samedi 13 janvier 2018

Évangile de la vie ou culture de la mort

Évangile de la vie ou culture de la mort

Voici deux phrases que beaucoup de nos contemporains pourraient malheureusement signer:

« La vie n’a pas de sens parce que la mort n’a pas de sens ».

« La mort n’a pas de sens parce que la vie n’a pas de sens ».

Dites-moi franchement: « Qu’est-ce qui est le plus beau et le plus grand; la vie ou la mort? » Beaucoup de nos contemporains semblent penser que la mort, c’est plus beau que la vie. Vous allez me dire qu’aucune personne saine d’esprit et en santé pense que la mort est plus belle que la vie. Peut-être, mais comme nous le verrons dans un instant, la tentation sera grande dans l'avenir, de mettre fin à ses jours au moindre coup dur.  

Autre question: « Dites-moi: combien de personnes sur cette terre en ce moment, vivent en pleine santé ou même en bonne santé? » À cette question, je pense qu'on doive répondre en toute vérité: la minorité.  

Autre question: « Comment expliquez-vous que des milliers de personnes en ce moment même, qui manquent du nécessaire pour vivre, qui sont même sur le point de mourir de faim ou qui sont gravement malades, tiennent encore tant à la vie?  »

Avez-vous entendu la dernière nouvelle? La voici:

UN GROUPE D’ACHAT NÉERLANDAIS PROPOSE DES PILULES DE LA MORT « BON MARCHÉ »

 
La « coopérative néerlandaise de la dernière volonté », créé en 2013 et rassemblant 17 000 membres, lance en ce début d’année « Middle X », une sorte de groupe d’achat pour « obtenir des pilules de la mort ». Les membres, belges et néerlandais, veulent « se passer d’intermédiaires médicaux » pour l’euthanasie. Le « produit » est dit « légal et bon marché » ; il sera fourni aux membres après six mois de cotisation. Ceux-ci devront « affirmer qu’ils savent exactement ce qu’ils font et que l’usage sera strictement personnel ». Des « précautions » jugées « légères face aux questions posées lors d’une euthanasie » par les médias belges.

Sources: Sud Info (2/01/2018); RTBF (2/01/2018)  (1)
Le pape Jean-Paul II et les papes successifs n’ont cessé de nous mettre en garde contre la « culture de la mort »Une des premières fois, selon moi, où le pape Jean-Paul II a employé l’expression « culture de la mort », est le 15 août 1993, à Denver Colorado, au terme des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) qui avaient lieu à cet endroit. Le 15 août est une solennité en l'honneur de la Vierge Marie: la solennité de l'Assomption de la Vierge Marie. C'est intéressant à mes yeux, que le pape ait parlé de la « culture de la mort », précisément en cette solennité car il est permis de penser que la Vierge Marie ait été épargnée de la mort physique. Il est permis de croire que Marie a été élevée au ciel avec son corps et son âme, sans avoir connu la mort. Personnellement, je pense que Marie est morte, mais l'Église ne s'est jamais prononcée sur cette question. Donc, la question reste en suspens. Faisant référence à la prière fervente dont les jeunes ont fait preuve durant les JMJ à Denver, le pape a dit ceci avant de quitter cette belle ville du Colorado:  

« Pour les croyants, l’engagement envers le renouveau spirituel et moral dont la société a besoin, est un don de l’Esprit du Seigneur qui remplit l’univers, car c’est l’Esprit qui offre à l’homme la lumière et la force pour répondre à sa très haute vocation » (Cf. Gaudium et Spes, no. 10). Cela a été mis particulièrement en évidence par la prière fervente des jeunes réunis ici. Il en résulte qu’ils repartent avec le désir de s’engager davantage pour faire triompher la culture de la vie sur la culture de la mort. La culture de la vie signifie respecter la nature et protéger l’œuvre créatrice de Dieu. Et tout spécialement, cela signifie le respect de la vie humaine à partir du moment de la conception, jusqu’à sa fin naturelle. » (2)

Cette mauvaise nouvelle concernant non plus une pilule abortive, mais une pilule mortelle pour quiconque souffre sur cette terre, a été l’occasion pour moi d’aller jeter un coup d’œil sur un document papal que je n’avais jamais consulté auparavant: la lettre encyclique du pape Jean-Paul II, intitulée: Evangelium vitae (L’Évangile de la vie). C’est quand même incroyable qu’un prêtre catholique ne jette pas un coup d’œil sur toutes les encycliques issues du Magistère de l’Église. Car une encyclique est le document le plus fort qu’un pape puisse écrire en son Magistère ordinaire. Une encyclique est un document plus important qu’une « Exhortation apostolique ». J’ai trouvé des perles dans ce document. Je vous partage maintenant deux de ces perles.

