qu'elle aura elle-même endoctrinées et qu'elle donne ainsi naissance à un peuple tout à fait nouveau. Je me réjouis à la pensée que ce lieu ne pourra qu'être que très très loin d'ici. 

(1) 
Ici le mot « fiction » n’est pas synonyme de « science -fiction », mais a plutôt le sens d’une
création littéraire qui peut être ou ne pas être collée à la réalité.
https://ici.radio-canada.ca › ... › La charte des valeurs, entre division et inclusion





(3) Le téléroman et la volonté d'une télévision originale

https://www.erudit.org/livre/cefan/1999-1/000541co.pdf




(4) La vraie bonne aventure | Le Journal de Montréal

www.journaldemontreal.com/2013/06/20/la-vraie-bonne-aventure


(5) Quand la réalité frappe en plein front | Le Devoir

https://www.ledevoir.com › Opinion › Chroniques


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