mardi 5 juin 2018

Madeleine Delbrêl, modèle pour moi

Madeleine Delbrêl, modèle pour moi
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                                                              Madeleine Delbrêl


Il existe des personnes amoureuses de Jésus, que je connais très peu mais qui me fascinent beaucoup. C’est le cas de Charles de Foucauld; c’est le cas aussi de Madeleine Delbrêl. Ces deux amoureux du Christ ont ceci en commun: ils ont connu et vécu l’athéisme (certains disent que Charles de Foucauld était agnostique) et tous les deux, une fois qu’ils ont connu Dieu en son Fils Jésus Christ, ont été tellement éblouis, qu’ils ne pouvaient désormais vivre que pour Dieu. Leur conversion a été radicale et totale. Il me semble que la plupart d’entre nous, nous avons vécu une conversion, un jour ou l’autre, mais cette conversion n’a pas atteint toutes les fibres de notre être. Pour Charles de Foucauld et Madeleine Delbrêl, on dirait que la rencontre avec Dieu a été si belle et si profonde, qu’elle les as laissés dans un éblouissement continuel. Leur amour pour Jésus semble avoir été toujours nouveau et ardent. Jésus a dit: « À vin nouveau, outres neuves » (Mc 2, 22). Or il me semble que Charles et Madeleine, une fois qu’ils ont connu Dieu, et Dieu en Jésus Christ, sont demeurés des « outres neuves »; pas de vieillissement dans leur amour, pas de diminution de l’amour. Du moins, c’est mon impression. Que c’est beau !!!

Quelques mois avant sa mort, Madeleine Delbrêl a dit à des étudiants: "J'ai été et je reste éblouie par Dieu."  

Ce sont mes confrères Oblats de la Vierge Marie qui sont responsables, en quelque sorte du fait que j'écrive aujourd'hui un blogue sur Madeleine Delbrêl. Dans la revue Sainte Rita de ce mois-ci, revue produite par mes confrères Oblats à Nice, il y a un excellent article sur Madeleine Delbrêl, signé Andrea Tosello. Voici quelques passages de cet article: 

" À dix-sept ans, sa profession d'athéisme fut radicale et profonde, mais la rencontre d'un groupe d'amis chrétiens allait changer la donne ...  

Le 19 mars 1924 (NDLR: à l'âge de 20 ans), "éblouie par Dieu", lors d'un passage en l'église Saint-Dominique de Paris, elle se convertit. Madeleine songea alors à entrer au Carmel. Ce n'est pas là que Dieu l'appelait, mais à un engagement dans la cité avec les pauvres. Dans sa paroisse, elle découvrit peu à peu, avec l'aide d'un prêtre, toute la richesse et la radicalité de l'Évangile. Elle se lança avec passion dans le scoutisme. Avec certaines jeunes cheftaines, elle se retrouvait une fois par semaine pour lire et méditer l'Évangile. Elle priait beaucoup et se laissait conduire par l'Esprit-Saint. L'Évangile allait peu à peu devenir pour elle "non seulement le livre du Seigneur vivant, mais encore le livre du Seigneur à vivre". 


Madeleine devint une assistante sociale très active. Elle s'installa avec quelques amies et travailla dans la banlieue ouvrière, à Ivry-sur-Seine, seule municipalité communiste de France en 1933. Elle se confronta alors avec l'athéisme marxiste n'hésitant pas, à contre-courant, à annoncer l'Évangile. 


Elle fonda une communauté de jeunes femmes qui s'est nommée " la Charité " avant d'être connue comme " Équipe Madeleine Delbrêl ". Il s'agissait "d'y être le Christ" et non " d'y travailler pour le Christ". La méthode consistait à rencontrer les gens là où ils vivaient, devenir leur ami, les recevoir chez soi, s'entraider. 

...  " Pour elle, le chrétien est quelqu'un qui glorifie Dieu publiquement. Il peut être timide, timoré, il peut ne pas le vouloir, il sera de toute façon un jour mis en situation de devoir le faire. La préférence pour Dieu, c'est essentiel pour elle" a dit le Père Gilles François dans une interview. Et il ajoute: "C'est cette union au Christ qui lui permettait toutes les audaces et les libertés. Elle était très joyeuse, très libre et en même temps complètement dans l'Église, avec un sens de l'obéissance extraordinaire, dans la soumission comme dans l'initiative. Obéir n'est pas seulement se soumettre, c'est aussi prendre les initiatives qu'on a à prendre ". (1)

Voici ce qui m'interpelle dans cet article: Madeleine a connu l'athéisme de l'intérieur, puisqu'elle a été athée dans sa jeunesse. On peut donc avoir recours à elle pour comprendre l'athéisme et surtout l'avoir comme intercesseure au ciel pour la conversion des athées. Madeleine Delbrêl a choisi d'aller vivre à Ivry, la seule municipalité communiste en France à cette époque. Elle a donc choisi de vivre en un endroit où il était à première vue difficile d'annoncer l'Évangile. Un peu comme Jésus notre Maître dans l'évangélisation, qui une fois sa vie publique commencée, est allé vivre à Capharnaüm, ville portuaire et cosmopolite. Quand on veut décrire un endroit où règne le désordre, ne dit-on pas: "C'est un Capharnaüm?"