La culture de la mort: 

1-    Le pape est très déçu du fait que plusieurs pays ne respectent pas la Constitution de leur pays et du fait que les médecins ne respectent pas le serment qu’ils ont prononcé pour avoir le droit de pratiquer la médecine:

« Malheureusement, ce panorama inquiétant, loin de se rétrécir, va plutôt en s'élargissant: avec les nouvelles perspectives ouvertes par le progrès scientifique et technique, on voit naître de nouvelles formes d'attentats à la dignité de l'être humain. En même temps, se dessine et se met en place une nouvelle situation culturelle qui donne aux crimes contre la vie un aspect inédit et — si cela se peut — encore plus injuste, ce qui suscite d'autres graves préoccupations: de larges couches de l'opinion publique justifient certains crimes contre la vie au nom des droits de la liberté individuelle, et, à partir de ce présupposé, elles prétendent avoir non seulement l'impunité, mais même l'autorisation de la part de l'État, afin de les pratiquer dans une liberté absolue et, plus encore, avec l'intervention gratuite des services de santé.

Tout cela provoque un profond changement dans la façon de considérer la vie et les relations entre les hommes. Le fait que les législations de nombreux pays, s'éloignant le cas échéant des principes mêmes qui fondent leurs Constitutions, aient accepté de ne pas punir ou, plus encore, de reconnaître la légitimité totale de ces pratiques contre la vie est tout à la fois un symptôme préoccupant et une cause non négligeable d'un grave effondrement moral: des choix considérés jadis par tous comme criminels et refusés par le sens moral commun deviennent peu à peu socialement respectables. La médecine elle-même, qui a pour vocation de défendre et de soigner la vie humaine, se prête toujours plus largement dans certains secteurs à la réalisation de ces actes contre la personne; ce faisant, elle défigure son visage, se met en contradiction avec elle-même et blesse la dignité de ceux qui l'exercent. Dans un tel contexte culturel et légal, même les graves problèmes démographiques, sociaux ou familiaux, qui pèsent sur de nombreux peuples du monde et qui exigent une attention responsable et active des communautés nationales et internationales, risquent d'être résolus de manière fausse et illusoire, en contradiction avec la vérité et avec le bien des personnes et des nations.

Le résultat auquel on parvient est dramatique: s'il est particulièrement grave et inquiétant de voir le phénomène de l'élimination de tant de vies humaines naissantes ou sur le chemin de leur déclin, il n'est pas moins grave et inquiétant que la conscience elle-même, comme obscurcie par d'aussi profonds conditionnements, ait toujours plus de difficulté à percevoir la distinction entre le bien et le mal sur les points qui concernent la valeur fondamentale de la vie humaine. (Evangelium Vitae, no. 4)

La culture de la vie: 

2-    Le pape donne la raison fondamentale pour laquelle on doit être en faveur de la culture de la vie; cette raison n’est pas théorique, mais personnelle au plus haut point : il s’agit de la deuxième Personne de la Trinité: Jésus-Christ notre Seigneur. Quand j’étais étudiant à l’université Laval, dans les années 70, l’avorteur numéro un au Québec et au Canada, monsieur Henry Morgentaler a été invité par la faculté de médecine (incroyable n’est-ce pas?) à s’adresser aux étudiants. Quelques-uns de mes amis et moi en avons profité pour distribuer à l’entrées de la salle, des pamphlets anti-abortion. J’ai assisté à cette conférence à la fin de laquelle, il y a eu une période de question. À chaque fois qu’une personne posait une question ayant rapport à la défense de la vie de l’enfant à naître, M. Morgentaler donnait automatiquement une réponse comme celle-ci: « Votre intervention se base sur des croyances religieuses. Or les questions religieuses n’entrent pas dans mon argumentation. ». En un sens, cet avorteur public avait raison: la raison ultime pour laquelle nous devons être contre l’avortement, c’est JÉSUS, CHEMIN, VÉRITÉ ET VIE. C’est ce que dit le pape aux numéros 29 et 30 de l’encyclique:

« Face aux menaces innombrables et graves qui pèsent sur la vie dans le monde d'aujourd'hui, on pourrait demeurer comme accablé par le sentiment d'une impuissance insurmontable: le bien ne sera jamais assez fort pour vaincre le mal!

C'est alors que le peuple de Dieu, et en lui tout croyant, est appelé à professer, avec humilité et courage, sa foi en Jésus Christ, « le Verbe de vie » (1 Jn 1, 1). L'Évangile de la vie n'est pas une simple réflexion, même originale et profonde, sur la vie humaine; ce n'est pas non plus seulement un commandement destiné à alerter la conscience et à susciter d'importants changements dans la société; c'est encore moins la promesse illusoire d'un avenir meilleur. L'Évangile de la vie est une réalité concrète et personnelle, car il consiste à annoncer la personne même de Jésus. A l'Apôtre Thomas et, en lui, à tout homme, Jésus se présente par ces paroles: « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6). C'est la même identité qu'il affirme devant Marthe, sœur de Lazare: « Je suis la résurrection et la vie. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11, 25-26). Jésus est le Fils qui, de toute éternité, reçoit la vie du Père (cf. Jn 5, 26) et qui est venu parmi les hommes pour les faire participer à ce don: « Je suis venu pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en abondance » (Jn 10, 10).

