samedi 14 octobre 2017

Consécration de la cathédrale de Montréal

Consécration de la cathédrale de Montréal
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Cathédrale de Montréal

Hier soir, en ce 13 mai extraordinaire dont j’ai parlé dans mon dernier blogue, notre archevêque, Mgr Christian Lépine, a consacré notre cathédrale ici à Montréal. Comme je le disais à la fin de mon dernier blogue, il est étrange que ce geste n’ait pas été posé auparavant. Une chose est certaine cependant à mes yeux: jamais, selon moi, la consécration de notre cathédrale n’aurait pu être faite avec plus de dignité, de décorum et de piété. On doit bien sûr tout cela à notre Archevêque qui a préparé ce moment avec soin, d’abord par la prière, notamment grâce au triduum liturgique prévu à cette fin; mais la beauté de la célébration d’hier est aussi due à l’âme artistique de l’abbé Robert Gendreau et à la précision du diacre Benoît Thibault.

Avant que la messe commence, avant même la procession qui accompagne le chant d’entrée, notre archevêque s’est rendu devant l’autel, les prêtres étant derrière lui en file indienne dans l’allée centrale. Nous avons alors chanté le Veni Creator Spiritus, un des chants les plus célèbres et les plus beaux pour invoquer l’Esprit Saint. Ce matin, en début de journée, quelques mots du Veni Creator, me sont venus en tête et dans le cœur, quand j'ai pensé à la célébration d’hier. Dans cette hymne, l’Esprit Saint est appelé:

FONS VIVUS, IGNIS, CARITAS et SPIRITALIS UNCTIO

SOURCE VIVE, FEU, CHARITÉ et ONCTION SPIRITUELLE

FONS VIVUS – SOURCE VIVE:

La liturgie d’hier à rappelé à chaque personne qui y a participé, qu’elle est un membre du Christ depuis son baptême. Le baptême dans l’eau et l’Esprit Saint, nous a incorporés au Christ. Notre archevêque, au moment du rite pénitentiel, a d’abord béni l’eau et par la suite les évêques et quelques prêtres sont allés asperger le peuple. Mais comme tout hier a été fait de façon solennelle et grandiose, Mgr Christian Lépine ne s’est pas contenté de bénir l’eau d’un simple geste de la main; il y a d’abord mis du sel. La prière qui a accompagné ce geste, m’a appris une chose que j’ignorais: ce geste de mettre du sel dans l’eau est un geste posé par le prophète Élisée afin d’assainir les eaux (2 Rois 2, 21). Puisque nous étions une foule de plus de mille personnes, je me demandais comment une grande partie des gens pourraient recevoir quelques gouttes d’eau. Je n’ai pas reçu d’eau sur moi, pour ma part, mais j’ai un peu envié les gens qui ont été aspergés par le nonce apostolique du Canada, Mgr Luigi Bonazzi. En effet, alors que tous les évêques et prêtres qui aspergeaient d’eau l’assemblée, étaient revenus à leur place, il y eut un assez long moment de silence où rien ne se passait, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que Mgr Lépine attendait le retour de Mgr Bonazzi. Celui-ci se faisant un peu trop attendre, Mgr Lépine entama la prière d’ouverture ou collecte. C’est alors que Mgr Bonazzi fit son apparition. J’imagine que de très nombreux fidèles ont été aspergés d’eau par Mgr Bonazzi. Ce qui montre que même dans une très grande assemblée, on peut et on doit prendre le temps de bien faire les choses.

SPIRITALIS UNCTIO  ONCTION SPIRITUELLE      

Deux des gestes les plus impressionnants de la célébration, ont eu lieu sur l’autel même de la cathédrale. Mgr Christian Lépine a oint d’huile l’autel. Oindre est le mot liturgique pour désigner cette action, mais le verbe qui convient le mieux pour décrire la façon dont l’archevêque a posé ce geste, est le verbe « BAIGNER ». Grâce aux multiples télévisions réparties un peu partout dans l’assemblée, tout le monde a pu voir la magnifique façon dont Mgr Lépine a « oint » l’autel. Il a très largement versé de l’huile sur l’autel, la répandant de sa main droite (à main nue et non pas à l'aide d'un linge) et ne faisant qu’une petite partie de l’autel à la fois. Il a ainsi fait tout le tour de l’autel. Ce fut très impressionnant. Moi qui n’ai pas du tout l’odorat développé, il me semblait sentir l’odeur de l’huile de l’endroit où je me trouvais.