Il s'agit en effet de planter sa tente à un endroit où les peuples se rencontrent, se mélangent. Il s'agit d'aller habiter dans une ville impure, méprisée par les ‘vrais’ croyants de Jérusalem, ville bâtarde ni totalement juive ni réellement romaine, ouverte à tous les vents du commerce, au coeur du réseau d'échanges d'influence de la Décapole.

Bref, habiter la Galilée c'est ne pas avoir peur de se compromettre avec ceux qui viennent d'ailleurs, qui façonnent un monde nouveau. Capharnaüm étant une ville de garnison militaire, au croisement des routes commerciales, elle engendrait tous les excès que l'argent et la force savent engendrer de tous temps. " (2)

Je pense que si Jésus s'était incarné à notre époque au Québec, il aurait planté sa tente à Montréal, que j'appelle un peu malicieusement la "Babylone du Québec", mais que je pourrais tout aussi bien appeler la "Capharnaüm du Québec". 

Madeleine a vécu de son temps, ce que nous essayons de vivre aujourd'hui dans les "cellules paroissiales d'évangélisation": aller à la rencontre des gens, là où ils sont physiquement, mondainement et spirituellement; essayer de créer des liens d'amitié, en rendant des services, en étant accueillant; aller vers les plus distants (les plus éloignés de la religion) et les plus pauvres. Cela n'est pas facile, mais Madeleine l'a fait. 
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Je vous invite à regarder la vidéo ci-dessous. On y décrit très bien la façon dont Madeleine comprenait l'apostolat. J'aime beaucoup cette image: "Les chrétiens sont entre eux vraiment comme des soldats qui s'exercent dans la caserne en temps de paix. Pendant des heures ils font comme s'ils se préparaient à la guerre. Mais il n'y a pas de guerre. Ils escaladent les murs, grimpent à des cordes, mais en fait, ils le font seulement pour jouer. Ce qu'ils perdent donc, c'est l'importance et la gravité de la situation. Alors, quand on se retrouve en dehors de la caserne et qu'on rencontre des gens qui ne partagent pas la foi, et qui te questionnent à ce sujet-là en disant: "Pourquoi croire dans le contexte culturel d'aujourd'hui?", les chrétiens se retrouvent alors, bouche bée. En réalité, ils ne se sont pas vraiment entraînés." 

Madeleine Delbrêl - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=AXAPqxw9RPY
28 sept. 2017 - Téléversé par Kerknet
Madeleine Delbrêl était assistante sociale. Convertie au Christianisme à l'âge de 20 ans, elle laissa une ..

La conversion selon Madeleine Delbrêl :
La conversion est un événement violent.
Dès ses premières pages, l’évangile nous appelle à la « métanoïa » - convertissez-vous, c’est-à-dire retournez-vous, ne vous regardez plus, faites-moi face.  
Le baptême a effectué ce retournement violent. Mais en nous, cette conversion peut être à peine ou pleinement consciente ; à peine ou pleinement libre.
La conversion est un moment décisif qui nous détourne de ce que nous savons de notre vie, pour que, face à face avec Dieu, Dieu nous dise ce qu’il en pense et ce qu’il veut en faire.
À ce moment-là, Dieu nous devient suprêmement important, plus que toute chose, plus que toute vie, même et surtout la nôtre.
Sans cette primauté extrême, éblouissante, d’un Dieu vivant, d’un Dieu qui nous interpelle, d’un cœur qui propose sa volonté à notre cœur libre de répondre « oui » ou de répondre « non », il n’y a pas de foi vivace.
(Tiré de son livre « Nous autres, gens des rues », Le Seuil, 1966)

(1) Revue de Juin 2018 - Sainte-Rita.Net

www.sainte-rita.net/revue-sainte-rita-magazine.../revue-sainte-rita-magazine.../revue-d...



Si vous cliquez sur le lien suivant: Lire des extraits de la revue de Juin 2018   vous pourrez trouver en entier l'article d'Andrea Tosello sur Madeleine Delbrêl.  


 (2) Descendre habiter aux carrefours des peuples - L'homélie du Dimanche

lhomeliedudimanche.over-blog.com/article-descendre-habiter-aux-carrefours-des-peu..


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