C'est donc à partir de la parole, de l'action, de la personne même de Jésus que la possibilité est donnée à l'homme de « connaître » la vérité tout entière sur la valeur de la vie humaine; c'est de cette « source » qu'il reçoit notamment la capacité de « faire » parfaitement la vérité (cf. Jn 3, 21), ou d'assumer et d'exercer pleinement la responsabilité d'aimer et de servir la vie humaine, de la défendre et de la promouvoir.

Dans le Christ, en effet, est définitivement annoncé et pleinement donné cet Évangile de la vie qui, déjà présent dans la Révélation de l'Ancien Testament, et même inscrit en quelque sorte dans le cœur de tout homme et de toute femme, retentit dans chaque conscience « dès le commencement », c'est-à-dire depuis la création elle-même, en sorte que, malgré les conditionnements négatifs du péché, il peut aussi être connu dans ses traits essentiels par la raison humaine. Comme l'écrit le Concile Vatican II, le Christ « par toute sa présence et par la manifestation qu'il fait de lui-même par des paroles et par des œuvres, par des signes et des miracles, et plus particulièrement par sa mort et par sa résurrection glorieuse d'entre les morts, par l'envoi enfin de l'Esprit de vérité, achève la révélation en l'accomplissant, et la confirme encore en attestant divinement que Dieu lui-même est avec nous pour nous arracher aux ténèbres du péché et de la mort et nous ressusciter pour la vie éternelle ».

C'est donc le regard fixé sur le Seigneur Jésus que nous voulons l'écouter nous redire « les paroles de Dieu » (Jn 3, 34) et méditer à nouveau l'Évangile de la vie. La signification la plus profonde et la plus originale de cette méditation du message révélé sur la vie humaine a été saisie par l'Apôtre Jean, qui écrit au début de sa première lettre: « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie — car la Vie s'est manifestée: nous l'avons vue, nous en rendons témoignage et nous vous annonçons cette Vie éternelle, qui était tournée vers le Père et qui nous est apparue —, ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous» (1 Jn 1, 1-3).

En Jésus, « Verbe de vie », est donc annoncée et communiquée la vie divine et éternelle. Grâce à cette annonce et à ce don, la vie physique et spirituelle de l'homme, même dans sa phase terrestre, acquiert sa plénitude de valeur et de signification: la vie divine et éternelle, en effet, est la fin vers laquelle l'homme qui vit dans ce monde est orienté et appelé. L'Évangile de la vie contient ainsi ce que l'expérience même et la raison humaine disent de la valeur de la vie; il l'accueille, l'élève et la porte à son accomplissement. » (Evangelium vitae, nos 29-30)

(1)

 Un groupe d'achat néerlandais propose des pilules de la mort « bon ...

www.genethique.org/.../un-groupe-dachat-neerlandais-propose-des-pilules-de-la-mort..

(2) Voir le troisième item sur le lien suivant: 

Discours 1993 Août | Jean Paul II

https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/speeches/1993/august.index.html 

(3) Evangelium vitae (25 mars 1995) | Jean Paul II

w2.vatican.va/content/john-paul-ii/.../hf_jp-ii_enc_25031995_evangelium-vitae.html



2 commentaires:

  1. Concernant la mort on se pose tous des questions. Dans quelques jours ça fera 18 ans que j'ai vu mourir maman; elle avait 93 ans elle a regardé la mort en face et l'a même accueillie paisiblement et naturellement. Pendant plusieurs semaines je suis resté avec elle aux soins palliatifs de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. Mais la mort se présente souvent de beaucoup d'autres façons. Des personnes jeunes choisissent de mourir et envisagent cette alternative comme un soulagement à leur douleur de vivre. Je me pose des questions face à ce geste. Même la mort du Christ ...Pourquoi a-t-il choisi de mourir, il aurait pu éviter la mort et racheter l'humanité tout entière sans devoir mourir. Il est allé à la mort volontairement, délibérément. Bien sur pour lui la mort n'était pas un geste de désespoir. Pour nous il est bien difficile de résister à l'attrait de la mort si elle apporte un soulagement à la douleur qu'on ressent.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Chère Thérèse, beaucoup de gens s'enlèvent la vie non seulement parce que leur douleur est trop vive, mais aussi et surtout parce qu'ils sont en dépression et donc malades. Pour ce qui est de Jésus, je crois qu'il fallait qu'Il meurt ainsi pour sauver l'humanité. Mais cela s'est fait en respectant la liberté de chacun, en particulier la liberté de Juda. Je déteste qu'on fasse de Judas un héros et un saint. Ce n'est pas ce que vous dites et prétendez, mais je tenais à profiter de l'occasion pour mentionner ce que je pense de Judas. Ceci étant dit, on ne sait pas si Judas est damné ou sauvé par la Miséricorde de Dieu aux derniers instants de sa vie. On connaîtra la réponse au ciel, si Dieu nous y conduit et nous y accepte.

      Supprimer