L'huile dans la Bible, est souvent associée à la joie (He 1, 9) et à la guérison (Jc 5, 14). Mais l'huile est aussi associée au combat. Les lutteurs s'enduisent souvent d'huile pour assouplir leurs muscles. 

IGNIS  FEU:

Une fois l’autel enduit d’huile, on y a posé divers contenants contenant je ne sais trop quoi, mais pouvant créer un feu que l’on pouvait voir de loin. Il y avait cinq contenants sur l'autel desquels jaillissaient des flammes (voir la photo ci-dessous). Le feu était vraiment pris sur l’autel. Je me souviendrai toute ma vie de cette image. Comment ne pas penser à ce moment précis à ce que c’est qu’un sacrifice? Le sacrifice est une immolation. Tout doit être consumé en nous pour être offert à Dieu. Les sacrifices de l’Ancienne Alliance avaient précisément pour but de montrer cela. L’animal immolé sur l’autel était complètement détruit par le feu. De même Jésus sur la croix. Il s’est immolé en entier; le sang et l’eau qui ont coulé de son côté ouvert par la lance, en est la preuve. De même, le chrétien doit s’immoler avec son Maître, pour le salut du monde.

Cette immolation est toujours le fruit d'un combat contre le mal et le Mauvais (le diable). Ceux qui seront un jour au ciel, auront mené le bon combat, nous disent l'apôtre Paul (2 Tm 4, 7-8) et le livre de l'Apocalypse (Ap 12, 7-11). Après l'huile, le combat. 



CARITAS – CHARITÉ

Tout hier dans la célébration, respirait la charité. La charité est d’abord et avant tout l’AMOUR que Dieu a pour nous. Mais hier, un peu étrangement, c’était plutôt la charité du peuple de Dieu qui était manifesté et évidente. Tous les gestes posés montraient l’amour des participants envers Dieu, jusqu’à ces échelles ou escabeaux sur roulettes déplacés aux quatre coins de la cathédrale pour permettre de oindre les croix assez haut placées, signes que la cathédrale est consacrée (voir la photo ci-dessous). 



Et que dire de la patience, de la piété et de la ferveur des milliers de personnes qui ont vécu cet événement qui a quand même duré deux heures et quarante-cinq minutes. Le chant aussi était très beau et solennel. Certaines pièces musicales ont même été composées pour l’occasion.

Oui, l’Esprit Saint Source Vive, Feu, Charité et Onction spirituelle, était au rendez-vous hier en la cathédrale Marie Reine du Monde et Saint Jacques le Majeur.

Il faut aussi souligner l’entrée triomphante au début de la messe de la statue de Notre-Dame de Fatima, mise sur une plateforme portée par quatre personnes, de même que l’entrée tout aussi triomphante des reliques mises sous l’autel, reliques de nos saints Québécois ou Canadiens: Marguerite Bourgeoys, Marguerite d’Youville, Jean-de-Bréboeuf, Gabriel Lallemant, Charles Garnier, saint Frère André, Kateri Tekakwitha, Marie de l’Incarnation et François de Laval. Quelle belle façon de souligner le 375ème anniversaire de la fondation de Montréal!

Pour moi, la cathédrale, à partir de maintenant, n’est plus la même. Il y a un avant la consécration et un après la consécration. Il m’a semblé clairement hier que Dieu venait habiter et prendre possession de son Temple et de son peuple.  

Merci à tous ceux et celles qui ont fait de cette célébration un événement qui restera à jamais gravé dans nos cœurs.


Consécration de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal ...


https://www.youtube.com/watch?v=umAR-_LdH3E
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4 commentaires:

  1. Merci pour ce très beau texte qui m'a permis de saisir l'expérience que les gens présents ont dû vivre, même si je n'ai pas pu y assurer personnellement!

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    1. Merci Mathieu. Ce fut en effet une très belle expérience.

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  2. Cher Benoît, AMEN en effet. Merci pour l'amour que tu mets à rendre nos célébrations "fluides et signifiantes". Merci aussi de t'être inscrit comme membre de mon blogue.

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